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'''Jules Bazile''' dit '''Jules Guesde''', né à Paris le 11 novembre 1845 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 28 juillet 1922, est un [[Socialiste|socialiste]] français.
 
'''Jules Bazile''' dit '''Jules Guesde''', né à Paris le 11 novembre 1845 et mort à Saint-Mandé (Seine) le 28 juillet 1922, est un [[Socialiste|socialiste]] français.
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== Premiers pas dans le journalisme militant ==
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==Premiers pas dans le journalisme militant==
    
Fils d’un professeur d’institution privée, Jules Bazile, après avoir suivi des études classiques et obtenu son bac en 1863, entre à la préfecture de Paris comme expéditionnaire-traducteur à la direction de la presse. Il collabore très tôt à des journaux républicains, se signalant par son audace contre le régime impérial, choisissant alors comme nom de plume le patronyme de sa mère, Eléonor Guesde.
 
Fils d’un professeur d’institution privée, Jules Bazile, après avoir suivi des études classiques et obtenu son bac en 1863, entre à la préfecture de Paris comme expéditionnaire-traducteur à la direction de la presse. Il collabore très tôt à des journaux républicains, se signalant par son audace contre le régime impérial, choisissant alors comme nom de plume le patronyme de sa mère, Eléonor Guesde.
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Réfugié en Suisse puis en Italie, à Milan, où il survit en donnant des leçons de littérature, il entre alors en contact avec des militants de l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (Première Internationale), mouvement fondé entre autres par [[Karl_Marx|Karl Marx]] en 1864. D’abord hostile au philosophe, Guesde se rapproche peu à peu de ce dernier. Sans pour autant adopter toutes les idées de Marx, il en défend vigoureusement le concept de prise de pouvoir par le [[Prolétariat|prolétariat]].
 
Réfugié en Suisse puis en Italie, à Milan, où il survit en donnant des leçons de littérature, il entre alors en contact avec des militants de l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (Première Internationale), mouvement fondé entre autres par [[Karl_Marx|Karl Marx]] en 1864. D’abord hostile au philosophe, Guesde se rapproche peu à peu de ce dernier. Sans pour autant adopter toutes les idées de Marx, il en défend vigoureusement le concept de prise de pouvoir par le [[Prolétariat|prolétariat]].
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== Le chef du parti « collectiviste » ==
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==Le chef du parti « collectiviste »==
    
De retour en France en 1876, Guesde vise deux objectifs. D'abord reconstituer le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] décapité par la répression de la Commune de Paris, et ensuite convaincre l’élite de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] française du bien-fondé des doctrines du [[Socialisme_scientifique|socialisme scientifique]].
 
De retour en France en 1876, Guesde vise deux objectifs. D'abord reconstituer le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] décapité par la répression de la Commune de Paris, et ensuite convaincre l’élite de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] française du bien-fondé des doctrines du [[Socialisme_scientifique|socialisme scientifique]].
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Les succès du Parti Ouvrier sont rapides. Comptant à peine 2000 membres en 1889, il gagne en audience – 20000 militants en 1902 – et conquiert ensuite plusieurs grandes municipalités, notamment Roubaix qui reste le sanctuaire du guesdisme – la ''« Rome du Socialisme »'' – jusqu’en 1914. Le PO atteint son point haut électoral aux législatives de 1893. Très populaire dans le Nord, bastion d’un POF soutenu par les ouvriers du textile et de l’industrie, profitant d'une influence moins forte et moins durable dans le ''« Midi rouge »'', Guesde entre à la chambre des députés une première fois en 1893 pour la circonscription de Roubaix en s’affirmant ''« collectiviste, internationaliste et révolutionnaire »''. Battu en 1898 et 1902, il est réélu en 1906. Il conserve son siège jusqu'à sa mort en 1922.
 
Les succès du Parti Ouvrier sont rapides. Comptant à peine 2000 membres en 1889, il gagne en audience – 20000 militants en 1902 – et conquiert ensuite plusieurs grandes municipalités, notamment Roubaix qui reste le sanctuaire du guesdisme – la ''« Rome du Socialisme »'' – jusqu’en 1914. Le PO atteint son point haut électoral aux législatives de 1893. Très populaire dans le Nord, bastion d’un POF soutenu par les ouvriers du textile et de l’industrie, profitant d'une influence moins forte et moins durable dans le ''« Midi rouge »'', Guesde entre à la chambre des députés une première fois en 1893 pour la circonscription de Roubaix en s’affirmant ''« collectiviste, internationaliste et révolutionnaire »''. Battu en 1898 et 1902, il est réélu en 1906. Il conserve son siège jusqu'à sa mort en 1922.
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== L'unification des socialistes en France, l'entrée au gouvernement ==
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==L'unification des socialistes en France, l'entrée au gouvernement==
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=== Les deux méthodes ===
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===Les deux méthodes===
    
Sous l’impulsion de Guesde, le PO est un des fondateurs en France des journées du [[1er_Mai|1er_Mai]], dites ''« fêtes du travail »'', à partir de 1889 qui vise à obtenir pour les ouvriers des avantages précis et immédiats, comme la réduction de la journée de travail. La loi de 1892 limite à 11 heures par jour le temps de travail des femmes et des enfants de 16 à 18 ans. Il faut attendre 1919 pour voir votée la journée de 8 heures.
 
