Différences entre les versions de « Devenir (principe) »

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Le '''<span class="extiw">devenir</span>''' en métaphysique s'oppose à l'être au sens absolu, synonyme de permanence, comme ce qui tantôt est, tantôt n'est pas. À travers l'opposition entre l'Être et le Devenir s'exprime la très vieille opposition des deux grands penseurs présocratiques à savoir Parménide et Héraclite. À la même époque, des débats identiques existaient dans les philosophies indiennes, chinoises entre autres. Si le devenir d'Héraclite a décliné au profit du fixisme de Parménide en occident, le devenir du bouddhisme et du Taoïsme (Lao-tseu) ont eu une forte influence. Il faut attendre Hegel pour que le devenir renaisse en occident.
  
Le '''<span class="extiw">devenir</span>''' en métaphysique s'oppose à l'être au sens absolu, synonyme de permanence, comme ce qui tantôt est, tantôt n'est pas. À travers l'opposition entre l'Être et le Devenir s'exprime la très vieille opposition des deux grands penseurs présocratiques à savoir Parménide et Héraclite. À la même époque, des débats identiques existaient dans les philosophies indiennes, chinoises entre autres. Si le devenir d'Héraclite a décliné au profit du fixisme de Parménide en occident, le devenir du bouddhisme et du Taoïsme (Lao-tseu) ont eu une forte influence. Il faut attendre Hegel pour que le devenir renaisse en occident.
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Après Hegel, la notion de devenir cesse d'être spéculative :
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« l'originalité absolue d'Hegel par rapport aux autres philosophies antérieures : tout est vrai et rien n'est le vrai - réconciliation refondée de Parménide et d'Héraclite, d'où résulte le caractère auto-référent de la dialectique, la dialecticité de la dialectique »<ref>[[Émile Jalley|Jalley, É]] (2014). ''Louis Althusser et quelques autres - Notes de cours 1958-1959'' (p.254). L'Harmattan.</ref>.  
  
Après Hegel, la notion de devenir cesse d'être spéculative. Il est mis à jour dans la nature et la société par leurs développements historiques non linéaires. Ce principe dialectique a donné le concept de stade notamment en géologie, en histoire et en psychologie du développement.
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Le devenir est mis à jour dans la nature et la société par leur développement historique non linéaire. Ce principe processionnel dialectique a donné le concept de stade notamment en géologie, en histoire et en psychologie du développement.
  
 
=> cf aussi [[Origine et commencement]]
 
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<div class="citation">p. 374 ><blockquote>Après Hegel, le devenir quitte pour ainsi dire la spéculation pour s'installer dans les sciences. Mais si le fait d'évolution, de développement est généralement admis aujourd'hui, ..., un débat s'est ouvert et est loin d'être clos entre les partisans de la continuité et les partisans de la discontinuité de l'évolution ... .</blockquote></div>
 
<div class="citation">p. 374 ><blockquote>Après Hegel, le devenir quitte pour ainsi dire la spéculation pour s'installer dans les sciences. Mais si le fait d'évolution, de développement est généralement admis aujourd'hui, ..., un débat s'est ouvert et est loin d'être clos entre les partisans de la continuité et les partisans de la discontinuité de l'évolution ... .</blockquote></div>
 
