Féminisme socialiste

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Cette page traite des courants féministes qui s'inscrivent dans la perspective socialiste - quelles que soient les dénominations que l'on peut retrouver : féminisme socialiste, féminisme marxiste, féminisme lutte de classe... - par opposition au « féminisme bourgeois ».

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2 Débats particuliers

2.1 Usage du terme « féministe »

Le terme de féminisme commence vraiment à être utilisé à la fin du 19ème siècle. La social-démocratie allemande utilisait le terme de féminisme comme synonyme de féminisme bourgeois, et à ce titre, elle opposait « les marxistes » et « les féministes ». Il faut néanmoins avoir à l'esprit qu'à ce moment là en Allemagne, il n'y a pas de courant féministe significatif, et que les social-démocrates paraissent alors les plus radicalement en faveur de l'égalité des droits entre hommes et femmes.

En France, il semble que les socialistes n'aient pas hésiter à employer le terme de féminisme. On peut y avoir à la fois le reflet de la diversité des féminisme existant alors hors du mouvement socialiste (lui-même divers, et relativement faible, contrairement au SPD allemand), et le reflet de la collaboration de classe alors courante entre socialistes et républicains bourgeois.

Dans les années 1970, certains courants marxistes, comme la LCR reprennent le terme de féminisme, faisant le choix de militer en son sein. Un choix que rejettent d'autres, comme LO qui réaffirme que le féminisme est de nature bourgeoise.[1]

2.2 Féminisme matérialiste ?

Le féminisme socialiste se revendique du matérialisme tout comme le courant qui a pris le nom de "féminisme matérialiste". Il faut bien reconnaître que se revendiquer d'une même méthode d'investigation peut conduire à des écoles différentes. L'enjeu est donc bien, comme en toute science, de construire la théorie la plus convaincante, car plus explicative.

2.3 Législation spécifique pour les ouvrières ?

La plupart des socialistes du 19ème siècle et de la première moitié du 20ème siècle revendiquaient un encradement spécifique du travail des femmes, au nom de leur protection, en particulier des mères. Très souvent, ces aménagements étaient défendus de concert avec la lutte contre le travail des enfants. Cela s'appuyait sur une réalité du contexte de l'exploitation capitaliste, qui est que la mortalité des femmes et des enfants qu'elles portaient était nettement aggravée par le travail en usine. Néanmoins on peut dire que le mouvement ouvrier a longtemps été imprégné d'un "féminisme maternaliste".

Marx défendait l'intégration des femmes au marché du travail, mais il était aussi en faveur d'une limitation spécifique de leur temps de travail. Un de ses arguments est que cela entraînerait ensuite aussi une diminution du temps de travail des hommes[2]. A l'été 1868, au conseil général de l'AIT, Marx et Harriet Law eurent un débat sur l'appréciation de la situation des femmes travailleuses. Marx mettait l'accent sur les conditions "abominables", tandis qu'Harriet Law soulignait plutôt l'indépendance accrue des femmes.

Marx relève le cas d'ouvrières s'opposant à une limitation légale de leur travail, celles-ci ayant besoin de leurs maigres revenus[3]. Le programme de Gotha (1875) du parti ouvrier allemand préconisait une limitation du travail des femmes, que Marx a critiqué car il n'était pas explicité que les femmes devaient être intégrées à la production.[4]

De nombreuses féministes, la plupart issues du féminisme bourgeois, se sont opposé à ces législations au nom de l'égalité juridique, et parfois au nom du fait que cela limitait l'indépendance financière des femmes par rapport aux hommes. La plupart des socialistes disqualifiaient leurs critiques au nom du fait qu'elles ne sont pas vivent pas le travail d'usine, voire qu'elles en profitent. Engels faisait la réponse suivante en 1885 à une féministe qui s'opposait à une législation spécifique :

« Que la travailleuse ait besoin d'une protection spéciale contre l'exploitation capitaliste en raison de ses fonctions physiologiques particulières me semble évident. Les femmes anglaises qui ont mis en avant les droits formels de leur sexe pour qu'il puisse être exploité aussi fortement que les hommes, sont pour la plupart, directement ou indirectement, intéressées par l'exploitation capitaliste des deux sexes. J'avoue que je suis plus intéressé par la santé de la génération future que par l'égalité formelle absolue des sexes durant les dernières années du capitalisme. Ma conviction est que l'égalité réelle des femmes et des hommes ne peut devenir réalité que si l'exploitation par le capital a été aboli et le travail domestique transformé en une industrie publique. »[5]

En 1892, des féministes bourgeoises aux États-Unis dénoncent une loi réduisant la journée de travail des femmes spécifiquement. Louise Kautsky les dénonce comme entravant le mouvement des femmes travailleuses.[6] C'était la position majoritaire de l'Internationale ouvrière, malgré des débats[7].

