Petite-bourgeoisie

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La petite-bourgeoisie est une classe intermédiaire entre la grande bourgeoisie et le prolétariat. Elle est constituée de propriétaires de capitaux ou moyens de production dont elle tire des revenus parfois conséquents, mais elle est souvent menacée par le développement même du capitalisme.

1 Composition de la petite-bourgeoisie

La petite-bourgeoisie est composée par :

  • les professions libérales (pharmaciens, avocats, architectes...)
  • les artisans (boulangers, coiffeurs, serruriers...)
  • les petits-commerçants et boutiquiers
  • les agriculteurs propriétaires
  • les restaurateurs
  • ...

2 Historique

2.1 Origine

La petite-bourgeoisie formait une grande partie de la population urbaine dans les sociétés pré-capitalistes, et quelques rares paysans libres (propriétaires de leur terre). A l'échelle sociale, c'était une classe très minoritaire comparée à la paysannerie asservie et aux classes dominantes (noblesse). Dans le Moyen-Âge européen, cette petite-bourgeoisie se réduisait principalement aux artisans regroupés en corporations.

2.2 Évolution sous le capitalisme

Le capitalisme est lié au puissant développement de la bourgeoisie. En même temps qu'il engendrait une montée en puissance des grands capitalistes banquiers ou industriels, il a créé une classe toujours plus vaste de prolétaires, qui n'ont que leur force de travail à vendre. Cette classe s'est recrutée en grande partie parmi la paysannerie, mais aussi parmi la petite-bourgeoisie. Cette prolétarisation est le fruit à la fois de lois économiques (industrialisation et concurrence) et de mesures politiques en renfort (enclosures, répression des oppositions...).

Cette évolution s'est faite sur un temps long, souvent par vagues successives, mais de façon accélérée, en miroir de la centralisation du capital. Dernier exemple en date : les petits-commerçants ruinés en masse par la généralisation de la grande distribution dans les années 1980.

2.3 Devenir

En tant que classe, la petite-bourgeoisie est prise en étau entre les capitalistes et le prolétariat et n'a aucun avenir. Seule la classe laborieuse peut, en se dotant d'une perspective socialiste, offrir une issue aux individus de cette classe. De par sa nature intermédiaire et hétérogène, il n'est pas possible de dire d'un bloc ce que deviendra "la petite-bourgeoisie".

On peut faire l'hypothèse de plusieurs mouvements combinés :

  • collectivisation directe analogue à celle des grandes entreprises (par les travailleurs des pharmacies, des grands restaurants...)
  • collectivisation de petites entreprises avec fonctionnement en réseau
  • abolition de certains métiers du fait même de l'abolition du capitalisme (consultant en marketing...)
  • extinction de certains métiers du fait même de l'extinction des classes (notariat, huissiers...)

Il faut avoir à l'esprit que le socialisme induirait un saut qualitatif qui aurait des répercussions énormes, tant matérielles qu'idéologiques. Le cadre commun des différents lieux de production ou de services ne serait plus le "libre marché", mais la collectivité démocratiquement planifiée. Les lieux de concentration du capital ne seraient alors plus synonyme d'exploitation et de production de mauvaise qualité, mais les lieux d'une production sociale par et pour la collectivité. En comparaison, le travail "à son compte", avec des moyens de production limités, se verrait fortement marginalisé. Pour prendre l'exemple du BTP, les travailleurs socialistes auraient tout intérêt à regrouper les activités (ingénierie, gros-œuvre, second-œuvre...) au sein d'une structure commune, plus efficace et moins chaotique que l'actuelle. Il serait alors difficile de concevoir que des petites entreprises de maçonnerie aient envie (en tout cas leurs travailleurs) de se sur-exploiter en restant à part de ce processus.

3 Idéologies

4 Notes et sources