Flotte de la Baltique

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La flotte de la Baltique (en russe : Дважды Краснознамённый Балтийский флот) est la flotte de la Russie impériale, puis plus tard de la marine soviétique, et maintenant de la marine russe, présente dans la mer Baltique. Ses  marins furent à l'avant-garde de la révolution de 1917.

1 Historique

En 1917, les marins de la flotte de la Baltique furent très tôt gagnés aux sentiments révolutionnaires. Ils étaient en permanent état d'insubordination contre leurs supérieurs.

Rapidement, ils se tournent vers les bolchéviks. Mais la majorité ne sont pas des membres du parti, et sont dans un état d'esprit « anarchiste ». Ils sont moteurs des manifestations armées de juillet, que le parti bolchévik essayait de freiner car la situation n'était pas mûre : Petrograd aurait pu être prise, mais le reste du pays n'aurait pas suivi, et cela aurait signifié un échec comme celui de la Commune de Paris. La dure répression qui s'ensuivit, ainsi que le travail d'explication des bolchéviks, fit beaucoup progresser le niveau de conscience politique et organisationnelle des marins. Trotsky cite par exemple ce rapport du délégué d'Helsingfors (aujourd'hui Helsinki) à la fin de juillet : 

« Sur les petites unités navales, c'est l'influence des socialistes-révolutionnaires qui prédomine ; mais sur les grands vaisseaux de guerre, croiseurs et cuirassés, tous les matelots sont ou bien des bolcheviks ou bien des sympathisants. Tel était (et précédemment aussi) l'état d'esprit des matelots sur le Pétropavlovsk et sur le République, et après les 3-5 juillet, sont venus à nous le Gangout, le Sébastopol, le Rurik, l'Andreï Pervozvanny, le Diana, le Gromoboï, l'India. Ainsi nous avons dans les mains une formidable force de combat… Les événements du 3 au 5 juillet ont beaucoup appris aux matelots, leur montrant qu'il ne suffisait pas d'être dans un certain état d'esprit pour atteindre le but. »[1]

Après l'échec du putsch de Kornilov, la vague réactionnaire laisse la place à un nouveau flux révolutionnaire. Le gouvernement est forcé de faire des concessions. Les ministres de la Guerre et de la Marine et les socialistes conciliateurs du Comité exécutif soviétique décident d'envoyer une délégation à la flotte de la Baltique, où l'énervement est à son comble et des lynchages ont lieu. Les conciliateurs insistèrent pour que des bolchéviks et surtout Trotsky en fassent partie, seul moyen d'avoir l'écoute des matelots. Trotsky refusa :

« Nous repoussons résolument la forme de collaboration avec le gouvernement qu'a défendue Tsérételli… Le gouvernement mène une politique radicalement fausse, antipopulaire et incontrôlée ; et lorsque cette politique tombe dans une impasse ou aboutit à une catastrophe, les organisations révolutionnaires ont l'ingrat devoir de remédier aux conséquences inévitables… Une des tâches de cette délégation, comme vous la formulez, est de mener une enquête dans les garnisons sur " les forces obscures ", c'est-à-dire sur les provocateurs et les espions… Avez-vous donc oublié que moi-même je suis cité en justice d'après l'article 108 du code ?… Dans la lutte contre les lynchages, nous marchons par nos propres voies… non point la main dans la main avec le procureur et le contre-espionnage, mais comme parti révolutionnaire qui persuade, organise et éduque. »[2]

La Flotte est devenu un des principaux bastions des bolchéviks. Au moment du Congrès des soviets de la région du Nord, qui est une revue des forces avant l'insurrection d'Octobre, les marins du Nord sont très bien représentés.

Entre février et mars 1918, les navires de la flotte sont repliés vers Cronstadt, pour éviter qu'ils ne soient capturés par l'armée allemande.[3] En effet à cette époque eut lieu la dernière offensive allemande, avant la paix de Brest-Litovsk.

En mars 1921 eut lieu une mutinerie des marins de Cronstadt contre le pouvoir bolchévik. Elle fut sévèrement réprimée, en particulier parce qu'on craignait alors que les Blancs en profitent pour prendre la base et menacer directement la capitale.

Dans les années 1990, avec l'éclatement de l'URSS, la flotte se retrouve privée de ses bases-clés d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie, laissant l'oblast de Kaliningrad comme seul débouché naval.

2 Notes