Cycle économique

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La périodisation d'Ernest Mandel

Un « cycle économique » est une période hypothétique, d'une durée déterminée, qui correspond plus ou moins exactement au retour d'un même phénomène économique.

1 Aperçu[modifier | modifier le wikicode]

Les théories économiques dominantes évoquent fréquemment quatre cycles, plus ou moins coexistants selon les théories, et chacun d'une récurrence différente :

  • le cycle Kitchin (3 à 4 ans) ;
  • le cycle Juglar (8 à 10 ans) ;
  • le cycle Kuznets (15 à 25 ans) ;
  • le cycle Kondratiev (40 à 60 ans).

2 Historique[modifier | modifier le wikicode]

L'économiste français Clément Juglar est l'un des premiers (1862) à mettre le concept en évidence au terme d'une étude comparative de l'évolution des « affaires » sur plusieurs pays (France, Angleterre, États-Unis).

Karl Marx était attentif aux théories de son époque sur les cycles économiques. Dans le Capital (1867), il évoque les cycles Juglar, ainsi que des cycles plus longs. Il analysait que la périodicité n'apparaît que progressivement, au fil de la généralisation du mode de production capitaliste.

Comme les corps célestes une fois lancés dans leurs orbes les décrivent pour un temps indéfini, de même la production sociale une fois jetée dans ce mouvement alternatif d'expansion et de contraction le répète par une nécessité mécanique. Les effets deviennent causes à leur tour, et des péripéties, d'abord irrégulières et en apparence accidentelles, affectent de plus en plus la forme d'une périodicité normale. Mais c'est seulement de l'époque où l'industrie mécanique, ayant jeté des racines assez profondes, exerça une influence prépondérante sur toute la production nationale; où, grâce à elle, le commerce étranger commença à primer le commerce intérieur; où le marché universel s'annexa successivement de vastes terrains au Nouveau Monde, en Asie et en Australie; où enfin les nations industrielles entrant en lice furent devenues assez nombreuses, c'est de cette époque seulement que datent les cycles renaissants dont les phases successives embrassent des années et qui aboutissent toujours à une crise générale, fin d'un cycle et point de départ d'un autre. Jusqu'ici la durée périodique de ces cycles est de dix ou onze ans, mais il n'y a aucune raison pour considérer ce chiffre comme constant. Au contraire, on doit inférer des lois de la production capitaliste, telles que nous venons de les développer, qu'il est variable et que la période des cycles se raccourcira graduellement.[1]

Ce fut Kondratieff qui, dans les années 1920, fit la première étude statistique sur la base de séries concernant la France, l’Angleterre et les États-Unis. Ces chiffres, qui couvraient la période allant de la fin du 18e siècle à 1920, suggéraient l’existence d’« ondes longues » ayant une durée moyenne de 50 ans.

Parmi les marxistes, peu ont ensuite réellement étudié les cycles économiques.

Suite aux travaux d’un militant russe de la Seconde internationale, Parvus, Trotski accepte l’idée de cycles longs (qu’il nomme ondes longues) à deux phases, une phase d’expansion et une phase de contraction. Son apport (dans un article de 1923 en particulier[2]) est de soutenir que si les causes de la fin de l’expansion sont endogènes au mouvement d’accumulation du capital, le passage à une nouvelle longue phase expansive ne peut résulter que de facteurs externes

Ernest Mandel a développé dans les années 1970 ce qu'il a appelé la théorie des ondes longues du capitalisme.

3 Notes et sources[modifier | modifier le wikicode]