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== BIOGRAPHIE ==
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==Premiers pas dans le journalisme militant==
 
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Lors du Congrès de Stuttgart (1907) de la [[Internationale_ouvrière|2<sup>e</sup> internationale]], Guesde disait s'opposer à une guerre entre puissance européenne (dont tout le monde voyait le risque), comme l'ensemble des socialistes. Mais alors que les délégués français étaient en faveur d'appels à la grève générale pour s'y opposer, Guesde était parmi les seuls à s'y opposer, avec une argumentation d'apparence orthodoxe&nbsp;: il avançait que la grève générale serait plus efficace dans les pays les plus développés où le mouvement ouvrier était plus organisé, et que donc elle affaiblirait plus ces pays par rapport aux pays plus arriérés...
 
Lors du Congrès de Stuttgart (1907) de la [[Internationale_ouvrière|2<sup>e</sup> internationale]], Guesde disait s'opposer à une guerre entre puissance européenne (dont tout le monde voyait le risque), comme l'ensemble des socialistes. Mais alors que les délégués français étaient en faveur d'appels à la grève générale pour s'y opposer, Guesde était parmi les seuls à s'y opposer, avec une argumentation d'apparence orthodoxe&nbsp;: il avançait que la grève générale serait plus efficace dans les pays les plus développés où le mouvement ouvrier était plus organisé, et que donc elle affaiblirait plus ces pays par rapport aux pays plus arriérés...
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Guesde devient ministre d'État de 1914 à 1916 (cabinets [[René_Viviani|Viviani]] et [[Aristide_Briand|Briand]]). Il adopte des positions patriotiques comme le firent les Jacobins à leur époque&nbsp;: <blockquote>''«&nbsp;Je n'ai pas la même crainte de l'avenir. La guerre est mère de révolution&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s">Claude Willard, ''Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Les éditions ouvrières, coll. la part des hommes, 1991, p. 103-113.</ref> (1914).</blockquote>Jules Guesde pensait en effet que la guerre accoucherait d'une révolution sociale en France comme sous la Révolution française et serait ainsi le point le départ d'une révolution internationale&nbsp;; ''«&nbsp;Pour cette renaissance sociale, il faut vaincre, si lente qu'elle puisse être à venir et quelque sang qu'elle doive couler&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s" /> (novembre 1915). À ce prix, il y eut effectivement des révolutions, notamment en Russie ([[Révolution_russe_(1917)|Révolutions de février et d'octobre 1917]]) et en Allemagne ([[Révolte_spartakiste_de_Berlin|Révolution Spartakiste]] en 1919).
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Guesde devient ministre d'État de 1914 à 1916 (cabinets [[René_Viviani|Viviani]] et [[Aristide_Briand|Briand]]). Il adopte des positions patriotiques comme le firent les Jacobins à leur époque&nbsp;: <blockquote>''«&nbsp;Je n'ai pas la même crainte de l'avenir. La guerre est mère de révolution&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s">Claude Willard, ''Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Les éditions ouvrières, coll. la part des hommes, 1991, p. 103-113.</ref> (1914).</blockquote>Jules Guesde pensait en effet que la guerre accoucherait d'une révolution sociale en France comme sous la Révolution française et serait ainsi le point de départ d'une révolution internationale&nbsp;; ''«&nbsp;Pour cette renaissance sociale, il faut vaincre, si lente qu'elle puisse être à venir et quelque sang qu'elle doive couler&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s" /> (novembre 1915). À ce prix, il y eut effectivement des révolutions, notamment en Russie ([[Révolution_russe_(1917)|Révolutions de février et d'octobre 1917]]) et en Allemagne ([[Révolte_spartakiste_de_Berlin|Révolution Spartakiste]] en 1919).
    
Guesde et [[Marcel_Sembat|Sembat]] vont également s'opposer en conseils des ministres à l'arrestation des «&nbsp;défaitistes&nbsp;» que demandent les autorités civiles ou militaires<ref name="Willard_p103s" />.
 
Guesde et [[Marcel_Sembat|Sembat]] vont également s'opposer en conseils des ministres à l'arrestation des «&nbsp;défaitistes&nbsp;» que demandent les autorités civiles ou militaires<ref name="Willard_p103s" />.
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Des intellectuels socialistes de premier plan, dont [[Lucien_Herr|Lucien Herr]] ou [[Charles_Andler|Charles Andler]], ont pu être rebutés par des simplifications incapables d'aboutir à des apports théoriques majeurs, hors cette espérance quasi messianique, entretenue et incarnée par le chef du POF, de la sortie prochaine des prolétaires du ''«&nbsp;bagne capitaliste&nbsp;»''.
 