====Le temps en devenir ou le concept de stade====
 
====Le temps en devenir ou le concept de stade====
<div class="citation">p. 375 ><blockquote>... le concept de temps est une abstraction à partir des devenirs nombreux et variés. Il n'est pas antérieur à la perception du devenir, c'est ce qu'a montré l'étude des origines de la notion de stade et des notions des changements cycliques et périodiques des phénomènes naturels tels que la successions des jours, des saisons.</blockquote><br /><blockquote>Initialement abstrait des devenirs et destiné à servir de référence à leur stabilité et conservation, le concept de temps devient de plus en plus indépendant du devenir pour s'en détacher complétement. [...] Kant [...] ne peut y voir qu'une catégorie apriori de la raison. Cette situation s'explique [...] que dans les premières philosophies du devenir ont connu un destin plutôt éphémère et qu'avec Socrate, surtout Platon et Aristote, l'effort philosophique s'est plutôt dirigé vers la stabilisation des catégories et vers leurs réflexions et élaboration formelle. Ce qui a entrainé [...] la création d'une logique formelle rigoureuse [...] mais également un certain flottement et parfois de francs conflits entre la catégorie et la réalité, comme [...] dans les discussions qui opposent réalistes et nominalistes au moyen âge et récemment rationalistes et empiristes...</blockquote></div>  
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<div class="citation">p. 375 ><blockquote>... le concept de temps est une abstraction à partir des devenirs nombreux et variés. Il n'est pas antérieur à la perception du devenir, c'est ce qu'a montré l'étude des origines de la notion de stade et des notions des changements cycliques et périodiques des phénomènes naturels tels que la successions des jours, des saisons.</blockquote><br /><blockquote>Initialement abstrait des devenirs et destiné à servir de référence à leur stabilité et conservation, le concept de temps devient de plus en plus indépendant du devenir pour s'en détacher complétement. [...] Kant [...] ne peut y voir qu'une catégorie apriori de la raison. Cette situation s'explique [...] que dans les premières philosophies du devenir ont connu un destin plutôt éphémère et qu'avec Socrate, surtout Platon et Aristote, l'effort philosophique s'est plutôt dirigé vers la stabilisation des catégories et vers leurs réflexions et élaboration formelle. Ce qui a entrainé [...] la création d'une logique formelle rigoureuse [...] mais également un certain flottement et parfois de francs conflits entre la catégorie et la réalité, comme [...] dans les discussions qui opposent réalistes et nominalistes au moyen âge et récemment rationalistes et empiristes...</blockquote></div>
==Le concept de stade en science==
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== Le concept de stade en science ==
  
 
===Stades dans le développement psychologique&nbsp;===
 
===Stades dans le développement psychologique&nbsp;===
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====Le vieillissement====
 
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*Michel Cariou et la théorie du détour
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*Michel Cariou et la [[théorie du détour]]
  
 
====Rejet des stades par des psychologues====
 
====Rejet des stades par des psychologues====
  
*Lors des symposiums de Genève de 1953 et 1956 à cause de la disparité des critères employés par les chercheurs en oubliant de définir le concepts de stades dans sa nature et ses implications<ref>Tran-Thong (1992). ''Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine'' '''(p.14)'''. éd. Librairie Philosophique J. Vrin</ref>.
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*Lors des symposiums de Genève de 1953 et 1956 à cause de la disparité des critères employés par les chercheurs en oubliant de définir le concept de stades dans sa nature et ses implications<ref>Tran-Thong (1992). ''Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine'' '''(p.14)'''. éd. Librairie Philosophique J. Vrin</ref>.
 
*Dans la psychologie neuro-cognitiviste
 
*Dans la psychologie neuro-cognitiviste
  
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**Post-modernisme ou french theory. ex&nbsp;: Michel Foucault, le philosophe gauchiste, Louis Althusser, le philosophe marxiste français.
 
**Post-modernisme ou french theory. ex&nbsp;: Michel Foucault, le philosophe gauchiste, Louis Althusser, le philosophe marxiste français.
  
