Différences entre les versions de « Changement climatique »

De Wikirouge
Aller à la navigation Aller à la recherche
(Page créée avec « L’'''effet de serre''' est un phénomène naturel permettant à la Terre de bénéficier d’une température moyenne de 15°C, rendant notamment possible la présence de l... »)
 
m
Ligne 1 : Ligne 1 :
L’'''effet de serre''' est un phénomène naturel permettant à la Terre de bénéficier d’une température moyenne de 15°C, rendant notamment possible la présence de l’eau sous ses trois états et la vie sous la forme que nous lui connaissons.
+
L’'''effet de serre''' est un phénomène naturel permettant à la Terre de bénéficier d’une température moyenne de 15°C, rendant notamment possible la présence de l’eau sous ses trois états et la vie sous la forme que nous lui connaissons.  
  
Le '''réchauffement climatique''', et plus largement le '''dérèglement climatique''', est la conséquence de l’accentuation de l’effet de serre par les activités humaines.
+
Le '''réchauffement climatique''', et plus largement le '''dérèglement climatique''', est la conséquence de l’accentuation de l’effet de serre par les activités humaines. C'est l'un des déséquilibres [[Écologie|écologiques]] les plus préoccupants.  
  
== Principe de l’effet de serre ==
+
== Principe de l’effet de serre ==
  
 
Le principe de l’effet de serre est analogue à celui d’une serre agricole. L’atmosphère terrestre, comme le plastique ou le verre transparent, laisse passer la plupart du rayonnement provenant du ciel, mais bloque une grande partie du rayonnement quittant la Terre/serre.  
 
Le principe de l’effet de serre est analogue à celui d’une serre agricole. L’atmosphère terrestre, comme le plastique ou le verre transparent, laisse passer la plupart du rayonnement provenant du ciel, mais bloque une grande partie du rayonnement quittant la Terre/serre.  
  
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e4/Effet_de_Serre.png/779px-Effet_de_Serre.png
+
{| width="100%" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"
 +
|-
 +
| align="center" | http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/e/e4/Effet_de_Serre.png/779px-Effet_de_Serre.png
 +
|}
  
Physiquement, cela est dû au fait que :
+
Physiquement, cela est dû au fait que :  
*le rayonnement solaire est principalement composé de lumière visible et de proche infrarouge
+
 
*le rayonnement réémis par la terre est principalement composé d’infrarouge lointain
+
*le rayonnement solaire est principalement composé de lumière visible et de proche infrarouge  
*les gaz à effets de serre présents dans l’atmosphère (H<sub>2</sub>O, CO<sub>2</sub>…) absorbent l’infrarouge lointain en s’échauffant
+
*le rayonnement réémis par la terre est principalement composé d’infrarouge lointain  
*l’atmosphère réchauffée réémet un rayonnement a priori dans toutes les directions
+
*les gaz à effets de serre présents dans l’atmosphère (H<sub>2</sub>O, CO<sub>2</sub>…) absorbent l’infrarouge lointain en s’échauffant  
 +
*l’atmosphère réchauffée réémet un rayonnement a priori dans toutes les directions  
 
*cet échauffement concernant davantage les couches inférieures de l’atmosphère, la réémission est principalement vers la Terre
 
*cet échauffement concernant davantage les couches inférieures de l’atmosphère, la réémission est principalement vers la Terre
  
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/77/Radiation_transmise.png/595px-Radiation_transmise.png
+
{| width="100%" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"
 +
|-
 +
| align="center" | http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/77/Radiation_transmise.png/595px-Radiation_transmise.png
 +
|}
 +
 
 +
== Réchauffement anthropique  ==
 +
 
 +
=== Rejet de gaz à effet de serre  ===
 +
 
 +
L’action de l’homme sur l’effet de serre s’effectue par le rejet de gaz à effets de serre (GES) venant s’ajouter aux gaz naturellement présents. Ces GES n’agissent pas tous avec la même intensité&nbsp;: ils ont une capacité à absorber (absorptivité et «&nbsp;largeur spectrale&nbsp;» sur laquelle ils absorbent) et une «&nbsp;durabilité&nbsp;». Cet effet est synthétisé dans un indice nommé ''Potentiel de Réchauffement Global'' (PRG).
 +
 