En 1889, Clara Zetkin tenait cependant à minimiser les spécificités des travailleuses, afin de mieux défendre l'intégration des femmes au sein du mouvement ouvrier organisé :

« Comme nous ne voulons absolument pas séparer notre cause de celle des travailleurs en général, nous ne demandons aucune protection particulière si ce n'est celle que le travail en général exige du capital. Nous n'admettons qu'une seule exception au profit des femmes enceintes, dont l'état exige des mesures particulières dans l'intérêt de la femme même et de sa progéniture. Nous nions qu'il existe une question féminine spécifique, nous nions qu'il existe un problème spécifique des travailleuses. »[8]

L'Internationale communiste a repris ces positions classiques :

  • « les fonctions spéciales imposées à la femme par la nature elle-même, c'est-à-dire la maternité et les particularités qui en découlent pour la femme, avec le besoin d'une plus grande protection de ses forces et de sa santé dans l'intérêt de toute la société. » 1921[9]
  • « Interdiction, en règle générale, du travail des femmes la nuit et dans les industries insalubres. Interdiction du travail des enfants. » 1928[10]

Le journal féministe La Fronde dénonçait comme dangereuses les législations spécifiques sur le travail des femmes, excepté les femmes enceintes. En 1918, la syndicaliste féministe Hélène Brion dénonçait l'hypocrisie de la loi contre le travail de nuit des femmes, votée en 1892 :

« Ne nous faites pas ressouvenir de cette fameuse loi sur le travail de nuit, par exemple, voulue par des hommes et votée par des hommes, soi-disant dans l’intérêt de la santé des femmes et aboutissant simplement à faire perdre leur gagne pain à des typotes qui gagnaient  dans les six francs par nuit, sans « protéger » pour cela les plieuses de journaux qui ne gagnaient, il est vrai, que 2 ou 3 francs. La faiblesse de la femme, la santé de la femme ! Ne l’invoquez pas, alors que la femme est depuis toujours dans les travaux les plus pénibles et les plus répugnants, à la mine et dans la culture, à la filature et au dévidage des cocons, à la boyauderie, dans les porcelaines et terres cuites, dans le travail des colles, des cirages, des graisses, dans les tanneries aussi bien qu’à l’hôpital et à l’hospice où elle soigne les plaies hideuses et fétides. Non ! ne venez pas me parler de santé à ménager pour la femme en tant que travailleuse, alors qu’elle reste soumise en tant que femme à votre absolu caprice d’hommes ! Alors que vous lui imposez à votre gré ou les maternités multiples et épuisantes, ou les avortements (que vos lois condamnent !) ou la stérilité qui, pour elle, réduit l’univers à une seule personne ! Ne parlez pas de votre souci de la santé ni pour la femme, ni pour la jeunesse tant que vous accepterez l’existence des maisons closes et de l’infâme régime de la police des mœurs ! »[11]

L'Organisation internationale du travail, institution bourgeoise née du réformisme social en 1919, mettra en avant ce type de restrictions, notamment son Service du travail des femmes et des enfants. Une association féministe fondée en 1929, Open Door International, combattait cette politique. L'OIT évoluera vers des positions plus égalitaristes après 1945.

2.4 Droit à l'avortement

Parmi les premières féministes, la majorité considère encore comme un mal l'avortement. Madeleine Pelletier défendit le droit des femmes à disposer de leur corps[12] et pratiqua elle-même de nombreux avortements. Concernant le risque de dépopulation, elle contre-argumentait en avançant que le développement des sociétés allait vers moins de natalité mais aussi moins de mortalité (transition démographique).

Émile Pouget refuse de condamner celles qui avortent poussées par la misère[13].

A partir des années 1930 le PCF est ouvertement contre l'avortement.

2.5 Syndicalisation des femmes

Les syndicats ont d'abord regroupé uniquement des hommes, et les femmes ont longtemps eu tendance à être explicitement rejetées, parfois violemment. Encore en 1913, un syndicat refuse une femme et éjecte son marie qui la soutenait[14].

Emile Pouget mettait en avant la combativité des femmes, et essayait d'ouvrir les yeux aux syndicalistes machos[15]. Il reconnaissait que le travail domestique rendait difficile pour les femmes de s'impliquer dans les syndicats. Il espérait que la réduction du temps de travail pour tous et toutes pourrait régler ce problème. Madeleine Pelletier lui reprochait de ne pas dire, en attendant, que les hommes devaient prendre leur part dans les tâches domestiques.[16]

Marie Guillot sera la première femme à la tête d'une fédération en 1921, la Fédération des syndicats de l'Enseignement laïque de la CGT, puis la première à entrer au bureau confédéral d'un grand syndicat, la CGTU, en 1922.

2.6 Travail domestique, exploitation ?

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Le travail domestique effectué au sein du foyer (majoritairement par les femmes) n'a pas de valeur d'échange, et donc pas de survaleur au sens capitaliste. Il existe néanmoins clairement un travail. La nature de ce travail fait débat.

En général, celles et ceux qui se revendiquent du féminisme marxiste soutiennent que ce sont principalement les capitalistes qui tirent profit du travail domestique, et que celui-ci est structurellement nécessaire au fonctionnement du capitalisme.

Le féminisme matérialiste de Delphy repose au contraire sur l'idée que ce sont principalement les hommes qui tirent profit du travail domestique, qui représente une oppression spécifique qui fonde le système patriarcal, distinct du système capitaliste.