===Stades dans l'histoire de le vie===
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===Stades dans l'histoire de la vie===
  
 
*La théorie sur l'évolution&nbsp;: [[Charles Darwin]], [[Stephen Jay Gould]]
 
*La théorie sur l'évolution&nbsp;: [[Charles Darwin]], [[Stephen Jay Gould]]
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*Déni du transformisme par le créationnisme. ex&nbsp;: Le turc milliardaire et coraniste <span class="st">Harun Yahya</span>
 
*Déni du transformisme par le créationnisme. ex&nbsp;: Le turc milliardaire et coraniste <span class="st">Harun Yahya</span>
  
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==Théorie de l'individuation de Gilbert  Simondon==
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'''=> Chabot, P. (2013). L'individuation (p.75-101). In ''La philosophie de Simondon'' (158p.). Vrin (Pour Demain).'''
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p. 76 >
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« Simondon a cherché une pensée capable de saisir l'évolution. '''Une pensée souple et mobile comme le devenir, une pensée qui suit la genèses.''' Il est adversaire des '''''principes''''', c'est-à-dire des lois premières et arrêtées. L'évolution ne suit pas un programme déterminé. Elle est un processus. Le devenir, comme objet philosophique, réclame modestie. Il est relativement facile de parler d'un principe, car il est stable et défini. Mais qualifier un processus est un tour de contorsionniste.
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Les processus défient les identités du langage. [...] Simondon est intéressé par [la] '''''transformation''''' plutôt que par les identités nominales. Il est philosophe de la genèse. Dans chaque ordre de réalité, il défait les identités et les substances. Il présente une « doctrine » qui a pour base cette idée : l'individu n'est pas une substance, mais le résultat d'une processus d'individuation. »
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|+Recherche de la dynamique « Forme <> Matière » dans/par l'histoire (tableau réalisé d'après Chabot, p. 76-77)
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!Aristote, Thomas d'Aquin et les scolatiques
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!Gilbert Simondon
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|« C'est en tant que '''''forces''''' que matière et formes sont mises en présences »<ref name=":0">Simondon. ''L'individu et sa genèse.''.., p. 39</ref>
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|représentation
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|Forme =(?)> matière
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|H + O<sub>2</sub> <=> H<sub>2</sub>O
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p. 77-78 > «
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« la relation a valeur d'être »<ref name=":0" />, telle est la devise d'une philosophie de l'individuation.
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La relation ne lie pas A et B lorsqu'ils sont déjà constitués. Elle opère dès le début. Elle est intérieure à l'être. La relation n'est pas un accident qui viendrait apporter après coup à la substance une détermination nouvelle. Au contraire (p.78 >) aucune substance n'existe, ni n'est déterminée, sans relation à d'autres substance et à un milieu.
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'''Exister, c'est être lié'''.
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Cette proposition philosophique permet à Simondon d'asseoir son projet : '''Concilier l'être et le devenir'''.
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'''La relation est le devenir à l'œuvre.'''
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Grâce à elle, les changements arrivent à l'être et l'individu évolue.
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La relation est dans l'être comme le temps est coalescent au réel.
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De même l'être et le devenir sont dans une situation d'appartenance mutuelle. L'un exprime le statisme, l'autre le dynamique. L'individuation n'est pas entre ces deux notions, comme le juste milieu aristotélicien. Elle est la rencontre de ces deux dimensions qui existent par leur contraires.
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'''Le ''Yin Yang'' symbolise l'intuition ontologique de Simondon.'''
  
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==Références==
 
==Références==
 
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Version du 17 janvier 2020 à 03:34

Le devenir en métaphysique s'oppose à l'être au sens absolu, synonyme de permanence, comme ce qui tantôt est, tantôt n'est pas. À travers l'opposition entre l'Être et le Devenir s'exprime la très vieille opposition des deux grands penseurs présocratiques à savoir Parménide et Héraclite. À la même époque, des débats identiques existaient dans les philosophies indiennes, chinoises entre autres. Si le devenir d'Héraclite a décliné au profit du fixisme de Parménide en occident, le devenir du bouddhisme et du Taoïsme (Lao-tseu) ont eu une forte influence. Il faut attendre Hegel pour que le devenir renaisse en occident.

Après Hegel, la notion de devenir cesse d'être spéculative :

« l'originalité absolue d'Hegel par rapport aux autres philosophies antérieures : tout est vrai et rien n'est le vrai - réconciliation refondée de Parménide et d'Héraclite, d'où résulte le caractère auto-référent de la dialectique, la dialecticité de la dialectique »[1]. 

