Force Ouvrière

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Force ouvrière est un syndicat français. Fondé en 1947, au début de la guerre froide, c'est une scission de la CGT. D'où son nom officiel de CGT-FO.

1 Histoire

Pendant une quarantaine d'années, la direction de FO a utilisé son anti-communisme pour se poser en interlocuteur privilégié du patronat et des gouvernements successifs. D'où son attachement à la politique contractuelle, et son rôle central dans la gestion des organismes paritaires.

Depuis une quinzaine d'années, les bases de sa stratégie antérieure se sont effondrées : avec la crise économique, le patronat n'est plus disposé à octroyer du « grain à moudre » avec l'effondrement du bloc soviétique, les diatribes anticommunistes n'intéressent plus grand monde.

L'équipe autour de Marc Blondel, en place de1989 à 2004, a adopté un profil plus revendicatif, comme en témoigne la participation de FO aux grèves de novembre-décembre 1995. Cette stratégie n'a pas réussi à enrayer le déclin de FO. Elle a par contre contribué à faire perdre à FO la gestion d'un certain nombre d'organismes sociaux, le patronat se tournant désormais davantage vers la CFDT.

1.1 2013

Son secrétaire général, Jean-Claude Mailly, est membre du PS, mais il n'a jamais caché une plus grande proximité avec Martine Aubry qu'avec François Hollande. La Gauche socialiste, l'ancien courant de M. Mélenchon quand il était au PS, avait des liens privilégiés avec FO. Et lorsque M. Mailly, qui tient un discours d'opposition à la politique économique et sociale de M. Hollande, rencontre Marie-Noëlle Lienemann - elle aussi ancienne de la Gauche socialiste - et l'aile gauche du PS, pour les inciter à refuser de transformer en loi l'accord du 11 janvier sur l'emploi, il est en terrain conquis.[1]

2 Structures

2.1 Adhérents

Jusqu'en 2011, FO ne communiquait pas le nombre de ses adhérents. La Confédération syndicale internationale indique 800 000 adhérents[2]. La CIA comme certains analystes du syndicalisme français évaluent ce nombre à 300 000[3][4]. Jean-Claude Mailly parle de 500 000 adhérents.

2.2 Fédérations

Force ouvrière revendique 15000 implantations syndicales réparties sur tout le territoire (métropole et DOM-TOM avec 103 unions départementales), et dans tous les secteurs d'activité avec 26 fédérations professionnelles[5] regroupées au sein de la Confédération Force ouvrière.

2.3 Direction

Force ouvrière n'a eu qu'un seul président, Léon Jouhaux (Prix Nobel de la paix en 1951), de 1948 à 1954. L'organisation est, depuis, dirigée par un secrétaire général assisté de secrétaires confédéraux.

Les secrétaires généraux de Force ouvrière
1948-1963 Robert Bothereau
1963-1989 André Bergeron
1989-2004 Marc Blondel
Depuis 2004 Jean-Claude Mailly

2.4 Participation aux structures internationales

Au plan européen et mondial, Force ouvrière est membre de la Confédération européenne des syndicats (CES) et de la Confédération syndicale internationale (CSI).
FO participe aux travaux du Comité syndical consultatif auprès de l'OCDE (TUAC). Elle est également impliquée dans les « activités pour les travailleurs » de l'Organisation internationale du travail à Genève.

3 Représentativité

Force ouvrière faisait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés français considérées, jusqu'au 31 décembre 2012, comme représentatives par l’État, en application de l'arrêté du 30 mars 1966, et bénéficie de ce fait, jusqu'à la fin de la période transitoire mise en place par la loi du 20 août 2008 « portant rénovation de la démocratie sociale »[6] d'une Présomption irréfragable de représentativité.

Mais, désormais, ce sont les élections en entreprise qui la conditionne, au niveau des entreprises de plus de 10 salariés dès l'entrée en vigueur de la loi de 2008, ainsi que dans les branches professionnelles et au niveau interprofessionnel. Il faudra toutefois attendre le 1er janvier 2014, avec les conclusions de la direction générale du travail, qui effectue l'agrégation des résultats des élections professionnelles en entreprise, ainsi que le scrutin organisé dans les entreprises de moins de 10 salariés (TPE) fin 2012 et les élections du secteur agricole début 2013, pour déterminer la représentativité syndicale par branches professionnelles ainsi qu'au niveau national.

La représentativité de FO lui permet de participer aux négociations nationales interprofessionnelles et d'être représentée dans les organismes paritaires.

3.1 Élections prud'homales

Lors des élections prud'homales de 2008, Force ouvrière a montré un effritement par rapport à celles de 2002.

Résultats :

Organisation syndicale 1987 1992 1997 2002 2008
FO 20,50 20,46 20,55 18,28 15,81 %

Résultats comparés 2002/2008 par collège[7] :

Collège 2002 2008
Industrie 19,6 % 17,6 %
Commerce 20,3 % 17,1 %
Agriculture 17,7 % 16,2 %
Activités diverses 19,0 % 15,7 %
Encadrement 9,5 % 9,3 %
Global 18,28 % 15,81 %

4 Notes et sources

  1. Le Monde, Syndicats et partis à cartes rebattues, 16.02.2013
  2. Le nombre des adhérents des confédérations déclarés à la CSI
  3. Entrée « France ».
  4. Dominique Andolfatto – Dominique Labbé, Les Syndiqués en France (1990-2006), Institut d’études politiques de Grenoble-PACTE, 2007, p. 78.
  5. Liste des fédérations professionnelles sur le site de Force ouvrière.
  6. Publiée au Journal officiel du 21 août 2008.
  7. UNSA Magazine, n° 113, janvier 2009.