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  Il est connu également sous les pseudonymes ''Docteur Flavius'', ''André Laurie'', ''Philippe Daryl'', ''Léopold Virey'' et ''Tiburce Moray''.
 
  Il est connu également sous les pseudonymes ''Docteur Flavius'', ''André Laurie'', ''Philippe Daryl'', ''Léopold Virey'' et ''Tiburce Moray''.
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== Biographie ==
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==Enfance et études==
    
Né en Corse, il vécut un temps à Grisolle, village de Tarn-et-Garonne d'où sa famille est originaire. Il devient bachelier après des études secondaires au lycée Charlemagne à Paris. Il étudie ensuite la médecine durant 4 ans, est reçu au concours d’externat en 1865 puis abandonne et se tourne alors vers le journalisme ; il signe ses articles du pseudonyme Philippe Daryl.
 
Né en Corse, il vécut un temps à Grisolle, village de Tarn-et-Garonne d'où sa famille est originaire. Il devient bachelier après des études secondaires au lycée Charlemagne à Paris. Il étudie ensuite la médecine durant 4 ans, est reçu au concours d’externat en 1865 puis abandonne et se tourne alors vers le journalisme ; il signe ses articles du pseudonyme Philippe Daryl.
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=== La politique ===
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==La politique==
    
Grousset est un opposant résolu au régime impérial (non sans quiproquo, beaucoup le considérant à ses débuts comme bonapartiste, puisque corse). Il devient rédacteur en chef de ''[[La Marseillaise (journal, 1869)|La Marseillaise]]'' d'[[Henri Rochefort]].
 
Grousset est un opposant résolu au régime impérial (non sans quiproquo, beaucoup le considérant à ses débuts comme bonapartiste, puisque corse). Il devient rédacteur en chef de ''[[La Marseillaise (journal, 1869)|La Marseillaise]]'' d'[[Henri Rochefort]].
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==== L'affaire Victor Noir ====
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===L'affaire Victor Noir===
 
Son journal prend part à une polémique assez forte entre deux journaux corses. S'estimant diffamé dans un article signé par [[Pierre-Napoléon Bonaparte]], cousin de [[Napoléon III]], Grousset lui envoie ses collaborateurs [[Victor Noir]] et Ulric de Fonvielle pour convenir d'une réparation par les armes. La rencontre de Noir et de Bonaparte tourne mal ; Noir est assassiné. Bonaparte est condamné par la [[Haute Cour (France)|Haute Cour de justice]] à payer des dommages et intérêts. Les journalistes de La ''Marseillaise'' Henri Rochefort, [[Wilfrid de Fonvielle]], [[Olivier Pain (journaliste)|Olivier Pain]] et Grousset, eux sont condamnés pour outrage envers l'Empereur durant le procès et emprisonnés à la [[prison Sainte-Pélagie]].
 
Son journal prend part à une polémique assez forte entre deux journaux corses. S'estimant diffamé dans un article signé par [[Pierre-Napoléon Bonaparte]], cousin de [[Napoléon III]], Grousset lui envoie ses collaborateurs [[Victor Noir]] et Ulric de Fonvielle pour convenir d'une réparation par les armes. La rencontre de Noir et de Bonaparte tourne mal ; Noir est assassiné. Bonaparte est condamné par la [[Haute Cour (France)|Haute Cour de justice]] à payer des dommages et intérêts. Les journalistes de La ''Marseillaise'' Henri Rochefort, [[Wilfrid de Fonvielle]], [[Olivier Pain (journaliste)|Olivier Pain]] et Grousset, eux sont condamnés pour outrage envers l'Empereur durant le procès et emprisonnés à la [[prison Sainte-Pélagie]].
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==== La Commune ====
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===La Commune===
 
Malgré ses opinions, il s’engage durant la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]]. Au moment de la [[Commune de Paris (1871)|Commune de Paris]], il commence une troisième carrière d'[[homme politique]]. Le 26 mars 1871, il est élu membre du [[Conseil de la Commune]] par le XVIIIe arrondissement puis est désigné comme délégué aux relations extérieures ; il n'a guère de succès à ce poste et Henri Rochefort dit de lui: « Il avait plus d'extérieur que de relations »<ref>F.X. Testu, Le Bouquin des Méchancetés, Robert Laffont, 2014</ref>. Son engagement politique et son travail dans le journalisme le conduisent à s’occuper des problèmes relatifs à l’enseignement. Il est également membre de la Commission exécutive (1871). Il vote pour la création du Comité de Salut public (1871).
 
