Planification économique

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La planification de l'économie est un objectif des communistes révolutionnaires, afin d'utiliser les moyens de production pour répondre aux besoins de la population et minimiser les dégâts écologiques.

1 Une nécessité urgente

Le capitalisme et sa logique de concurrence pour le profit est incapable de répondre aux besoins sociaux, et au contraire sa crise menace toujours plus d'approfondir les crises sociales. A cela s'ajoute le fait que cette logique, pour les biens qu'elle juge rentable de produire, génère d'incroyables gâchis de travail humain et de ressources naturelles, multipliant les risques écologiques locaux et globaux. Seule une planification socialiste, c'est-à-dire une gestion démocratique de l'économie, peut rationaliser les forces productives de l'humanité.

1.1 Crise sociale permanente

1.2 Gâchis de ressources et de travail humain

Il est difficile d'étudier la structure de la production capitaliste, car elle se remodèle constamment et étant une somme de "propriétés privées", elle n'est recensée par personne. A y mettre le nez dedans, on se rend pourtant vite compte du vrai désordre mondial qu'elle représente. Chaque grande entreprise rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines, elle le fait en concurrence avec tous les autres, ce qui engendre des absurdités sans nom du point de vue de l'humanité :

  • Chaque année, 60 000 tonnes de poulets sont importées par le Royaume-Uni depuis les Pays-Bas, tandis que les Pays-Bas importent, eux, 30 000 tonnes de poulets britanniques qui voyagent dans l’autre sens.
  • dans le domaine des téléphones satellitaires, deux compagnies (Iridium et Globastar) ont lancé des dizaines de satellites pour couvrir en double la planète
  • plus de 7000 camions relient chaque jour les 25 sites européens du groupe Renault
  • on peut trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride…
  • dans les zones où la concurrence est rude entre opérateurs de télécom, il y a un double réseau d'antennes relais
  • au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors.

Dans le domaine des transports, l'absurdité est particulièrement criante. Un nombre incalculables de poids lourds et de navires porte-conteneurs pourraient être évités si les moyens de production et de transports étaient planifiés rationellement.

Par ailleurs, c'est la logique même du capitalisme qui a conduit au tout-voiture, et qui a réorganisé complètement la vie de millions de travailleurs, par exemple en concentrant les produits les moins chers dans les hypermarchés en périphérie des villes. Les Etats ont encouragé ce mouvement, en finançant massivement les réseaux routiers, et en parallèle en délaissant les transports collectifs. En France, à force de fermetures de lignes, le réseau SNCF voyageurs est aujourd’hui revenu à sa longueur des années 1890.

2 Planification et démocratie

3 Perpsective historique

3.1 Premières planifications

La planification n'a pas vraiment de sens pour les premières sociétés, dont l'économie était si rudimentaire qu'il n'y avait pas grand chose à planifier. Mais de fait il y a toujours eu à l'origine une grande part d'organisation collective. Les chasseurs-cueilleurs nomades décidaient collectivement quand et comment se procurer et distribuer leur nourriture (communisme primitif). Lorsque les premières divisions du travail ont été possible, il s'agissait avant tout de répondre à des besoins directs de la collectivité (artisanat pour la production d'outils...).

On ne peut pas parler de planification pour l'agriculture primitive, aléatoire et centrée sur des familles/lignages, mais pour tout ce qui relevait de toute la communauté (grands travaux, infrastructures...), la décision était collective. L'apparation des sociétés de classes (révolution urbaine) a fait reculer la démocratie mais renforcé la division du travail. Les classes dominantes ont érigé des Etats qui ont eu recours à de véritables planifications bureaucratiques, notamment dans le domaine des infrastructures de transport, de communication, dans l'armée...

Parallèlement et de façon tout sauf linéaire, des couches de la population sont apparues qui comptaient toujours plus sur le développement du marché : les marchands, les artisans, les banquiers... Parmi certains artisans, à des périodes où le commerce était florissant, on commençait à produire "pour le marché", c'est-à-dire sans savoir a priori contre quoi, en échangeant contre de l'argent, qui permettrait ensuite de se procurer les marchandises d'autres personnes ayant vendu "à l'aveugle", etc... Ce processus est très ancien, mais pendant longtemps il a été trop fragile pour être le moteur de la société. Il suffisait que les noblesses dirigeantes mettent des entraves à leur développement, directement ou par des guerres tuant les échanges, pour que l'on se réfugie dans le troc de proximité.

3.2 La "main invisible" de la société bourgeoise

Avec le développement sans précédant de l'échange marchand dans l'Europe de l'époque moderne, les caractéristiques capitalistes commencent à se dessiner, particulièrement dans les pays les plus intégrés à cette "mondialisation" naissante (Angleterre, Pays-Bas...). La division du travail s'accentue, et comme même à s'internationaliser. C'est la classe bourgeoise qui a un rôle dirigeant dans cette transformation de l'économie, et même si elle s'appuie sur son Etat, elle tient à sa "liberté d'entreprendre". Ces entrepreneurs se mettaient à produire avant tout pour dégager un profit, et le résultat fut une augmentation rapide du surproduit social, surtout après la révolution industrielle.

De fait, la bourgeoisie avait un rôle progressiste, à la fois dans le développement des forces productives et dans les idées. C'est ce constat qui poussa Adam Smith à théoriser les bienfaits du "marché libre" : à rebours de toute planification, la concurrence des capitalistes génèrerait d'elle-même le meilleur des résultats possibles, comme si une "main invisible" guidait le marché. Comme Marx le reconnaîtrait, Smith était brillant et il avait commencé à découvrir quelques lois du nouveau mode de production. Mais ce système allait s'avérer bien moins harmonieux que prévu. Il avait en réalité de profondes contradictions internes, qui allaient générer d'un côté une concentration des capitaux et de la liberté, de l'autre une concentration de la pauvreté et de l'aliénation. Et la nouvelle classe dominante allait bien sûr devenir la très réactionnaire gardienne de ce système.

3.3 Les planifications partielles dans le capitalisme

Dans un certain nombre de domaines, les capitalistes privés ne réalisaient pas les investissements nécessaires pour répondre aux exigences du prolétariat, ou à l'intérêt général des capitalistes. C'est pourquoi les Etats bourgeois ont souvent nationalisé les réseaux de chemins de fer, les réseaux électriques, les hopitaux...

Par ailleurs, le domaine militaire est par nature celui qui reste le plus chapeauté par l'Etat, même bourgeois. Plus généralement, en tant de guerre, les Etats ont tendance à nationaliser des pans entiers de l'économie afin de planifier la production en fonction de ses besoins impératifs.

Au cours du XXème siècle, en particulier, les guerres et les grandes crises de l'époque impérialiste ont fortement ébranlé le crédo libéral et pour beaucoup de politiciens et d'économistes (keynésiens notamment) il devenait évident qu'un interventionnisme étatique était nécessaire. Les diverses directions réformistes social-démocrates ou staliniennes ont par ailleurs soutenu cette aile de la bourgeoisie, en présentant cet interventionnisme comme un pas vers le socialisme, alors que c'était avant tout un étai pour le capitalisme.

Ainsi en France, dans l'Après-guerre, il y avait au sommet de la hiérarchie administrative un Commissariat général du Plan, qui exerçait une forme de dirigisme et de planification incitative. Avec le tournant néolibéral, ce genre d'organes politiques ont partout été réduits à des structures d'études prospectives, tandis que les contrôles et règlementations sur les entreprises ont tendu à être levés.

3.4 Le socialisme : l'humanité maîtrisant ses propres forces

4 Notes et sources

Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !, Cercle Léon Trotsky