Libéralisme

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La statue de la Liberté à New York

Le libéralisme est un courant politique qui prône la défense des libertés individuelles, au nom d'une vision de la société fondée sur l'individu et la coopération volontaire entre individus (contractualisme).

Historiquement, le plus fort développement du libéralisme a été porté par l'essor de la bourgeoisie, et sa lutte pour arracher des droits individuels face à l'arbitraire (des monarchies, des nobles, du clergé...) a été globalement progressiste.

Puis au fur et à mesure du développement du capitalisme, l'antagonisme entre les patrons et les salarié·es s'est développé, et l'attitude face à l'économie dominante est devenu une question politique centrale. Pour la bourgeoisie, le plus naturel est de se contenter de laissez-faire les lois du marché grâce auxquelles elle peut exploiter et s'enrichir. Ses principaux courants politiques ont donc présenté le libéralisme économique (« libre entreprise », « libre-échange », « libre marché »...) comme allant naturellement avec le libéralisme politique (droits démocratiques). C'est ce qui est généralement devenu l'idéologie dominante dans les démocraties capitalistes.

A l'inverse, les autres courants politiques distinguent en général ces deux plans. Il peut ainsi exister des dictatures donnant la plus grande liberté aux capitalistes, mais retirant l'essentiel des libertés individuelles aux masses. Le mouvement ouvrier et socialiste quant à lui, défend largement les libertés individuelles, mais veut diminuer la liberté des capitalistes, pour augmenter la liberté réelle du plus grand nombre.

1 Historique

1.1 Précurseurs

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1.2 Le libéralisme progressiste

Le libéralisme s'est historiquement construit contre l'absolutisme royal. Il était porté par certains nobles luttant pour plus d'autonomie face à la royauté (de façon très opportuniste puisqu'ils tenaient fermement à leur pouvoir arbitraire dans leurs fiefs) et par la bourgeoisie montante.

Mariana Pineda, une figure de la cause libérale en Espagne, exécutée en 1831

Au 18e siècle en Europe, les premiers grands théoriciens et politiciens du libéralisme sont Thomas Hobbes, John Locke et Montesquieu. Ce ne sont pas des radicaux : ils défendent seulement une monarchie constitutionnelle garantissant un fonctionnement un minimum codifié sans trop d'arbitraire entre les différentes élites. Pour cela, ils préconisent des principes démocratiques (séparation des pouvoirs...) et élaborent des justifications théoriques (droit naturel, liberté, contrat social...).

Ces idées libérales, et leur infusion lente dans la société, ont contribué à façonner ce qu'ont été les grandes révolutions bourgeoises, en particulier la révolution états-unienne (1763-1783) et la révolution française (1789-1799).

C'est à ce moment que se formalise le clivage droite/gauche, et pendant une longue partie du 19e siècle, le libéralisme constituera la principale tendance progressiste.

1.3 Evolution à droite du libéralisme

Cependant, aussitôt après avoir remporté de grandes victoires, les libéraux voient de profondes divisions apparaître entre eux. Par exemple lors de la révolution française, des partisans de la monarchie constitutionnelle qui étaient à gauche se retrouvent très vite à droite de la scène politique, lorsque le processus révolutionnaire voit les républicains (des libéraux plus radicaux) devenir hégémoniques. Et parmi les républicains, y compris parmi la Montagne, d'importants clivages apparaissent sur la question des mesures à prendre sur l'économie (la loi du maximum étant par exemple une entorse au libéralisme économique). Et surtout, les révolutionnaires sont confrontés à la contradiction qu'il peut y avoir entre mouvements de masses plébéiens (usant potentiellement de violence pour empiéter sur la liberté des riches) et les droits formels (auxquels les classes possédantes s'arc-boutent par intérêt).