Malgré ses opinions, il s’engage durant la [[Guerre franco-allemande de 1870|guerre de 1870]]. Au moment de la [[Commune de Paris (1871)|Commune de Paris]], il commence une troisième carrière d'[[homme politique]]. Le 26 mars 1871, il est élu membre du [[Conseil de la Commune]] par le XVIIIe arrondissement puis est désigné comme délégué aux relations extérieures ; il n'a guère de succès à ce poste et Henri Rochefort dit de lui: « Il avait plus d'extérieur que de relations »<ref>F.X. Testu, Le Bouquin des Méchancetés, Robert Laffont, 2014</ref>. Son engagement politique et son travail dans le journalisme le conduisent à s’occuper des problèmes relatifs à l’enseignement. Il est également membre de la Commission exécutive (1871). Il vote pour la création du Comité de Salut public (1871).
 
Après l'écrasement de la Commune, il est condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie où il arrive en 1872. Il s’en échappe en 1874 en compagnie d'Henri Rochefort, Olivier Pain, [[Achille Ballière]] et [[François Jourde]], rejoint l'Australie puis se réfugie en Angleterre où il enseigne. Il rentre en France lors de l’amnistie de 1880.
 
Après l'écrasement de la Commune, il est condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie où il arrive en 1872. Il s’en échappe en 1874 en compagnie d'Henri Rochefort, Olivier Pain, [[Achille Ballière]] et [[François Jourde]], rejoint l'Australie puis se réfugie en Angleterre où il enseigne. Il rentre en France lors de l’amnistie de 1880.
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==== La députation ====
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===La députation===
 
En 1893, il devient député socialiste indépendant du XIIe arrondissement de Paris et le reste jusqu’à sa mort. Il vote la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905. Il est l'auteur de plusieurs mesures favorables aux milieux les plus démunis. On lui doit notamment l'électrification de plusieurs musées et librairies parisiens et leur ouverture tardive ; il espérait par là amener les masses populaires à la culture. Si Grousset est profondément socialiste dans ses idées, il n'est pas pour autant [[internationalisme|internationaliste]], l'engagement à gauche s'inscrivant pour lui dans un cadre avant tout patriotique, voire parfois cocardier.
 
En 1893, il devient député socialiste indépendant du XIIe arrondissement de Paris et le reste jusqu’à sa mort. Il vote la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905. Il est l'auteur de plusieurs mesures favorables aux milieux les plus démunis. On lui doit notamment l'électrification de plusieurs musées et librairies parisiens et leur ouverture tardive ; il espérait par là amener les masses populaires à la culture. Si Grousset est profondément socialiste dans ses idées, il n'est pas pour autant [[internationalisme|internationaliste]], l'engagement à gauche s'inscrivant pour lui dans un cadre avant tout patriotique, voire parfois cocardier.
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=== La littérature ===
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==La littérature==
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==== André Laurie ====
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===André Laurie===
[[Écrivain]] pour la jeunesse sous le pseudonyme d'André Laurie, il débute en proposant à l'éditeur Hetzel deux ébauches de romans qui, remaniés par Jules Verne, donneront : ''Les Cinq Cents Millions de la Bégum'' et ''L'Étoile du sud''.  
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Écrivain pour la jeunesse sous le pseudonyme d'André Laurie, il débute en proposant à l'éditeur Hetzel deux ébauches de romans qui, remaniés par Jules Verne, donneront : ''Les Cinq Cents Millions de la Bégum'' et ''L'Étoile du sud''.  
    
Précédemment, il avait « abandonné » de la même manière sous le poids de l'endettement une de ses œuvres à Jules Sandeau : Madeleine<ref>note de bas de page p.454 in Vierne S. L'authenticité de quelques œuvres de Jules Verne. In: Annales de Bretagne. Tome 73, numéro 3, 1966. pp. 445-458. DOI : https://doi.org/10.3406/abpo.1966.2363 </ref>
 
