Entreprise

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Exemple d'entreprise

Une entreprise est, au sens économique du terme, un organisme privé où les revenus acquis sont principalement redistribués aux principaux dirigeants, les subordonnés salariés n'en recevant qu'une part maigre, voire minime, à la différence d'une entreprise collectivisée.

Étant donné que l'entreprise est au cœur du dispositif idéologique de la bourgeoisie, ce terme en est venu à englober des structures qui n'ont pas grand chose à voir entre elles : multinationales, artisan employant 3 salarié·es, « auto-entrepreneur »...

1 Classification en France

1.1 Selon la taille

2 Évolution de la taille des entreprises

Depuis la révolution industrielle, le capital a enclenché un processus d'accumulation (croissance du capital d'un même patron) et de centralisation (fusion de capitaux en capitaux plus massifs). Ces processus conduisent à une tendance à l'augmentation de la taille des entreprises.

Cependant, depuis approximativement le tournant néolibéral des années 1980, cette tendance s'est inversée dans les vieux pays impérialistes (États-Unis, Europe, Japon).

Usines-USA-employés.png

Cela est dû à plusieurs facteurs :

  • augmentation de la productivité (robotisation, automatisation...), particulièrement dans l'industrie qui était traditionnellement le secteur des entreprises gigantesques ;
  • délocalisations d'une part de plus en plus élevée de l'industrie dans des pays où le coût salarial unitaire est plus bas ;
  • externalisation de nombreuses activités vers des sous-traitants (par recherche d'une baisse des coûts fixes et d'une flexibilité plus grande), qui diminue le nombre de salarié·es d'une grande entreprise donnée (sans diminuer en réalité le nombre de travailleurs qui en dépendent).

En revanche il semble que cette tendance se poursuive dans les pays dits émergents, qui sont les pays d'accueil des délocalisations et qui voient également se développer leur capitalisme national à grande vitesse.

3 Aspects idéologiques

Brochure éditée par l’Association de la libre entreprise, en 1947

Dans l'opinion populaire, une différence intuitive est souvent perçue entre « les patrons », « ceux qui ont une entreprises », et les autres. Cela est toutefois contrebalancé par le discours idéologique de la bourgeoisie, et par la présence de nombreux petits patrons, qui eux s'identifient davantage aux patrons en général, et influencent la classe ouvrier par de nombreux liens populaires.

La bourgeoisie, qui compte en son sein les PDG et les actionnaires capitalistes, a intérêt à gommer les frontières entre petites et grandes entreprises, et à présenter l'entreprise comme un modèle général, bon pour tous les citoyens. D'où les discours méritocratiques et volontaristes : « créez votre propre emploi ! », « quand on veut on peut ! »... D'où aussi les discours et mêmes les législations favorisant l'extension du statut d'entreprise aux individus : EURL en 1985, auto-entrepreneur en 2008, EIRL / AERL en 2011...

Ainsi un des concepteurs du statut d'auto-entrepreneur, Hervé Novelli (ancien fasciste farouchement anti-communiste), prétend ainsi exalter l'esprit d'entreprise, et va même beaucoup plus loin :

« Cela abolit, d'une certaine manière, la lutte des classes. Il n'y a plus d'exploiteurs et d'exploités. Seulement des entrepreneurs : Marx doit s'en retourner dans sa tombe. »[1]

4 Notes et sources

  1. Microentreprise, une machine à fabriquer des pauvres, Le Monde diplomatique,‎ 1er décembre 2017