Sous l’impulsion de Guesde, le PO est un des fondateurs en France des journées du [[1er_Mai|1er_Mai]], dites ''« fêtes du travail »'', à partir de 1889 qui vise à obtenir pour les ouvriers des avantages précis et immédiats, comme la réduction de la journée de travail. La loi de 1892 limite à 11 heures par jour le temps de travail des femmes et des enfants de 16 à 18 ans. Il faut attendre 1919 pour voir votée la journée de 8 heures.
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En 1902, son parti fusionne avec le [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(France)|Parti socialiste révolutionnaire]] d'[[Edouard_Vaillant|Edouard Vaillant]] (blanquiste) pour former le [[Parti_socialiste_de_France_(guesdiste)|Parti socialiste de France]]. La revendication de Guesde, que cette unité se fasse sur la base de la condamnation de toute tactique ''« participationniste »'', est adoptée puis confortée en 1904, lors du [[Internationale_ouvrière|Congrès socialiste international]] d'Amsterdam. Le débat fait rage entre Jaurès et ses adversaires. [[August_Bebel|August Bebel]], qui est favorable à Guesde déplore que ''« les fatales querelles (…) dont la démocratie socialiste française souffre tant, persistent encore »''. L’orateur cite alors les paroles de Jaurès six ans plus tôt et qu’il reprend à son compte :
 
En 1902, son parti fusionne avec le [[Parti_socialiste_révolutionnaire_(France)|Parti socialiste révolutionnaire]] d'[[Edouard_Vaillant|Edouard Vaillant]] (blanquiste) pour former le [[Parti_socialiste_de_France_(guesdiste)|Parti socialiste de France]]. La revendication de Guesde, que cette unité se fasse sur la base de la condamnation de toute tactique ''« participationniste »'', est adoptée puis confortée en 1904, lors du [[Internationale_ouvrière|Congrès socialiste international]] d'Amsterdam. Le débat fait rage entre Jaurès et ses adversaires. [[August_Bebel|August Bebel]], qui est favorable à Guesde déplore que ''« les fatales querelles (…) dont la démocratie socialiste française souffre tant, persistent encore »''. L’orateur cite alors les paroles de Jaurès six ans plus tôt et qu’il reprend à son compte :
 
<blockquote>«&nbsp;Le socialisme ne peut accepter une parcelle du pouvoir, il faut qu'il attende le pouvoir tout entier. Nous pouvons collaborer à des réformes partielles et nous y collaborons en effet; mais un parti qui se propose la réforme totale de la société, la substitution d'un principe de propriété et de vie à un autre principe ne peut accepter que l'intégralité du pouvoir. S'il en a seulement une part, il n'a rien&nbsp;: car cette influence partielle est neutralisée par les principes dominants de la société présente. Les grands intérêts ennemis prennent peur sans qu'on puisse les frapper&nbsp;: l'idéal nouveau n'est point réalisé, mais compromis, et il y a une crise capitaliste dont le socialisme ne sort pas.&nbsp;»</blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;Le socialisme ne peut accepter une parcelle du pouvoir, il faut qu'il attende le pouvoir tout entier. Nous pouvons collaborer à des réformes partielles et nous y collaborons en effet; mais un parti qui se propose la réforme totale de la société, la substitution d'un principe de propriété et de vie à un autre principe ne peut accepter que l'intégralité du pouvoir. S'il en a seulement une part, il n'a rien&nbsp;: car cette influence partielle est neutralisée par les principes dominants de la société présente. Les grands intérêts ennemis prennent peur sans qu'on puisse les frapper&nbsp;: l'idéal nouveau n'est point réalisé, mais compromis, et il y a une crise capitaliste dont le socialisme ne sort pas.&nbsp;»</blockquote>  
=== Les problèmes bourgeois aux bourgeois ===
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===Les problèmes bourgeois aux bourgeois===
    
Guesde a campé jusqu'en 1914 sur son positionnement de non-conciliation avec la bourgeoisie.
 
Guesde a campé jusqu'en 1914 sur son positionnement de non-conciliation avec la bourgeoisie.
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La même distance sera marquée en 1892-1893 lorsque éclatera l'[[Scandale_de_Panama|affaire de Panama]].
 
La même distance sera marquée en 1892-1893 lorsque éclatera l'[[Scandale_de_Panama|affaire de Panama]].
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=== La SFIO ===
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===La SFIO===
    
Cependant, en dépit de ces succès partisans, le courant réformiste de [[Jean_Jaurès|Jean Jaurès]], ''«&nbsp;socialiste indépendant&nbsp;»'', gagne inexorablement du terrain en France. En 1905, le Parti socialiste de France et le [[Parti_socialiste_français_(1902)|Parti socialiste français]] fusionnent pour fonder la [[Section_française_de_l'Internationale_ouvrière|Section française de l'Internationale ouvrière]] (SFIO).
 
Cependant, en dépit de ces succès partisans, le courant réformiste de [[Jean_Jaurès|Jean Jaurès]], ''«&nbsp;socialiste indépendant&nbsp;»'', gagne inexorablement du terrain en France. En 1905, le Parti socialiste de France et le [[Parti_socialiste_français_(1902)|Parti socialiste français]] fusionnent pour fonder la [[Section_française_de_l'Internationale_ouvrière|Section française de l'Internationale ouvrière]] (SFIO).
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Par ailleurs, Guesde est opposé à la [[Franc-maçonnerie|franc-maçonnerie]], qu'il considère comme ''«&nbsp;alliée à la bourgeoisie&nbsp;»'' et ''«&nbsp;nuisible de la classe ouvrière&nbsp;»'', comme il le rappela lors du Congrès socialiste de Limoges en 1906. Pour autant, de nombreux francs-maçons étaient adhérents du POF au point d'apparaître constituer un courant au sein du mouvement.
 