Tocqueville, un représentant de l'évolution à droite du libéralisme

Tout cela va conduire certains penseurs libéraux à développer une critique de la démocratie, et à théoriser qu'il faut limiter le pouvoir de l'État sur les individus, même si la majorité désire prendre des mesures radicales. C'est le cas du philosophe suisse Benjamin Constant, dans ses Principes de politique (1806), et d'Alexis de Tocqueville, dans son De la démocratie en Amérique (1835). Ils sont horrifiés par la Terreur révolutionnaire, et dénoncent une « dictature de la majorité ». Tocqueville oppose ainsi la « démocratie jacobine » avec un État tout puissant à la « démocratie libérale » dans laquelle le pouvoir est encadré et les individus respectés. Et sur la démocratie aux États-Unis (qui naît d'un réel mouvement populaire), il écrit :

« Je regarde comme impie et détestable cette maxime, qu'en matière de gouvernement la majorité d'un peuple a le droit de tout faire, et pourtant je place dans les volontés de la majorité l'origine de tous les pouvoirs (…). Lors donc que je vois accorder le droit et la faculté de tout faire à une puissance quelconque, qu'on appelle peuple ou roi, démocratie ou aristocratie, qu'on l'exerce dans une monarchie ou dans une république, je dis : là est le germe de la tyrannie, et je cherche à aller vivre sous d'autres lois. Ce que je reproche le plus au gouvernement démocratique, tel qu'on l'a organisé aux États-Unis, ce n'est pas, comme beaucoup de gens le prétendent en Europe, sa faiblesse, mais au contraire sa force irrésistible. »

Pour ce courant, le reproche qui est fait à ces démocrates est de traiter la démocratie comme un moyen et non comme une fin en soi, ce qui menace la liberté (ce qui revient en réalité à défendre une certaine vision, formelle, de la liberté). Ainsi ce courant a théorisé qu'il fallait un État se limitant à la protection des libertés individuelles, un État dit « régalien » (police, justice , armée), pas moins, mais pas plus.

Beaucoup d'autres libéraux ont par la suite développé cette critique, contribuant à faire du terme de « libéral » un synonyme de « démocrate modéré », surtout attaché à des droits formels mais hostile à toute agitation des masses. Au 19e siècle, ce courant a été poussé à droite (et a diminué en importance numérique, étant surtout porté par des élites) par la montée en puissance des courants démocrates révolutionnaires puis par des « social-démocrates ».

Par exemple dans la Russie tsariste d'avant 1917, on distinguait souvent "les libéraux" (les bourgeois derrière le parti KD) et "les démocrates" (les SR et les SD).

C'est donc le socialisme qui a fini par devenir la cible des attaques de ce libéralisme devenu droitier. Par exemple Yves Guyot écrit en 1893 un livre nommé La Tyrannie socialiste.

1.4 Une idéologie du « capitalisme pur » inapplicable en pratique

Les penseurs du libéralisme se sont mis à assumer franchement de mettre en avant essentiellement la question de la propriété privée des moyens de production, et donc un primat du libéralisme économique. Ainsi Ludwig von Mises écrivait en 1927 :

Ainsi Ludwig von Mises écrivait en 1927 :

« Le programme du libéralisme devrait donc, résumé en un seul mot, se formuler ainsi : propriété, c'est-à-dire propriété privée des moyens de production (car la propriété privée des biens de consommation va de soi, et elle est admise même par les socialistes et les communistes). Toutes les autres exigences du libéralisme découlent de cette exigence fondamentale. »[1]

Mais dans la pratique, le capitalisme du 20e siècle tend à être de plus en plus régulé. Le capitalisme entièrement dérégulé ne peut pas créer une société tenable : les inégalités sociales et toutes les conséquences d'une société reposant sur l'exploitation font monter les tensions sociales et favorisent des idéologies hostiles aux partis traditionnels (plus ou moins libéraux). Que ce soit sous l'effet des luttes du mouvement ouvrier et du socialisme, ou sous l'effet de partis nationalistes protectionnistes, le laissez-faire pur n'existe pas. Les théoriciens libéraux ont beau ne pas être satisfaits, les politiciens qui gèrent pragmatiquement leur carrière (et la stabilité des État capitalistes) ne suivent pas les dogmes libéraux.

