Démocratie ouvrière

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La démocratie ouvrière est le type de démocratie qui doit être instauré après la révolution socialiste, dans un Etat ouvrier. Pour les marxistes, elle est une forme supérieure à la démocratie bourgeoise (et à toute forme de démocratie antérieure), car elle permet pour la première fois dans l'histoire le pouvoir effectif d'une classe majoritaire. La démocratie ouvrière doit devenir simplement une démocratie de citoyen-ne-s égaux/ales à mesure que la division en classes sociales disparaît (phase supérieure du communisme).

Les formes concrètes de la démocratie ouvrière sont l'objet de nombreux débats dans le courant socialiste, selon les courants (réformistes, anarchistes, léninistes, luxemburgistes...).

1 Débats

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1.1 Collégialité ou dictature

La plupart des organisations du mouvement ouvrier revendiquent un fonctionnement démocratique, mais le principe de collégialité n'est pas systématique. Dans de nombreux débats, ce principe est mis en balance, ou articlé, à la notion de « dictature » au sens romain.

1.2 Représentation régionale ou politique

Les organes de représentation démocratiques doivent-ils être basés sur des régions (comme les circonscriptions des parlements bourgeois) ou sur des plateformes politiques qui nomment en leur sein les membres ?

Lénine écrit en 1920 : « Nous avons constamment repoussé le principe de la représentation régionale, car elle implique trop de favoritisme régional. »[1]

1.3 Vote à main levée

La démocratie ouvrière apparaît souvent dans des cadres qui sont à l'origine improvisés : comités de grève, coordinations, soviets... Par conséquent les votes se font très souvent à main levée.

Dans beaucoup d'organisations du mouvement ouvrier, le vote à main levée n'est pas seulement un état de fait, mais a été théorisé comme étant la forme adaptée à la lutte. Contrairement au vote à bulletin secret, les travailleur-ses n'ont rien à se cacher.

Il est certain que le vote à main levée fait peser sur l'individu une pression du groupe, à travers les regards, les réactions possibles... Dans l'idéologie bourgeoise libérale, il s'agit de réduire au minimum ce phénomène par l'isoloir, l'individu étant censé voter le plus librement possible, « en son âme et conscience ». Mais cette idéologie passe sous silence le fait que l'individu est constamment soumis à des influences (médiatiques, politiques, patronales...) qui justifient l'ordre capitaliste. L'émancipation collective dans les luttes du mouvement ouvrier, lorsque les travailleur-se-s prennent ensemble conscience de leur condition et décident ensemble de relever la tête, constituent un des seuls leviers de transformation sociale. Pour cela, il est nécessaire de créer un sentiment de confiance mutuelle : par exemple pour déclencher une grève, les travailleur-se-s ont besoin d'être rassuré-es sur le fait qu'ils.elles vont entrer en grève ensemble, sans quoi ils.elles se retrouveraient isolé.es, voire exposé.es à la répression. Les directeurs d'usines (ou de facultés...) insistent souvent sur les votes à bulletin secret, parce qu'ils savent que dans ce type de vote l'atomisation favorise la peur et freine l'espoir émancipateur.

Dans les soviets pendant la révolution russe de 1917, les votes s'effectuaient à main levée, et cela a perduré après la révolution. Au fur et à mesure de la bureaucratisation du régime, et de l'autonomisation de la couche dirigeante par rapport aux électeurs.trices dans les soviets, le vote à main levé est devenu un des moyens de contrôle de l'Etat. Les candidats pour être délégués par les soviets étaient désignés a priori, par en haut, par le PC, et les opposants minoritaires qui votaient contre ces candidats étaient aussi repérés et surveillés.

2 Notes

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