Coopératives

De Wikirouge
Aller à la navigation Aller à la recherche

Les coopératives sont des regroupements de travailleurs visant à gérer eux-mêmes des entreprises.

1 Historique

1.1 XIXème siècle

Au XIXème siècle, la Révolution industrielle engendre à la fois une forte hausse de la production, et une révolte face à l'apparition d'une classe travailleuse exploitée. Face à ces inégalités sociales, de nombreuses solutions sont recherchées, y compris localement, sans faire de politique. C’est le siècle d’une myriade d’expérimentations associatives, dont le mouvement des coopératives.

Dès 1819, Robert Owen proposait aux autorités anglaises de transformer les workhouses en « villages de coopération et d’amitié ». Mais devant leur silence, il appelle, en 1820, les ouvriers à créer eux-mêmes leurs propres coopératives, leurs « colonies ». Lui-même créa au milieu des années 1820 la ville de New Harmony dans l’Indiana. Ce fut un échec, « un essai hardi, mais prématuré ». Cela entraîna toute une série d’expériences de villages coopératifs, principalement agricoles, qui toutes échouèrent.

En France, les premières coopératives de production apparaissent en 1834 à l’initiative de disciples du saint-simonien dissident Buchez. En 1844, c’est la création à Manchester de la coopérative de consommation de Rochdale. Vers 1850, le philanthrope allemand Schultze-Delitsch réussit à fonder des milliers de coopératives de crédit qui permirent aux artisans d’acheter des matières premières.

Si au début de ces expériences, les socialistes sont hostiles aux coopératives de consommation et plutôt favorables aux coopératives de production, à la fin du siècle, ils changèrent d’avis sous l’influence en Angleterre des Webb et de l’Ecole Fabienne, en France sous celle de Charles Gide et de l’Ecole de Nîmes. Certains pensent que si les coopératives de production subissent les problèmes de leur intégrées à l’économie de marché, la solution peut venir des ateliers liés aux coopératives de consommation, qui ne produisent que sur la commande des consommateurs. Puisque ces coopératives ne nécessitent l'adhésion à aucune doctrine, Mrs Webb fait remarquer que la coopérative de consommation est socialiste « à son insu ».

Mais les coopératives se heurtent à une logique implacable qui les empêche d'essaimer : elles ne survivent que si elles n’ont besoin que d’un très faible capital. Les techniques modernes pour produire de nouveaux biens sont vite hors d'accès des coopératives.

1.2 Période contemporaine

L'engouement pour les AMAP, les SELs et autres formes d'associations sont une résurgence du coopérativisme. Les idéaux, le rejet des dysfonctionnements de l'économie capitaliste et la conviction dans le pouvoir de l'essaimage par l'exemple sont très similaires à ceux des tentatives passées.

2 Limites

Bien que les coopératives soient des unités de productions socialistes, tant qu'elles restent dans un cadre capitaliste, elles ne peuvent se développer et se heurtent à la concurrence, souvent déloyale et violente, finissant par l'avoir (liquidation_judiciaire, mettant à la porte tous les salariés) ou par renforcer la dynamique capitaliste (en instaurant un chômage partiel...). Seul une révolution socialiste victorieuse permettra de dépasser la coopérative pour aboutir à l'autogestion totale des masses travailleuses, suivant une ligne révolutionnaire incarnée par une ligue (ou un Parti) représentant les prolétaires victorieux.

3 Notes et sources

Le socialisme utopique : ressource de la décroissance, 15 mai 2011