Précédemment, il avait « abandonné » de la même manière sous le poids de l'endettement une de ses œuvres à Jules Sandeau : Madeleine<ref>note de bas de page p.454 in Vierne S. L'authenticité de quelques œuvres de Jules Verne. In: Annales de Bretagne. Tome 73, numéro 3, 1966. pp. 445-458. DOI : https://doi.org/10.3406/abpo.1966.2363 </ref>
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Il va s'affirmer grâce à la série des ''Vies de collège dans tous les pays'' et à ses ''Romans d'aventure'' toujours édités chez Hetzel, en particulier : ''L'Héritier de Robinson'' (1884), ''Le Capitaine Trafalgar'' (1886), ''Les Exilés de la Terre'' (1887), ''De New York à Brest en sept heures'' (1889), ''Le Secret du mage'' (1890), ''Le Rubis du grand Lama'' (1892), ''Atlantis'' (1895), ''Le Maître de l'abîme'' (1905) et ''Spiridon le muet'' (1909) qui lui vaut le prix Nocturne 2009. On lui doit également une traduction de ''L'Île au trésor'' de [[Robert Louis Stevenson.
 
Il va s'affirmer grâce à la série des ''Vies de collège dans tous les pays'' et à ses ''Romans d'aventure'' toujours édités chez Hetzel, en particulier : ''L'Héritier de Robinson'' (1884), ''Le Capitaine Trafalgar'' (1886), ''Les Exilés de la Terre'' (1887), ''De New York à Brest en sept heures'' (1889), ''Le Secret du mage'' (1890), ''Le Rubis du grand Lama'' (1892), ''Atlantis'' (1895), ''Le Maître de l'abîme'' (1905) et ''Spiridon le muet'' (1909) qui lui vaut le prix Nocturne 2009. On lui doit également une traduction de ''L'Île au trésor'' de [[Robert Louis Stevenson.
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==== Philipe Daryl ====
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===Philipe Daryl===
 
Il a aussi signé sous le pseudonyme de Philippe Daryl le roman ''Wassili Samarin'' (1886) qui, en réalité, a été écrit par son ami Robert Caze. Ce roman était paru auparavant en feuilleton dans le journal ''[[Le Temps (1861-1942)'' du 18 octobre 1882 au 5 janvier 1883, sous le pseudonyme de Tiburce Moray.
 
Il a aussi signé sous le pseudonyme de Philippe Daryl le roman ''Wassili Samarin'' (1886) qui, en réalité, a été écrit par son ami Robert Caze. Ce roman était paru auparavant en feuilleton dans le journal ''[[Le Temps (1861-1942)'' du 18 octobre 1882 au 5 janvier 1883, sous le pseudonyme de Tiburce Moray.
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==== Tiburce Moray et Robert Caze ====
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===Tiburce Moray et Robert Caze===
 
Il semble en l’occurrence qu’il ait utilisé ici son ami Robert Caze pour écrire ce roman, d’après Charles-Joseph Gigandet dans les ''Actes de la société jurassienne d'émulation'' de 1916 (p.59-61) :  
 
Il semble en l’occurrence qu’il ait utilisé ici son ami Robert Caze pour écrire ce roman, d’après Charles-Joseph Gigandet dans les ''Actes de la société jurassienne d'émulation'' de 1916 (p.59-61) :  
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Virgile Rossel nous en apprend un peu plus dans ''La Semaine littéraire'' du 24 juillet 1897 : « En attendant, il (...) s'attelait de nouveau à son interminable roman, ''Dimitri Koulcheff'' qui parut plus tard en feuilleton dans le ''Temps'' puis, en volume, sous une autre signature que la sienne et sous un titre différent (''Wassili Samarin''). Remanié ou non ? Je l'ignore} »
 