Par ailleurs, il faut souligner que lorsque le communisme menace surtout le libéralisme économique, et le fascisme surtout le libéralisme politique, c'est ce dernier que choisissent la plupart des théoriciens libéraux. Ainsi von Mises considérait que le fascisme pouvait être une carte à jouer pour sauver le libéralisme économique :

« On ne peut nier que le fascisme et les mouvements similaires cherchant à mettre en place des dictatures sont remplis des meilleures intentions et que leur intervention a, pour l'instant, sauvé la civilisation européenne. Le mérite qui en revient au fascisme demeurera éternellement dans l'histoire. Mais bien que sa politique ait apporté provisoirement le salut, elle n'est pas de nature à nous assurer les succès futurs. Le fascisme était une solution d'urgence. Le considérer comme quelque chose de plus serait une erreur fatale. »[1]

Après le chaos des années 1930 et la Seconde guerre mondiale, dans un contexte où le mouvement ouvrier (bien que dominé par les staliniens) était puissant, la plupart des États capitalistes ont mis en place un haut niveau de régulation et de filet de protection sociale. Cela était permis par une période assez longue (« 30 glorieuses ») où les taux de profit étaient élevés, et où la croissance était donc assez forte pour que les capitalistes puissent consentir à un partage de la valeur ajoutée relativement favorable au prolétariat. Bien que cette situation de relative prospérité soit due à des facteurs structurels (mondiaux) plus qu'à une « bonne politique économique », le libéralisme économique a perdu durablement du terrain dans cette période. Le paradigme dominant en économie était alors la synthèse néokéynésienne, fusion entre l'école néoclassique (libéralisme économique classique) et une partie des critiques keynésiennes.

Néanmoins, des penseurs ont continué à défendre les thèses libérales, et ont attendu leur moment. La figure de ces théoriciens est Friedrich Hayek, qui reprend l'essentiel du positionnement droitier de von Mises. Il écrit dans La Constitution de la liberté (1960) :

« Les traditions démocratique et libérale sont cependant d'accord pour dire que, chaque fois que l'action de l'État est requise, et particulièrement si des règles coercitives sont à établir, la décision doit être prise à la majorité. Elles divergent néanmoins sur le champ ouvert à l'action politique censée guidée par la décision démocratique. Alors que le démocrate dogmatique considère qu'il est souhaitable que le plus grand nombre possible de problèmes soient résolus par un vote majoritaire, le libéral estime qu'il y a des limites précises au domaine des questions à résoudre ainsi ».[2]

Hayek va jusqu'à opposer deux libéralismes, celui de Smith et Burke, à celui de Voltaire, Rousseau, ou Condorcet, qui sont pour lui les ancêtres du socialisme[3]. Il se dit contre les dictatures en général, mais a soutenu que celles-ci peuvent être un régime transitoire nécessaire, et qu'il préfèrait une "dictature libérale" à une "démocratie totalitaire" (ce qui signifie pour lui une démocratie ne garantissant pas la propriété privée capitaliste). C'est ce qui l'a conduit très concrètement, lui et les Chicago Boys (économistes néolibéraux de l'Ecole de Chicago) à soutenir activement la dictature de Pinochet au Chili (anti-socialiste et néolibérale).

Le retournement de conjoncture avec la stagnation des années 1970 va favoriser un nouveau changement de paradigme, et une contre-offensive d'un libéralisme économique plus dur, appelé « néolibéralisme ». Néanmoins là encore, l'application faite par les politiciens est loin d'être fidèle à la théorie libérale. L'appel au libéralisme censé favoriser une économie plus efficace est fréquent quand il s'agit de justifier des privatisations et libéralisations, mais dans le même temps, le volume des aides financières aux entreprises en difficulté n'a fait qu'augmenter, ce qui contredit frontalement le laissez-faire libéral. Par ailleurs du côté de la droite traditionnelle, la conversion au libéralisme économique a cohabité avec le conservatisme habituel en ce qui concerne les questions d'égalité des droits (féminisme, LGBTI...).

