Différences entre les versions de « Inégalités sociales »

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Entre 2004 et 2010, les 10&nbsp;% des ménages les plus fortunés ont vu leur patrimoine moyen augmenter de 47&nbsp;% (de 840 000 à 1,2 millions d'euros), pendant celui des 10&nbsp;% les moins fortunés progressait de 9&nbsp;% (de 1 237 à 1 351 euros). En 2004, la fortune des 10&nbsp;% les plus riches était 680 fois plus élevée que celle des 10&nbsp;% les plus pauvres. En 2010, c'est 920 fois plus.<ref>observationsociete.fr, 18 novembre 2011</ref><br>  
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L'école, même républicaine, est un rouage de la [[Reproduction sociale|reproduction sociale]]. Comme une gare de triage, elle oriente les enfants de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] vers les plus hauts échelons et les enfants de [[Prolétaires|prolétaires]]... vers un nouveau métier de prolétaire, plus ou moins de leur choix. L'inégalité se fait d'abord par la barrière financière (frais d'inscription ou coûts des matériels scolaires trop élevés, [[crise du logement|crise du logement]]...). Elle se manifeste aussi par ce que les sociologues bourdieusiens appellent la différence de [[Capital culturel|capital culturel]]. Mais ce dernier est surdéterminé par l'inégalité sociale en général. Par exemple, statistiquement les étudiants qui doivent travailler parallèlement à leurs études voient leurs chances de réussite réduites. En 2011, deux étudiants sur trois sont obligés de se salarier pendant leurs études (et même 50% des lycéens en Seine-Saint-Denis) et il y a une baisse de 9,1 points de la part d’étudiants issus de milieu modeste dans l’enseignement supérieur. <br>  
  
 
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Ensuite, la baisse de la progressivité de l'[[impôt sur le revenu|impôt sur le revenu]] aggrave le phénomène. Le taux marginal est passé aux États-Unis de 70% en 1980 à 42% en 2011, et de 80% à 40% au Royaume-Uni.
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Ensuite, la baisse de la progressivité de l'[[Impôt sur le revenu|impôt sur le revenu]] aggrave le phénomène. Le taux marginal est passé aux États-Unis de 70% en 1980 à 42% en 2011, et de 80% à 40% au Royaume-Uni.  
  
 
== Utilisation politique  ==
 
== Utilisation politique  ==

Version du 10 février 2012 à 23:27

Les inégalités sociales sont les importantes inégalités de revenus ou de qualité de vie entre les couches de la population. C'est un reflet de la division de la société en classes.

🔍 Pour la France des dernières années, voir : Dégradation sociale en France.

1 Concentration des richesses

La tendance "naturelle" du capitalisme est d'augmenter la concentration des richesses à un pôle (bourgeoisie), et la paupérisation absolue ou relative à l'autre pôle (prolétariat). C'est-à-dire à augmenter les inégalités sociales.

Le compromis "fordiste" des 30 Glorieuses est de ce point de vue une exception, avec une chute de la concentration des richesses, qui a depuis été largement regagnée. Ainsi aux Etats-Unis, le 1% des plus riches possédait 35% des richesses du pays en 1960, 22% en 1976, et 38% dans les années 1990.

2 Indicateurs

On peut s'intéresser à de nombreux indicateurs des inégalités sociales. A court terme et localement, ils varient suivant les conjonctures et les politiques mises en place. Sur le moyen et long terme, et d'autant plus que l'on se place à une 'échelle macroscopique, ils évoluent dans le même sens.

2.1 Patrimoine

En France, les 10% les plus riches possèdent environ la moitié du patrimoine total.