Le devenir est mis à jour dans la nature et la société par leur développement historique non linéaire. Ce principe processionnel dialectique a donné le concept de stade notamment en géologie, en histoire et en psychologie du développement.

=> cf aussi Origine et commencement

1 Le devenir dans l'histoire par Tran-Thong

=> Tran-Thong (1992). Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine, Tran-Thong, éd. Librairie Philosophique J. Vrin, 1992  (2-7116-0711-9),

  • partie 3. Le concept de stade de développement de l'enfant, 
  • chap. III. éléments de définition du concept de stade de développement de l'enfant.

1.1 Héraclite en Occident

p.371 >

En Occident, c'est Héraclite qui est considéré comme le père de la philosophie du devenir. Pour Héraclite, il y a un écoulement perpétuel des choses, nulle chose n'échappe au devenir. Tout est devenir car tout dérive d'un feu éternellement vivant et actif, qui par extinction, se transforme en air, en eau, un terre, etc., et en lequel inversement se transforment en toutes choses par conflagration

Le devenir est donc l'effet d'un conflit des contraires qui à la fois s'opposent et s'impliquent mutuellement.

L'unité du réel n'est donc pas une unité immobile mais celle d'éléments opposés; elle est le devenir sans lequel li n'y que mort et destruction. Ainsi le permanent et le changement ne s'excluent pas, l'identique se trouve dans le changement même.

1.2 En Asie : le taoïsme et le bouddihsme

p.371 >

Pour Lao-Tseu, également, tout change, les choses apparaissent et disparaissent, les êtres croissent et meurent, car toutes choses contiennent en elle-mêmes les éléments contraires et opposés. Le devenir est universel car toutes choses proviennent du Tao unique, innombrable, sorte de chaos initiale indifférencié.

p.372 >

Le devenir universel prend dans la philosophie bouddhique la forme d'une impermanence totale des êtres et des choses. À ce devenir, cependant, Bouddha assigne un sens qui est le nirvâna mais qu'il refuse de définir sinon négativement comme suppression définitive de tout devenir.

1.3 Négation du devenir en occident

p.372 >

C'est le fixisme [Parménide, Platon, Aristote] qui favorise la formation des catégories à travers des définitions et classifications logiques mais qui met un terme à la philosophie du devenir.

1.4 Négation de la négation du devenir par Hegel

p. 372 >

C'est avec Hegel (1770-1831) que celle-ci va renaître. Pour Hegel comme pour Héraclite et Lao-Tseu, le devenir est universel et il est l'effet de la contradiction interne.

Le mérite de Hegel est d'avoir dépassé les généralités sur le devenir dont se sont occupés les anciens philosophes pour tenter de concevoir et de décrire les étapes des devenirs et du devenir universel.

p. 373 >

C'est dans la Science de la logique (1812) que Hegel a exposé sa conception du devenir universel. Pour Hégel, le devenir est universel parce que toute chose est en elle-même contradictoire.

L'être et le néant sont à la fois opposés et solidaires. Ils sont inséparables et on ne peut les séparer que par abstraction. En fait ils sont unis et leur unité n'est rien d'autre que le devenir : passage du néant à l'être et passage de l'être au néant, apparition et disparition.

C'est à partir de cette dialectique initiale et générale que Hegel va expliquer la série d'antinomies qui se présentent dans une philosophie du devenir, antinomies entre l'identique et le changement, entre l'un et le multiple, entre la qualité et la quantité, entre la continuité et la discontinuité. Ce sont des termes antithétiques mais inséparablement unis parce qu'ils sont deux moments successifs du devenir.