Par ailleurs, Guesde est opposé à la [[Franc-maçonnerie|franc-maçonnerie]], qu'il considère comme ''«&nbsp;alliée à la bourgeoisie&nbsp;»'' et ''«&nbsp;nuisible de la classe ouvrière&nbsp;»'', comme il le rappela lors du Congrès socialiste de Limoges en 1906. Pour autant, de nombreux francs-maçons étaient adhérents du POF au point d'apparaître constituer un courant au sein du mouvement.
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=== La guerre pour la Révolution ===
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===La guerre pour la Révolution===
    
Trois jours après la mort de [[Jaurès|Jaurès]], il se rallie à ''«&nbsp;l’[[Union_Sacrée|Union Sacrée]]&nbsp;»'' de tous les partis dans la [[Guerre_de_1914|guerre de 1914]]. Selon lui, il agit en accord avec le manifeste du POF de 1893<ref>Jules Guesde et Paul Lafargue, [http://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1893/01/pl18930123.htm Socialisme et patriotisme], 23 janvier 1893.</ref>, où il affirmait son combat pour la paix, mais pas à n'importe quel prix<ref>E.Melmoux, T. Mitzinmacker, ''100 personnages qui ont fait l'histoire de France''éd Bréal, p. 189 [http://books.google.fr/books?id=Z1KqEd4j79oC&pg=PA188&lpg=PA188&dq=Jules+Guesde+L%27Egalit%C3%A9&source=web&ots=OF4AGSz_EG&sig=9emSxkEo6XwJFl9UY8FVFVy3CgA&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=4&ct=result#PPA189,M1 (lire en ligne)].</ref>: ''«&nbsp;l'internationaliste n'est ni l'abaissement ni le sacrifice de la patrie&nbsp;»'', et ''«&nbsp;La France n'aura pas de plus ardents défenseurs que les socialistes du mouvement ouvrier.&nbsp;»''. Pourtant ce type d'argument de ''«&nbsp;défense de la patrie&nbsp;»'', qui pouvait être défendu y compris par Marx et Engels, ne valait pas dans le cas d'un [[Guerre_impérialiste|conflit entre impérialistes]] comme la Première guerre mondiale...
 
Trois jours après la mort de [[Jaurès|Jaurès]], il se rallie à ''«&nbsp;l’[[Union_Sacrée|Union Sacrée]]&nbsp;»'' de tous les partis dans la [[Guerre_de_1914|guerre de 1914]]. Selon lui, il agit en accord avec le manifeste du POF de 1893<ref>Jules Guesde et Paul Lafargue, [http://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1893/01/pl18930123.htm Socialisme et patriotisme], 23 janvier 1893.</ref>, où il affirmait son combat pour la paix, mais pas à n'importe quel prix<ref>E.Melmoux, T. Mitzinmacker, ''100 personnages qui ont fait l'histoire de France''éd Bréal, p. 189 [http://books.google.fr/books?id=Z1KqEd4j79oC&pg=PA188&lpg=PA188&dq=Jules+Guesde+L%27Egalit%C3%A9&source=web&ots=OF4AGSz_EG&sig=9emSxkEo6XwJFl9UY8FVFVy3CgA&hl=fr&sa=X&oi=book_result&resnum=4&ct=result#PPA189,M1 (lire en ligne)].</ref>: ''«&nbsp;l'internationaliste n'est ni l'abaissement ni le sacrifice de la patrie&nbsp;»'', et ''«&nbsp;La France n'aura pas de plus ardents défenseurs que les socialistes du mouvement ouvrier.&nbsp;»''. Pourtant ce type d'argument de ''«&nbsp;défense de la patrie&nbsp;»'', qui pouvait être défendu y compris par Marx et Engels, ne valait pas dans le cas d'un [[Guerre_impérialiste|conflit entre impérialistes]] comme la Première guerre mondiale...
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Lors du Congrès de Stuttgart (1907) de la [[Internationale_ouvrière|2<sup>e</sup> internationale]], Guesde disait s'opposer à une guerre entre puissance européenne (dont tout le monde voyait le risque), comme l'ensemble des socialistes. Mais alors que les délégués français étaient en faveur d'appels à la grève générale pour s'y opposer, Guesde était parmi les seuls à s'y opposer, avec une argumentation d'apparence orthodoxe&nbsp;: il avançait que la grève générale serait plus efficace dans les pays les plus développés où le mouvement ouvrier était plus organisé, et que donc elle affaiblirait plus ces pays par rapport aux pays plus arriérés...
 
Lors du Congrès de Stuttgart (1907) de la [[Internationale_ouvrière|2<sup>e</sup> internationale]], Guesde disait s'opposer à une guerre entre puissance européenne (dont tout le monde voyait le risque), comme l'ensemble des socialistes. Mais alors que les délégués français étaient en faveur d'appels à la grève générale pour s'y opposer, Guesde était parmi les seuls à s'y opposer, avec une argumentation d'apparence orthodoxe&nbsp;: il avançait que la grève générale serait plus efficace dans les pays les plus développés où le mouvement ouvrier était plus organisé, et que donc elle affaiblirait plus ces pays par rapport aux pays plus arriérés...
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Guesde devient ministre d'État de 1914 à 1916 (cabinets [[René_Viviani|Viviani]] et [[Aristide_Briand|Briand]]). Il adopte des positions patriotiques comme le firent les Jacobins à leur époque&nbsp;: ''«&nbsp;Je n'ai pas la même crainte de l'avenir. La guerre est mère de révolution&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s">Claude Willard, ''Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Les éditions ouvrières, coll. la part des hommes, 1991, p. 103-113.</ref> (1914).
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Guesde devient ministre d'État de 1914 à 1916 (cabinets [[René_Viviani|Viviani]] et [[Aristide_Briand|Briand]]). Il adopte des positions patriotiques comme le firent les Jacobins à leur époque&nbsp;: <blockquote>''«&nbsp;Je n'ai pas la même crainte de l'avenir. La guerre est mère de révolution&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s">Claude Willard, ''Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Les éditions ouvrières, coll. la part des hommes, 1991, p. 103-113.</ref> (1914).</blockquote>Jules Guesde pensait en effet que la guerre accoucherait d'une révolution sociale en France comme sous la Révolution française et serait ainsi le point le départ d'une révolution internationale&nbsp;; ''«&nbsp;Pour cette renaissance sociale, il faut vaincre, si lente qu'elle puisse être à venir et quelque sang qu'elle doive couler&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s" /> (novembre 1915). À ce prix, il y eut effectivement des révolutions, notamment en Russie ([[Révolution_russe_(1917)|Révolutions de février et d'octobre 1917]]) et en Allemagne ([[Révolte_spartakiste_de_Berlin|Révolution Spartakiste]] en 1919).
 