2.7 Féminisme et classes sociales

Il est clair que la condition des femmes et le type de militantisme varie selon les couches sociales. Ainsi les premières femmes à revendiquer des droits égaux étaient des femmes le plus souvent instruites, de milieux bourgeois ou petit-bourgeois. A la fin du 19ème siècle, le féminisme progresse dans la classe ouvrière d'abord parmi les femmes bénéficiant d'un emploi stable, et notamment parmi les institutrices.

Cette situation a tendance à créer des tensions entre féminisme et lutte de classe. Pour certaines féministes, et pas seulement des bourgeoises, il y avait une éducation féministe spécifique à porter au sein du prolétariat. Par exemple Madeleine Pelletier, une féministe radicale qui fut toute sa vie dans le militantisme socialiste, libertaire ou communiste, dressait un constat sans appel : «La classe ouvrière sera la dernière à venir au féminisme. »[16] Et tout en reconnaissant la nécessité d'agir sur les ressorts sociaux (comme la baisse du temps de travail) pour favoriser l'émancipation, elle reprochait aux dirigeants du mouvement ouvrier de ne pas vouloir défendre le partage du fardeau du travail domestique. « Pensez donc, dire aux ouvriers d’aider leur femme à faire le ménage ; mais ce serait un crime de lèse -masculinité ! » Dans un article de 1924, Pelletier s'appuie sur un article de Trotsky pour défendre son propos. La rédaction du journal précise qu'elle ne partage pas entièrement ses vues.[17]

2.8 Classes de femmes et d'hommes ?

Le courant féministe matérialiste estime que le patriarcat est un mode de production distinct du capitalisme, et que les femmes consituent une classe exploitée par la classe des hommes.

Au nom du courant "féministe lutte de classe", Josette Trat écrit :

« nous n’avons jamais utilisé la notion de « classe sociale des femmes » pour éviter d’homogénéiser abusivement le groupe des femmes ; la solidarité entre femmes ne peut naître que des luttes communes sur des revendications qui prennent en compte la situation des femmes les plus exploitées et opprimées. »[18]

Clara Zetkin faisait une distinction nette entre les classes. Elle distinguait par exemple[19] :

  • les femmes de la grande bourgeoisie, dont la principale aliénation était d'être soumises aux mariages d'intérêt
  • les femmes de la petite-bourgeoisie ou de l'intelligentsia, qui aspiraient à utiliser leurs facultés intellectuelles comme les hommes (réformes atteignables dans le capitalisme)
  • les femmes prolétaires déjà poussées sur le marché du travail, et ainsi mises en concurrence avec les hommes, soumises aux patrons, et devant lutter non contre les ouvriers mais contre les capitalistes

Certains marxistes considèrent toutefois que l'on peut analyser la répartition inégale du travail domestique comme une exploitation des femmes par les hommes sans recourir à la notion de classe.

2.9 Institutionnalisation du féminisme

L'idéologie dominante a longtemps était frontalement opposée aux revendications du féminisme, mais le problème de l'institutionnalisation du féminisme s'est posé à mesure que les gouvernements bourgeois étaient gagnés par des réformateurs (bourgeois républicains, socialistes réformistes...).

En 1907, Marguerite Durand, fondatrice du journal féministe La Fronde, créé un Office du travail féminin lié au gouvernement, même si le soutien de celui-ci était quasi-inexistant. Cela n'a pas manqué de soulever les critiques de la CGT[20] Et de fait, le féminisme bourgeois s'est tendanciellement de plus en plus intégré à l'État.

Lorsque les premières femmes sont arrivées à des postes de pouvoir, cela a entraîné des réactions variées, suivant les préjugés sexistes mais aussi suivant le bord politique (contre la participation à des gouvernements bourgeois, contre tout gouvernement pour les libertaires...). La féministe socialiste Madeleine Pelletier considérait par exemple qu'il fallait prendre comme une avancée féministe, aussi bien le cas d'Alexandra Kollontaï en Russie ouvrière que celui d'une femme dans un gouvernement bourgeois.[21]

Trois femmes particient au gouvernement du Front populaire (1936) comme sous-secrétaires d’État.

Après l'élection de Mitterrand en 1981, certaines féministes seront hapées par le "ministère du droit des femmes". Les féministes lutte de classe tirent en sens inverse, et cherchent à développer la solidarité avec les luttes des femmes salariées, à lutter contre le temps partiel imposé ou contre l’entrave à l’IVG, en cherchant à maintenir un cadre unitaire.

On peut parler de féminisme d'État et des institutions comme l'ONU, porté surtout par les partis sociaux-démocrates.

2.10 La nécessité du socialisme

Les marxistes ont généralement insisté sur l'impossibilité d'une réelle émancipation des femmes sous le capitalisme, tout en luttant pour des avancées immédiates (même si des tendances à minimiser la lutte féministe ont existé).