 +
Ainsi, le méthane (CH<sub>4</sub>), même s’il reste beaucoup moins longtemps dans l’atmosphère que le CO<sub>2</sub>, a un PRG 23 fois plus élevé que lui.
 +
 
 +
=== Puits naturels et effets non-linéaires  ===
 +
 
 +
Le rejet de GES au niveau des sources ([[Transport|transport]], [[Industrie|industrie]]…) ne détermine pas directement la quantité moyenne présente dans l’atmosphère. Une certaine proportion seulement l’atteint («&nbsp;airborne fraction&nbsp;»), qui serait aux environs de 45%. La première des raisons est qu’une bonne moitié (principalement du CO<sub>2</sub>) est stockée dans les océans, les tourbières, le pergélisol… ce qu’on appelle des «&nbsp;puits naturels&nbsp;».
  
== Réchauffement anthropique ==
+
Toutefois, de nombreuses études tendent à montrer que cette proportion augmente.<ref>''[http://www.pnas.org/content/104/47/18866.full.pdf Contributions to accelerating atmospheric CO2 growth from economic activity, carbon intensity, and efficiency of natural sinks]'', 2010</ref> Plus généralement, le réchauffement pourrait engendrer des modifications entraînant un saut qualitatif dans le réchauffement climatique&nbsp;:
  
=== Rejet de gaz à effet de serre ===
+
*'''Chute de l'albédo'''&nbsp;: La glace fond. Or l'eau liquide est de 2 à 8 fois moins réfléchissante que la glace. Donc la chaleur du soleil est de plus en plus captée.
  
L’action de l’homme sur l’effet de serre s’effectue par le rejet de gaz à effets de serre (GES) venant s’ajouter aux gaz naturellement présents. Ces GES n’agissent pas tous la même intensité : ils ont une capacité à absorber (absorptivité et « largeur spectrale » sur laquelle ils absorbent) et une « durabilité ». Cet effet est synthétisé dans un indice nommé Potentiel de Réchauffement Global (PRG).
+
*'''Libération du carbone contenu dans le sol'''&nbsp;: Il y a à peu près 3 fois plus de carbone stocké dans le sol que dans l'atmosphère, et le réchauffement pourrait provoquer sa libération dans l'atmosphère, l'aggravant encore plus. <ref>Selon le chercheur australien Chris Freeman, un bon tiers du carbone terrestre a jusqu'à présent été retenu dans les tourbières grâce entre autres à de faibles températures. Le New Scientist publie en 2004 une autre estimation : la tourbe en Europe, Sibérie et en Amérique du nord contiendrait l'équivalent de 70 ans de développement industriel. </ref>
  
Ainsi, le méthane (CH<sub>4</sub>), même s’il reste beaucoup moins longtemps dans l’atmosphère que le CO<sub>2</sub>, a un PRG 23 fois plus élevé que lui.
+
*'''Fonte du pergélisol'''&nbsp;: Le pergélisol (les sols gelés du Nord), qui renferme aussi souvent de la tourbe pourrait également libérer du CO<sub>2</sub> en grande quantité en fondant. En Sibérie, du méthane piégé depuis des milliers d’années est dores et déjà libéré par ce phénomène.<ref>Katey Walter Anthony, Méthane, un péril fait surface, 390, Pour la Science, (avril 2010)</ref>
  
=== Puits naturels et effets non-linéaires ===
+
*'''Déforestation'''&nbsp;: Les végétaux sont une grande source d’absorption de CO<sub>2</sub>. La [[Déforestation|déforestation]] est donc un problème cumulatif au regard du réchauffement global.
  
