Différences entre les versions de « PCI minoritaire »

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#REDIRECTION [[Parti communiste internationaliste (IVe Internationale)]]
Le Parti Communiste Internationaliste (IVème Internationale) était un parti trotskyste français, issu de la scission entre les deux fractions du [[Parti_Communiste_Internationaliste_(1944-1952)|Parti Communiste Internationaliste (1944-1952)]], la section française de la [[Quatrième_Internationale|Quatrième Internationale]]. Il dispose de divers noms pour le distinguer de l'autre fraction, qui a conservé elle aussi le nom de PCI, jusqu'en 1966;  ''« PCI-minoritaire  »'', ou bien ''« PCI-IVème Internationale »''.
 
 
 
 
 
==Origines==
 
 
 
Le Parti Communiste Internationaliste explose en juin 1952, devant l’impossibilité de concilier les positions des deux fractions du parti, dont l’une, minoritaire, est soutenue de façon appuyée par le Secrétariat International de la Quatrième Internationale. Cette faction minoritaire, d’une cinquantaine de membre, décide d’appliquer la stratégie d’entrisme sui generi au sein de la CGT et du PCF imaginée par [[Michel_Raptis|Michel Raptis]],dit Pablo.
 
 
 
Le PCI minoritaire est dès sa fondation divisé sur la façon d’appliquer l’entrisme imposé par l’Internationale, et sur son but. Par exemple, la fraction autour de Michele Mestre et Mathias Corvin, très intégré au PC, rompt au Xème Congrès du PCI en juillet 1954, car elle veut que l’entrisme serve à « redresser le PCF de l’intérieur », et saluera l’écrasement de la Hongrie en 1956, finissant par passer au maoïsme.
 
 
 
La politique entriste est donc appliquée, mais avec peu de succès. Le PCI minoritaire compte une cinquantaine de membres, et le PCF veille au passé de ses recrues. Le poste le plus haut placé qu’ait pu atteindre un trotskyste est celui de secrétaire de cellule. Seule des jeunes recrues non fichées comme trotskystes peuvent entrer sans problème. Le contenu politique de l’entrisme évolue également, avec l’échec des prévisions de Pablo, il ne s’agit plus d’influencer les courants centristes qui pourraient apparaître, mais de créer une fraction de gauche, radicale, pour influencer le parti de l’intérieur.
 
 
 
Le PCI s’engage à plein dans le soutien au FLN algérien, malgré sa faiblesse numérique, à partir de l’hiver 1954, grâce aux contacts pris par l’intermédiaire d’[[Yvan_Craipeau|Yvan Craipeau]]. Son réseau mène diverses activités&nbsp;: fabrication de faux papiers, impression de tracts et de matériel de propagande pour le FLN, «&nbsp;caches&nbsp;» pour les militants recherchés par la police, fabrication d’armes et de fausse monnaie pour les nationalistes algériens. Une quinzaine de militants et militantes sont constamment affectés au soutien au FLN. Ils participent également à la construction d’une usine d’arme au Maroc, pour construire mitraillette, mortiers et grenades pour les nationalistes algériens. <br /> 1956 est un tournant. Le triple impact de l’intervention en Hongrie, du rapport <span>Khrouchtchev </span>et du vote pour les crédits de guerre en Algérie par le PCF vont faire émerger une opposition au sein du PCF, via des bulletins internes. Le plus important de ces bulletins est la Tribune de Discussion, <span>fondée</span> par deux entristes trotskystes<span>, </span>Félix Guattari et Denis Berger. Ces bulletins ont peu de cohérence idéologique. En Janvier 1958, La Voie communiste prend la succession de la <span>Tribune de Discussion, <span>sur la base d’un soutien total au FLN algérien.</span></span>
 
 
 
<span><span>Selon Lequenne, le PCI comptait 60 membres en 1956, et 142 en 1958.</span></span>
 
 
 
<span><span>Les militants trotskystes de </span>La Voie Communiste <span>sont expulsés du PCI à la fin de 1958, car ils désiraient faire de leur journal l’organe du PCI, au détriment de La Vérité des Travailleurs. Ils le réintégreront quand La Voie Communiste cessera de paraître, en 1962, avec la fin de la Guerre d’Algérie.</span></span>
 
 
 
<span>La Vérité des Travailleurs <span>cessera sa parution à cette occasion, remplacée en Juin 1962 par </span>L’Internationale<span>.</span></span>
 
 
 
Ce changement de nom a été proposé par Michel Lequenne, qui rejoint de nouveau le secrétariat international de la quatrième internationale en 1961 tut en continuant son travail entriste dans le Parti Socialiste Unifié.
 
