Opposition de gauche

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L'Opposition de gauche est le nom donné à la tendance du Parti communiste de l'Union soviétique (PCUS), entre 1923 et 1927, dirigée par Léon Trotsky, et d'anciens membres de l'Opposition ouvrière. Cette tendance se forma lors des luttes de pouvoir émergeant entre factions rivales au moment où Lénine, qui meurt en janvier 1924, était malade.

En décembre 1927, le « trotskysme » fut déclaré incompatible avec l'appartenance au PCUS (Parti communiste de l'Union soviétique) et les membres de l'Opposition de gauche exclus du Parti, signalant l'avènement de la mainmise complète de Staline sur les institutions du régime soviétique. Trotsky fut banni en février 1929, tandis que certaines figures de l'Opposition décidèrent de faire leur « autocritique » afin de rejoindre le giron du Parti unique bolchévique ; la plupart furent ensuite exécutés lors des Grandes Purges de la fin des années 1930. Trotsky lui-même forma l'Opposition internationale de gauche au sein du Komintern en 1930, devenu en 1933 la Ligue communiste internationale à la suite de l'exclusion du Komintern de ses adhérents. Celle-ci devint en 1938 la Quatrième Internationale, marquant la rupture définitive entre les trotskystes et le Komintern.

1 Naissance de l'Opposition de gauche

Avant de mourir en 1923, Lénine était très malade et écarté de fait de la politique du nouvel Etat. C'est aussi en 1923 que Trotsky commence à critiquer la bureaucratisation du parti bolchevik. Son courant lutte en interne pour plus de démocratie, plus d'intervention de la base ouvrière face notamment aux bureaucrates derrière Staline qui accroissent rapidement leur pouvoir. Mais comme Lénine et la vieille garde bolchévique, il sait que le salut ne peut être que dans la « révolution permanente et mondiale ». L'enfermement dans un pays économiquement arriéré ne peut conduire qu'à la démoralisation ouvrière. C'est pourquoi l'échec de la Révolution allemande a directement renforcé la bureaucratie, qui défend désormais la thèse révisionniste du "socialisme dans un seul pays".

L'Opposition de gauche naît en octobre 1923. Elle s'oppose d'une part à la confiscation du pouvoir par la bureaucratie des mains de la classe ouvrière, mais promeut aussi l'industrialisation rapide du pays pour le sortir de la misère et redonner courage aux masses.

La montée de la Révolution chinoise redonne du souffle à l'Opposition, qui condamne fermement la poltique de l'Internationale_communiste qui conduit en 1927 au massacre de Shanghai. Mais le soulèvement final que lance Staline conduit à l'écrasement des ouvriers révolutionnaires chinois. Tout en validant théoriquement les critiques de Trotsky, cela va objectivement miner son camp. La répression va alors s'abattre : Trotsky exilé, ses partisans déportés et/ou tués...

2 Lutte internationale

Mais la lutte entre trotskisme et stalinisme n'est ni la lutte entre deux personnes, ni un simple "clivage poitique" de l'URSS. C'est grosso-modo la lutte entre les authentiques révolutionnaires communistes d'une part, et la bureaucratie stalinienne et ses laquais internationaux qui lui donnent une puissance incomparable. Et la première force des PC stalinisés partout dans le monde sera un soutien souvent fort de nombreux ouvriers et de "compagnons de route".

Cette lutte internationalisée se traduit en premier lieu par l'insécurité physique des trotskistes dans le monde entier, face à un NKVD / KGB au bras long. L'opposition apparaît nettement dans les situations révolutionnaires : lors de la Révolution espagnole les staliniens, freinant la révolution, s'en prennent au POUM. Trotsky a donné son avis sur ce qu'aurait pu et dû faire le POUM selon lui.

En URSS, les procès de Moscou de 1936 mettront un terme au trotskisme sur la phrase de Vychinski : « Il faut fusiller ces chiens enragés ». Des anciens bolchéviks, il ne reste que le sinistre Staline.