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S.L.
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Pour expliquer ses prises de positions sociales et politiques, Paul Langevin écrit en 1945 :<blockquote>« ''Mon père qui avait dû, malgré lui, interrompre ses études à l’âge de dix-huit ans, m’a inspiré le désir de savoir ; lui et ma mère, témoins oculaires du siège et de la sanglante répression de la Commune, m’ont, par leurs récits, mis au cœur l’horreur de la violence et le désir passionné de la justice sociale.'' »</blockquote>Il a très tôt une activité militante : il est signataire dès 1898 de la pétition visant à innocenter Alfred Dreyfus. Homme de gauche, militant pacifiste et antifasciste, il participe à la Société des Nations, créée après la Première Guerre mondiale et prend une position nette contre les armes chimiques et biologiques. Il est à l’origine de la création du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, et de l'Union des intellectuels français pour la justice, la liberté et la paix. Au début de l'occupation allemande, cette notoriété antifasciste lui vaut d'être arrêté le 30 octobre 1940. Son arrestation est à l'origine de la première manifestation anti-allemande, le 11 novembre 1940. Il est alors assigné à résidence à Troyes et enseigne bénévolement à l’École normale d’institutrices.
 
Pour expliquer ses prises de positions sociales et politiques, Paul Langevin écrit en 1945 :<blockquote>« ''Mon père qui avait dû, malgré lui, interrompre ses études à l’âge de dix-huit ans, m’a inspiré le désir de savoir ; lui et ma mère, témoins oculaires du siège et de la sanglante répression de la Commune, m’ont, par leurs récits, mis au cœur l’horreur de la violence et le désir passionné de la justice sociale.'' »</blockquote>Il a très tôt une activité militante : il est signataire dès 1898 de la pétition visant à innocenter Alfred Dreyfus. Homme de gauche, militant pacifiste et antifasciste, il participe à la Société des Nations, créée après la Première Guerre mondiale et prend une position nette contre les armes chimiques et biologiques. Il est à l’origine de la création du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, et de l'Union des intellectuels français pour la justice, la liberté et la paix. Au début de l'occupation allemande, cette notoriété antifasciste lui vaut d'être arrêté le 30 octobre 1940. Son arrestation est à l'origine de la première manifestation anti-allemande, le 11 novembre 1940. Il est alors assigné à résidence à Troyes et enseigne bénévolement à l’École normale d’institutrices.
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En 1944, Langevin devient membre du Parti communiste. Il est élu conseiller municipal de Paris en 1945. Langevin est venu assez tard au marxisme dans les années 1930. Bien que sa pensée soit d'abord en lien avec le courant du rationalisme classique, l'humanisme progressiste bourgeois et l'idéologie du scientisme, par sa pratique scientifique, il forge une conception matérialiste et dialectique aussi bien au niveau scientifique que philosophique bien avant qu'il se considère marxiste:<blockquote>« ''Langevin est ici loin du moralisme spéculatif. Ses positions sont tout simplement marxistes, aussi bien au niveau ontologique, qu'au niveau social.'' »</blockquote>Président de la Ligue des droits de l'homme de 1944 à 1946, après en avoir été le vice-président à partir de 1927, il est ce que l'on appelle un compagnon de route du Parti communiste français. Il est également président du Groupe français d'éducation nouvelle de 1936 à 1946, chargé en 1946 de la réforme de l'enseignement dont le psychologue [[Henri Wallon]] reprend la direction après son décès en décembre 1946 et qui est ensuite connue sous le nom de plan Langevin-Wallon. Il est également président de l'Union rationaliste de 1938 à 1946, ainsi que fondateur du journal ''La Pensée'', avec Georges Cogniot, en 1939.
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En 1944, Langevin devient membre du Parti communiste. Il est élu conseiller municipal de Paris en 1945. Langevin est venu assez tard au marxisme dans les années 1930. Bien que sa pensée soit d'abord en lien avec le courant du rationalisme classique, l'humanisme progressiste bourgeois et l'idéologie du scientisme, par sa pratique scientifique, il forge une conception matérialiste et dialectique aussi bien au niveau scientifique que philosophique bien avant qu'il se considère marxiste:<blockquote>« ''Langevin est ici loin du moralisme spéculatif. Ses positions sont tout simplement marxistes, aussi bien au niveau ontologique, qu'au niveau social.'' »</blockquote>Président de la Ligue des droits de l'homme de 1944 à 1946, après en avoir été le vice-président à partir de 1927, il est ce que l'on appelle un compagnon de route du Parti communiste français.
 
