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== Les contradictions et les échecs d’un disciple de Lénine ==
 
== Les contradictions et les échecs d’un disciple de Lénine ==
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Ami très proche de Lénine – qui aurait même envisagé d’adopter un de ses enfants, faute d’en avoir avec [[Nadejda_Kroupskaïa|Nadejda Kroupskaïa]] – doué d’évidentes capacités intellectuelles, notamment oratoires, il était destiné à jouer un rôle éminent dans l’histoire du pays après la révolution d’Octobre. Le soutien de Vladimir Illitch, comme celui du Parti bolchévique, ne lui ont jamais manqué, comme le prouve l’importance des responsabilités qui ont été les siennes de 1917 à 1927. Lors du déclenchement de la terreur rouge, en septembre 1918, il a dit&nbsp;: «&nbsp;Sur les cent millions d'habitants que compte la Russie soviétique, nous devons en entraîner avec nous quatre-vingt-dix millions. Quant au reste, nous n'avons rien à en dire. Ils doivent être réduits à néant.&nbsp;»<ref>Richard Pipes, ''La Révolution russe'', PUF, Paris, p. 760</ref>.Ce chiffre de 10 millions d'opposants morts renvoie aux 10 millions de victimes depuis 1914 de la première guerre mondiale, régulièrement répété par les bolcheviks (Lénine notamment, dans de nombreux discours) c'est-à-dire des victimes des bourgeoisies capitalistes. Cela mènera à la création de la troisième Internationale, résolument pacifiste en mars 1919 et dont Zinoviev sera le Président. Neuf mois plus tôt en décembre 1917, le général blanc Kornilov parlait pour gagner la guerre civile de mettre la Russie à feu et à sang et de tuer la moitié de la population.    
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Ami très proche de Lénine – qui aurait même envisagé d’adopter un de ses enfants, faute d’en avoir avec [[Nadejda_Kroupskaïa|Nadejda Kroupskaïa]] – doué d’évidentes capacités intellectuelles, notamment oratoires, il était destiné à jouer un rôle éminent dans l’histoire du pays après la révolution d’Octobre. Le soutien de Vladimir Illitch, comme celui du Parti bolchévique, ne lui ont jamais manqué, comme le prouve l’importance des responsabilités qui ont été les siennes de 1917 à 1927. Lors du déclenchement de la terreur rouge, en septembre 1918, il a dit&nbsp;: «&nbsp;Sur les cent millions d'habitants que compte la Russie soviétique, nous devons en entraîner avec nous quatre-vingt-dix millions. Quant au reste, nous n'avons rien à en dire. Ils doivent être réduits à néant.&nbsp;»<ref>Richard Pipes, ''La Révolution russe'', PUF, Paris, p. 760</ref>.Ce chiffre de 10 millions d'opposants morts (ou peut-être seulement neutralisés par la détention ou l'exil) correspond à 10 % de la population et renvoie aux millions de victimes depuis 1914 de la première guerre mondiale, régulièrement répété par les bolcheviks (Lénine notamment, dans de nombreux discours) c'est-à-dire des victimes des bourgeoisies capitalistes. Cela mènera à la création de la troisième Internationale, résolument pacifiste en mars 1919 et dont Zinoviev sera le Président. Ce chiffre formullé sous le choc de la mort d'Ouristky et de la neutralisation provisoire de Lénine, doit être également relativisé par la prise de connaissance des projets de l'adversaire exprimés oralement. Neuf mois plus tôt en décembre 1917, le général blanc, Kornilov parlait, pour gagner la guerre civile, de "mettre la moitié de la Russie à feu et à sang et verser le sang des trois quarts de de la population". Cela équivalait donc à tuer ("verser le sang" est plus explicite que "réduire à néant") 75 millions de personnes et à se refuser à faire "adhérer" une partie même limitée du peuple. Dès novembre 1917 une telle politique, la Terreur Blanche était mise en application dans les faits.  
    
Pour autant, les choix stratégiques de Zinoviev, tout au long de son ascension dans la direction du parti et plus encore aux commandes du Komintern, ne lui ont pas permis d’affermir ses positions. Ses travers ont été soulignés, comme le fait [[Boris_Souvarine|Boris Souvarine]] dans son ''Staline'' quand il cite les hommages douteux à sa personnalité qui conduisent par exemple sa ville natale (Elisabethgrad, devenue [[Kirovograd|Kirovograd]] pendant l'époque soviétique) à changer de nom à son honneur et s'appeler ''Zinovievsk''. Hors ces aspects anecdotiques, les erreurs qu’il a commises sont plus graves. Réputé et plus encore critiqué pour un [[Autoritarisme|autoritarisme]] sans pitié, il a peu à peu constitué contre lui une opposition qui se cristallisera autour de Staline, lequel, en utilisant les mêmes armes que son adversaire, se révèlera un manœuvrier redoutable dans la lutte pour le pouvoir.
 
Pour autant, les choix stratégiques de Zinoviev, tout au long de son ascension dans la direction du parti et plus encore aux commandes du Komintern, ne lui ont pas permis d’affermir ses positions. Ses travers ont été soulignés, comme le fait [[Boris_Souvarine|Boris Souvarine]] dans son ''Staline'' quand il cite les hommages douteux à sa personnalité qui conduisent par exemple sa ville natale (Elisabethgrad, devenue [[Kirovograd|Kirovograd]] pendant l'époque soviétique) à changer de nom à son honneur et s'appeler ''Zinovievsk''. Hors ces aspects anecdotiques, les erreurs qu’il a commises sont plus graves. Réputé et plus encore critiqué pour un [[Autoritarisme|autoritarisme]] sans pitié, il a peu à peu constitué contre lui une opposition qui se cristallisera autour de Staline, lequel, en utilisant les mêmes armes que son adversaire, se révèlera un manœuvrier redoutable dans la lutte pour le pouvoir.
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