Clara Zetkin reconnaissait que :

« La société bourgeoise ne s'oppose pas fondamentalement au mouvement des femmes de la bourgeoisie, ce qui est prouvé par le fait que dans plusieurs Etats des réformes de lois dans le domaine privé et public ont été lancées. »[19]

Mais pour elle l'émancipation réelle des femmes nécessitait le socialisme :

« Le droit au travail est l'élément déterminant de la transformation de la condition féminine. » « L'émancipation de la femme ne deviendra une réalité que le jour où le travail s'émancipera du capital. »

Trotsky :

« L'absorption complète des fonctions économiques de la famille par la société socialiste, liant toute une génération par la solidarité et l'assistance mutuelle, devait apporter à la femme, et dès lors au couple, une véritable émancipation du joug séculaire. [...]
La famille ne peut pas être abolie: il faut la remplacer. L'émancipation véritable de la femme est impossible sur le terrain de la "misère socialisée". [...]
Tant que la société n'est pas en état d'assumer les charges matérielles de la famille, la mère ne peut s'acquitter avec succès d'une fonction sociale qu'à la condition de disposer d'une esclave blanche, nourrice bonne cuisinière ou autre. »[22]

Les arguments couramment invoqués à l'extrême gauche aujourd'hui sont que la bourgeoisie a besoin du sexisme :

  • pour diviser les travailleur-se-s (argument utilisé pour expliquer toutes les oppressions)
  • pour diminuer le salaire ouvrier en faisant effectuer le travail domestique par les femmes (travail domestique sous-payé)
  • pour l'apprentissage des valeurs de soumission à l'autorité dans la famille[23]

Devant la tendance à la remise en cause de la domination masculine au sein même du capitalisme, certains marxistes pensent néanmoins que l'on ne doit pas affirmer à la va-vite que capitalisme implique patriarcat. Par exemple Christophe Darmangeat écrit que :

« Si les féministes marxistes doivent s'opposer aux féministes bourgeois, ce n'est pas, me semble-t-il, en tentant à toute force de démontrer que « l'égalité des sexes » est structurellement impossible dans le système capitaliste. Impossible, sans doute l'est-elle, mais pour des raisons qui se situent sur un tout autre plan que celui de la survie du capital. Au fond, ce qui oppose les communistes aux féministes bourgeois, c'est la volonté d'en finir non seulement avec l'oppression de genre, mais avec toute oppression. »[24]

Parmi les marxistes qui défendent que la fin du capitalisme est une condition nécessaire, il y a des nuances sur le fait que cela soit une condition suffisante. L'idée qui se dégage de la plupart des marxistes classiques est cependant que si des préjugés persistent sous le socialisme, ils finiront pas disparaître en l'absence de base matérielle :

« Les transformations économiques, même si elles sont radicales, n'impliquent pas du même coup un changement immédiat des mentalités, de l'attitude des hommes envers les femmes. » Clara Zetkin
« je ne vois pas par quelles voies une société qui, sur la base du développement acquis par le capitalisme, ayant aboli entre autres la propriété privée des moyens de production, les inégalités matérielles et les frontières, et ayant élevé d'une manière colossale le niveau matériel et moral de l'humanité, pourrait continuer à entretenir l'oppression d'un sexe par un autre » Christophe Darmangeat[25]

Il semble néanmoins que Trotsky ait voulu faire passer l'idée que les opprimé-e-s (au sens large) doivent toujours en premier lieu compter sur eux-mêmes et non sur des "tuteurs" :

« L'histoire nous apprend bien des choses sur l'asservissement de la femme à l'homme, et des deux à l'exploiteur, et sur les efforts des travailleurs qui, cherchant au prix du sang à secouer le joug, n'arrivaient en réalité qu'à changer de chaînes. [...] Mais comment libérer effectivement l'enfant, la femme, l'homme, voilà ce sur quoi nous manquons d'exemples positifs. Toute l'expérience du passé est négative et elle impose avant tout aux travailleurs la méfiance envers les tuteurs privilégiés et incontrôlés. »[22]

2.11 Non mixité

L'Internationale communiste était « énergiquement contre toute espèce d'organisation séparée de femmes au sein du Parti, des syndicats ou des autres associations ouvrières »[9]. Elle préconisait des commissions dédiées, mais dans lesquelles « devront figurer aussi, dans la mesure du possible, des camarades communistes hommes ».

En Italie, en décembre 1975, un groupe de militants de Lotta Continua, alors l'une des plus importantes organisations d'extrême gauche, a agressé une manifestation autonome des femmes de ce parti en criant « seule celle qui travaille a le droit de protester »…

Le MLF fut non-mixte depuis sa fondation en mai 1970 lors de la réunion publique organisée à l’université de Vincennes par le groupe de Monique Wittig. La plupart des féministes radicales dirigeant le MLF (notamment Christine Delphy) avaient une conception de la non-mixité qui excluait toute alliance avec des organisations mixtes : les syndicats, le MLAC...

Certaines organisations d'extrême gauche comme le NPA prévoient des cadres de non-mixité pour faciliter la prise de parole des femmes, notamment en ce qui concerne les problèmes de sexisme pouvant être vécus dans l'organisation.

