Hoàng Khoa Khôi

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Hoang Khoa Khoi (1917-2009) était un militant trotskiste vietnamien.

1 Biographie

Il était arrivé en France en 1939 avec les 20 000 ONS (ouvriers non spécialisés) que le gouvernement colonialiste avait réquisitionnés pour remplacer les ouvriers expédiés sur le front militaire.

En 1942 il est enfermé pendant trois mois et demi à la prison de Sorgues pour « propagande communiste » alors que c’est seulement l’année suivante qu’il rejoint la IVe Internationale. En sortant de prison il croise un jeune Vietnamien que l’on y conduit : c’est son compatriote Dang Van Long, qui avait commis le crime de signer une pétition contre le commandant du camp qui l’hébergeait. Long deviendra son meilleur ami et le rejoindra politiquement 4 ans plus tard.

Dès 1945 Khoi participe à l’activité puis à la direction du Parti communiste internationaliste (section française de la IVe Internationale) et avec quelques compatriotes ils vont constituer le « Groupe trotskiste vietnamien en France » d’abord membre du PCI puis, ultérieurement, de la LCR. Deux membres vietnamiens, dont lui, seront élus au Comité exécutif lors du Ve Congrès mondial de la IVe Internationale en décembre 1957. Son pseudonyme parmi les trotskistes était Robert.

Jean-Michel Krivine raconte qu'il fut le seul membre non Vietnamien du groupe trotskyste vietnamien, qui dans les années 1960 se réunissait toutes les semaines chez Hoang Khoa Khoi, rue Saint-Ambroise dans le 11e arrondissement de Paris.

Le Groupe vietnamien décida en 1986 de publier une revue trimestrielle en français, « Chroniques Vietnamiennes », mais ainsi qu’il était noté sur la couverture : « Edité par le groupe trotskiste vietnamien en France (LCR) ». Cette publication faisait suite à l’arrêt de Nghiên Cuu jusqu’alors édité en vietnamien par le Groupe. Animée par Hoang Khoa Khoi, Dang Van Long, et quelques autres, cette publication en français avait pour principale ambition de s’adresser d’abord à la seconde génération des Vietnamiens de France qui souvent ignorait ou maîtrisait mal la langue de leurs parents.

Hoang Khoa Khoi en rédigea presque tous les éditoriaux en signant Ha Cuong Nghi. Cette revue parut de septembre 1986 à l’été 1991, avec un tirage de 2 000 exemplaires. Un numéro spécial sortit à l’automne 1997 avec un article écrit par Hoang Khoa Khoi en 1992 : « Qui a assassiné Ta Thu Thau et les trotskistes vietnamiens ? ».

Il me faut également signaler qu’après mon retour du Vietnam en 1967, à la demande du ministre de la santé Pham Ngoc Thach, nous avons créé une Association Médicale Franco-Vietnamienne (AMFV) pour l’aide sanitaire urgente. Elle a été très active jusqu’en 1973. Bien sûr Robert n’était ni médecin ni infirmier mais ses conseils nous ont été d’une aide précieuse.

Dans les années 1970 et 1980 la IVe Internationale est traversée de débats sur la bureaucratisation de la société vietnamienne. Nombre de militants espéraient qu’étant donné le combat exemplaire du PCV la bureaucratisation était « évitable » et qu’il ne pourrait y avoir la « cristallisation » d’une caste bureaucratique comme en URSS ou dans les démocraties populaires. Hoang Khoa Khoi et ses camarades étaient d’un avis opposé et affirmaient que le Vietnam connaissait déjà une « dictature bureaucratique ». Ils l'écrivirent notamment dans un de leurs textes, écrit en français en 1976 et publié en 1985 dans la revue Nghien Cuu : « La bureaucratie au Vietnam ».

En 2001 son ami Dang Van Long décédait à l’âge de 82 ans. Hoang Khoa Khoi écrivit et lut un texte d'hommage au funérarium de Montreuil, qui se concluait par:

«  En ce jour de deuil et de tristesse, si je rappelle ces quelques souvenirs, c’est pour te dire combien ton amitié m’est chère. Ta disparition est une grande perte pour nous tous. Nous avons perdu un camarade, un ami, un frère. Nous avons perdu un être exceptionnel dont les qualités nous serviront pour longtemps d’exemple. Adieu, cher frère, que ton âme dorme en paix ! ».

Hoang Khoa Khoi, le plus vieux des militants du groupe encore en vie, décède le 9 avril 2009.

2 Notes et sources