Le rejet de GES au niveau des sources (transport, industrie…) ne détermine pas directement la quantité moyenne présente dans l’atmosphère. Une certaine proportion seulement l’atteint (« airborne fraction »), qui serait aux environs de 45%. La première des raisons est qu’une bonne moitié (principalement du CO<sub>2</sub>) est stockée dans les océans, les tourbières, le pergélisol… ce qu’on appelle des « puits naturels ».
+
== Conséquences  ==
  
Toutefois, de nombreuses études tendent à montrer que cette proportion augmente.<ref>''[http://www.pnas.org/content/104/47/18866.full.pdf Contributions to accelerating atmospheric CO2 growth from economic activity, carbon intensity, and efficiency of natural sinks]'', 2010</ref> Plus généralement, le réchauffement pourrait engendrer des modifications entraînant un saut qualitatif dans le réchauffement climatique :
+
=== Elévation de la température moyenne  ===
  
*'''Chute de l'albédo''' : La glace fond. Or l'eau liquide est de 2 à 8 fois moins réfléchissante que la glace. Donc la chaleur du soleil est de plus en plus captée.
+
La première conséquence d’un accroissement des émissions de GES est la hausse de la température moyenne sur Terre. C’est ce qui fait que l’on parle le plus souvent avant tout du phénomène de «&nbsp;réchauffement climatique&nbsp;». C’est le point qui cristallise la controverse sur le réchauffement climatique, certains prétendant que le réchauffement serait naturel. La thèse du réchauffement anthropique fait néanmoins consensus parmi les scientifiques. S’il est tout à fait normal d’apporter des critiques au modèle dominant du GIEC, force est de constater qu’il s’agit davantage d’un modèle sous-estimant le risque que l’exagérant.<ref>[ http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=226 Le point sur le climat], Transversales 2007</ref>
  
*'''Libération du carbone contenu dans le sol''' : Il y a à peu près 3 fois plus de carbone stocké dans le sol que dans l'atmosphère, et le réchauffement pourrait provoquer sa libération dans l'atmosphère, l'aggravant encore plus. <ref>Selon le chercheur australien Chris Freeman, un bon tiers du carbone terrestre a jusqu'à présent été retenu dans les tourbières grâce entre autres à de faibles températures. Le New Scientist publie en 2004 une autre estimation : la tourbe en Europe, Sibérie et en Amérique du nord contiendrait l'équivalent de 70 ans de développement industriel. </ref>
+
{| width="100%" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"
 +
|-
 +
| align="center" | http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c8/Climate_Change_Attribution_fr.png
 +
|}
  
*'''Fonte du pergélisol''' : Le pergélisol (les sols gelés du Nord), qui renferme aussi souvent de la tourbe pourrait également libérer du CO<sub>2</sub> en grande quantité en fondant. En Sibérie, du méthane piégé depuis des milliers d’années est dores et déjà libéré par ce phénomène.<ref>Katey Walter Anthony, Méthane, un péril fait surface, 390, Pour la Science, (avril 2010)</ref>
+
Avec +0,74°C de 1906 à 2005, il ne s’agit pas d’un réchauffement directement perceptible pour les sens des hommes. En revanche, cette élévation suffit à engendrer en cascade toute une série de «&nbsp;changements climatiques&nbsp;».  
  
*'''Déforestation''' : Les végétaux sont une grande source d’absorption de CO<sub>2</sub>. La [[Déforestation|déforestation]] est donc un problème cumulatif au regard du réchauffement global.
+
=== Changements dans l’agriculture  ===
  
== Conséquences ==
+
On constate de nombreux cas de vendanges avancées.
  
=== Elévation de la température moyenne ===
+
=== Cyclones tropicaux  ===
  
La première conséquence d’un accroissement des émissions de GES est la hausse de la température moyenne sur Terre. C’est ce qui fait que l’on parle le plus souvent avant tout du phénomène de « réchauffement climatique ». C’est le point qui cristallise la controverse sur le réchauffement climatique, certains prétendant que le réchauffement serait naturel. La thèse du réchauffement anthropique fait néanmoins consensus parmi les scientifiques. S’il est tout à faire concevable de faire d’apporter des critiques scientifiques au modèle dominant du GIEC, force est de constater qu’il s’agit davantage d’un modèle sous-estimant le risque que l’exagérant.<ref>[ http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=226 Le point sur le climat], Transversales 2007</ref>
+
Le rapport de 2007 du GIEC indique qu'il y a 66% de probabilité que les cyclones tropicaux augmentent d'intensité.  
  