Entre 2004 et 2010, les 10 % des ménages les plus fortunés ont vu leur patrimoine moyen augmenter de 47 % (de 840 000 à 1,2 millions d'euros), pendant celui des 10 % les moins fortunés progressait de 9 % (de 1 237 à 1 351 euros). En 2004, la fortune des 10 % les plus riches était 680 fois plus élevée que celle des 10 % les plus pauvres. En 2010, c'est 920 fois plus.[1]

Part-de-lhéritage.jpg

2.2 Revenus

Part du revenu des 10% les plus riches dans le revenu total aux États-Unis :

Revenu top 10 USA.png
PartRevenusPlusRichesUSA.png

Plus généralement, dans l'ensemble des pays industrialisés, « Les inégalités de revenus ont atteint un niveau jamais vu depuis 30 ans [...] Le fossé entre les ménages les plus riches et les plus pauvres continue de s’accroître, même dans des pays "égalitaires" tels que la Suède. ».[2]

2.3 Chômage

Il va de soi que le chômage est un fléau du prolétariat et non pas des patrons ou des rentiers.

Au sein des travailleurs, il existe bien sûr des inégalités, entre ceux qui ont un niveau d'études et les ouvriers non qualifiés, entre jeunes fraîchement exploitables et vieux peinant à se reconvertir après un licenciement... A cela s'ajoute le fait que les femmes sont très souvent plus touchées par le chômage que leurs homologues masculins.

2.4 Accès à l'éducation

L'école, même républicaine, est un rouage de la reproduction sociale. Comme une gare de triage, elle oriente les enfants de la bourgeoisie vers les plus hauts échelons et les enfants de prolétaires... vers un nouveau métier de prolétaire, plus ou moins de leur choix. L'inégalité se fait d'abord par la barrière financière (frais d'inscription ou coûts des matériels scolaires trop élevés, crise du logement...). Elle se manifeste aussi par ce que les sociologues bourdieusiens appellent la différence de capital culturel. Mais ce dernier est surdéterminé par l'inégalité sociale en général. Par exemple, statistiquement les étudiants qui doivent travailler parallèlement à leurs études voient leurs chances de réussite réduites. En 2011, deux étudiants sur trois sont obligés de se salarier pendant leurs études (et même 50% des lycéens en Seine-Saint-Denis) et il y a une baisse de 9,1 points de la part d’étudiants issus de milieu modeste dans l’enseignement supérieur.

ScolarisationInégalités.jpg


2.5 Espérance de vie

L'espérance de vie est un indicateur qui pertinent parce qu'il permet d'observer directement l'effet des inégalités sociales, notamment en terme de conditions de vie et de travail, et d'accès à la santé.

Le graphique suivant montre l'évolution de l'espérance de vie à 35 ans (nombre moyen d'années restant à vivre à un individu de 35 ans) en France :

EspéranceVie35ansFrance.jpg

2.6 "Inégalités"

Il est possible de définir des "indicateurs des inégalités". Même s'il faut rester prudent dans leur méthodologie, ils illustrent nécessairement la tendance générale, puisqu'ils sont basés sur un ensemble de facteurs (revenus, accès à la santé, à l'éducation...) qui globalement suivent les mêmes tendances lourdes.

Par exemple, le BIP40 a élaboré ce graphe[3] :

Inegalites80 05.jpg

3 Causes

Le facteur principal qui fait augmenter les inégalités de revenus sont les inégalités de salaire.[2] Il faut toutefois noter que les statistiques et la comptabilité bourgeoises font souvent passer pour du salaire ce qui est réalité un revenu du capital, comme les énormes "salaires" des PDG.

Ensuite, la baisse de la progressivité de l'impôt sur le revenu aggrave le phénomène. Le taux marginal est passé aux États-Unis de 70% en 1980 à 42% en 2011, et de 80% à 40% au Royaume-Uni.

4 Utilisation politique

Les inégalités sociales sont une des réalités les plus tangibles de la phase néolibérale actuelle du capitalisme. C'est la première raison pour laquelle une grande partie de la gauche s'appuie sur ces faits pour fonder ses critiques et proposer son alternative. Derrière ce trait commun se cachent plusieurs différences d'appréciation :

5 Notes et sources

  1. observationsociete.fr, 18 novembre 2011
  2. 2,0 et 2,1 http://www.inegalites.fr/spip.php?article1525
  3. http://www.bip40.org/