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Jules Guesde pensait en effet que la guerre accoucherait d'une révolution sociale en France comme sous la Révolution française et serait ainsi le point le départ d'une révolution internationale&nbsp;; ''«&nbsp;Pour cette renaissance sociale, il faut vaincre, si lente qu'elle puisse être à venir et quelque sang qu'elle doive couler&nbsp;»''<ref name="Willard_p103s" /> (novembre 1915). À ce prix, il y eut effectivement des révolutions, notamment en Russie ([[Révolution_russe_(1917)|Révolutions de février et d'octobre 1917]]) et en Allemagne ([[Révolte_spartakiste_de_Berlin|Révolution Spartakiste]] en 1919).
      
Guesde et [[Marcel_Sembat|Sembat]] vont également s'opposer en conseils des ministres à l'arrestation des «&nbsp;défaitistes&nbsp;» que demandent les autorités civiles ou militaires<ref name="Willard_p103s" />.
 
Guesde et [[Marcel_Sembat|Sembat]] vont également s'opposer en conseils des ministres à l'arrestation des «&nbsp;défaitistes&nbsp;» que demandent les autorités civiles ou militaires<ref name="Willard_p103s" />.
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=== La vieille maison ===
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===La vieille maison===
 
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Après l'armistice, le [[Congrès_de_Tours_(SFIO)|Congrès de Tours]] le voit choisir la ''«&nbsp;vieille maison&nbsp;»'' SFIO à la suite de [[Léon_Blum|Léon Blum]] et [[Jean_Longuet|Jean Longuet]], contre la majorité qui crée la [[Section_française_de_l'Internationale_communiste|Section française de l'Internationale communiste]]. Pourtant, ses dernières réflexions politiques s'adressent à la révolution bolchevique alors encore incertaine en Russie, même s'il est en désaccord avec la [[Révolution_d'octobre_1917|révolution d'octobre]] contrairement à celle de février. Il dira&nbsp;: ''«&nbsp;Veillez sur la révolution russe.&nbsp;»''
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Malade, Guesde meurt à Saint-Mandé le 28 juillet 1922. Ses cendres reposent au cimetière du Père-Lachaise, (case 6323 du columbarium).
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Après l'armistice, le [[Congrès_de_Tours_(SFIO)|Congrès de Tours]] le voit choisir la ''«&nbsp;vieille maison&nbsp;»'' SFIO à la suite de [[Léon_Blum|Léon Blum]] et [[Jean_Longuet|Jean Longuet]], contre la majorité qui crée la [[Section_française_de_l'Internationale_communiste|Section française de l'Internationale communiste]]. Pourtant, ses dernières réflexions politiques s'adressent à la révolution bolchevique alors encore incertaine en Russie, même s'il est en désaccord avec la [[Révolution_d'octobre_1917|révolution d'octobre]] contrairement à celle de février. Il dira&nbsp;: <blockquote>'''''«&nbsp;Veillez sur la révolution russe.&nbsp;»'''''</blockquote>Malade, Guesde meurt à Saint-Mandé le 28 juillet 1922. Ses cendres reposent au cimetière du Père-Lachaise, (case 6323 du columbarium).
    
Plusieurs rues Jules-Guesde dans différentes villes de France lui sont dédiées.
 
Plusieurs rues Jules-Guesde dans différentes villes de France lui sont dédiées.
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== Guesde et le marxisme ==
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==Guesde et le marxisme==
    
Enfin, sur le plan théorique, quoique «&nbsp;''marxiste''&nbsp;», le mouvement guesdiste n'a jamais défini sa politique sur une base théorique ou philosophique, mais sur des critères concrets.
 
Enfin, sur le plan théorique, quoique «&nbsp;''marxiste''&nbsp;», le mouvement guesdiste n'a jamais défini sa politique sur une base théorique ou philosophique, mais sur des critères concrets.
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Des intellectuels socialistes de premier plan, dont [[Lucien_Herr|Lucien Herr]] ou [[Charles_Andler|Charles Andler]], ont pu être rebutés par des simplifications incapables d'aboutir à des apports théoriques majeurs, hors cette espérance quasi messianique, entretenue et incarnée par le chef du POF, de la sortie prochaine des prolétaires du ''«&nbsp;bagne capitaliste&nbsp;»''.
 
