Différences entre les versions de « Concurrence »

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Aujourd'hui différentes tendances s'opposent, avec notamment de multiples tentations pour chaque Etat, dans le contexte de la crise, de favoriser sa [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] nationale au détriment des accords communs. C'est ce qui est parfois appelé le néo-protectionnisme :
  
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C'est ansi que l'Allemagne par exemple, est parfois accusée par ses voisins européens de trop jouer sur le dumping social, et de ne pas favoriser sa consommation intérieure, ce qui nuirait au commerce intra-européen en général. On appelle parfois ces politiques économiques "[[Néomercantilisme|néomercantilisme]]".
 
C'est ansi que l'Allemagne par exemple, est parfois accusée par ses voisins européens de trop jouer sur le dumping social, et de ne pas favoriser sa consommation intérieure, ce qui nuirait au commerce intra-européen en général. On appelle parfois ces politiques économiques "[[Néomercantilisme|néomercantilisme]]".
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''«&nbsp;L'émulation repose sur un instinct vital - la lutte pour l'existence - qui, sous le régime bourgeois, prend le caractère de la concurrence. L'émulation ne disparaîtra pas, même dans une société socialiste développée, mais elle revêtira, au fur et à mesure que sera plus largement assuré le bien-être nécessaire à tous, un caractère de plus en plus désintéressé et purement idéaliste. Elle se traduira par une tendance à rendre les plus grands services possibles au village, au district, à la ville et à toute la société, pour être récompensé par la popularité, la reconnaissance, la sympathie, ou, enfin, tout simplement, par la satisfaction intérieure résultant du sentiment d'une tâche bien remplie.&nbsp;»''
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Version du 29 novembre 2016 à 18:58

ConcurrencePoissons.png

La concurrence est une des caractéristiques majeures du capitalisme. Pour le marxisme elle n'a rien d'un mécanisme pur et automatique comme chez certains économistes libéraux, mais elle a un rôle d'aiguillon primordial.

1 Différentes échelles de concurrence

Comme chacun sait, le capitalisme repose sur l'individualisme des investisseurs privés. Cependant il y a différents niveaux de concurrence, et des réseaux d'intérêts communs qui sont hérités de l'histoire ou se tissent.

1.1 La base nationale

Les bourgeoisies sont d'abord nées dans leur cadre national. Ce n'est qu'ensuite que les plus puissantes d'entre elles (l'Angleterre au début de la Révolution industrielle...) sont parties à la conquête de marchés étrangers. Il y a donc bien évidemment une communauté d'intérêts plus forte entre capitalistes d'un même pays, notamment pour utiliser leur État selon leurs intérêts : protectionnisme, facilitation des exportations, jusqu'à la guerre.

1.2 Accords bilatéraux, communautés économiques...

Ces égoïsmes nationaux n'empêchent pas dans certains cas des accords gagnant-gagnant entre puissances capitalistes. Avec l'accroissement rapide des forces productives et la division internationale du travail, les capitalistes ont d'ailleurs dès la naissance de la société industrielle été poussés à échanger mondialement (mondialisation) en se spécialisant dans des secteurs clés et en acceptant d'importer les produits compétitifs de leurs "partenaires-rivaux".

Aujourd'hui les nombreuses zones de libre-échange ou communautés économiques (Union européenne, ALENA, ASEAN, MERCOSUR...) montrent que les économies capitalistes recherchent quand elles le peuvent à avancer vers une plus grande intégration, vers un marché élargi.

1.3 Régulation de la concurrence

Pour assurer un "bon fonctionnement" du marché capitalistes, les autorités ont été amenées à instaurer une certaine "régulation de la concurrence". Étant donné que plus une entreprise est grosse, plus facilement elle peut corrompre ce genre d'institutions, elles reviennent à une sorte de police pour les petites et moyennes entreprises, et à un indulgent clergé pour les grands trusts

2 La concurrence a une histoire

La concurrence n'est pas un phénomène présent dans l'économie capitaliste toujours avec la même intensité et les mêmes effets. Elle a une histoire : celle du capitalisme, qui tend à la concentration du capital.

2.1 Le libre-échange au XIX° siècle

Le XIXème voit la concentration progressive du capital, initialement relativement épars et bien "modeste" en comparaison des fortunes qui ont émergé par la suite.

