Exploitation

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L'exploitation est un terme qui a un sens courant, porteur de révolte, et un sens plus précis pour les communistes révolutionnaires.

1 Lien et différences avec le sens commun

1.1 Un mot -des pratiques- existant de longue date

On peut dire "ils se font exploiter" en parlant aussi bien de paysans serfs que d'esclaves ou encore de prostitué-e-s. Ce terme ne s'applique pas nécessairement à des rapports de dominations capitalistes, et il est évident que l'exploitation existe depuis l'apparition de sociétés divisées en classes.

1.2 Les similitudes

On peut noter des similitudes avec ces sens premiers de l'exploitation et le sens marxiste :

  • L'idée qu'une part du travail fourni se fait au service d'un ou d'autres, et de façon non choisie (servage...).
  • L'idée que cette situation induit aliénation physique, morale, intellectuelle... (esclavage...).
  • L'idée que cette situation est souvent un résulat de la nécessité matérielle. (prostitution, travail salarié...).

2 L'exploitation au sens marxiste

Nous allons ici utiliser quelques termes qui ne doivent être compris comme autrement que
compassionnels. Rappelons, que, froidement, l’exploitation décrite ci-dessus n’est pas du « vol ».

C’est une extorsion qui se réalise du fait que le capitaliste possède les capitaux. On sait que c’est le patronat et les entreprises qui « donnent » du travail (et ils se gardent bien de dire, qu’ensuite c’est eux qui profitent du produit de ce travail). Les richesses que nous produisons nous sont extorquées, sans que nous puissions plus décider de leur destination par exemple … Pour l’immense majorité des salariés, ces richesses leur sont subtilisées, tant le tour de passe-passe est … subtil. Anecdote au CNET … La plus-value

Pour faire tourner son exploitation ( !) le capitaliste doit investir, par exemple pour un an, dans du capital constant
« c » (qui ne produit aucune valeur) : bâtiments, matière première, et dans les salaires annuels que nous
appellerons du capital variable « v » parce qu’il sert à acheter la force de travail (qui produira plus de valeur …). Au
bout d’un an, les marchandises produites auront la valeur c+Q. Comme l’ensemble des salariés ont vendu leur
force de travail à une valeur équivalent aux 4h qu’il faut pour la reproduire, et qu’ils ont travaillé 8h par jour, le
capitaliste va récupérer une plus-value pl = Q-v. Nous appellerons taux d’exploitation, le rapport pl/v. Dans ce cas,
le taux d’exploitation est de 100%.
[edit] Le profit (première approche)

Nous continuons à considérer qu’il n’y a de vol nulle part : la force de travail est achetée à sa valeur, les
marchandises sont vendues à leur valeur. Grâce au travail de ses salariés, notre capitaliste va empocher une plus
value équivalent dans ce cas aux salaires versés. Ce n’est pas « l’argent qui travaille », mais les hommes, n’en
déplaisent à nos actionnaires (petits ou gros). Le profit est égal à la plus-value (on verra plus loin que cela est vrai
en globalisant au niveau d’une société capitaliste) Ce qui intéresse notre baron maintenant, c’est de savoir s’il a
bien mis ses capitaux là où il fallait, comme il fallait. Donc il a investit c+v et il réalise une plus value pl. Son taux de
profit sera : TP = pl/(c+v).
[edit] Taux de profit

Même si on n’est pas très fort en mathématique, on devine avec cette formule, que le capital fixe c investi en
machines, nouvelles technologies etc … va avoir un rôle négatif. Admettons que notre entreprise n’a besoin que de
mains d’oeuvre, le taux de profit se ramènera à TP = pl/(c+v) = pl/v. Dès que notre baron investira un peu de
matériel (balais, serpières etc …), le taux de profit baissera. On voit qu’il y a un problème dans notre affaire.
Type d’entreprise Capital constant:
C Capital variable:
V Plus-value:
Pl
Valeur produite:
C + V + Pl
Taux d’exploitation:
Pl / V
Taux de profit:
Pl / ( C + V ) / V
Main d’oeuvre 100 100 100 300 100% 50%
Moyenne 200 100 100 400 100% 33%
Haute technologie 300 100 100 500 100% 25%
Là, il faut absolument revenir au fonctionnement globalisant du mode de production capitaliste. La capacité à créer
du surproduit social est homogène sur l’ensemble d’une société. L’appropriation privée de ce surproduit est
globalisé et ne se fait pas entreprise par entreprise, sinon il n’y aurait aucun intérêt à investir hors des sociétés de
main d’oeuvre puisqu’il n’y a que la main d’oeuvre qui crée de la plus-value.