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Avant l’indépendance, De Gaulle et Foccart ont d’abord évincé, par la fraude et la menace militaire, le leader indépendantiste Bakary Djibo au profit d’Hamani Diori, qui devient le premier président du Niger. Mais ce dernier est renversé par un putsch militaire au moment précis où il tente d’obtenir une revalorisation du prix de l’uranium en 1974. Les officiers nigériens, formés dans l’armée coloniale française, portent le colonel Seyni Kountché au pouvoir. C’est le premier président africain à qui Mitterrand rendra visite une fois élu. Plus tard, dans les années 1990, à peine les mobilisations populaires ont-elles fait capituler le régime militaire, qu’un nouveau putsch est sponsorisé par les réseaux Foccart. Son chef, Baré Maïnassara, est aussitôt pris en main par la diplomatie française. Au final, la faible part de la valeur de l’uranium qui est revenue à l’État nigérien n’a pas profité à la population, mais aux régimes militaires et affairistes soutenus par la France, qui ont creusé la dette du pays et l’ont maintenu dans la misère.
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Plus tard, dans les années 1990, à peine les mobilisations populaires ont-elles fait capituler le régime militaire, qu’un nouveau putsch est sponsorisé par les réseaux Foccart. Son chef, Baré Maïnassara, est aussitôt pris en main par la diplomatie française. Au final, la faible part de la valeur de l’uranium qui est revenue à l’État nigérien n’a pas profité à la population, mais aux régimes militaires et affairistes soutenus par la France, qui ont creusé la dette du pays et l’ont maintenu dans la misère.
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Tandja a joué sur la concurrence chinoise pour faire partiellement plier Areva. La firme française convoitait en effet un gisement stratégique : celui d’Imouraren, le premier d’Afrique par ses réserves. Pour l’obtenir, Sarkozy s’est d’abord rendu au Niger et a donné sa bénédiction au projet annoncé de coup d’État constitutionnel, permettant à Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat. Une fois le gisement obtenu, la France laissera Tandja, de plus en plus isolé au plan intérieur comme au plan international, se faire renverser par un nouveau coup d’État. Au début de cette crise, à côté des émissaires officiels de l’État français, on a vu Areva recourir à des personnalités habituées de la diplomatie parallèle. Alors qu’un nouveau mouvement rebelle à forte composante touarègue, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), vient d’apparaître, elle recrute par exemple le colonel Denamur, ancien attaché militaire à l’ambassade de France au Niger. Les services français avaient été très impliqués lors de la précédente rébellion touarègue dans les années 1990. Areva place aussi Dominique Pin à la tête de ses activités au Niger : ce diplomate est un ancien de la cellule Afrique de l’Élysée. Ces deux personnages ont été rapidement déclarés persona non grata au Niger, ce qui était du jamais vu dans une ancienne colonie française, accusés d’avoir noué des relations troubles avec le MNJ. Plus tard, en matière sécuritaire, la prise d’otage des salariés d’Areva par un groupe se revendiquant d’Aqmi a aussi été le prétexte à un renforcement du quadrillage militaire français dans la région, que le Niger rechignait à accepter sur son sol jusque-là.
  
 
== Livres  ==
 
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Raphaël Granvaud, ''Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français''<br>
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Raphaël Granvaud, ''Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français''<br>  
  
 
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Version du 13 juin 2012 à 13:28

L'impérialisme au Niger est principalement le fait de la France, ex-puissance coloniale et aujourd'hui maîtresse du réseau néo-colonial de la Françafrique.

1 Colonisation du Niger

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2 Néo-colonialisme français

2.1 Indépendance sous contrôle

Le Niger acquiert son indépendance de la France le 3 août 1960.

Avant l’indépendance, De Gaulle et Foccart ont d’abord évincé, par la fraude et la menace militaire, le leader indépendantiste Bakary Djibo au profit d’Hamani Diori, qui devient le premier président du Niger.

2.2 1974 : renégociation ? Coup d'Etat !

En 1974, le président Hamani Diori cherche à négocier une augmentation du prix de l'uranium, pour que la Côte d'Ivoire puisse récupérer davantage. Il est immédiatement renversé par un putsch militaire. Les officiers nigériens, formés dans l’armée coloniale française, portent le colonel Seyni Kountché au pouvoir. C’est le premier président africain à qui Mitterrand rendra visite une fois élu.

2.3 Années 1990 : aspirations démocratiques réprimées

Plus tard, dans les années 1990, à peine les mobilisations populaires ont-elles fait capituler le régime militaire, qu’un nouveau putsch est sponsorisé par les réseaux Foccart. Son chef, Baré Maïnassara, est aussitôt pris en main par la diplomatie française. Au final, la faible part de la valeur de l’uranium qui est revenue à l’État nigérien n’a pas profité à la population, mais aux régimes militaires et affairistes soutenus par la France, qui ont creusé la dette du pays et l’ont maintenu dans la misère.

2.4 2007-2008 : spécultation et bras de fer sur un gros contrat

En 2007-2008, les prix de l'uranium flambent sur le marché mondial sous le coup de la spéculation. Le régime de Mamadou Tandja tente de s'en servir pour engager un bras de fer avec Areva et l’État français.

Tandja a joué sur la concurrence chinoise pour faire partiellement plier Areva. La firme française convoitait en effet un gisement stratégique : celui d’Imouraren, le premier d’Afrique par ses réserves. Pour l’obtenir, Sarkozy s’est d’abord rendu au Niger et a donné sa bénédiction au projet annoncé de coup d’État constitutionnel, permettant à Mamadou Tandja de se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat. Une fois le gisement obtenu, la France laissera Tandja, de plus en plus isolé au plan intérieur comme au plan international, se faire renverser par un nouveau coup d’État. Au début de cette crise, à côté des émissaires officiels de l’État français, on a vu Areva recourir à des personnalités habituées de la diplomatie parallèle. Alors qu’un nouveau mouvement rebelle à forte composante touarègue, le Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ), vient d’apparaître, elle recrute par exemple le colonel Denamur, ancien attaché militaire à l’ambassade de France au Niger. Les services français avaient été très impliqués lors de la précédente rébellion touarègue dans les années 1990. Areva place aussi Dominique Pin à la tête de ses activités au Niger : ce diplomate est un ancien de la cellule Afrique de l’Élysée. Ces deux personnages ont été rapidement déclarés persona non grata au Niger, ce qui était du jamais vu dans une ancienne colonie française, accusés d’avoir noué des relations troubles avec le MNJ. Plus tard, en matière sécuritaire, la prise d’otage des salariés d’Areva par un groupe se revendiquant d’Aqmi a aussi été le prétexte à un renforcement du quadrillage militaire français dans la région, que le Niger rechignait à accepter sur son sol jusque-là.

3 Livres

Raphaël Granvaud, Areva en Afrique, une face cachée du nucléaire français

4 Notes