Médias capitalistes
Les médias bourgeois sont les médias dominants des sociétés capitalistes actuelles. Ce sont des piliers de l'ordre établi, par leur rôle de fabrique et de diffusion de l'idéologie dominante.
1 Historique
1.1 Tournant néolibéral
En particulier depuis vingt ans, la multiplication des réseaux et des organes de communication, de plus en plus souvent contrôlés par les mêmes groupes industriels, n'a plus abouti qu'à la communication répétée du même type de message; la pluralité des titres n'a plus débouché sur un vrai pluralisme des commentaires, mais uniquement sur l'apparence d'un débat, sur la production d'un simulacre, auquel se sont parfois prêtés ceux pour qui combat idéologique rimait avec notoriété médiatique. Et qui, par ce Jeu-là, installaient le pouvoir des médias de trancher de toute chose, d'être à la fois les bastions de l'ordre social et ceux qui mimaient sa contestation.
"Si la formation des grands groupes multimédias est souvent présentée comme liée à la mutation technique du numérique et de l'Internet, elle résulte d'abord du profond processus de dérégulation (ou déréglementation) de l'audiovisuel et des télécommunications. Enclenché aux Etats-Unis et en Europe dès la fin des années 70, ce mouvement de dérégulation s'est étendu à la planète entière au cours des vingt dernières années, sous l'impulsion du GATT puis de l'OMC." [1]
- 2006/2007 - Période pré-électorale du Tsarkozy: En un an, dégringolade de la 31ème place à la 39ème place en terme de Liberté de la Presse et de l'expression selon Reporters Sans Frontières.
- De nombreux sketchs TV mettant Sarkozy en satire ont été tout simplement coupés de l'antenne de Canal+ peu avant leur diffusion, sans que leurs auteurs n'en soient au courant (Moustic, récemment, et antérieurement Les Guignols et Karl Zéro, évincé de la chaîne à cause de son documentaire, récemment primé au César). Il y avait un peu plus facilement de la satire à la télé il y a quelques années, sur des chaînes grand public : Coluche, Le Bébet'Show, etc... Ces émissions n'existent plus que sur la chaîne privée Canal+ et désormais, elles sont elles-mêmes tailladées.
- bizarre, le groupe Bolloré (l'ami de Sarkozy) est actionnaire de l’institut de sondages CSA à hauteur de 44%...
- Un reportage de TF1 jamais diffusé, sur les relations entre nos grands patrons et le président à vie du Turkménistan
- Intermittents : un répertoire des mensonges de TF1 et autres médias (par Acrimed)
- Un clip des Yes Men[2] ridiculisant le député UMP Patrick Balkany devait être diffusé sur Canal+, mais il a officiellement été refusé pour "des raisons artistiques".
- Le service pub du groupe Prisma Presse, auquel appartient le magazine Géo Histoire, a empêché la parution d'un article où il était question du passé vichyste de certaines grandes maison, comme Louis Vuitton, propriété de LVMH, un des plus gros annonceurs de Prisma. [3]
Du "people" pour le peuple, mais du people contrôlé
"Cécilia Sarkozy, entre le cœur et la raison", un petit truc people, allait être publié par les éditions First, avant que Sarkozy ne convoque l'éditeur au ministère de l'Intérieur pour le menacer de "foudres judiciaires et variées" si le livre paraissait. La promotion du livre était bien entamée mais sa sortie a été immédiatement reportée, officiellement parce "qu'il n'était pas très opportun de faire paraître le livre compte tenu de ce qui se passe actuellement en France".
Idem avec des photos publiées dans Paris-Match... et que Sarkozy a demandé à son pote Arnaud Lagardère de retirer.
Même si on se fout pas mal de la vie de Cécilia, ça semble un peu facile de choisir ce qui paraît ou pas... surtout quand on a tellement choisi de se dévoiler aux médias (Sarko appelle lui-même les caméras quand il fait son jogging...).
2 La récupération des contestataires
Certains médias qui conservent une certaine liberté de ton subissent une forte pression pour s'intégrer au moule dominant. Par exemple Rue89, qui était au départ indépendant, a d'abord commencer par accepter d'être dépendant... de la publicité, puis s'est fait racheter en 2012 par Claude Perdriel (le Nouvel Observateur, Challenges et Sciences et Avenir...).
3 Livres / films
- Les nouveaux chiens de garde, essai de Serge Halimi, publié en 1997 et actualisé en 2005, préface de Pierre Bourdieu
- Les nouveaux chiens de garde, son adaptation cinématographique sortie en janvier 2012, réalisée par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat
4 Notes et sources
- ↑ La déréglementation, condition à la formation des groupes multimédias multinationaux, 2003
- ↑ http://www.dailymotion.com/video/kNEQY2fdsTo2Jy3FEX
- ↑ Le Canard enchaîné, 14 et 21 septembre 2011