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/c8/Climate_Change_Attribution_fr.png
+
=== Fonte des glaces et niveau de la mer  ===
  
Avec +0,74°C de 1906 à 2005, il ne s’agit pas d’un réchauffement directement perceptible pour les sens des hommes. En revanche, cette élévation suffit à engendrer en cascade toute une série de « changements climatiques ».
+
Le réchauffement semble être plus rapide que la moyenne au niveau du pôle Nord. La banquise arctique fond à grande vitesse, diminuant de superficie<ref>Comme le montrent notamment des [http://www.nasa.gov/centers/goddard/news/topstory/2005/arcticice_decline.html photos satellites de la NASA]</ref>, perdant 40% d’épaisseur <ref>[http://maps.grida.no/go/graphic/thinning-of-the-arctic-sea-ice Thinning of the Arctic sea-ice], PNUD, 2008</ref>. La banquise de l’Antarctique est plus stable (le système climatique global semblant créer une dissymétrie entre les deux pôles), mais on observe d’inquiétants craquèlements. <ref>Voir Robin Bell, « L'eau, une menace pour les calottes polaires », dans Pour la Science, no 367] et [http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/oceanographie-1/d/en-images-la-plaque-wilkins-sest-separee-de-la-peninsule-antarctique_18859/ Futura Science]</ref><br>
  
=== Changements dans l’agriculture ===
+
Les glaciers continentaux sont en recul quasiment partout dans le monde. Les glaciers des Alpes ont perdu un tiers de leur surface depuis 1950, et l'accélération du phénomène est très rapide depuis 1980. Toutefois, ce recul avait commencé dès 1850 environ. Le plus probable est que ce recul soit dû à un effet combiné du réchauffement anthropique et de la fin du ''petit âge glaciaire'' (1550-1850).<br>
  
On constate de nombreux cas de vendanges avancées.
+
L’élévation du niveau de la mer est une conséquence assez médiatisée du réchauffement. En effet, les océans, qui couvrent la majorité de la planète et ont davantage de capacité thermique que les continents, ont absorbé à ce jour 80 à 90&nbsp;% du surcroît de chaleur. Cette élévation est due pour 30% à la dilatation thermique directe (l'eau chaude prend plus de place que l'eau froide), et pour 60% à la fonte des glaces. Cette montée s'accélère&nbsp;: de 1,8 mm/an avant 1993, elle est passée à 3,4 mm/an.<ref>''La montée des océans : jusqu'où ?'', Pour la Science, no 388, février 2010</ref>
  
=== Elévation du niveau de la mer ===
+
{| width="100%" border="0" cellpadding="0" cellspacing="0"
 +
|-
 +
| align="center" | http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/79/Recent_Sea_Level_Rise_fr.png/779px-Recent_Sea_Level_Rise_fr.png
 +
|}
  
L’élévation du niveau de la mer est une conséquence assez médiatisée du réchauffement. En effet, les océans, qui couvrent la majorité de la planète et ont davantage de capacité thermique que les continents, ont absorbé à ce jour 80 à 90 % du surcroît de chaleur.
+
A noter que la fonte d'un iceberg (morceau de glace flottant dans l'eau) en soi ne provoque pas d'élévation du niveau de l'eau (principe d'Archimède). Si c'est un morceau d'inlandsis (calotte polaire) qui se détache, l'élévation est déjà effective dès qu'il tombe dans l'océan.  
  
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/79/Recent_Sea_Level_Rise_fr.png/779px-Recent_Sea_Level_Rise_fr.png
+
=== Répartition des précipitations  ===
  
=== Cyclones tropicaux ===
+
D’après le GIEC, il apparaît que l’écart dans la répartition des pluies se creuse&nbsp;: moins de pluies sur la Méditerranée, le Sahel, l’Afrique australe… plus de pluies sur l’Est de l’Amérique du Nord, le Nord de l’Europe, le centre de l’Asie…<br>
  
 +
=== Impact sur la faune et la flore  ===
  
=== Fonte de la banquise ===
+
La modification des conditions climatiques affecte bien évidemment les espèces animales et végétales. Chaque espèce a une "aire de répartition" optimale, qui se trouve modifiée par les changements de température, d'humidité (assèchement ou au contraire accroissement des précipitations...), voire par les effets sur les autres espèces.
  