Il existent bien certains petits milieux qui se disent « vrais libéraux » ou libertariens, qui se proclament au delà du clivage droite/gauche et à la fois réellement libéraux en économie et en politique. Mais d'une part, ils n'ont jamais la capacité à devenir des mouvements de masse et leur grille d'analyse idéaliste les rend incapables de comprendre pourquoi, d'autre part, dans la pratique, ils sont souvent attirés vers la droite par de multiples passerelles (dont leur goût pour les dictatures néolibérales à la Pinochet).

1.5 Des aspects contradictoires

Le courant libéral continue d'exister en tant que sensibilité dans la bourgeoisie, même si la menace de la classe travailleuse à sa gauche le retranche souvent dans le camp réactionnaire. Sa position sociale en fait une force très faible, qui peut avoir des aspects partiellement progressistes, surtout quand la lutte de classe est faible, en même temps que des aspects réactionnaires, qui l'emportent le plus souvent.

Par exemple, en France sous la Troisième république, les républicains en sont venus à occuper cet espace politique, à mesure de l'affaiblissement de la menace royaliste. Ils ont fait passer des mesures progressistes comme l'école obligatoire, la séparation des religions et de l'État... et dans le même temps ils ont réprimé de nombreuses grèves ouvrières, et mené une politique impérialiste dans les colonies (ce qui est pour le moins contradictoire avec l'esprit du libéralisme...).

Bien sûr, face au socialisme et plus encore face au communisme stalinisé, de nombreux idéologues et politiciens libéraux vont insister sur le lien entre les deux facettes du libéralisme. Ainsi le socialisme conduirait nécessairement à une position "anti-libérale" et donc anti-démocratique. Le « monde libre occidental » serait le garant de la démocratie, tandis que le communisme serait intrinsèquement source de totalitarisme.

Mais par ailleurs, étant donné que les masses ont une fâcheuse tendance à porter des revendications sinon anticapitalistes, du moins gênantes pour les profits, les théoriciens néolibéraux émettent de sérieuses réserves sur la démocratie. Samuel Huntington en 1975 écrivait qu’il fallait « de la modération dans la démocratie ». Le système politique a besoin « d’une certaine dose d’apathie et de non-engagement » de la part des gouvernés. « Les tensions susceptibles de prévaloir dans une société post-industrielle exigeront probablement un modèle de prise de décision gouvernementale plus autoritaire et plus efficace ».[4]

Aujourd'hui, il existe des différences entre les partis bourgeois, certains étant un peu plus libéraux que d'autres (comme le Parti démocrate face au Parti républicain aux États-Unis), c'est-à-dire un peu plus ouverts à proclamer des libertés formelles, tout en refusant l'un comme l'autre de modifier les structures matérielles du pouvoir.

2 Le terme « liberal » aux États-Unis

Aux États-Unis, le mot « liberalism » fait référence aux thèses défendues notamment par le parti démocrate à partir des années 1930, à l'époque du New Deal. Les libertés individuelles sont défendues, mais cela va de pair avec une intervention de l'État dans la vie économique et sociale, dans une logique keynésienne. L'usage contemporain du terme liberal représente avant tout l'adhésion à des principes et des idées proches de ceux des sociaux-démocrates, avec un interventionnisme limité mais nécessaire pour soutenir des valeurs d'égalité et de prospérité sociale. Depuis la fin du 20e siècle, le terme de liberal aux États-Unis a été utilisé par certains conservateurs souvent de façon péjorative pour désigner leurs adversaires socialement plus progressistes, assimilant cette étiquette à plus d'impôts, moins de libertés individuelles et un interventionnisme synonyme de bureaucratie[5].