Des intellectuels socialistes de premier plan, dont [[Lucien_Herr|Lucien Herr]] ou [[Charles_Andler|Charles Andler]], ont pu être rebutés par des simplifications incapables d'aboutir à des apports théoriques majeurs, hors cette espérance quasi messianique, entretenue et incarnée par le chef du POF, de la sortie prochaine des prolétaires du ''«&nbsp;bagne capitaliste&nbsp;»''.
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N. McInnes déclare que Guesde n'avait pas compris le marxisme, et que sa «&nbsp;mixture&nbsp;» avec le [[Blanquisme|blanquisme]] «&nbsp;favorisait l'incompréhension&nbsp;» du marxisme. Il note d'ailleurs que «&nbsp;Guesde ne s'est jamais fait passer pour un théoricien marxiste&nbsp;»<ref>N. McInnes, ''Les débuts du marxisme théorique en France et en Italie (1880-1897)'', Études de Marxologie n°3, juin 1960.</ref>. Cependant comme le fait remarque Jean-Numa Ducanga :<blockquote>'''« Le marxisme de Jules Guesde est oral, ce qui est important quand on veut s’adresser au peuple »'''<ref name=":0">Entrevue de Jean-Nuca Ducange par Damien Dole, [https://www.liberation.fr/debats/2019/02/22/le-marxisme-de-jules-guesde-est-oral-ce-qui-est-important-quand-on-veut-s-adresser-au-peuple_1710131 « Le marxisme de Jules Guesde est oral, ce qui est important quand on veut s’adresser au peuple »]. Libération (22 févier 2019).</ref></blockquote>Dans l'après guerre, les attaques contre Jules Guesdes viennent principalement  <blockquote>« des personnes de la «deuxième gauche» comme Jacques Julliard ou Michel Rocard considèrent que le très discrédité courant de Guy Mollet, le mollétisme, c’est le guesdisme. L’assimilation systématique négative autour de Guesde date de cette époque-là. Pour les rocardiens, le guesdisme, c’est le mal, le «vieux monde». Même s’il y a des résistances, par exemple dans le Nord, Jaurès reviendra en odeur de sainteté. Althusser ou les marxistes du PS comme Chevènement, eux, veulent «rénover» le marxisme. Donc tout le monde est d’accord pour déconsidérer Jules Guesde. Dans les changements structurels de la gauche, il va servir de repoussoir.  
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N. McInnes déclare que Guesde n'avait pas compris le marxisme, et que sa «&nbsp;mixture&nbsp;» avec le [[Blanquisme|blanquisme]] «&nbsp;favorisait l'incompréhension&nbsp;» du marxisme. Il note d'ailleurs que «&nbsp;Guesde ne s'est jamais fait passer pour un théoricien marxiste&nbsp;»<ref>N. McInnes, ''Les débuts du marxisme théorique en France et en Italie (1880-1897)'', Études de Marxologie n°3, juin 1960.</ref>. Cependant comme le fait remarquer Jean-Numa Ducange :<blockquote>'''« Le marxisme de Jules Guesde est oral, ce qui est important quand on veut s’adresser au peuple »'''<ref name=":0">Entrevue de Jean-Nuca Ducange par Damien Dole, [https://www.liberation.fr/debats/2019/02/22/le-marxisme-de-jules-guesde-est-oral-ce-qui-est-important-quand-on-veut-s-adresser-au-peuple_1710131 « Le marxisme de Jules Guesde est oral, ce qui est important quand on veut s’adresser au peuple »]. Libération (22 févier 2019).</ref></blockquote>Dans l'après guerre, les attaques contre Jules Guesdes viennent principalement  <blockquote>« des personnes de la «deuxième gauche» comme Jacques Julliard ou Michel Rocard [qui] considèrent que le très discrédité courant de Guy Mollet, le mollétisme, c’est le guesdisme. L’assimilation systématique négative autour de Guesde date de cette époque-là. '''Pour les rocardiens, le guesdisme, c’est le mal, le «vieux monde»'''. Même s’il y a des résistances, par exemple dans le Nord, Jaurès reviendra en odeur de sainteté. Althusser ou les marxistes du PS comme Chevènement, eux, veulent «rénover» le marxisme. '''Donc tout le monde est d’accord pour déconsidérer Jules Guesde.''' Dans les changements structurels de la gauche, il va servir de repoussoir.  
 
Mais quand on considère ses traces dans l’histoire, Jules Guesde reste bien plus important que ce qu’en disent ses détracteurs dans les dernières décennies. Et aujourd’hui, on voit par exemple son empreinte chez Jean-Luc Mélenchon. » <ref name=":0" />.</blockquote>
 
Mais quand on considère ses traces dans l’histoire, Jules Guesde reste bien plus important que ce qu’en disent ses détracteurs dans les dernières décennies. Et aujourd’hui, on voit par exemple son empreinte chez Jean-Luc Mélenchon. » <ref name=":0" />.</blockquote>
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[[Jean-Marie_Benoist|Jean-Marie Benoist]] (1942-1990), écrivain, philosophe et universitaire, figure également au nombre de ses descendants.
 
[[Jean-Marie_Benoist|Jean-Marie Benoist]] (1942-1990), écrivain, philosophe et universitaire, figure également au nombre de ses descendants.
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== PUBLICATIONS ==
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==PUBLICATIONS==
    
==Écrits de Jules Guesdes==
 
==Écrits de Jules Guesdes==
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==CITATIONS==
 
==CITATIONS==
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== L'Égalité ==
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==L'Égalité==
 
Si c’est être autoritaire, en effet, que de ne pas vouloir comme certains orateurs de Montmartre “la liberté pour les capitalistes comme pour les travailleurs”, — alors oui, nous sommes autoritaires.
 
Si c’est être autoritaire, en effet, que de ne pas vouloir comme certains orateurs de Montmartre “la liberté pour les capitalistes comme pour les travailleurs”, — alors oui, nous sommes autoritaires.
  
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