2.12 Mouvement autonome et front larges ?

Dans l'Internationale ouvrière, il existait des journaux de femmes socialistes, et une internationale de femmes socialistes. Le mouvement des femmes socialistes était dominé par la gauche révolutionnaire, notamment derrière la figure de Clara Zetkin. Ce mouvement était critique des organisations féministes bourgeoises. Certain-e-s militant-e-s (de courants révisionnistes de droite mais aussi d'extrême gauche comme Madeleine Pelletier) mettaient en avant des questions spécifiques aux femmes justifiant des combats plus larges que les socialistes.

Madeleine Pelletier, féministe socialiste révolutionnaire, considérait que la « tactique féministe » devait consister à :

  1. Créer des vastes organisations féministes
  2. Pénétrer les partis politiques existants.[26]

Il y avait cependant des femmes socialistes qui mettaient en avant le rôle progressiste du mouvement féministe (bourgeois) et critiquaient sévèrement le sexisme au sein du parti socialiste, critiquant sélèvrement « ce parti qui voudrait sans vergogne, nous interdire toute action sociale en dehors de ses cadres »[11].

A propos des rapports avec le féminisme bourgeois, Eleanor Marx écrivait :

« Les travailleuses peuvent comprendre les revendications du mouvement des femmes bourgeoises; elles peuvent et doivent même adopter une attitude de sympathie envers ces exigences ; seulement, les objectifs des femmes travailleuses et des femmes bourgeoises sont très différents. [...] Il ne fait aucun doute qu'il y a une "question féminine". Mais pour nous [...] cette question appartient au mouvement général de la classe ouvrière. Nous pouvons comprendre, sympathiser, et même aider en cas de besoin, lorsque la lutte des femmes de classe supérieure ou moyenne pour les droits est justifiée lorsque l'acquis profitera également aux travailleuses. Oui je dis que nous pouvons même aider : le Manifeste communiste ne nous a-t-il pas appris qu'il est de notre devoir de soutenir tout mouvement progressiste qui profite à la cause des travailleurs, même si ce mouvement n'est pas le nôtre ? [...] Nous allons nous battre avec elles, tout comme les hommes de notre classe ne rejetaient pas le droit de vote parce qu'il venait de la classe bourgeoise. Nous non plus, nous ne rejetons pas un acquis, gagné par les femmes de la bourgeoisie dans leurs propres intérêts, qu'elles nous fournissent volontairement ou involontairement. Nous acceptons ces avantages comme des armes, des armes qui nous permettent de mieux lutter aux côtés de nos frères de la classe ouvrière. Nous ne sommes pas des femmes engagées dans la lutte contre les hommes, mais des travailleuses engagées dans la lutte contre les exploiteurs. »[27]

L'Internationale communiste, qui considérait qu'il n'y avait  point de questions "spécialement féminines" »[9] refusait « toute espèce de collaboration et de coalition avec les féministes bourgeoises. »

Josette Trat :

« La réponse nécessite d’articuler les luttes sur ces différents fronts dans la perspective de les faire converger sur une contestation globale d’un système qui n’a de cesse de diviser les opprimé·es et les exploité·es. Cela passe par des processus d’auto-organisation spécifiques, mais aussi par la participation dans des associations, syndicats, partis où tous ceux et toutes celles qui veulent changer la société puissent se retrouver indépendamment de leurs origines respectives. C’est cette orientation que nous avons défendue obstinément dans le mouvement féministe et que nous continuons à défendre. »

Rappelant les positions de l'Internationale communiste, Lutte ouvrière s'est en revanche opposée à l'idée de mouvement autonome des femmes, critiquant les militantes de la LCR investies dans le MLF :

« En séparant la lutte pour la libération de la femme de la lutte pour la révolution socialiste, [les militantes de Rouge] rejoignent bel et bien le féminisme bourgeois. »[1]

2.13 Démocratie interne et émancipation

Depuis la Première internationale, l'adhésion des femmes aux partis socialistes a été admise. Pour autant cela n'empêche pas des réflexes réactionnaires dans certains cas. En 1908, Madeleine Pelletier écrivait :

« Le Parti socialiste contient dans ses programmes l’égalité des sexes, et, d’après des statuts, les femmes devraient y être reçues et traitées identiquement aux hommes. En pratique, seule la femme qui vient au bras de son mari, de son père ou de son frère est accueillie sans objection ; mais contre l’admission d’une femme venant pour son propre compte, on trouve très souvent des prétextes, parce que la masse des socialistes n’est pas encore parvenue à comprendre qu’une femme puisse penser et agir par elle-même. Il ne faudra pas se laisser décourager, on fera valoir des règlements ; au besoin, repoussée d’une section, on en cherchera une autre plus accueillante ; avec un peu de persévérance, le triomphe est certain. »[26]

Elle parlait aussi du problème des tensions internes aux partis, qui génèrent des difficultés pour la prise de parole des femmes. Elle évoque ce problème en comparant avec les loges franc-maçonnes qu'elle fréquentait aussi :