Des intellectuels socialistes de premier plan, dont [[Lucien_Herr|Lucien Herr]] ou [[Charles_Andler|Charles Andler]], ont pu être rebutés par des simplifications incapables d'aboutir à des apports théoriques majeurs, hors cette espérance quasi messianique, entretenue et incarnée par le chef du POF, de la sortie prochaine des prolétaires du ''«&nbsp;bagne capitaliste&nbsp;»''.
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N. McInnes déclare que Guesde n'avait pas compris le marxisme, et que sa «&nbsp;mixture&nbsp;» avec le [[Blanquisme|blanquisme]] «&nbsp;favorisait l'incompréhension&nbsp;» du marxisme. Il note d'ailleurs que «&nbsp;Guesde ne s'est jamais fait passer pour un théoricien marxiste&nbsp;»<ref>N. McInnes, ''Les débuts du marxisme théorique en France et en Italie (1880-1897)'', Études de Marxologie n°3, juin 1960.</ref>.
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N. McInnes déclare que Guesde n'avait pas compris le marxisme, et que sa «&nbsp;mixture&nbsp;» avec le [[Blanquisme|blanquisme]] «&nbsp;favorisait l'incompréhension&nbsp;» du marxisme. Il note d'ailleurs que «&nbsp;Guesde ne s'est jamais fait passer pour un théoricien marxiste&nbsp;»<ref>N. McInnes, ''Les débuts du marxisme théorique en France et en Italie (1880-1897)'', Études de Marxologie n°3, juin 1960.</ref>. Cependant comme le fait remarque Jean-Numa Ducanga :<blockquote>'''« Le marxisme de Jules Guesde est oral, ce qui est important quand on veut s’adresser au peuple »'''<ref name=":0">Entrevue de Jean-Nuca Ducange par Damien Dole, [https://www.liberation.fr/debats/2019/02/22/le-marxisme-de-jules-guesde-est-oral-ce-qui-est-important-quand-on-veut-s-adresser-au-peuple_1710131 « Le marxisme de Jules Guesde est oral, ce qui est important quand on veut s’adresser au peuple »]. Libération (22 févier 2019).</ref></blockquote>Dans l'après guerre, les attaques contre Jules Guesdes viennent principalement  <blockquote>« des personnes de la «deuxième gauche» comme Jacques Julliard ou Michel Rocard considèrent que le très discrédité courant de Guy Mollet, le mollétisme, c’est le guesdisme. L’assimilation systématique négative autour de Guesde date de cette époque-là. Pour les rocardiens, le guesdisme, c’est le mal, le «vieux monde». Même s’il y a des résistances, par exemple dans le Nord, Jaurès reviendra en odeur de sainteté. Althusser ou les marxistes du PS comme Chevènement, eux, veulent «rénover» le marxisme. Donc tout le monde est d’accord pour déconsidérer Jules Guesde. Dans les changements structurels de la gauche, il va servir de repoussoir.
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Mais quand on considère ses traces dans l’histoire, Jules Guesde reste bien plus important que ce qu’en disent ses détracteurs dans les dernières décennies. Et aujourd’hui, on voit par exemple son empreinte chez Jean-Luc Mélenchon. » <ref name=":0" />.</blockquote>
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== Famille ==
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==Famille==
    
Sa fille Louise Bazile sera la mère de Lilian Louise Hélène Volpert, artiste (1902-1982), qui épousera le riche industriel [[Charles_Schneider_(industriel)|Charles Schneider]] (1898-1960).
 
Sa fille Louise Bazile sera la mère de Lilian Louise Hélène Volpert, artiste (1902-1982), qui épousera le riche industriel [[Charles_Schneider_(industriel)|Charles Schneider]] (1898-1960).
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[[Jean-Marie_Benoist|Jean-Marie Benoist]] (1942-1990), écrivain, philosophe et universitaire, figure également au nombre de ses descendants.
 
