Différences entre les versions de « Classes sociales »
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Version du 9 janvier 2013 à 14:30
Les classes sociales sont un concept fondamental du marxisme, et un phénomène si réel que seules d'invraisemblables contorsions intellectuelles permettent aux penseurs bourgeois de les travestir ou d'en gommer les traits saillants.
1 Définition
1.1 Classe en soi
La classe en soi est définie objectivement par les rapports de productions. Ainsi, l'appartenance à la classe ouvrière est basée sur le fait que l'ouvrier ne possède que sa force de production à vendre, et le bourgeois est détenteur de moyens de productions. Le mode d'acquisition des richesses compte aussi (héritage, exploitation...).
Les principales classes sociales définissables sont :
- l'aristocratie financière
- la bourgeoisie industrielle
- la bourgeoisie commerçante
- la petite-bourgeoisie
- la paysannerie
- le prolétariat
- le lumpenprolétariat
1.2 Classe pour soi
Spontanément, la classe ouvrière n'a pas conscience d'être une classe. Elle a d'abord tendance à penser suivant l'idéologie dominante : celle de la bourgeoisie. Mais cette domination idéologique n'est pas absolue et comporte bien des fragilités, qui deviennent particulièrement visibles en temps de crise.
La notion de "classe pour soi" désigne donc le processus conscient de formation de la conscience de classe.
2 Origine
2.1 Origine de la division en classes
Depuis que l’humanité a été capable de produire plus qu’il ne lui fallait pour survivre et qu’une minorité d’hommes s’est accaparée ce “surproduit social”, l’humanité a toujours été divisée entre dominants et dominés, exploités et exploiteurs. Ces derniers se rassemblent au sein de groupes plus ou moins homogènes appelé classes sociales. Ces classes sociales, à travers l’histoire (aristocratie, esclaves, serfs, bourgeois, prolétaires) sont fondamentalement définies par la place qu’elles occupent dans le système de production. Si telle ou telle classe (ou groupes de classes) détient le pouvoir économique, elle occupe également le pouvoir politique. Pour maintenir leur pouvoir, les classes dominantes ont toujours dû perpétuer coûte que coûte une domination politique et idéologique à l’égard de ceux qui sont dépossédés des moyens de produire.
2.2 Origine du concept
La division de la société en classes dans la société issue de la révolution industrielle apparaissait clairement, y compris aux penseurs bourgeois. Marx disait lui même en 1852 :
« Ce n'est pas à moi que revient le mérite d'avoir découvert ni l'existence des classes dans la société moderne, ni leur lutte entre elles. Bien longtemps avant moi, des historiens bourgeois avaient décrit l'évolution historique de cette lutte des classes, et des économistes bourgeois en avaient analysé l'anatomie économique. »[1]
3 Des classes en mouvements
Au cours de la période contemporaine, on a souvent pu entendre dire que les classes sociales n’existeraient plus. Au pretexte que beaucoup de changements formels seraient apparus, tout serait brouillé : maintenant il y a les classes moyennes, les exclus, les salariés actionnaires... Cette idée, évidemment pratique pour la stabilité du système établi, est contraire à toute analyse sérieuse des faits. Son origine est surtout dans la période "magique" 45-75 qui marque encore les esprits de toutes sortes d'illusions sur le capitalisme. Mais la réalité leur donne chaque jour un plus cruel démenti.
3.1 "30 Glorieuses", un compromis précaire
La période des 30 Glorieuses , au sortir de la seconde guerre mondiale , a créé des conditions d'accum ulation particulièrement favorables pour le capitalisme, et dans le même temps la pression des organisations ouvrières était suffisamment forte (dans les pays occidentaux) pour exiger un minimum de répartition.
Durant cette période de croissance forte et prolongée, l'idée de prolétariat a peu à peu laissé place à une vague notion de classe moyenne et surtout à beaucoup d'illusions sur la fin des antagonismes (ascenseur social...).
3.2 Retour net de la polarisation de classe
La période 1970-2010 est un peu le retour de bâtons pour tous ceux qui plaçaient de faux espoirs dans ce système. Les dirigeants sont clairement à l'offensive à l'échelle mondiale. Du côté des exploités, la conscience de classe est certes plus que jamais en berne. Mais qui s'aventurerait à nier l'existence de la bourgeoisie ? Il n'y a qu'à observer comment elle s'organise à l'échelle nationale (MEDEF, Elysée...), à l'échelle européenne (UE...), ou encore à l'échelle mondiale (OMC, Banque Mondiale, FMI...) pour cadrer ses attaques sur les droits des salariés...
Cela amène même Warren Buffet -la seconde fortune états-unienne- à dire :
« Il y a une guere de classes, bien sûr, mais c'est ma classe, celle des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner » [3]
Cependant la meilleure des répliques n'est pas dans un argumentaire mais dans la réalité : avec la grave crise mondiale actuelle, les attaques aussi bien que les répliques des salariés s'accentuent, entraînant par là une polarisation de plus en plus visible des antagonismes de classe.
4 Notes
- ↑ Karl Marx, Lettre à J.Weydemeyer, 5 mars 1852
- ↑ 2,0 et 2,1 Représentation de la stratification sociale en France selon Alain Lipietz.
- ↑ New York Times, 26 novembre 2006