« Dans la Franc-maçonnerie, les séances sont, par le fait d’un rituel spécial, beaucoup plus calmes que celles des sections radicales ou socialistes. Il est fort rare que l’on s’y injurie ou que l’on s’y dispute ; pendant que les orateurs parlent, le silence est absolu et, quand la loge est bien disciplinée, chacun, quel qu’il soit, peut y dire son opinion. On comprend que les femmes qui le voudront pourront sans difficulté s’exercer à la parole dans les loges mixtes. Dans les partis, il leur faudra plus de ténacité, car on lutte pour la vie dans la grande société : malheur au mal doué, au timide, au délicat, ils sont voués à une figuration éternelle. »

2.14 Question religieuse

La bataille pour la laïcité, c'est-à-dire la séparation de l'Église et de l'État, a donc été d'une grande importance historiquement pour les féminismes. Ce combat reste d'actualité, notamment dans les pays où le clergé conserve un poids majeur, voire central pour certaines "théocraties". En 1921, l'Internationale communiste évoquait ainsi la question de la lutte contre les préjugés religieux dans les pays orientaux :

« Tout en évitant les attaques grossières et sans tact aux croyances religieuses et aux traditions nationales, les sections et les commissions travaillant parmi les femmes de l'Orient, devront nettement lutter contre l'influence du nationalisme et de la religion sur les esprits. »[9]

Mais la présence d'un nombre significatif d'immigré-e-s de religions différentes a relancé des débats sur la laïcité. Dans un pays comme la France, ces débats se focalisent sur l'Islam et le port du voile, et traversent les courants féministes : faut-il y voir un signe d'oppression des femmes ? Lutte ouvrière répond oui sans hésitation, jusqu'à être en faveur de l'interdiction du foulard à l'école.[28] En 2004, Pierre-François Gond (ex LCR) avait soutenu l'exclusion de jeunes filles portant le voile dans le lycée où il enseignait.

2.15 Rapport au genre et à la famille

Le mouvement socialiste n'a pas été systématiquement plus avant-gardiste que la moyenne des sociétés bourgeoises pour déconstruire les genres et la famille traditionnelle. Certaines prises de position étaient clairvoyantes (August Bebel sur la maternité, Alexandra Kollontaï sur la sexualité...) mais de fait la plupart des revendications sont nées à l'extérieur du mouvement ouvrier et ont été reçues de façon diverses. Parfois simplement disqualifiées comme "petite-bourgeoises".

Concernant l'avenir de la famille, Engels reste prudent, mais envisage deux possibilités : soit la monogamie disaparaît, soit "elle devient enfin réalité, en s'appliquant aussi à l'homme".

Les socialistes ont généralement soutenu le droit au divorce dès qu'il a commencé à être porté par les féministes. On peut relever toutefois qu'Eleanor Marx semblait le réserver à la société socialiste :

« Par conséquent, bien que nous soyons théoriquement d'accord avec toutes ces idées, nous croyons que si on les réalisait dans notre système actuel, elles entraîneraient dans la pratique, dans la plupart des cas, une injustice encore plus grande pour la femme. L'homme pourrait en tirer un parti avantageux, non pas la femme, si ce n'est les rares fois où elle a des biens personnels ou de quelconques moyens d'existence. La dissolution de l'union signifierait la liberté pour lui, la faim pour elle et ses enfants. »[29]

Lénine écrivait en 1916 que « Dans la majorité des cas, le droit au divorce demeure irréalisable en régime capitaliste, car le sexe opprimé y est économiquement écrasé [...] Seuls des gens absolument dépourvus de réflexions ou absolument ignorants du marxisme en tirent [la conclusion que] la liberté du divorce ne sert à rien. [...] Plus la liberté du divorce est complète, et plus il est évident pour la femme que la source de son « esclavage domestique » est le capitalisme, et non l’absence de droits. »[30]

Rétrospectivement, la propagande des organisations féminines de la Deuxième et de la Troisième internationale apparait fortement genrée : appel à la paix au nom de la protection des enfants et des "valeurs féminines", centrage sur la maternité... Il y avait cependant une volonté, chez les bolckéviks, d'impliquer les femmes dans les fonctions où elles étaient sous-représentées :

« Les sections doivent par tous les moyens faire participer la femme à toutes les branches de l'organisation soviétique, depuis la défense militaire de la République jusqu'aux plans économiques les plus compliqués. »[9]

Il semble que la capacité à intégrer des questions nouvelles soit cependant lié au caractère révolutionnaire ou non des organisations. Par exemple Alexandra Kollontaï a pu largement exprimer ses positions après la révolution russe, malgré des désaccords avec beaucoup d'autres bolchéviks comme Lénine ou Trotsky. Par la suite, la chape de plomb du stalinisme a rendu impensable une telle liberté d'expression. La discours sur la femme-mère des partis stalinisés est par ailleurs resté complètement conservateur, malgré la progression des mouvements féministes. En particulier, pendant qu'émergeait le MLF en France et la revendication du droit à l'avortement, le PCF y restait complètement opposé.[31]

2.16 Rapport à la sexualité

En général, les socialistes se sont moqués des pudeurs et des tabous des conservateurs et particulièrement des religieux. Certains, particulièrement dans certains milieux anarchistes, poussant jusqu'aux provocations.