Virgile Rossel nous en apprend un peu plus dans ''La Semaine littéraire'' du 24 juillet 1897 : « En attendant, il (...) s'attelait de nouveau à son interminable roman, ''Dimitri Koulcheff'' qui parut plus tard en feuilleton dans le ''Temps'' puis, en volume, sous une autre signature que la sienne et sous un titre différent (''Wassili Samarin''). Remanié ou non ? Je l'ignore} »
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=== L'éducation physique ===
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==L'éducation physique==
==== Philippe Daryl, l'observateur du sport ====
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=== Sport (Coubertin) vs éducation physique (Tissié, Grousset) ===
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Pierre de Coubertin s'inscrit pleinement dans le débat que Georges Hébert cristallise dans un ouvrage-clef en 1925. Bien que rallié à la République, en prônant le sport et l'excellence de la compétition à l'école, il entre bien en conflit avec les tenants de la gymnastique militaire et hygiéniste prônée officiellement par Paul Bert et bien d'autres et ceux de l'éducation physique et sportive égalitaire du plus grand nombre, prônée par Paschal Grousset ancien communard déporté. Ce « Monsieur Paschal Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de rapports », dit le jeune conservateur Coubertin. Cependant, Coubertin souhaite amener l'activité physique et le sport à l'école. C'est à cette fin qu'il fonde le ''Comité de propagande des exercices physiques'' en juin 1888 et le renforce en 1890 avec la ''Revue athlétique''. Les membres du comité sont majoritairement d'une sensibilité de droite (monarchistes, conservateurs et ecclésiastiques), contrairement à ceux de la Ligue nationale de l’éducation physique de Grousset dont les membres, comme [[Georges Clemenceau]] ou [[Alexandre Dumas fils|Alexandre Dumas]], ont une sensibilité [[Parti républicain, radical et radical-socialiste|radicale]] : socialistes ou non, mais républicains et athées.
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De cette situation naissent les conflits idéologiques entre un mouvement libéral d'inspiration anglo-saxonne et un mouvement plus égalitaire et collectif, plus proche aussi de l'aura de la IIIe République, alors qu'une troisième composante se garde à l'écart des deux mouvances : la ''Ligue girondine de l'éducation physique'' de Philippe Tissié. Cependant, médecin et hygiéniste, celui-ci prend position contre la compétition et ses violences, tandis que Coubertin défend le sport et sa {{Citation|liberté d'excès}} pour aller vers l'excellence de l'individu. Coubertin a aussi une vision internationale du sport et veut relier les ligues sportives du monde entier entre elles avec une préférence pour les jeux sportifs anglais (football, athlétisme, aviron et tennis), alors que Tissié et Grousset militent pour une approche éducative du sport par les jeux régionaux (la [[barrette aquitaine]] plutôt que le rugby) et par la Gymnastique suédoise de Pehr Henrik Ling (1776–1839), déjà mieux insérée dans la tradition nationale.
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Aussi Tissié se désintéresse-t-il de la création des Jeux olympiques et des problèmes afférents : « Les questions d'amateurs et de professionnels ainsi que le rétablissement des Jeux olympiques n'intéressent pas directement la Ligue girondine qui ne s'occupe que des jeunes gens ou des enfants en cours de scolarité « mais, en tant que délégué du ministre de l'Instruction publique, il participe activement en 1897 au congrès du Havre, fraternel comme les valeurs que veulent incarner les Jeux olympiques, et y défend ses points de vue. En raison de sa prestance, ceux-ci sont fortement écoutés et entendus, en dépit des réserves de Pierre de Coubertin qui reste cependant en contact avec Tissié « pour travailler sur cette même cause […] » qu'est l'éducation de l'activité physique car «[…] même si nous ne la servons pas de la même manière, nous l'aimons pareillement ». En dépit de toutes leurs divergences, on relève, de 1889 à 1915, une importante correspondance entre Coubertin et Tissié que le premier nommé ménage prudemment eu égard à ses fonctions publiques.
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Coubertin, dans le Chapitre XII de ses "Mémoires" qu'il consacre à l'amateurisme s'exprime ainsi :
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« Lui ! Toujours lui. J'en risque aujourd'hui l'aveu: je ne me suis jamais passionné pour cette question-là ».
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En septembre 1936, un journaliste l'interroge sur le serment olympique, il lui répond avec violence: « On m'a reproché souvent, et toujours à tort, la prétendue hypocrisie du serment olympique. Mais lisez-le, ce fameux serment dont je suis le père heureux et fier : où voyez-vous qu'il exige des athlètes descendus sur le stade olympique un amateurisme absolu que je suis le premier à reconnaître comme impossible ? Je ne demande par ce serment qu'une seule chose : la loyauté sportive ».
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===Philippe Daryl, l'observateur du sport===
    
Ses articles sur le sport et l'éducation, publiés dans le journal ''Le Temps'' sous le pseudonyme de Philippe Daryl, ainsi que son ouvrage ''La Renaissance physique'' (1888), proposent une vision communarde des pratiques physiques opposée à la vision "versaillaise" des pratiques sportives. Il souhaite valoriser les plus faibles et les plus en difficulté ainsi que le plus grand nombre de pratiquants contrairement au modèle sportif qui valorise le champion et le plus petit nombre. Il écrit pourtant un tome de l'''Encyclopédie des sports'' (1892) consacré aux jeux de balles et de ballons et est l'un des principaux artisans de l'introduction du football en France. Il cherche cependant davantage à promouvoir les jeux français que les sports anglais qu'il discrédite dans plusieurs de ses articles.
 