[[Jean-Marie_Benoist|Jean-Marie Benoist]] (1942-1990), écrivain, philosophe et universitaire, figure également au nombre de ses descendants.
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== Ecrits de Jules Guesdes ==
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==Ecrits de Jules Guesdes==
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*''Le Livre rouge de la justice rurale - À la mémoire de Ch. Delescluze'', rééd.Éditions d'histoire sociale, 85p., 1968 / éd originale, Blanchard, Genève, 1871 (sur la Commune de Paris de 1871) <small>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6522k en ligne sur Gallica]</small>  
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*''Le Livre rouge de la justice rurale - À la mémoire de Ch. Delescluze'', rééd.Éditions d'histoire sociale, 85p., 1968 / éd originale, Blanchard, Genève, 1871 (sur la Commune de Paris de 1871) <small>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6522k en ligne sur Gallica]</small>
*''Commune de 1871'', Impr. l'Émancipatrice, Bureau d'éditions, Paris, 1936, 55p. <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5455283v en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>  
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*''Commune de 1871'', Impr. l'Émancipatrice, Bureau d'éditions, Paris, 1936, 55p. <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5455283v en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>
*''Essai de catéchisme socialiste'', éditions Henry Kistemaeckers, Bruxelles, 98 p, 1878 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800923 en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>  
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*''Essai de catéchisme socialiste'', éditions Henry Kistemaeckers, Bruxelles, 98 p, 1878 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800923 en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1878/09/guesde_18780910.htm ''La loi des salaires et ses conséquences''], 1878  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1878/09/guesde_18780910.htm ''La loi des salaires et ses conséquences''], 1878
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1879/05/guesde_18790500.htm ''Collectivisme et Révolution''], 1879  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1879/05/guesde_18790500.htm ''Collectivisme et Révolution''], 1879
*[https://fr.wikisource.org/wiki/Transformisme_et_socialisme Transformisme et socialisme] - Réponse à Hœckel, La Révolution Française, mai 1879  
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*[https://fr.wikisource.org/wiki/Transformisme_et_socialisme Transformisme et socialisme] - Réponse à Hœckel, La Révolution Française, mai 1879
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1881/04/guesde_18810418.htm ''Réforme et Révolution''], 1881  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1881/04/guesde_18810418.htm ''Réforme et Révolution''], 1881
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1882/01/autoritaires.htm ''Les autoritaires''], janv. 1882  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1882/01/autoritaires.htm ''Les autoritaires''], janv. 1882
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1882/05/g18820514.htm ''Une formule prétendue communiste''], 1882  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1882/05/g18820514.htm ''Une formule prétendue communiste''], 1882
*[https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1883/00/essai.htm ''Essai critique sur la révolution française du XVIII siècle''], 1883  
+
*[https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1883/00/essai.htm ''Essai critique sur la révolution française du XVIII siècle''], 1883
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1886/02/guesde_18860227.htm ''Anarchie et socialisme''], 1886  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1886/02/guesde_18860227.htm ''Anarchie et socialisme''], 1886
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1887/10/g18871022.htm ''Laïcisation à faire''], 1887  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1887/10/g18871022.htm ''Laïcisation à faire''], 1887
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1891/04/guesde_18910422.htm ''Le Premier Mai et les pouvoirs publics''], 22 avril 1891  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1891/04/guesde_18910422.htm ''Le Premier Mai et les pouvoirs publics''], 22 avril 1891
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1892/00/guesde_18920000.htm ''Le problème et la solution''], 1892  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1892/00/guesde_18920000.htm ''Le problème et la solution''], 1892
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1892/10/guesde_18921016.htm ''Grève générale''], 16 octobre 1892  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1892/10/guesde_18921016.htm ''Grève générale''], 16 octobre 1892
*[https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1893/01/pl18930123.htm ''Socialisme et patriotisme''], 1893  
+
*[https://www.marxists.org/francais/lafargue/works/1893/01/pl18930123.htm ''Socialisme et patriotisme''], 1893
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1894/03/guesde_18940307.htm ''Le collectivisme''], 1894  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1894/03/guesde_18940307.htm ''Le collectivisme''], 1894
*''Le collectivisme&nbsp;: conférence à la société d'études économiques et politiques de Bruxelles le 7 mars 1894 (3e éd.)'', éd. Lagrange, Lille, 1900, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103964c en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>  
+
*''Le collectivisme&nbsp;: conférence à la société d'études économiques et politiques de Bruxelles le 7 mars 1894 (3e éd.)'', éd. Lagrange, Lille, 1900, <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k103964c en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>
*''Quatre ans de lutte de classe à la Chambre&nbsp;: 1893-1898'', G. Jacques, Paris, 2 vol., 1901 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800598 volume 1], [http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80060g volume 2]</small>  
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*''Quatre ans de lutte de classe à la Chambre&nbsp;: 1893-1898'', G. Jacques, Paris, 2 vol., 1901 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800598 volume 1], [http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80060g volume 2]</small>
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1894/11/guesde_18941110.htm ''Parlementarisme et Révolution''], 1894  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1894/11/guesde_18941110.htm ''Parlementarisme et Révolution''], 1894
*Préface in Anatole Baju, ''Principes du socialisme'', L. Vanier, Paris, 1895 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k860420 Préface]</small>  
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*Préface in Anatole Baju, ''Principes du socialisme'', L. Vanier, Paris, 1895 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k860420 Préface]</small>
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1896/01/guesde_18960126.htm ''La vérité sur le chômage''], 1896  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1896/01/guesde_18960126.htm ''La vérité sur le chômage''], 1896
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1898/10/guesde_18981009.htm ''La femme et son droit au travail''], 1898  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1898/10/guesde_18981009.htm ''La femme et son droit au travail''], 1898
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1899/12/guesde-18991203.htm ''Discours au Congrès général des organisations socialistes françaises''], 1899  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1899/12/guesde-18991203.htm ''Discours au Congrès général des organisations socialistes françaises''], 1899
*''Le socialisme au jour le jour'', éd. V. Giard et E. Brière, Paris, 1899, 488p. <small>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k82332j en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>  
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*''Le socialisme au jour le jour'', éd. V. Giard et E. Brière, Paris, 1899, 488p. <small>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k82332j en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1900/11/guesde_19001126.htm ''Les deux méthodes''], 1900  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1900/11/guesde_19001126.htm ''Les deux méthodes''], 1900
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1901/00/guesde_bs.htm ''La Coopération socialiste''], 1901  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1901/00/guesde_bs.htm ''La Coopération socialiste''], 1901
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1904/08/guesde_19040813.htm ''Discours au congrès d'Amsterdam''], 1904  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1904/08/guesde_19040813.htm ''Discours au congrès d'Amsterdam''], 1904
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1907/11/guesde_19071124.htm ''Légalité et Révolution''], 1907  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1907/11/guesde_19071124.htm ''Légalité et Révolution''], 1907
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1907/12/guesde_19071200.htm ''Qui sommes-nous&nbsp;?''], 1907  
+
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1907/12/guesde_19071200.htm ''Qui sommes-nous&nbsp;?''], 1907
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1910/03/g19100331.htm ''Les retraites à la Chambre''], 1910  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1910/03/g19100331.htm ''Les retraites à la Chambre''], 1910
*''[https://fr.wikipedia.org/wiki/En_Garde_! En Garde&nbsp;!] Contre les contrefaçons, les mirages et la fausse monnaie des réformes bourgeoises'', éd Jules Rouff et Cie, Paris, 477 pages, 1911.  
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*''[https://fr.wikipedia.org/wiki/En_Garde_! En Garde&nbsp;!] Contre les contrefaçons, les mirages et la fausse monnaie des réformes bourgeoises'', éd Jules Rouff et Cie, Paris, 477 pages, 1911.
*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1912/00/guesde_19120000.htm ''Intervention au congrès de la SFIO''], 1912  
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*[https://www.marxists.org/francais/guesde/works/1912/00/guesde_19120000.htm ''Intervention au congrès de la SFIO''], 1912
*''[https://fr.wikisource.org/wiki/Çà_et_Là Çà et Là]'', éd. Marcel Rivière, Paris, 1914  
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*''[https://fr.wikisource.org/wiki/Çà_et_Là Çà et Là]'', éd. Marcel Rivière, Paris, 1914
*Journal ''L'Égalité'' sur le site [http://archivesautonomies.org/spip.php?article1680 Archivesautonomies.org]  
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*Journal ''L'Égalité'' sur le site [http://archivesautonomies.org/spip.php?article1680 Archivesautonomies.org]
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== Bibliographie ==
+
==Bibliographie==
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=== Biographies ===
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===Biographies ===
   −
*I. D. Belkanine ''Jules Guesde et la lutte pour un parti ouvrier en France'', Moscou, 1952
+
*Ducange, J.-N., Duclert V (2017). ''Jules Guesde - L'anti-Jaurès ?'' Armand Collin.   
*Andrée Collot, ''Jules Guesde, éducateur et organisateur du prolétariat'', éd inclinaisons, 2010
+
*Collot, A (2010). ''Jules Guesde, éducateur et organisateur du prolétariat''. éd inclinaisons.
*Compère-Morel, ''Jules Guesde&nbsp;: le socialisme fait homme, 1845-1922'', Librairie Aristide Quillet, Paris, 1937, VIII-505 p., (Notice Bnf n° FRBNF37362018n).  
+
*Willard, C (1991). ''Jules Guesde, l'apôtre et la Loi''. Les Éditions ouvrières (La part des hommes).
*Claude Willard, ''Jules Guesde, l'apôtre et la Loi'', Les Éditions ouvrières - La part des hommes, 1991
+
*Compère-Morel (1937). ''Jules Guesde&nbsp;: le socialisme fait homme, 1845-1922''. Librairie Aristide Quillet, Paris, VIII-505 p., (Notice Bnf n° FRBNF37362018n).
*Zévaès, ''Jules Guesde'', 1929
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*I. D. Belkanine ''(1952). Jules Guesde et la lutte pour un parti ouvrier en France''. Moscou,
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*Zévaès (1929). ''Jules Guesde''.
    