Par exemple Eleanor Marx critiquait le tabou qui conduit à refuser toute éducation sexuelle :

« Nos enfants sont systématiquement réduits au silence quand ils posent une question sur la procréation ou la naissance des enfants. Cette question est aussi naturelle que celle concernant les battements de cœur ou les échanges respiratoires. On doit y répondre aussi aisément et aussi clairement qu'aux autres. »[29]

Elle décrivait cela comme une source de troubles. Mais dans la description de ces troubles, elle n'échappe pas à une certaine normativité. Par exemple lorsqu'elle dit que ce tabou entraîne une « curiosité malsaine », une « virginité morbide », ou des « formes limites » comme « l'homme efféminé et la femme virile », qui inspirent une « horreur parfaitement naturelle de ce qui ne l'est pas ».

En 1920, Lénine faisait part à Clara Zetkin de ses critiques sur les discussions, trop nombreuses selon lui, qui tournaient autour des questions de sexualité au sein du parti allemand. A cette occasion, on peut voir qu'il développe une vision très normative de la sexualité.[32] Alexandra Kollontaï fut aussi critiquée par les autres bolchéviks sur ces questions.

2.17 Oppression spécifique ?

La plupart des féministes qui militent également dans le mouvement ouvrier ont mis en avant le fait qu'il faut voir l'oppression des femmes comme une oppression spéficique, non réductible à l'exploitation capitaliste. La reconnaissance ou non de cette oppression spécifique détermine la nécessité ou non d'un travail spécifique de propagande.

Le mouvement socialiste, après avoir négligé cette question, a en général reconnu cette oppression spécifique, mais avec des interprétations variées.

Eleanor Marx, par exemple, disait même que le féminisme bourgeois ne voyait pas pleinement l'oppression des femmes, qu'elle semble définir en termes de rapports sociaux :

« Les femmes sont soumises à une tyrannie masculine organisée comme les ouvriers sont soumis à la tyrannie organisée des oisifs. [...] Les couches opprimées, les femmes et ceux qui sont directement producteurs, doivent comprendre que leur émancipation sera le fait de leur action. Les femmes trouveront des alliés chez les hommes les plus conscients comme les travailleurs trouvent des alliés chez les philosophes, les artistes et les poètes ; mais les unes n'ont rien à attendre des hommes en général et les autres n'ont rien à attendre des couches moyennes en général. »[29]

Mais elle n'en déduisait pas qu'il y avait matière à réaliser des fronts spécifiques. Pour elle, le changement dans les rapports femmes/hommes viendrait du socialisme.

L'Internationale communiste parlait de la « double oppression : le capitalisme et la dépendance familiale et ménagère. »[9] Mais dans sa conception, l'oppression domestique ne renvoyait pas à une lutte spécifique à mener à côté de la lutte des classes, mais à une oppression née de la contradiction entre la "fonction naturelle" (maternité) et le capitalisme (temps de travail trop long...), qui serait donc résolue par le socialisme. Elle maintenait donc le refus de tout front "féministe", ajoutant qu'il n'y a pas de question « spécialement féminine ».

Cependant il y avait des voix minoritaires qui s'exprimaient. Par exemple Marthe Bigot, féministe, syndicaliste et communiste, écrivait en 1921 :

« En résumé on peut dire que le socialisme a aidé, dans une large mesure,  à l'émancipation de la femme, mais il n'a pas encore recherché sérieusement, sauf peut-être en ce moment en Russie, la cause profonde de l'esclavage féminin. Il n'a pas fait pour la femme le travail d'investigation théorique qu'il a fait pour le prolétaire. Il a cru trop facilement qu'en émancipant le travailleur, il émanciperait du même coup et entièrement la travailleuse. Cette conception est erronée. La femme occupe une situation inférieure dans la société pour d'autres causes que celles qui influent sur la destinée des travailleurs. »[33]

Militante de la gauche du parti, elle sera de plus en plus attaquée par la direction, qui taxera de "petit-bourgeois" le journal L'Ouvrière qu'elle dirigeait. Elle quitte le PC en 1925.

2.18 Système patriarcal ?

Un débat existe parmi certains marxistes au sujet de la nature du patriarcat, et de son autonomie ou non par rapport au capitalisme.

Le terme même de patriarcat est critiqué parce que c'est souvent un concept "fourre-tout" (Darmangeat) et qu'il sous-entend une stabilité des formes et des modalités de l'oppression des femmes. On peut parler de domination masculine tout en distinguant le patriarcat :

« Nous pensons que ce terme n’est plus adéquat pour qualifier actuellement notre société (occidentale) qui, bien que ce soit majoritairement les hommes qui détiennent le pouvoir, n’est plus organisée (juridiquement, politiquement) en ce sens. » (Revue Incendo)[34]

Ou encore :

« Le système social que le capitalisme industriel a remplacé était en fait un patriarcat, et j'utilise ce terme ici dans son sens originel, pour désigner un système dans lequel la production est centrée sur le ménage et est présidée par le plus âgé des hommes. Le fait est que le capitalisme industriel [a sapé] le patriarcat. La production est allée dans les usines et les individus se sont détachés de la famille pour devenir des salariés «libres». Dire que le capitalisme a perturbé l'organisation patriarcale de la production et la vie de famille n'est pas, bien sûr, dire que le capitalisme a aboli la domination masculine !  »[35]

Les marxistes considèrent généralement que les rapports sociaux hommes/femmes sont sur-déterminés par les rapports sociaux de classe.