Ses articles sur le sport et l'éducation, publiés dans le journal ''Le Temps'' sous le pseudonyme de Philippe Daryl, ainsi que son ouvrage ''La Renaissance physique'' (1888), proposent une vision communarde des pratiques physiques opposée à la vision "versaillaise" des pratiques sportives. Il souhaite valoriser les plus faibles et les plus en difficulté ainsi que le plus grand nombre de pratiquants contrairement au modèle sportif qui valorise le champion et le plus petit nombre. Il écrit pourtant un tome de l'''Encyclopédie des sports'' (1892) consacré aux jeux de balles et de ballons et est l'un des principaux artisans de l'introduction du football en France. Il cherche cependant davantage à promouvoir les jeux français que les sports anglais qu'il discrédite dans plusieurs de ses articles.
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Il s'est aussi intéressé au canotage et au sport tout nouveau pour l'époque du yachting à voile dont le grand champion et promoteur était le peintre [[Gustave Caillebotte]]. Il écrit divers articles dans la revue ''Le Yacht'', publie un livre qui constitue en 1890 un point sur l'"état de l'art" dans ce domaine<ref>Philippe Daryl, Le yacht : histoire de la navigation maritime de plaisance, Paris : Ancienne Maison Quantin, Libraries-Imprimeries Reunies, 1890 [en ligne https://archive.org/details/leyachthistoired00dary|consulté le=2017-11-10]</ref>(ce livre a été numérisé et est consultable en ligne). Il se livre même à un exercice de "yachting fiction" en envisageant ce que pourrait être un voilier de course de la jauge "un tonneau" du CVP (une création de Caillebotte) en 1990, cent ans plus tard. Même si dans cet exercice il se montre moins prophétique que Jules Verne (la "jauge Caillebotte" fut éphémère), il pressent néanmoins le rôle futur des nouveaux matériaux légers: Son voilier du futur a une coque et des espars en "''Ixium''", un métal fictif dont les caractéristiques (légèreté, résistance, flexibilité) sont à très peu près celles des composites en fibre de carbone, utilisés sur les actuels voiliers de haute performance.
 