Le réchauffement semble être plus rapide que la moyenne au niveau du pôle Nord. La banquise arctique fond à grande vitesse, diminuant de superficie<ref>Comme le montrent notamment des [http://www.nasa.gov/centers/goddard/news/topstory/2005/arcticice_decline.html photos satellites de la NASA]</ref>, perdant 40% d’épaisseur <ref>[http://maps.grida.no/go/graphic/thinning-of-the-arctic-sea-ice Thinning of the Arctic sea-ice], PNUD, 2008</ref>. La banquise de l’Antarctique est plus stable (le système climatique global semblant créer une dissymétrie entre les deux pôles), mais on observe d’inquiétants craquèlements. <ref>Voir Robin Bell, « L'eau, une menace pour les calottes polaires », dans Pour la Science, no 367] et [http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/oceanographie-1/d/en-images-la-plaque-wilkins-sest-separee-de-la-peninsule-antarctique_18859/ Futura Science]</ref>
+
Par exemple en France, les communautés d'oiseaux se sont déplacées de 100 km vers le Nord en vingt ans<ref>[http://www.mnhn.fr/museum/front/medias/pdf/6410_museum_lettre_1.pdf Résultats du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC)], Octobre 2005</ref>. D'autres espèces comme la chenille processionnaire s'étendent vers le Nord. En mer, de nombreux poissons tendent à monter vers les pôles. Pour de nombreuses plantes observées depuis 1930 en Californie, l'optimum climatique a diminué de 80 m d'altitude<ref>Report Changes in Climatic Water Balance Drive Downhill Shifts in Plant Species’ Optimum Elevations ; Science 21 January 2011</ref>.
  
=== Fonte des glaciers ===
+
Paradoxalement, des espèces peuvent mourir d'une soudaine vague de froid. Par exemple, des courants d'eau froide dus à la fonte accélérée des glaces polaires ont fait échouer des milliers de tortues au Texas.
  
Les glaciers sont en recul quasiment partout dans le monde. Toutefois, ce recul avait commencé dès 1850 environ. Le plus probable est que ce recul soit dû à un effet combiné du réchauffement anthropique et de la fin du ''petit âge glaciaire'' (1550-1850).
+
Les conséquences sont innombrables. Au premier abord, on peut les résumer par une menace sur la [[Biodiversité|biodiversité]], d'autant plus que la modification des optimums peut conduire à des extinctions au sein même des parcs naturels. Mais étant donné la profonde complexité de l'écosystème mondial, une extinction brusque d'espèces, comme elle est déjà en train de se produire, pourrait avoir de graves conséquences sur la capacité de contrôle de l'homme sur la nature, et donc sur sa maîtrise de sa propre société.<br>
  
=== Répartition des précipitations ===
+
== Prolétaires en première ligne  ==
  
D’après le GIEC, il apparaît que l’écart dans la répartition des pluies se creuse : moins de pluies sur la Méditerranée, le Sahel, l’Afrique australe… plus de pluies sur l’Est de l’Amérique du Nord, le Nord de l’Europe, le centre de l’Asie…
+
== Mesures socialistes  ==
  
 +
== Notes et sources  ==
  
== Mesures socialistes ==
+
<references />
  
== Notes et sources ==
+
[[Category:Écologie]]
<references/>
 
[[Catégorie:Écologie]]
 

Version du 25 juillet 2011 à 18:55

L’effet de serre est un phénomène naturel permettant à la Terre de bénéficier d’une température moyenne de 15°C, rendant notamment possible la présence de l’eau sous ses trois états et la vie sous la forme que nous lui connaissons.

Le réchauffement climatique, et plus largement le dérèglement climatique, est la conséquence de l’accentuation de l’effet de serre par les activités humaines. C'est l'un des déséquilibres écologiques les plus préoccupants.

1 Principe de l’effet de serre

Le principe de l’effet de serre est analogue à celui d’une serre agricole. L’atmosphère terrestre, comme le plastique ou le verre transparent, laisse passer la plupart du rayonnement provenant du ciel, mais bloque une grande partie du rayonnement quittant la Terre/serre.