Le devenir, sous sa forme la plus générale, peut être conçu selon Hegel comme une succession de qualités par le passage des changements quantitatifs aux changements qualitatifs. p. 374 >

Wahl, après examen des diverses philosophies du devenir, conclut aussi que l'idée « avec laquelle l'idée de devenir paraît réellement liée, c'est l'idée de qualité. S'il n'y avait pas de qualité hétérogène dans le monde, il n'y aurait sans doute pas d'idée de devenir. Ce sont les changements qualitatifs qui nous donnent cette idée » (Wahl, 1953, p. 39).

1.5 Le stade supérieur du devenir

1.5.1 Le conflit dialectique sur le devenir

p. 374 >

Après Hegel, le devenir quitte pour ainsi dire la spéculation pour s'installer dans les sciences. Mais si le fait d'évolution, de développement est généralement admis aujourd'hui, ..., un débat s'est ouvert et est loin d'être clos entre les partisans de la continuité et les partisans de la discontinuité de l'évolution ... .

1.5.2 Le temps en devenir ou le concept de stade

p. 375 >

... le concept de temps est une abstraction à partir des devenirs nombreux et variés. Il n'est pas antérieur à la perception du devenir, c'est ce qu'a montré l'étude des origines de la notion de stade et des notions des changements cycliques et périodiques des phénomènes naturels tels que la successions des jours, des saisons.


Initialement abstrait des devenirs et destiné à servir de référence à leur stabilité et conservation, le concept de temps devient de plus en plus indépendant du devenir pour s'en détacher complétement. [...] Kant [...] ne peut y voir qu'une catégorie apriori de la raison. Cette situation s'explique [...] que dans les premières philosophies du devenir ont connu un destin plutôt éphémère et qu'avec Socrate, surtout Platon et Aristote, l'effort philosophique s'est plutôt dirigé vers la stabilisation des catégories et vers leurs réflexions et élaboration formelle. Ce qui a entrainé [...] la création d'une logique formelle rigoureuse [...] mais également un certain flottement et parfois de francs conflits entre la catégorie et la réalité, comme [...] dans les discussions qui opposent réalistes et nominalistes au moyen âge et récemment rationalistes et empiristes...

2 Le concept de stade en science

2.1 Stades dans le développement psychologique 

2.1.1 Stades du développement chez l'enfant

  • Approche abstraite et unidimensionnelle : Sigmund Freud et Jean Piaget
  • Approche concrète et multidimensionnelle : Henri Wallon et Arnold Gessel

2.1.2 Le vieillissement

2.1.3 Rejet des stades par des psychologues

  • Lors des symposiums de Genève de 1953 et 1956 à cause de la disparité des critères employés par les chercheurs en oubliant de définir le concept de stades dans sa nature et ses implications[2].
  • Dans la psychologie neuro-cognitiviste

2.2 Stades dans le développement des sociétés

2.2.1 Histoire globale

  • Les frises chronologiques avec des périodes stables conflictuelles générant :
    • des révolutions techniques globales (néolithique, agricole, industriel) avec leurs crises sociologiques (sociales, économiques, politiques) diffuses et permanentes
    • et des révolutions sociologiques (politique, économique, social) ponctuelles et transformantes dans des crises historiques globalisées (1618-1648, 1789-1815, 1914-1945, 1952-1984).
  • Déni du Moyen-âge par le récentisme. ex : le mathématicien russe Anatoli Fomenko

2.2.2 Anthropologie évolutionniste

  • Les sociétés communalistes primitives : Lewis Morgan, Alain Testart, Christophe Charbonnat
  • Les sociétés communalistes modernes : Alexandre Zinoviev
  • Les sociétés professionnelles : Karl Marx, Lénine
  • Rejet de l'historicisme
    • Néolibéralisme. ex : Karl Popper, l'épistémologue libéral autrichien;
    • Socialisme post-45 : ex : Albert Camus, l'écrivain français (débat entre Camus et Sartre)
    • Structuralisme. ex : Claude Levis-Strauss, le grand anthropologue français;
    • Post-modernisme ou french theory. ex : Michel Foucault, le philosophe gauchiste, Louis Althusser, le philosophe marxiste français.

