Crise économique de 2008-2010

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Le capitalisme est actuellement dans une phase de crise aigüe. Si ce sont des mécanismes financiers qui semblent avoir été déclencheurs, c'est fondamentalement une crise structurelle qui a été longtemps repoussée par les politiques capitalistes. Cette crise entraîne aujourd'hui les bourgeoisies du monde entier dans une fuite en avant pour durcir l'exploitation du prolétariat. La lutte des classes est aujourd'hui très vive, avec de nombreuses luttes, hélas dispersées. La réponse des socialistes révolutionnaires n'en est que plus urgente.

1 Origine de la crise

1.1 Cause structurelle

Fondamentalement, cette crise ne s'explique pas par une mauvaise gestion ni par une mauvaise idéologie économique que serait le libéralisme, mais par les contradictions internes du capitalisme. Economiquement, cela se traduit par une tendance à la baisse du taux de profit, à laquelle les capitalistes essaient sans cesse de répondre par des palliatifs temporaires.

Après les fortes destructions de la seconde guerre mondiale, les puissances impérialistes (Etats-Unis, Japon et Europe naissante en tête) avait un terrain d'expansion idéal, des débouchés immenses. Mais la surraccumulation capitaliste génère elle-même ses problèmes : dès les années 70, le taux de profit menace de chuter, les investissements vont commencer à diminuer, c'est la fin des "30 glorieuses". Globalement, c'est une accentuation de l'exploitation des travailleurs qui va alors avoir lieu partout dans le monde. Parallèlement, une partie des profits non réinvestis va alimenter une excroissance du secteur financier, dans lequel les capitalistes peuvent atteindre des taux de profits records, en partie réels (exploitation indirecte du prolétariat mondial), en partie virtuels (alimentant des bulles dont la plus grosse d'éclater).

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Le taux de profit se rétablit, mais l'accumulation (donc l'investissement) poursuit sa chute.

1.2 Facteurs conjoncturels

Différentes crises ont précédées la crise actuelle, comme la crise asiatique de 1997, la crise argentine en 2001, le dégonflement de la bulle internet etc... mais elles n'affectaient que partiellement l'économie mondiale, alors qu'aujourd'hui c'est le coeur des métropoles capitalistes qui est touché. Comme en 1929, le déclencheur financier de la crise est parti des Etats-Unis.

Comme facteurs ayant servi de déclencheurs à la crise, on peut notamment citer :

  • L'endettement des ménages, dont l'exemple le plus frappant est la crise des subprimes.
  • L'endettement des entreprises, y compris des banques, auprès des plus grands capitalistes.
  • L'endettement des Etats auprès de ces mêmes capitalistes.
  • La dérégulation de la création monétaire privée (baisse des réserves obligatoires...).

2 Solutions ?

Il y a foule de prétendants bourgeois pour apporter des "solutions" à la crise.

2.1 Réformer le capitalisme ?

La gauche plus ou moins bourgeoise est bien sûr là pour proposer ses options de gouvernement. Les partis comme le PS tentent de faire croire qu'ils feraient mieux et plus "juste" que la droite, dans la fiscalité, dans les finances publiques, dans la relance etc... Dans les pays où ces sociaux-démocrates sont au pouvoir c'est le même scénario avec la droite dans l'opposition...

Les plus sincères parmi la gauche réformiste sont souvent pétris d'illusions : la crise serait financière, il suffirait de libérer le "bon capitalisme" et son sain investissement de la pieuvre financière, ou de revenir aux solutions keynésiennes qui "marchaient durant les 30 Glorieuses". Ils raisonnent de façon métaphysique et ne voient pas que c'est le capitalisme en soi qui avait besoin de la dérégulation financière et "néolibérale" pour se préserver. A moins d'une prodigieuse menace prolétaire mettant en péril la bourgeoisie, celle-ci ne laissera pas d'espace à ces projets qui s'opposent à son taux de profit.

2.2 Faire payer le prolétariat

C'est pourquoi actuellement, qu'ils soient sociaux-démocrates, chrétiens conservateurs ou libéraux, tous les partis de la bourgeoisie appliquent la seule politique "raisonnable" du point de vue capitaliste : faire payer le prolétariat. Ce n'est pas seulement par politique de classe que l'Etat bourgeois refuse de taxer les capitalistes, c'est aussi par concurrence entre bourgeoisies nationales, concurrence qui tend à être accentuée par la crise. Il s'agit donc d'attaquer sur tous les plans possibles la classe travailleuse, tout en essayant d'attiser le moins possible sa colère : fiscalité régressive, gel ou diminution des salaires, atteinte au salaire socialisé (retraites, SECU...), aux services publics...

2.3 Socialisme ou barbarie

Les contradictions de ce système sont de plus en plus criantes. Alors que la technique et la culture moderne permettrait une utilisation progressiste (sociale, écologique, épanouissante...) des forces productives, le capitalisme menace l'équilibre mondial. S'il reste un certain nombre de barrières idéologiques à cela, on ne peut exclure la rapide ascension de forces réactionnaires (guerrières, fascistes, malthusiennes...) sur un tel terreau. Spontanément, des luttes ouvrières éclatent partout. Mais dans un contexte de recul historique du mouvement socialiste révolutionnaire, c'est une vraie course de vitesse qui s'engage. Tout militant doit saisir sa responsabilité de défendre une politique claire et socialiste pour offrir une perspective d'émancipation aux forces ouvrières en mouvement.

3 Développement de la crise et hypothèses

L'économie est dégradée partout dans le monde, même la croissance des pays en plein boom comme la Chine ou le Brésil sont freinées par le ralentissement des exportations.

Partout le prolétariat est la classe la plus directement touchée, ce d'autant plus dans les pays dominés.

En Europe, l'Etat grec est menacé de faillite, et la social-démocratie au pouvoir a pour tâche de faire payer la crise aux travailleurs grecs. De nombreux autres pays sont sur la sellette (Portugal, Espagne, voire Italie, Royaume-Uni...).

La "classe moyenne", d'apparition récente dans les pays industrialisés, et déjà bien affaiblies depuis les années 1980, est réellement menacée.

En ce début 2010, beaucoup de gouvernements essaient de se persuader que la crise est derrière eux. On peut cependant se risquer à dire que la situation est très fragile, et qu'il n'y a pas d'autre horizon en vue qu'une lutte des classes qui s'accentue plus ou moins vite, ou une fuite dans des barbaries guerrières.

4 Notes et sources