779px-Effet_de_Serre.png

Physiquement, cela est dû au fait que :

  • le rayonnement solaire est principalement composé de lumière visible et de proche infrarouge
  • le rayonnement réémis par la terre est principalement composé d’infrarouge lointain
  • les gaz à effets de serre présents dans l’atmosphère (H2O, CO2…) absorbent l’infrarouge lointain en s’échauffant
  • l’atmosphère réchauffée réémet un rayonnement a priori dans toutes les directions
  • cet échauffement concernant davantage les couches inférieures de l’atmosphère, la réémission est principalement vers la Terre
595px-Radiation_transmise.png

2 Réchauffement anthropique

2.1 Rejet de gaz à effet de serre

L’action de l’homme sur l’effet de serre s’effectue par le rejet de gaz à effets de serre (GES) venant s’ajouter aux gaz naturellement présents. Ces GES n’agissent pas tous avec la même intensité : ils ont une capacité à absorber (absorptivité et « largeur spectrale » sur laquelle ils absorbent) et une « durabilité ». Cet effet est synthétisé dans un indice nommé Potentiel de Réchauffement Global (PRG).

Ainsi, le méthane (CH4), même s’il reste beaucoup moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, a un PRG 23 fois plus élevé que lui.

2.2 Puits naturels et effets non-linéaires

Le rejet de GES au niveau des sources (transport, industrie…) ne détermine pas directement la quantité moyenne présente dans l’atmosphère. Une certaine proportion seulement l’atteint (« airborne fraction »), qui serait aux environs de 45%. La première des raisons est qu’une bonne moitié (principalement du CO2) est stockée dans les océans, les tourbières, le pergélisol… ce qu’on appelle des « puits naturels ».

Toutefois, de nombreuses études tendent à montrer que cette proportion augmente.[1] Plus généralement, le réchauffement pourrait engendrer des modifications entraînant un saut qualitatif dans le réchauffement climatique :

  • Chute de l'albédo : La glace fond. Or l'eau liquide est de 2 à 8 fois moins réfléchissante que la glace. Donc la chaleur du soleil est de plus en plus captée.
  • Libération du carbone contenu dans le sol : Il y a à peu près 3 fois plus de carbone stocké dans le sol que dans l'atmosphère, et le réchauffement pourrait provoquer sa libération dans l'atmosphère, l'aggravant encore plus. [2]
  • Fonte du pergélisol : Le pergélisol (les sols gelés du Nord), qui renferme aussi souvent de la tourbe pourrait également libérer du CO2 en grande quantité en fondant. En Sibérie, du méthane piégé depuis des milliers d’années est dores et déjà libéré par ce phénomène.[3]
  • Déforestation : Les végétaux sont une grande source d’absorption de CO2. La déforestation est donc un problème cumulatif au regard du réchauffement global.

3 Conséquences

3.1 Elévation de la température moyenne

La première conséquence d’un accroissement des émissions de GES est la hausse de la température moyenne sur Terre. C’est ce qui fait que l’on parle le plus souvent avant tout du phénomène de « réchauffement climatique ». C’est le point qui cristallise la controverse sur le réchauffement climatique, certains prétendant que le réchauffement serait naturel. La thèse du réchauffement anthropique fait néanmoins consensus parmi les scientifiques. S’il est tout à fait normal d’apporter des critiques au modèle dominant du GIEC, force est de constater qu’il s’agit davantage d’un modèle sous-estimant le risque que l’exagérant.[4]

Climate_Change_Attribution_fr.png

Avec +0,74°C de 1906 à 2005, il ne s’agit pas d’un réchauffement directement perceptible pour les sens des hommes. En revanche, cette élévation suffit à engendrer en cascade toute une série de « changements climatiques ».

3.2 Changements dans l’agriculture

On constate de nombreux cas de vendanges avancées.

3.3 Cyclones tropicaux

Le rapport de 2007 du GIEC indique qu'il y a 66% de probabilité que les cyclones tropicaux augmentent d'intensité.

3.4 Fonte des glaces et niveau de la mer

Le réchauffement semble être plus rapide que la moyenne au niveau du pôle Nord. La banquise arctique fond à grande vitesse, diminuant de superficie[5], perdant 40% d’épaisseur [6]. La banquise de l’Antarctique est plus stable (le système climatique global semblant créer une dissymétrie entre les deux pôles), mais on observe d’inquiétants craquèlements. [7]

Les glaciers continentaux sont en recul quasiment partout dans le monde. Les glaciers des Alpes ont perdu un tiers de leur surface depuis 1950, et l'accélération du phénomène est très rapide depuis 1980. Toutefois, ce recul avait commencé dès 1850 environ. Le plus probable est que ce recul soit dû à un effet combiné du réchauffement anthropique et de la fin du petit âge glaciaire (1550-1850).

