Différences entre les versions de « Financiarisation »

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Aujourd'hui, il est souvent employé par des [[Réformisme|réformistes]] qui voient dans "le [[Capitalisme financier|capitalisme financier]]" un parasite d'un capitalisme industriel plus sain.  
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''The Economist'' estimait en 2008 que les «&nbsp;profits&nbsp;» tirés des commissions et autres frais de gestion de spéculations financières représentaient 27% des profits des 500 sociétés de l’index Standard &amp; Poor.  
 
''The Economist'' estimait en 2008 que les «&nbsp;profits&nbsp;» tirés des commissions et autres frais de gestion de spéculations financières représentaient 27% des profits des 500 sociétés de l’index Standard &amp; Poor.  
  
Fred Moseley estime que le nombre de personnes employées dans la finance aux Etats-Unis a augmenté de 1,9 millions à 5,2 millions, tandis que la main-d'œuvre productive a seulement augmenté de 28 millions à 40,3 million.<ref>[http://www.mtholyoke.edu/~fmoseley/RRPE.html The rate of profit and the future of capitalism], [[Fred Moseley]], mai 1997</ref>
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Fred Moseley estime que le nombre de personnes employées dans la finance aux Etats-Unis a augmenté de 1,9 millions à 5,2 millions, tandis que la main-d'œuvre productive a seulement augmenté de 28 millions à 40,3 million.<ref>[http://www.mtholyoke.edu/~fmoseley/RRPE.html The rate of profit and the future of capitalism], [[Fred Moseley]], mai 1997</ref>  
  
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[http://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-III/kmcap3_24.htm ''Le Capital, 5<sup>ème</sup> section du Livre III''], [[Karl Marx|Karl Marx]]<br>''La finance capitaliste'', François Chesnais, 2006<br>''La crise du capitalisme d'aujourd ́hui&nbsp;: une analyse marxiste''<br>[http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=859 ''Crise de suraccumulation mondiale ouvrant sur une crise de civilisation''],&nbsp;[[François Chesnais|François Chesnais]], janvier 2010<br>''Marx and the crisis'', Nicholas Potts, Mars 2010<br>''Marx’crisis Theory, Scarcity, Labor and Finance'', Michael Perelman, 1987  
 
[http://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-III/kmcap3_24.htm ''Le Capital, 5<sup>ème</sup> section du Livre III''], [[Karl Marx|Karl Marx]]<br>''La finance capitaliste'', François Chesnais, 2006<br>''La crise du capitalisme d'aujourd ́hui&nbsp;: une analyse marxiste''<br>[http://orta.dynalias.org/inprecor/article-inprecor?id=859 ''Crise de suraccumulation mondiale ouvrant sur une crise de civilisation''],&nbsp;[[François Chesnais|François Chesnais]], janvier 2010<br>''Marx and the crisis'', Nicholas Potts, Mars 2010<br>''Marx’crisis Theory, Scarcity, Labor and Finance'', Michael Perelman, 1987  

Version du 7 avril 2011 à 00:43

La financiarisation est le nom donné à l'accroissement de l'importance de "la finance" dans l'économie capitaliste.

C'est un phénomène qui caractérise certaines phases de déclin des cycles prospérité-crise.

Aujourd'hui, il est souvent employé par des réformistes qui voient dans "le capitalisme financier" le parasite d'un capitalisme industriel plus sain.

1 Rôle de la financiarisation

1.1 La finance

Marx, Hilferding et ceux qui ont étudié la théorie du capital porteur d’intérêt après eux ont reconnu différentes fonctions à la finance, notamment celle de faciliter les transactions commerciales et les investissements lourds. C'est un processus historique qui a conduit, au tournant du XXème siècle, à la fusion du capital industriel et du capital bancaire en ce qu'on pourrait appeler le capital financier. La fianciarisation en tant que phénomène qui paraît "excessif" est un autre problème, abordé dans le chapitre suivant.

1.2 La financiarisation

La fuite dans la financiarisation est également une "solution" pour le capitalisme lorsque le taux de profit baisse trop. Parmi le capital, on peut alors distinguer un "capital fictif" qui prend de l'ampleur et déborde le cadre de la production réelle de marchandises et donc de valeur. Ce sont les phases de bulles spéculatives durant lesquelles des surinvestissements financiers sont réalisés, d'une rentabilité très élevée, et permettant en apparence de créer de l'argent à partir de l'argent (cycle A-A')... jusqu'à l'éclatement de la bulle. Ces éclatements lors de crises financières sont des "rappels à l'ordre" de la loi de la valeur. Ce capital fictif fait passer toujours plus les financiers d'une position de simples "prêteurs" à une position d'usuriers. L'encouragement à l'endettement des ménages, des entreprises ou des États constituent en quelques sortes des bulles en puissance...

2 La financiarisation contemporaine

Ce que l'on pourrait appeler la financiarisation contemporaine a débuté dans les années 80, et sa description est plutôt consensuelle.

Premièrement, une gigantesque accumulation de capital fictif a eu lieu, comme le montre ce graphe de la valeur des actifs comparée à la valeur réelle (PNB) au niveau mondial.

CapitalFictifMondialEtPIB.jpg

Les grands capitalistes ont effectivement trouvé par ce biais un moyen d'atteindre des taux de rentabilité record, tandis que la rentabilité dans la production réelle avait souffert d'une chute durant les "30 glorieuses", bien que se relevant sous l'effet de la hausse de l'exploitation.

RentabilitéFinancière.jpg

Ce qui explique la part croissante prise par les profits financiers sur le total :

PartDesProfitsFinanciers1963-2007.jpg

The Economist estimait en 2008 que les « profits » tirés des commissions et autres frais de gestion de spéculations financières représentaient 27% des profits des 500 sociétés de l’index Standard & Poor.

Fred Moseley estime que le nombre de personnes employées dans la finance aux Etats-Unis a augmenté de 1,9 millions à 5,2 millions, tandis que la main-d'œuvre productive a seulement augmenté de 28 millions à 40,3 million.[1]

3 Notes et sources

Le Capital, 5ème section du Livre III, Karl Marx
La finance capitaliste, François Chesnais, 2006
La crise du capitalisme d'aujourd ́hui : une analyse marxiste
Crise de suraccumulation mondiale ouvrant sur une crise de civilisationFrançois Chesnais, janvier 2010
Marx and the crisis, Nicholas Potts, Mars 2010
Marx’crisis Theory, Scarcity, Labor and Finance, Michael Perelman, 1987