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== Éducateur  et Pédagogue ==
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==Éducateur  et Pédagogue==
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Il est également président du Groupe français d'éducation nouvelle de 1936 à 1946, chargé en 1946 de la réforme de l'enseignement dont le psychologue [[Henri Wallon]] reprend la direction après son décès en décembre 1946 et qui est ensuite connue sous le nom de plan Langevin-Wallon. Il est également président de l'Union rationaliste de 1938 à 1946, ainsi que fondateur du journal ''La Pensée'', avec Georges Cogniot, en 1939.
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'''=> Quatrième de couverture de la revue "Pour l'Ere Nouvelle", mars-avril 1947 numéro spécial (6-7) - "Paul Langevin - écrits philosophiques et pédagogiques". éd. Bourrelier et cie.'''  
 
'''=> Quatrième de couverture de la revue "Pour l'Ere Nouvelle", mars-avril 1947 numéro spécial (6-7) - "Paul Langevin - écrits philosophiques et pédagogiques". éd. Bourrelier et cie.'''  
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Seule une éducation réalisant dans toutes ses activités un changement d'attitude vis-à-vis des enfants peut inaugurer une ère libérée des concurrences ruineuses, des préjugés, des inquiétudes et des misères caractéristiques de notre civilisation présente, chaotique et dépourvue de sécurité. Une rénovation de l'éducation s'impose, basée sur les principes suivants :
 
Seule une éducation réalisant dans toutes ses activités un changement d'attitude vis-à-vis des enfants peut inaugurer une ère libérée des concurrences ruineuses, des préjugés, des inquiétudes et des misères caractéristiques de notre civilisation présente, chaotique et dépourvue de sécurité. Une rénovation de l'éducation s'impose, basée sur les principes suivants :
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# L'éducation doit mettre l'enfant en mesure de saisir les complexités de la vie sociale et économique de notre temps.
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#L'éducation doit mettre l'enfant en mesure de saisir les complexités de la vie sociale et économique de notre temps.
# Elle doit être conçue de manière à répondre aux exigences intellectuelles et affectives diverses des enfants de tempéraments variés et leur fournir l'occasion de s'exprimer en tout temps selon leurs caractéristiques propres.
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#Elle doit être conçue de manière à répondre aux exigences intellectuelles et affectives diverses des enfants de tempéraments variés et leur fournir l'occasion de s'exprimer en tout temps selon leurs caractéristiques propres.
# Elle doit aider l'enfant à s'adapter volontairement aux exigences de la vie en société en remplaçant la discipline basée sur la contrainte et la peur des punitions par le développement de l'initiative personnelle et de la responsabilité.
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#Elle doit aider l'enfant à s'adapter volontairement aux exigences de la vie en société en remplaçant la discipline basée sur la contrainte et la peur des punitions par le développement de l'initiative personnelle et de la responsabilité.
# Elle doit favoriser la collaboration entre tous les membres de la communauté scolaire en amenant maîtres et élèves à comprendre la valeur de la diversité des caractères et de l'indépendance d'esprit.
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#Elle doit favoriser la collaboration entre tous les membres de la communauté scolaire en amenant maîtres et élèves à comprendre la valeur de la diversité des caractères et de l'indépendance d'esprit.
# Elle doit amener l'enfant à apprécier son propre héritage national et à accueillir avec joie la contribution originale de toute autre nation humaine universelle. Pour la sécurité de la civilisation moderne, les citoyens du monde ne sont pas moins nécessaires que les bons citoyens de leur propre nation. »
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#Elle doit amener l'enfant à apprécier son propre héritage national et à accueillir avec joie la contribution originale de toute autre nation humaine universelle. Pour la sécurité de la civilisation moderne, les citoyens du monde ne sont pas moins nécessaires que les bons citoyens de leur propre nation. »
    
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