Il s'est aussi intéressé au canotage et au sport tout nouveau pour l'époque du yachting à voile dont le grand champion et promoteur était le peintre [[Gustave Caillebotte]]. Il écrit divers articles dans la revue ''Le Yacht'', publie un livre qui constitue en 1890 un point sur l'"état de l'art" dans ce domaine<ref>Philippe Daryl, Le yacht : histoire de la navigation maritime de plaisance, Paris : Ancienne Maison Quantin, Libraries-Imprimeries Reunies, 1890 [en ligne https://archive.org/details/leyachthistoired00dary|consulté le=2017-11-10]</ref>(ce livre a été numérisé et est consultable en ligne). Il se livre même à un exercice de "yachting fiction" en envisageant ce que pourrait être un voilier de course de la jauge "un tonneau" du CVP (une création de Caillebotte) en 1990, cent ans plus tard. Même si dans cet exercice il se montre moins prophétique que Jules Verne (la "jauge Caillebotte" fut éphémère), il pressent néanmoins le rôle futur des nouveaux matériaux légers: Son voilier du futur a une coque et des espars en "''Ixium''", un métal fictif dont les caractéristiques (légèreté, résistance, flexibilité) sont à très peu près celles des composites en fibre de carbone, utilisés sur les actuels voiliers de haute performance.
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==== La ''Ligue nationale d'éducation physique'' contre les idées reçues ====
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===La ''Ligue nationale d'éducation physique'' contre les idées reçues===
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En octobre 1888, il crée la ''Ligue nationale d'éducation physique'' qui, globalement, rejette la compétition sportive en la considérant comme politiquement et moralement néfaste. Il s'oppose ainsi frontalement à Jules Simon qui a créé en juin de la même année un ''Comité pour la propagation des exercices physiques''. En effet, si Grousset est favorable à la pratique des sports en tant qu'hygiène de vie, il rejette toute idée de compétition, au profit d'un idéal de fraternisation et d'éducation populaire. Cela le place, à tous les égards (tant en politique qu'au niveau de l'idéal sportif), totalement à l'opposé d'un [[Pierre de Coubertin]]<ref>[http://recherche.univ-montp3.fr/cerfee/article.php3?id_article=192#nh28 ''Mystique de « gauche » et mystique de « droite », en éducation physique en France sous la Troisième République''] par Gleyse Jacques, Dominique Jorand, Céline Garcia et le Centre de recherches sur la formation, l’éducation et l’enseignement - Université Montpellier 3, Stadion 2001, samedi 2 novembre 2002</ref>. Grousset, le vieux et Coubertin, le jeune, se détestent réciproquement. Coubertin écrit dans une correspondance avec [[Philippe Tissié]] : Ce {{Citation|Monsieur Paschal Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de rapports}}<ref>{{Lien web|url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.sport.uni-mainz.de%2FOlympia%2Fdownloads%2Ftexte%2FLe%2520Havre%2F114-Durry.pdf|format=pdf|titre=Tissié et Coubertin|auteur=Jean Durry|page=78|site=archive.wikiwix.com|consulté le=22 juillet 2016}}</ref>.
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En octobre 1888, il crée la ''Ligue nationale d'éducation physique'' qui, globalement, rejette la compétition sportive en la considérant comme politiquement et moralement néfaste. Il s'oppose ainsi frontalement à Jules Simon qui a créé en juin de la même année un ''Comité pour la propagation des exercices physiques''. En effet, si Grousset est favorable à la pratique des sports en tant qu'hygiène de vie, il rejette toute idée de compétition, au profit d'un idéal de fraternisation et d'éducation populaire. Cela le place, à tous les égards (tant en politique qu'au niveau de l'idéal sportif), totalement à l'opposé d'un [[Pierre de Coubertin]]<ref>[http://recherche.univ-montp3.fr/cerfee/article.php3?id_article=192#nh28 ''Mystique de « gauche » et mystique de « droite », en éducation physique en France sous la Troisième République''] par Gleyse Jacques, Dominique Jorand, Céline Garcia et le Centre de recherches sur la formation, l’éducation et l’enseignement - Université Montpellier 3, Stadion 2001, samedi 2 novembre 2002</ref>. Grousset, le vieux et Coubertin, le jeune, se détestent réciproquement. Coubertin écrit dans une correspondance avec [[Philippe Tissié]] : Ce « Monsieur Paschal Grousset qui est un homme que je méprise et avec lequel je ne veux point avoir de rapports »<ref>{{Lien web|url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.sport.uni-mainz.de%2FOlympia%2Fdownloads%2Ftexte%2FLe%2520Havre%2F114-Durry.pdf|format=pdf|titre=Tissié et Coubertin|auteur=Jean Durry|page=78|site=archive.wikiwix.com|consulté le=22 juillet 2016}}</ref>.
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== Publications ==
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==Publications==
 
=== Collaboration aux journaux et aux revues ===
 
=== Collaboration aux journaux et aux revues ===
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*1867, ''La Gazette de Paris''
 
*1867, ''La Gazette de Paris''
 
*1867 à 1869, ''Le Figaro''
 
*1867 à 1869, ''Le Figaro''
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*1880, ''La Lanterne''
 
*1880, ''La Lanterne''
 
*1892, ''La Bouche de fer, politique et littéraire'', nouvelle série
 
*1892, ''La Bouche de fer, politique et littéraire'', nouvelle série
*1895, ''La Revue illustrée'
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*1895, ''La Revue illustrée'''
 
*1902 à 1907, ''Le Globe-Trotter''
 
*1902 à 1907, ''Le Globe-Trotter''
    
Liste incomplète
 
Liste incomplète
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=== Paschal Grousset, la politique et l'exil ===
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===Paschal Grousset, la politique et l'exil===
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*''Strasbourg, Boulogne, Présidence, Coup d'État, Empire'', non publié, 1868
 
*''Strasbourg, Boulogne, Présidence, Coup d'État, Empire'', non publié, 1868
* [Jules-Antoine Castagnary|Castagnary], P. Grousset, [[Arthur Ranc|Ranc]], [[Francisque Sarcey|F. Sarcey]], ''Bilan de l'année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique, 1868
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*[Jules-Antoine Castagnary|Castagnary], P. Grousset, [[Arthur Ranc|Ranc]], [[Francisque Sarcey|F. Sarcey]], ''Bilan de l'année 1868, politique, littéraire, dramatique, artistique et scientifique, 1868''
 
*''Le rêve d'un irréconciliable'', Paris, Madre, 1869
 
*''Le rêve d'un irréconciliable'', Paris, Madre, 1869
 
*''La régence de Décembostein, vaudeville politique en cinq actes'', Paris, Madre, 1869
 