 
 
<span>Après l’indépendance de l'Algérie, le PCI, sur la ligne de la Quatrième Internationale, soutient le régime de façon critique jusqu’en 1965, envoyant des «&nbsp;pieds-rouge&nbsp;» dans le nouveau pays.</span>
 
 
 
<span>Il faut noter que des partisans de [[Posadas|Posadas]] en France quittent le PCI durant l’année 1962, et fondent le Parti communiste révolutionnaire trotskyste (PCRT).</span>
 
 
 
==<span>La scission Pabliste</span>==
 
 
 
<span>Au sein de l’internationale, l’opposition entre les positions de Pablo et celles de la majorité se renforcent. Son courant se constitue en tendance interne, s’oriente versdes positions tiers-mondistes, et possède le contrôle de la commission africaine de l’internationale, avec son bulletin "Sous le drapeau du Socialisme".</span>
 
 
 
<span>La rupture avec la direction de l'Internationale est consommée en 1965, puisque les pablistes ne reconnaissent aucune légitimité politique aux décisions du Congrès Mondial qui se tient à ce moment, et ne sont d’ailleurs pas admis à y participer.</span>
 
 
 
<span>En France, ce sont tout au plus quelques dizaines de militants qu'emporte la scission, dont les plus connus sont Michel Fiant et Gilbert Marquis.</span>
 
 
 
<span>Le PCI est obligé de changer le nom de son journal en Quatrième internationale à cause de cette scission, un certain Delleré, scissionniste, ayant conservé les droits du nom.</span>
 
 
 
<span>Dans la jeunesse estudiantine, où le PCI opère un travail entriste dans l'UEC (Union des Etudiants Communistes) avec un certain succès, les forces disponibles des pablistes sont symboliques.</span>
 
 
 
==<span>Le travail entriste dans l'UEC et l'interdiction</span>==
 
 
 
<span>Car si le travail entriste au sein du PCF piétine, il n’en est pas de même dans l’UEC.</span>
 
 
 
<span>En 1962, [[Alain_Krivine|Alain Krivine]], entré au PCI durant la Guerre d’Algérie, commence à constituer une fraction au sein de l’UEC. Cette fraction, tournée vers le soutien à la victoire de la résistance vietnamienne, et aux positions&nbsp;[[Guévariste|guévaristes]] marquées, est très critique de l'URSS et de la Chine, ainsi que de la politique du PCF. Elle finit expulsé en avril 1966, et développe alors une activité propre, bien qu’influencée par le PCI étant donné la présence de certains de ses membres parmi ses chefs.</span>
 
 
 
<span>Le travail entriste enregistre également quelques succès au sein du Parti Socialiste Unifié. Un des </span><span>membres du PCI, Rodolphe Prager, est élu au comité central de ce parti.</span>
 
 
 
<span>En mai 1968, le PCI rassemble entre 150 et 250 militants. Son activité d'entrisme continue, mais des sections opérant ouvertement existent, notamment en Normandie.</span>
 
 
 
<span>La fusion avec la JCR commence pendant Mai 68, une réunion rassemblant les deux organisations ayant été organisée le 19 mai, mais cette fusion n'est acté qu’après l’interdiction des deux organisations, lors du congrès fondateur de la&nbsp;[[Ligue_communiste_(1969-1973)|Ligue communiste]] en Avril 1969.</span>
 
 
 
==<span>Notes et Sources</span>==
 
 
 
François Moreau, Combats et débats de la IVe Internationale - Des origines à 1963, Institut International de Recherche et de Formation, 1990
 
 
 
<span class="titre">Sylvain Pattieu, Le «&nbsp;camarade&nbsp;» Pablo, la IVe&nbsp;Internationale, et la guerre d’Algérie, Revue Historique, n°619, 2001</span>
 
 
 
<span>Michel Lequenne, Le Trotskysme, une histoire sans fard, </span>éd. Syllepse<span>, 2005</span>
 
 
 
Robert J. Alexander, I''<span class="a-size-extra-large">nternational Trotskyism, 1929-1985: A Documented Analysis of the Movement</span>''
 
 
 
[[Category:Histoire]]
 
[[Category:Partis]]
 
[[Category:Trotskisme]]
 

Version actuelle datée du 19 février 2024 à 00:20