'''Autres Sources'''
 
'''Autres Sources'''
   −
*''Encyclopédie Universalis'', édition de 1977. Notices biographiques.  
+
*''Encyclopédie Universalis'', édition de 1977. Notices biographiques.
*''La Commune de 1871'', Éditions Sociales, 1970.  
+
*''La Commune de 1871'', Éditions Sociales, 1970.
*Claude Willard, ''Jules Guesde - Textes Choisis'' (1867-1882), éd Sociales, coll Les classiques du peuple, p. 7 à 38, 1959.  
+
*Claude Willard, ''Jules Guesde - Textes Choisis'' (1867-1882), éd Sociales, coll Les classiques du peuple, p. 7 à 38, 1959.
*Léo Figuères, ''Quelques aspects et quelques enseignements de l'activité de Jules Guesde et du Guesdisme'', Cahiers du Communisme, octobre et novembre 1955  
+
*Léo Figuères, ''Quelques aspects et quelques enseignements de l'activité de Jules Guesde et du Guesdisme'', Cahiers du Communisme, octobre et novembre 1955
*Bracke, ''La formation de Jules Guesde'', Revue Socialiste, 1948, t. I, p. 371-377  
+
*Bracke, ''La formation de Jules Guesde'', Revue Socialiste, 1948, t. I, p. 371-377
   −
=== Liens externes ===
+
===Liens externes===
   −
*''Jules Guesde et les grèves'', Édition Sociale, Collection&nbsp;: Les belles pages du mouvement ouvrier, 35p., 1949 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k816982 en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>
+
* Un compte rendu de ''Jules Guesde, l'anti-Jaurès ?'' par Georges Ubbiali [https://dissidences.hypotheses.org/8564 en ligne] sur Dissidences
*Marc Angenot, [http://mots.revues.org/index2093.html ''L’antimilitarisme contre la «&nbsp;religion patriotique&nbsp;»''], Mots. Les langages du politique, n°76, Guerres et paix. Débats, combats, polémiques, novembre 2004 [en ligne], mis en ligne le 21 avril 2008. . Consulté le 16 février 2009.
  −
*Gilles Candar. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mcm_1146-1225_1993_num_11_1_1079 Jules Guesde, le combat manqué]. In&nbsp;: ''Mil neuf cent'', n°11, 1993. ''Comment sont-ils devenus dreyfusards ou anti-dreyfusards&nbsp;?''. p. 50-55.
  −
*Paul Lafargue, «&nbsp;Lettre à Wilhelm Liebknecht&nbsp;», in&nbsp;: ''Paresse et Révolution - Écrits 1880-1911'', éd. Tallandier, p. 326-325
  −
*Gani Léon. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1979_num_34_6_18161 Jules Guesde, Paul Lafargue et les problèmes de population]. In: Population, 34<sup>e</sup> année, n°6, 1979 p. 1023-1044.
  −
*London Metropolitan University, [http://www.city.londonmet.ac.uk/langstud/politicalthought/socialisme/guesde.htm Guesde et le Guesdisme], 2010
  −
*Base de données des députés français depuis 1789&nbsp;: [http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=3638 assemblée-nationale.fr]  
     −
== Notes ==
+
*''Jules Guesde et les grèves'', Édition Sociale, Collection&nbsp;: Les belles pages du mouvement ouvrier, 35p., 1949 <small>[http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k816982 en ligne sur Gallica2-Bnf]</small>
 +
*Marc Angenot, [http://mots.revues.org/index2093.html ''L’antimilitarisme contre la «&nbsp;religion patriotique&nbsp;»''], Mots. Les langages du politique, n°76, Guerres et paix. Débats, combats, polémiques, novembre 2004 [en ligne], mis en ligne le 21 avril 2008. . Consulté le 16 février 2009.
 +
*Gilles Candar. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mcm_1146-1225_1993_num_11_1_1079 Jules Guesde, le combat manqué]. In&nbsp;: ''Mil neuf cent'', n°11, 1993. ''Comment sont-ils devenus dreyfusards ou anti-dreyfusards&nbsp;?''. p. 50-55.
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*Paul Lafargue, «&nbsp;Lettre à Wilhelm Liebknecht&nbsp;», in&nbsp;: ''Paresse et Révolution - Écrits 1880-1911'', éd. Tallandier, p. 326-325
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*Gani Léon. [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1979_num_34_6_18161 Jules Guesde, Paul Lafargue et les problèmes de population]. In: Population, 34<sup>e</sup> année, n°6, 1979 p. 1023-1044.
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*London Metropolitan University, [http://www.city.londonmet.ac.uk/langstud/politicalthought/socialisme/guesde.htm Guesde et le Guesdisme], 2010
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*Base de données des députés français depuis 1789&nbsp;: [http://www.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche.asp?num_dept=3638 assemblée-nationale.fr]
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==Notes==
    