*''La régence de Décembostein, vaudeville politique en cinq actes'', Paris, Madre, 1869
Ligne 88 : Ligne 102 :  
*''Les leçons du 18 mars'' et ''Discours sur la tombe de Verdure'', in A. Ballière, ''La déportation de 1871. Souvenir d'un évadé de Nouméa'', Paris, Charpentier, 1899
 
*''Les leçons du 18 mars'' et ''Discours sur la tombe de Verdure'', in A. Ballière, ''La déportation de 1871. Souvenir d'un évadé de Nouméa'', Paris, Charpentier, 1899
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=== Philippe Daryl, d'ailleurs et du sport ===
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===Philippe Daryl, d'ailleurs et du sport===
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*'''Divers'''
 
*'''Divers'''
 
**''Récits de Grande-Bretagne et d'Irlande,'', in ''Le Temps'', Non publié en volume, 1877
 
**''Récits de Grande-Bretagne et d'Irlande,'', in ''Le Temps'', Non publié en volume, 1877
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**''Le sport de l'aviron'', Paris, May et Mottéroz, 1895
 
**''Le sport de l'aviron'', Paris, May et Mottéroz, 1895
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=== André Laurie, le romancier ===
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===André Laurie, le romancier===
    
*'''du collège et de l'aventure'''
 
*'''du collège et de l'aventure'''
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**''L'héritier de Robinson'', Paris, Hetzel, 1884
 
**''L'héritier de Robinson'', Paris, Hetzel, 1884
 
**''Tito le florentin'', Paris, Hetzel, 1885
 
**''Tito le florentin'', Paris, Hetzel, 1885
** À Laurie, Jules Verne ''[[L'Épave du Cynthia]]'', Paris, Hetzel, 1885
+
**À Laurie, Jules Verne ''[[L'Épave du Cynthia]]'', Paris, Hetzel, 1885
 
**''Capitaine Trafalgar'', Paris, Hetzel, 1886
 
**''Capitaine Trafalgar'', Paris, Hetzel, 1886
 
**''Autour d'un lycée japonais'', Paris, Hetzel, 1886
 
**''Autour d'un lycée japonais'', Paris, Hetzel, 1886
Ligne 160 : Ligne 175 :  
**R. Haggard, ''La découverte des mines de Salomon'', Paris, Hetzel, 1888
 
**R. Haggard, ''La découverte des mines de Salomon'', Paris, Hetzel, 1888
 
**cap. Mayne Reid, ''Aventures de chasse et de voyage'', Paris, Hetzel, 1893
 
**cap. Mayne Reid, ''Aventures de chasse et de voyage'', Paris, Hetzel, 1893
* ''Signé [[Jules Verne]]'', les œuvres d'A. Laurie vendu à Hetzel
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*''Signé [[Jules Verne]]'', les œuvres d'A. Laurie vendu à Hetzel
 
**''L'Héritage de Langevol'' publié sous ''[[Les Cinq Cents Millions de la Bégum]]'', Paris, Hetzel, 1879
 
**''L'Héritage de Langevol'' publié sous ''[[Les Cinq Cents Millions de la Bégum]]'', Paris, Hetzel, 1879
 
**''Le diamant Bleu'' publié sous ''[[L'Étoile du sud]], le pays du diamant'', Paris, Hetzel, 1884
 
**''Le diamant Bleu'' publié sous ''[[L'Étoile du sud]], le pays du diamant'', Paris, Hetzel, 1884
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=== Pseudonymes, encore ===
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===Pseudonymes, encore===
    
*'''Léopold Virey'''
 
*'''Léopold Virey'''
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**''Wassili Samarin'', in ''Le Temps'', 1882-1883, non publié en volume sous ce pseudonyme
 