Par exemple Christophe Darmangeat indique que dans les sociétés primitives, il n'existait aucune lutte de femmes pour l'égalité, qu'il ne pouvait en avoir, et que cette égalité ne pouvait être conçue :

« [Les femmes] luttent pour aménager la division sexuelle de la société, jamais pour l'abolir. Sur la base de ces structures sociales, un tel idéal n'a aucune chance de voir le jour. »[25]

2.19 Deux modes de production ?

Selon le féminisme matérialiste de Christine Delphy, il y a deux modes de production dans la société :

« On constate l’existence de deux modes de production dans notre société : la plupart des marchandises sont produites sur le mode industriel ; les services domestiques, l’élevage des enfants et un certain nombre de marchandises sont produites sur le mode familial. Le premier mode de production donne lieu à l’exploitation capitaliste. Le second donne lieu à l’exploitation familiale, ou plus exactement patriarcale. »[36]

Dans le monde anglo-saxon, cela a conduit à de nombreux débats ("dual system theories" vs "mono system theory"). Les marxistes défendent en général l'unicité du mode de production capitaliste. Le travail domestique y est en général analysé sous l'angle de la reproduction de la force de travail.

3 Notes et sources

Heather Brown, Marx on Gender and the Family, 2012

  1. 1,0 et 1,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées LO_LDC21
  2. Cf. par exemple K. Marx, Misère de la philosophie, 1847
  3. Cf. Le Capital, ou la lettre à Kugelmann du 17 mars 1868
  4. Programme de Gotha du parti social-démocrate allemand, 1875
  5. Friedrich Engels, Lettre à Gertrude Guillaume-Schack, 5 juillet 1885
  6. Louise Kautsky, The Women’s-Rightsers and Reduction of the Working-Day for Women, 1892
  7. Voir notamment les études de Madeleine Rebérioux et Ulla Wikander
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Zetkin1889
  9. 9,0 9,1 9,2 9,3 9,4 et 9,5 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées 3eCongres
  10. Internationale Communiste, VI° Congrès, Programme, 1928
  11. 11,0 et 11,1 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Brion1918
  12. Madeleine Pelletier, Avortement et dépopulation, La Suffragiste, Mai 1911
  13. Émile Pouget, Filles et bâtards, Le Père Peinard, 12/05/1889
  14. Marie-Victoire Louis, [http://www.marievictoirelouis.net/document.php?id=542&themeid
  15. Émile Pouget, Riches bougresses, Le Père Peinard, 06/03/1892
  16. 16,0 et 16,1 Madeleine Pelletier, La classe ouvrière et le féminisme, La Suffragiste, Juillet 1912
  17. Madeleine Pelletier, L’importance des mœurs, L’Ouvrière, 06/10/1923
  18. Josette Trat, De nouveaux défis pour les féministes, 2011
  19. 19,0 et 19,1 Clara Zetkin, Only in Conjunction With the Proletarian Woman Will Socialism Be Victorious, 1896
  20. A. Metz, Marguerite Durand et l’Office du travail féminin
  21. Madeleine Pelletier, La femme au pouvoir, L’Ouvrière, 09/02/1924
  22. 22,0 et 22,1 Trotsky, La Révolution trahie - Thermidor au foyer, 1936
  23. International socialism, Marxism and feminism today, 2010
  24. Christophe Darmangeat, Capitalisme et patriarcat : quelques réflexions, janvier 2014
  25. 25,0 et 25,1 Christophe Darmangeat, À propos de la lutte « autonome » des femmes, 2014
  26. 26,0 et 26,1 Madeleine Pelletier, La tactique féministe, La Revue Socialiste, 01/11/1978 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : le nom « PelletierTactique » est défini plusieurs fois avec des contenus différents.
  27. Eleanor Marx, Women’s Trade Unions in England
  28. Lutte ouvrière Hebdo, Une loi pour interdire le port du voile ?, 2003
  29. 29,0 29,1 et 29,2 Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ElMarxQF
  30. Lénine, Une caricature du marxisme et à propos de l’ « économisme impérialiste », 1916
  31. Josette Trat, Aux racines de l'idéologíe “familialiste” du PCF », in Christine Delphy et Sylvie Chaperon (din), Cinquantenaire du Deuxième Sexe. Colloque international Simone de Beauvoir Paris, Éditions syllepse, 2002
  32. Clara Zetkin, Souvenirs sur Lénine (version anglaise différente), Janvier 1924.
  33. Marthe Bigot, La servitude des femmes, 1921
  34. http://incendo.noblogs.org/genresetclasses/petit-lexique/
  35. Barbara Ehrenreich, What is Socialist Feminism?, 2001
  36. Christine Delphy. L’ennemi principal : 1. Économie politique du patriarcat. Éditions Syllepse, 1998