L’élévation du niveau de la mer est une conséquence assez médiatisée du réchauffement. En effet, les océans, qui couvrent la majorité de la planète et ont davantage de capacité thermique que les continents, ont absorbé à ce jour 80 à 90 % du surcroît de chaleur. Cette élévation est due pour 30% à la dilatation thermique directe (l'eau chaude prend plus de place que l'eau froide), et pour 60% à la fonte des glaces. Cette montée s'accélère : de 1,8 mm/an avant 1993, elle est passée à 3,4 mm/an.[8]

779px-Recent_Sea_Level_Rise_fr.png

A noter que la fonte d'un iceberg (morceau de glace flottant dans l'eau) en soi ne provoque pas d'élévation du niveau de l'eau (principe d'Archimède). Si c'est un morceau d'inlandsis (calotte polaire) qui se détache, l'élévation est déjà effective dès qu'il tombe dans l'océan.

3.5 Répartition des précipitations

D’après le GIEC, il apparaît que l’écart dans la répartition des pluies se creuse : moins de pluies sur la Méditerranée, le Sahel, l’Afrique australe… plus de pluies sur l’Est de l’Amérique du Nord, le Nord de l’Europe, le centre de l’Asie…

3.6 Impact sur la faune et la flore

La modification des conditions climatiques affecte bien évidemment les espèces animales et végétales. Chaque espèce a une "aire de répartition" optimale, qui se trouve modifiée par les changements de température, d'humidité (assèchement ou au contraire accroissement des précipitations...), voire par les effets sur les autres espèces.

Par exemple en France, les communautés d'oiseaux se sont déplacées de 100 km vers le Nord en vingt ans[9]. D'autres espèces comme la chenille processionnaire s'étendent vers le Nord. En mer, de nombreux poissons tendent à monter vers les pôles. Pour de nombreuses plantes observées depuis 1930 en Californie, l'optimum climatique a diminué de 80 m d'altitude[10].

Paradoxalement, des espèces peuvent mourir d'une soudaine vague de froid. Par exemple, des courants d'eau froide dus à la fonte accélérée des glaces polaires ont fait échouer des milliers de tortues au Texas.

Les conséquences sont innombrables. Au premier abord, on peut les résumer par une menace sur la biodiversité, d'autant plus que la modification des optimums peut conduire à des extinctions au sein même des parcs naturels. Mais étant donné la profonde complexité de l'écosystème mondial, une extinction brusque d'espèces, comme elle est déjà en train de se produire, pourrait avoir de graves conséquences sur la capacité de contrôle de l'homme sur la nature, et donc sur sa maîtrise de sa propre société.

4 Prolétaires en première ligne

5 Mesures socialistes

6 Notes et sources

  1. Contributions to accelerating atmospheric CO2 growth from economic activity, carbon intensity, and efficiency of natural sinks, 2010
  2. Selon le chercheur australien Chris Freeman, un bon tiers du carbone terrestre a jusqu'à présent été retenu dans les tourbières grâce entre autres à de faibles températures. Le New Scientist publie en 2004 une autre estimation : la tourbe en Europe, Sibérie et en Amérique du nord contiendrait l'équivalent de 70 ans de développement industriel.
  3. Katey Walter Anthony, Méthane, un péril fait surface, 390, Pour la Science, (avril 2010)
  4. [ http://grit-transversales.org/article.php3?id_article=226 Le point sur le climat], Transversales 2007
  5. Comme le montrent notamment des photos satellites de la NASA
  6. Thinning of the Arctic sea-ice, PNUD, 2008
  7. Voir Robin Bell, « L'eau, une menace pour les calottes polaires », dans Pour la Science, no 367] et Futura Science
  8. La montée des océans : jusqu'où ?, Pour la Science, no 388, février 2010
  9. Résultats du Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC), Octobre 2005
  10. Report Changes in Climatic Water Balance Drive Downhill Shifts in Plant Species’ Optimum Elevations ; Science 21 January 2011