3 Critiques

3.1 Liberté formelle et liberté réelle

Il y a une différence fondamentale entre des libertés qui sont seulement proclamées (libertés formelles), et des libertés qui existent dans la pratique (libertés réelles). Il est facile pour la bourgeoisie libérale de proclamer que tout le monde a les mêmes droits à montrer son mérite, à entreprendre et à s'enrichir, mais dans la pratique la reproduction sociale ne fait pas de cadeau. Il est bien beau de proclamer l'égalité en droit, mais même cette égalité minimale n'existe pas : le petit délinquant passant en comparution immédiate avec un avocat commis d'office n'aura jamais la même application du droit que le délinquant en col blanc pouvant se payer une batterie d'avocats.

3.2 Critique du libéralisme en bloc ?

Face aux libéraux bourgeois, qui clament que le libéralisme politique et le libéralisme économique sont inséparable, il y a plusieurs critiques venant de bords différents :

  • Certains, surtout à droite, soutiennent le libéralisme économique tout en étant hostiles au libéralisme politique. Les courants de droite traditionnels, majoritaires, utilisent pour souder l'électorat derrière eux des idéologies qui sont en partie opposées au libéralisme politique (nationalisme, christiannisme politique...).
  • Les courants d'extrême droite sont par définition violemment opposés au libéralisme politique. Sur le libéralisme économique, ils sont inconsistants et changent de position en fonction de leurs tactiques électoralistes ou de ce qu'ils perçoivent être l'intérêt (du capitalisme) national. Par exemple le début du régime de Mussolini ou le FN des années 1980 sont très dans le laissez-faire, et ont évolué vers la suite vers des positions protectionnistes.
  • Certains, surtout à gauche, affirment qu'il faut embrasser le libéralisme politique mais modérer ou combattre le libéralisme économique. Cela va des sociaux-libéraux aux marxistes, bien que ces derniers ne reprennent en général pas à leur compte le terme de libéralisme politique, celui-ci ayant été trop associé à la bourgeoisie libérale et au néolibéralisme.
  • Certains courants issus de la gauche insistent quant à eux sur le lien entre libéralisme économique et libéralisme politique, et partant d'une opposition au premier, en viennent à s'opposer au second, ou en tous les cas à adopter des positions très méfiantes vis-à-vis de courants discrédités comme « libéral-libertaires ». Si l'instrumentalisation de certains combats par des secteurs de la bourgeoisie libérale peut être dénoncée avec de bons arguments, les courants qui focalisent sur cette grille de lecture sont en général proches du confusionnisme, jetant des passerelles avec des secteurs réactionnaires.

4 Notes et sources

4.1 Ouvrages fondateurs

4.2 Ouvrages d'analyse

  • David Spector, La Gauche, la droite et le marché, Odile Jacob, 2017,  p. (ISBN 9782738133663)
  • Pierre Manent, Histoire intellectuelle du libéralisme, (ISBN 2012788653)
  • Pierre Manent, Les Libéraux (anthologie), (ISBN 2070763412)
  • Francis-Paul Bénoit, La Démocratie libérale, PUF
  • (en) Robert Leroux, Political Economy and Liberalism in France : The Contributions of Frédéric Bastiat, Londres et New York, 2011.
  • (en) Robert Leroux, Davi M. Hart (éd.), French Liberalism in the 19th Century, Londres et New York, 2012.

4.3 Notes

  1. 1,0 et 1,1 Ludiwg Von Mises, Le Libéralisme, 1927
  2. Friedrich Hayek, La Constitution de la liberté, Litec, 1994, (ISBN 271112410X).
  3. Friedrich Hayek, The Principles of a Liberal Social Order, 1966
  4. Samuel Huntington, Postindustrial politics : How Benign will it be, 1974
  5. Alain Laurent, Le Libéralisme américain, Histoire d'un détournement, Les Belles Lettres, 2006 (ISBN 2251443029).