Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
13 octets ajoutés ,  7 novembre 2019 à 23:52
aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :  
La '''déclaration des 46''' était une lettre secrète envoyée par un groupe de 46 communistes soviétiques de premier plan au [[Politburo|Politburo]] du [[Parti_communiste_soviétique|Parti communiste soviétique]] le 15 octobre 1923. La déclaration a suivi la lettre envoyée par [[Trotsky|Trotsky]] au Politburo le 8 octobre et allait dans le même sens. Cela a jeté les bases de l'[[Opposition_de_gauche|opposition de gauche]] au sein du Parti communiste soviétique plus tard cette année-là.
 
La '''déclaration des 46''' était une lettre secrète envoyée par un groupe de 46 communistes soviétiques de premier plan au [[Politburo|Politburo]] du [[Parti_communiste_soviétique|Parti communiste soviétique]] le 15 octobre 1923. La déclaration a suivi la lettre envoyée par [[Trotsky|Trotsky]] au Politburo le 8 octobre et allait dans le même sens. Cela a jeté les bases de l'[[Opposition_de_gauche|opposition de gauche]] au sein du Parti communiste soviétique plus tard cette année-là.
   −
== Contexte ==
+
==Contexte==
   −
À partir de la mi-été 1923, l'économie soviétique a rencontré des difficultés importantes découlant de la [[Crise_des_ciseaux|crise des ciseaux]]. Cela a conduit à de nombreuses [[Grèves|grèves]] dans tout le pays. Deux groupes secrets au sein du Parti communiste, du Groupe de la [[Vérité_ouvrière|Vérité ouvrière]] et le [[Groupe_ouvrier_(URSS)|Groupe ouvrier]], ont été découverts et réprimés par la police secrète soviétique.<br/> <br/> En septembre-octobre 1923, la [[Révolution_allemande|révolution communiste tant attendue en Allemagne]] subit une défaite.
+
À partir de la mi-été 1923, l'économie soviétique a rencontré des difficultés importantes découlant de la [[Crise_des_ciseaux|crise des ciseaux]]. Cela a conduit à de nombreuses [[Grèves|grèves]] dans tout le pays. Deux groupes secrets au sein du Parti communiste, du Groupe de la [[Vérité_ouvrière|Vérité ouvrière]] et le [[Groupe_ouvrier_(URSS)|Groupe ouvrier]], ont été découverts et réprimés par la police secrète soviétique.<br /> <br /> En septembre-octobre 1923, la [[Révolution_allemande|révolution communiste tant attendue en Allemagne]] subit une défaite.
    
Le 8 octobre 1923, [[Trotsky|Trotsky]] envoya une lettre au Comité central et à la Commission centrale de contrôle qui attribuait ces difficultés au manque de [[démocratie_interne|démocratie interne]]. Trotsky écrit:
 
Le 8 octobre 1923, [[Trotsky|Trotsky]] envoya une lettre au Comité central et à la Commission centrale de contrôle qui attribuait ces difficultés au manque de [[démocratie_interne|démocratie interne]]. Trotsky écrit:
Ligne 9 : Ligne 9 :  
La déclaration des 46 tombe la semaine suivante.
 
La déclaration des 46 tombe la semaine suivante.
   −
== Texte de la déclaration ==
+
==Texte de la déclaration==
    
L'extrême gravité de la situation nous oblige (dans l'intérêt de notre parti, dans l'intérêt de la classe ouvrière) à vous dire ouvertement que la continuation de la politique de la majorité du Bureau Politique menace tout le parti de troubles graves. La crise économique et financière qui a débuté à la fin de juillet cette année avec ses conséquences politiques y compris au sein du parti a révélé de manière impitoyable les insuffisances de la direction du parti dans le domaine économique mais aussi et surtout dans celui des relations à l'intérieur du parti. L'étourderie, le manque de réflexion, le manque de méthode dans la décision du Comité Central - qui n’arrive pas à joindre les deux bouts dans le domaine de l’économie - ont conduit à ce qu'en présence d'incontestables progrès majeurs dans l'industrie, l'agriculture, les finances et les transports - progrès obtenus spontanément par l'économie du pays, non pas grâce, mais en dépit d’une direction défaillante ou plutôt en l’absence de toute direction - nous nous trouvions devant la perspective non seulement de l'arrêt de ces progrès, mais même devant une grave crise économique générale. Nous sommes confrontés à l’imminence d’un effondrement du tchervonets, spontanément devenu une devise de base avant la liquidation du déficit budgétaire, à une crise du crédit dans laquelle la Banque d'État ne peut pas sans risque de chocs sévères financer non seulement l'industrie et le commerce des biens industriels, mais aussi l'achat de céréales pour l'exportation, à l'arrêt de la commercialisation de produits manufacturés en raison de prix élevés qui sont expliquées d'une part par l'absence totale de direction planifiée de l'industrie, d'autre part par la mauvaise politique de crédit, à l’impossibilité de réaliser le programme d’exportations de céréales car il est impossible d'acheter des céréales, à des prix très bas pour les produits alimentaires qui ruinent la paysannerie et menacent d’une contraction de la production agricole, à des interruptions dans le paiement des salaires qui provoquent le mécontentement naturel des travailleurs, à un chaos budgétaire qui provoque à son tour le chaos dans l’appareil d’État - les techniques révolutionnaires de compression à fin de réduction du budget et de nouvelles compressions secrètes lors de sa réalisation se transforment de mesures transitoires en phénomènes constants qui perturbent l'appareil d'Etat et, du fait de l'absence de plan, le perturbent de façon aléatoire, spontanée. Ce sont là quelques-uns des éléments de la crise qui a déjà commencé dans le crédit et la finance. Si des mesures importantes,réfléchies, systématiques et énergiques ne sont pas prises immédiatement, si le manque actuel de direction se poursuit, nous serons confrontés à la possibilité d'un choc économique exceptionnellement sévère, inévitablement lié à des complications politiques intérieures et à l'extérieur à la paralysie totale de notre activité et de notre capacité d’agir. Tout le monde comprendra que nous avons besoin plus que jamais de cette dernière - d'elle dépend le sort de la révolution mondiale et de la classe ouvrière de tous les pays.
 