<references />
 
<references />
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[[Category:France]] [[Category:Marxistes]]
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== CITATIONS ==
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== L'Égalité ==
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Si c’est être autoritaire, en effet, que de ne pas vouloir comme certains orateurs de Montmartre “la liberté pour les capitalistes comme pour les travailleurs”, — alors oui, nous sommes autoritaires.
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* « Les Autoritaires », Jules Guesde, ''L’Égalité'', nº 4, 1<small><sup>er</sup></small> janvier 1882 (lire en ligne)
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… contre nos conclusions collectivistes ou communistes, il est plus facile de trouver des juges et des geôliers que des arguments.
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* <small>Jules Guesde, ''le Collectivisme au Collège de France'', in avertissement, ''Leçons à un professeur'' (réédition d'article de 1881-1882 de ''L'Égalité'' pour l'économiste libéral Paul Leroy-Beaulieu), à la Prison Sainte-Pélagie, le 10 août 1883, 3 brochures.</small>
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* ''in Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Claude Willard, éd. Les Éditions ouvrières, coll. « La part des hommes », 1991  <small>(<nowiki>ISBN 2-7082-2889-7</nowiki>)</small>, p. 47
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Les socialistes d'aujourd'hui se sont mis  à l'école des faits : ils ne prophétisent pas, ils observent et concluent. (1896)
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* ''in Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Claude Willard, éd. Les Éditions ouvrières, coll. « La part des hommes », 1991  <small>(<nowiki>ISBN 2-7082-2889-7</nowiki>)</small>, p. 0 (couverture)
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== Brochure du Parti ouvrier (1876) ==
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Nous ne comptons pas, nous n'avons jamais compté que sur le bien-être accru des travailleurs, sur la liberté relative conquise par eux jour par jour, pour les amener à devenir les instruments conscients et capables de leur émancipation intégrale et définitive. La misère, la surmisère surtout, elle ne fait que des mendiants ou des anarchistes. Le mieux-être, les courtes journées de travail, voilà ce qui fait les socialistes, et j'ajouterai les révolutionnaires
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* ''in Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Claude Willard, éd. Les Éditions ouvrières, coll. « La part des hommes », 1991  <small>(<nowiki>ISBN 2-7082-2889-7</nowiki>)</small>, p. 70
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Pas de spoliation, mais au contraire, maintien de la propriété réellement personnelle existante, ou création pour les sans-propriété d'aujourd'hui, de la copropriété de demain. Nous sommes aujourd'hui le seul parti plus que défenseurs, créateur de la propriété pour tous.
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* ''in Jules Guesde, l'apôtre et la loi'', Claude Willard, éd. Les Éditions ouvrières, coll. « La part des hommes », 1991  <small>(<nowiki>ISBN 2-7082-2889-7</nowiki>)</small>, p. 70
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== En Garde ! ==
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=== Une formule prétendue communiste ===
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Quant à la société communiste, qui ne deviendra une réalité vivante que lorsque les produits consommables existeront en quantité telle que la consommation des uns ne puisse ni entraver ni restreindre la consommation des autres, et qui sortira de l'ordre collectiviste avec des producteurs ou des hommes transformés par les conditions nouvelles du travail, elle n'aura pas d'autre devise que celle inscrite par Rabelais à la porte de son abbaye de Thélème :
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''fais ce que vouldras''.
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* « Une formule prétendue communiste », Jules Guesde, ''L'Egalité'', 14 mai 1882, p. 1 (texte intégral sur Wikisource)
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* ''En Garde !'' (article de ''L'Egalité'' du 14 mai 1882), Jules Guesde, éd. Jules Rouff et <abbr class="abbr" title="compagnie">C<small><sup>ie</sup></small></abbr>, 1911, partie Contrefaçons et Mirages, chap. Une formule prétendue communiste - Un vieux cliché, p. 110 (texte intégral sur Wikisource)
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=== Transformisme et socialisme ===
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la concurrence vitale en tant que concurrence intestine, entre hommes, n'est pas fatale ; qu'elle n'est pas productrice de progrès, et que le progrès dans la société humaine est en raison inverse de la concurrence vitale humaine.
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* ''En Garde !'' (article de ''La Révolution Française'' de mai 1879), Jules Guesde, éd. Jules Rouff et <abbr class="abbr" title="compagnie">C<small><sup>ie</sup></small></abbr>, 1911, partie Polémiques, chap. Ernest Haeckel, p. 373 (texte intégral sur Wikisource)
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la concurrence vitale intestine ou intérieure ne s'impose pas à l'homme sociable ou que ce dernier puisse s'en affranchir, c'est ce que suffirait à établir la société même créée par l'homme. Qui dit société dit rapports fondés sur la communauté des intérêts. C'est la solidarité "l'aidons-nous les uns les autres" qui, se substitué à l'antagonisme, au "tue-moi ou je te tue" de l'homme a permis à l'homme devenu social de triompher dans la lutte — celle-ci nécessaire — qu'il lui a fallu soutenir contre tout ce qui n'était pas lui, contre les forces organiques et inorganiques de la nature ennemie.
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* ''En Garde !'' (article de ''La Révolution Française'' de mai 1879), Jules Guesde, éd. Jules Rouff et <abbr class="abbr" title="compagnie">C<small><sup>ie</sup></small></abbr>, 1911, partie Polémiques, chap. Ernest Haeckel, p. 373-374 (texte intégral sur Wikisource)
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Et lorsque le socialisme entend substituer à l'antagonisme des intérêts la solidarité absolue des intérêts et supprimer la lutte pour l'existence entre les hommes pour activer la "lutte pour l'existence" de l'humanité contre les forces de la nature domptés et mise au service de tous par l'association des efforts musculaires et cérébraux de tous, loin d'être hors de la science, en contradiction avec la science, le socialisme travaille à y faire rentrer la société.
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* ''En Garde !'' (article de ''La Révolution Française'' de mai 1879), Jules Guesde, éd. Jules Rouff et <abbr class="abbr" title="compagnie">C<small><sup>ie</sup></small></abbr>, 1911, partie Polémiques, chap. Ernest Haeckel, p. 375-376 (texte intégral sur Wikisource)
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