On assiste peu à peu à l'apparition de monopoles et de trusts, c'est-à-dire un recul de la concurrence.

2.2 L'impérialisme

Au début du XXème siècle, on a commencé à (re)parler d'impérialisme.[1] Les grandes métropoles européennes connaissent un vif regain d'intérêt pour les conquêtes de colonnies. Il s'agit principalement de multiplier les débouchés et de contrecarrer la tendance à la chute des taux de profit, notamment au sein des grands monopoles.

Il s'agit donc d'une époque à la fois d'âpre concurrence entre puissances impérialistes, et de relativement faible concurrence sur un marché donné.

2.3 Le compromis régulateur d'après-guerre

Suite à la guerre de 39-45, à la fragilité des Etats européens, à la force potentielle du mouvement ouvrier, et au besoin de stabilité général dans la bourgeoisie, des engagements sont pris pour construire un cadre commun à l'économie mondiale et renoncer à l'utilisation d'un certain nombre d'armes économiques. Ce sont évidemment les Etats-Unis, qui émergent comme la principale puissance économique capitaliste d'alors, qui auront le plus de poids dans l'établissement de ces nouvelles règles.

Ce sont notamment les accords de Bretton-Woods : taux de change fixe, convertibilité du dollar en or pour la confiance, FMI et BM pour financer les dettes étatiques etc...

L'Union Européenne est sans doute le meilleur exemple d'un groupe de pays capitalistes qui s'unissent pour créer un force économique plus grande. L'OMC et les "principes libéraux" sont également une tentative de "clarifier les règles du jeu", même si ce jeu est surtout l'exploitation accrue du monde entier et même si ce sont évidemment les plus puissantes multinationales qui sont faites pour y gagner. Cela n'empêche pas une multitude de monopoles et de pré-carrés de demeurer (USA en Amérique du Sud, France en Afrique...).

2.4 L'époque actuelle

Aujourd'hui différentes tendances s'opposent, avec notamment de multiples tentations pour chaque Etat, dans le contexte de la crise, de favoriser sa bourgeoisie nationale au détriment des accords communs. C'est ce qui est parfois appelé le néo-protectionnisme :

  • Subventions à l'exportation
  • Subventions/recapitalisations d'entreprises nationales
  • Aides à la fusion de grands groupes nationaux pour les renforcer
  • Aides à l'acquisition de groupes étrangers
  • Politiques publiques de "grands travaux" pour attirer les investissements
  • Interdiction d'importations sous prétextes sanitaires, écologiques... (faux ou pas d'ailleurs)
  • "Guerre des changes" : déprécier sa monnaie pour décourager l'import / favoriser l'export

C'est ansi que l'Allemagne par exemple, est parfois accusée par ses voisins européens de trop jouer sur le dumping social, et de ne pas favoriser sa consommation intérieure, ce qui nuirait au commerce intra-européen en général. On appelle parfois ces politiques économiques "néomercantilisme".

Enfin, ce genre de forces centrifuges peuvent toujours être vues comme un risque d'éclatement des unions (Union européenne par exemple, union monétaire et Euro en particulier...) et, à l'extrême, de tensions diplomatiques et guerrières.

3 Concurrence entre travailleur-se-s

Lorsque l'on parle de concurrence, on sous-entend en général concurrence entre capitalistes. Mais les prolétaires sont aussi en concurrence pour vendre leur force de travail.

Trotsky disait que la concurrence entre travailleurs est une des formes de l'émulation, qui elle se perpétuerait sous le socialisme :

« L'émulation repose sur un instinct vital - la lutte pour l'existence - qui, sous le régime bourgeois, prend le caractère de la concurrence. L'émulation ne disparaîtra pas, même dans une société socialiste développée, mais elle revêtira, au fur et à mesure que sera plus largement assuré le bien-être nécessaire à tous, un caractère de plus en plus désintéressé et purement idéaliste. Elle se traduira par une tendance à rendre les plus grands services possibles au village, au district, à la ville et à toute la société, pour être récompensé par la popularité, la reconnaissance, la sympathie, ou, enfin, tout simplement, par la satisfaction intérieure résultant du sentiment d'une tâche bien remplie. »

4 Notes et sources

  1. John Atkinson Hobson écrit notamment Imperialism en 1902.