L'extrême gravité de la situation nous oblige (dans l'intérêt de notre parti, dans l'intérêt de la classe ouvrière) à vous dire ouvertement que la continuation de la politique de la majorité du Bureau Politique menace tout le parti de troubles graves. La crise économique et financière qui a débuté à la fin de juillet cette année avec ses conséquences politiques y compris au sein du parti a révélé de manière impitoyable les insuffisances de la direction du parti dans le domaine économique mais aussi et surtout dans celui des relations à l'intérieur du parti. L'étourderie, le manque de réflexion, le manque de méthode dans la décision du Comité Central - qui n’arrive pas à joindre les deux bouts dans le domaine de l’économie - ont conduit à ce qu'en présence d'incontestables progrès majeurs dans l'industrie, l'agriculture, les finances et les transports - progrès obtenus spontanément par l'économie du pays, non pas grâce, mais en dépit d’une direction défaillante ou plutôt en l’absence de toute direction - nous nous trouvions devant la perspective non seulement de l'arrêt de ces progrès, mais même devant une grave crise économique générale. Nous sommes confrontés à l’imminence d’un effondrement du tchervonets, spontanément devenu une devise de base avant la liquidation du déficit budgétaire, à une crise du crédit dans laquelle la Banque d'État ne peut pas sans risque de chocs sévères financer non seulement l'industrie et le commerce des biens industriels, mais aussi l'achat de céréales pour l'exportation, à l'arrêt de la commercialisation de produits manufacturés en raison de prix élevés qui sont expliquées d'une part par l'absence totale de direction planifiée de l'industrie, d'autre part par la mauvaise politique de crédit, à l’impossibilité de réaliser le programme d’exportations de céréales car il est impossible d'acheter des céréales, à des prix très bas pour les produits alimentaires qui ruinent la paysannerie et menacent d’une contraction de la production agricole, à des interruptions dans le paiement des salaires qui provoquent le mécontentement naturel des travailleurs, à un chaos budgétaire qui provoque à son tour le chaos dans l’appareil d’État - les techniques révolutionnaires de compression à fin de réduction du budget et de nouvelles compressions secrètes lors de sa réalisation se transforment de mesures transitoires en phénomènes constants qui perturbent l'appareil d'Etat et, du fait de l'absence de plan, le perturbent de façon aléatoire, spontanée. Ce sont là quelques-uns des éléments de la crise qui a déjà commencé dans le crédit et la finance. Si des mesures importantes,réfléchies, systématiques et énergiques ne sont pas prises immédiatement, si le manque actuel de direction se poursuit, nous serons confrontés à la possibilité d'un choc économique exceptionnellement sévère, inévitablement lié à des complications politiques intérieures et à l'extérieur à la paralysie totale de notre activité et de notre capacité d’agir. Tout le monde comprendra que nous avons besoin plus que jamais de cette dernière - d'elle dépend le sort de la révolution mondiale et de la classe ouvrière de tous les pays.
Ligne 93 : Ligne 93 :  
F. Soudnik
 
F. Soudnik
   −
== Notes et sources ==
+
==Notes et sources==
    
[https://www.marxists.org/francais/4int/ogi/1923/ogi_19231015.htm Le texte de la déclaration des 46] sur Marxists.org
 
[https://www.marxists.org/francais/4int/ogi/1923/ogi_19231015.htm Le texte de la déclaration des 46] sur Marxists.org
   −
[[Category:Histoire]] [[Category:Russie / URSS]] [[Category:Partis]]
+
[[Category:Histoire]]  
 +
[[Category:Russie / URSS]]  
 +
[[Category:Partis]]
 +
<references />

Menu de navigation