**''Wassili Samarin'', in ''Le Temps'', 1882-1883, non publié en volume sous ce pseudonyme
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=== Autres ===
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* Le Rocambole n°51, ''André Laurie'', été 2010.
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* Piero Gondolo della Riva. ''De qui est Franceville ?'', Revue Jules Verne 7, 1999, p. 43-47.
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* Bernard Noël, ''Dictionnaire de la Commune'', Flammarion, collection Champs, 1978.
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* Xavier Noël, ''Philippe Daryl (André Laurie)'', Revue Jules Verne n°37, Centre international Jules Verne, 2013, p.&nbsp;85-105.
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== Bibliographie ==
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* Pierre-Alban Lebecq, ''Paschal Grousset. Sport et Éducation Physique a la Française. 1888-1909'', Riveneuve, 2013
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* Xavier Noël, ''Paschal Grousset. De la Commune de Paris à la Chambre des députés, de Jules Verne à l'olympisme'', Les [[Impressions Nouvelles]], 2010, 408 pages, nombreuses illustrations.{{ISBN|978-2-87449-087-3}}
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* Alain Braut et al, ''[http://brautdurand.net/pgrousset.htm Colloque pour le centenaire de Paschal Grousset]'', Actes du colloque, éditions Des barbares, 2009.
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* Pierre-Alban Lebecq, ''Paschal Grousset et la Ligue Nationale de l'Éducation Physique'', L'Harmattan, coll. Espaces et Temps du Sport, 1997, 292 pages.
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* Jules Clère, Les Hommes de la Commune<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113174g Lire la version numérisée] sur le site ''Gallica.fr''.</ref>[[Édouard Dentu]], Paris, 1871
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==Bibliographie==
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=== Essais ===
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*Pierre-Alban Lebecq, ''Paschal Grousset. Sport et Éducation Physique a la Française. 1888-1909'', Riveneuve, 2013
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*Xavier Noël, ''Philippe Daryl (André Laurie)'', Revue Jules Verne n°37, Centre international Jules Verne, 2013, p.&nbsp;85-105.
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*Xavier Noël, ''Paschal Grousset. De la Commune de Paris à la Chambre des députés, de Jules Verne à l'olympisme'', Les [[Impressions Nouvelles]], 2010, 408 pages, nombreuses illustrations.{{ISBN|978-2-87449-087-3}}
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*Le Rocambole n°51, ''André Laurie'', été 2010.
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*Alain Braut et al, ''[http://brautdurand.net/pgrousset.htm Colloque pour le centenaire de Paschal Grousset]'', Actes du colloque, éditions Des barbares, 2009.
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*Piero Gondolo della Riva. ''De qui est Franceville ?'', Revue Jules Verne 7, 1999, p. 43-47.
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*Pierre-Alban Lebecq, ''Paschal Grousset et la Ligue Nationale de l'Éducation Physique'', L'Harmattan, coll. Espaces et Temps du Sport, 1997, 292 pages.
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*Bernard Noël, ''Dictionnaire de la Commune'', Flammarion, collection Champs, 1978.
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*Jules Clère, Les Hommes de la Commune<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k113174g Lire la version numérisée] sur le site ''Gallica.fr''.</ref>Édouard Dentu, Paris, 1871
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===Documentaire===
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*Jean-Luc Robert et Jean-Michel Gerber, ''Paschal Grousset explorateur du futur'' (3/6 de la série ''Les aventuriers de la République''), la chaine ''Histoire'', 2004.
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===Liens externes===
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=== Autres sources ===
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*lacumun.club.fr, ''[http://lacomune.club.fr/pages/Actua2006B29/pageactua/page4.html Paschal Grousset le Communard et... Jules Verne]'',, septembre 2008
==== Documentaire ====
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*H.Le Targat - UEREPS Lille, ''[http://visio.univ-littoral.fr/revue-staps/pdf/23.pdf Premiers éléments d'une biographie de Paschal Grousset(1844-1909)]'', pdf, 2p., septembre 2008
* Jean-Luc Robert et Jean-Michel Gerber, ''Paschal Grousset explorateur du futur'' (3/6 de la série ''Les aventuriers de la République''), la chaine ''Histoire'', 2004.
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*Université Segalen, Bordeaux 2, [http://www.u-bordeaux2.fr/1193741236340/0/fiche___article/ une biographie rapide], 30 octobre 2007
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=== Références ===
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===Références===
 
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==== Liens externes ====
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[[Catégorie:Éducation]] [[Catégorie:France]] [[Catégorie:Commune de Paris de 1871]]
* lacumun.club.fr, ''[http://lacomune.club.fr/pages/Actua2006B29/pageactua/page4.html Paschal Grousset le Communard et... Jules Verne]'',, septembre 2008
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* H.Le Targat - UEREPS Lille, ''[http://visio.univ-littoral.fr/revue-staps/pdf/23.pdf Premiers éléments d'une biographie de Paschal Grousset(1844-1909)]'', pdf, 2p., septembre 2008
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* Université Segalen, Bordeaux 2, [http://www.u-bordeaux2.fr/1193741236340/0/fiche___article/ une biographie rapide], 30 octobre 2007
 
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