2.3 Stades dans l'histoire de la vie

  • La théorie sur l'évolution : Charles Darwin, Stephen Jay Gould
  • Échelle des temps géologiques avec ses périodes stables conflictuelles et ses crises géologiques
  • Déni du déterminisme matérialiste par le dessein intelligent. ex : Les membres de l'Université Interdisciplinaire de Paris de Jean Staune.

2.4 Stades dans l'histoire de la terre

  • Échelle des temps géologiques avec ses périodes stables conflictuelles et ses crises géologiques
  • Les divers cycles (cosmologique, tellurique, tectonique, stratigraphique, magnétique, climatique, ...)
  • Déni du transformisme par le créationnisme. ex : Le turc milliardaire et coraniste Harun Yahya

3 Théorie de l'individuation de Gilbert Simondon

=> Chabot, P. (2013). L'individuation (p.75-101). In La philosophie de Simondon (158p.). Vrin (Pour Demain).

p. 76 >


« Simondon a cherché une pensée capable de saisir l'évolution. Une pensée souple et mobile comme le devenir, une pensée qui suit la genèses. Il est adversaire des principes, c'est-à-dire des lois premières et arrêtées. L'évolution ne suit pas un programme déterminé. Elle est un processus. Le devenir, comme objet philosophique, réclame modestie. Il est relativement facile de parler d'un principe, car il est stable et défini. Mais qualifier un processus est un tour de contorsionniste.


Les processus défient les identités du langage. [...] Simondon est intéressé par [la] transformation plutôt que par les identités nominales. Il est philosophe de la genèse. Dans chaque ordre de réalité, il défait les identités et les substances. Il présente une « doctrine » qui a pour base cette idée : l'individu n'est pas une substance, mais le résultat d'une processus d'individuation. »

Recherche de la dynamique « Forme <> Matière » dans/par l'histoire (tableau réalisé d'après Chabot, p. 76-77)
Aristote, Thomas d'Aquin et les scolatiques Les atomistes Gilbert Simondon
matière (hylè) indéterminée et immunable déterminée et spécifiée déterminée
forme (morphè) déterminé et changeante persistance de la forme de des éléments (atome)

au sein d'un composé (molécule)

non déterminée
processus mutations subtantielles arrangement « C'est en tant que forces que matière et formes sont mises en présences »[3]
représentation Forme =(?)> matière H + O2 <=> H2O (H-f-O-f-H) : liaisons

p. 77-78 > «

« la relation a valeur d'être »[3], telle est la devise d'une philosophie de l'individuation.

La relation ne lie pas A et B lorsqu'ils sont déjà constitués. Elle opère dès le début. Elle est intérieure à l'être. La relation n'est pas un accident qui viendrait apporter après coup à la substance une détermination nouvelle. Au contraire (p.78 >) aucune substance n'existe, ni n'est déterminée, sans relation à d'autres substance et à un milieu.

Exister, c'est être lié. 

Cette proposition philosophique permet à Simondon d'asseoir son projet : Concilier l'être et le devenir.

La relation est le devenir à l'œuvre. 

Grâce à elle, les changements arrivent à l'être et l'individu évolue.

La relation est dans l'être comme le temps est coalescent au réel.

De même l'être et le devenir sont dans une situation d'appartenance mutuelle. L'un exprime le statisme, l'autre le dynamique. L'individuation n'est pas entre ces deux notions, comme le juste milieu aristotélicien. Elle est la rencontre de ces deux dimensions qui existent par leur contraires.

Le Yin Yang symbolise l'intuition ontologique de Simondon. 

... »

4 Références


  1. Jalley, É (2014). Louis Althusser et quelques autres - Notes de cours 1958-1959 (p.254). L'Harmattan.
  2. Tran-Thong (1992). Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine (p.14). éd. Librairie Philosophique J. Vrin
  3. 3,0 et 3,1 Simondon. L'individu et sa genèse..., p. 39