Citations sur le matérialisme dialectique

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Le matérialisme dialectique ou la dialectique matérialiste est une conception philosophique générale du monde réel englobant la nature et l'histoire. La méthode scientifique qui résulte de la pensée dialectique matérialiste est la méthode du passage de l'abstrait au concret qui a été utilisé par Karl Marx dans l'étude de la société capitaliste du XIX. C'est une extension du matérialisme historique (histoire et homme/travail) qui permet d'étudier scientifiquement une société dans son environnement global. Cette extension de la dialectique aux phénomènes naturels sera le plus vivement critiquée par les philosophes comme Jean-Paul Sartre entre nombreux autres. Quelques scientifiques seulement useront de ce mode de pensée dialectique dans leurs recherches, comme Alexandre Zinoviev en logique, J.B.S. Haldane et Richard C. Lewontin en génétique, Stephen Jay Gould en paléontologie, Paul Langevin et Eftýchios Bitsákis en physique, Lev Vygotski et Henri Wallon en psychologie. Patrick Tort découvre que c'est également la conception de Charles Darwin à travers La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe en 1871.

Mot clés : Abstraction, contradiction, matérialisme, dialectique ...

Lien annexe : matérialisme dialectique, Bibliographie sur le matérialisme dialectique


1 La fondation

2 Karl Marx

Ce qui constitue le mouvement dialectique, c’est précisément la coexistence de deux côtés contradictoires, leur lutte et leur fusion en une catégorie nouvelle : rien qu’à poser le problème d’éliminer le mauvais côté, on coupe court au mouvement dialectique.
  • Misère de la philosophie (19847), Karl Marx, éd. marxists.org, vue en février 2018, chap. 2, p. En ligne


Dans sa forme mystifiée, la dialectique devint une mode allemande, parce qu'elle semblait glorifier l'état de choses existant. Mais dans sa configuration rationnelle, elle est un scandale et une abomination pour les bourgeois et leurs porte-parole doctrinaires, parce que dans l'intelligence positive de l'état de choses existant, elle inclut du même coup l'intelligence de sa négation, de sa destruction nécessaire, parce qu'elle saisit toute forme faite dans le flux du mouvement et donc aussi sous son aspect périssable, parce que rien ne peut lui en imposer, parce qu'elle est dans son essence, critique et révolutionnaire 
  • Le Capital, Livre I, Karl Marx, éd. PUF, 1993, p. 17

3 Friedrich Engels

« ... [Les principes philosophiques, dialectiques matérialistes] ne sont pas le point de départ de la recherche mais son résultat final; ils ne sont pas appliqués à la nature et à l'histoire des hommes mais abstraits de celle-ci; ce ne sont pas la nature et l'empire de l'homme qui se conforment aux principes, mais les principes ne sont exacts que dans la mesure où ils sont conformes à la nature et à l'histoire. »
  • Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Émile Bottigelli), éd. sociales, 1971, p. 66
« ... en caractérisant le processus comme négation de la négation, Marx ne pense pas à démontrer par là la nécessité historique, au contraire; c'est après avoir démontré par l'histoire comme en fait, le processus s'est réalisé, en partie doit forcément se réaliser encore, que Marx le désigne en outre comme un processus qui s'accomplit selon une loi dialectique déterminée.  »
  • Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Émile Bottigelli), éd. sociales, 1971, p. 162

4 La défense du matérialisme dialectique

5 Paul Lafargue

un idéaliste typique [...] ne se doute même pas que Marx, disciple de Hegel, était convaincu du développement dialectique des principes prétendus immuables, qu'il avait dépassé son maître et montré comment l'apparition et la transformation de ces principes dans le cerveau humain étaient étroitement liées au développement des rapports économiques. Mais [...] affirme que la nouvelle organisation sociale reposera sur les principes immuables de la justice et des droits reconnus et rendus à chacun ! Prenant pour modèle Karl Marx. [...] Or, Marx était fermement convaincu qu'il est vain de vouloir monter de toutes pièces une société, de même qu'il est impossible de créer un animal : ce sont les rapports économiques qui créent et développent les formes sociales qui y correspondent.
  • Argent de Zola (1891-1892), Paul Lafargue, éd. Sociales Internationales, 1936, p. 160 in Paul Lafargue - Critiques Littéraires


6 Marcel Prenant

Mais, le matérialisme dialectique, parce qu'il répond à la réalité des choses, a comme elle des aspects divers et multiples, difficiles à épuiser. Il ne tient ni dans un dogme, ni dans quelques formules.      
  • « [Préface] », Marcel Prenant, de Science, Marxisme, Guerre de J.B.S. Haldane, éd. du Pavillon, 1948, p. 9

7 Émile Jalley

Le noyau rationnel de la dialectique, que nous spécifions comme paradigme hégélo-marxien de la contradiction, se laisse envisager, en termes généraux, comme l'opposition des contraires au sein d'une unité. Or le paradoxe propre au processus de la contradiction dialectique, c'est de donner lieu à une définition marquée elle-même par la contradiction. 
  • Wallon et Piaget - Pour une critique de la psychologie contemporaine, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2006, chap. 5.5 - Le paradigme hégélo-marxien de la contradiction, p. 372
La dialectique, c’est quoi ? C’est la capacité d’argumenter selon les opposés, c’est l’esprit critique, tout simplement, dont le travail consiste d’abord toujours à repérer les contradictions.
  •  La réforme du collège - Sauver l'école, une question de vie ou de mort., Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2015, p. 38


La philosophie de ce jour est bien rapetissée, domestique, castrée, de même que le débat public est amputé de toute capacité dialectique
  •  La réforme du collège - Sauver l'école, une question de vie ou de mort., Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2015, p. 38

8 Georges Gastaud]

8.1 Lumière commune, tome 1 - philosophie

8.1.1 Préambule et introduction vers la renaissance du matérialisme dialectique

Car derrière l'assurance feinte de ceux qui professent dogmatiquement le matérialisme dialectique, se cache trop souvent le refus de débattre, et si possible , d'« éprouver » les thèses qu'ils avancent.
  • Lumières communes - traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Georges Gastaud, éd. Delga, 2016, t. 1 - philosophie et matérialisme dialectique, p. 8
De même que le marxisme n'existe pas à l'état isolé mais que, selon Lénine, l'œuvre de Marx et d'Engels constitue la synthèse critique de l'économie politique anglaise, de la philosophie allemande et du socialisme français, de même le matérialisme dialectique - dont les racines remontent à l'Antiquité grecque et aussi sans doute à l'Antiquité chinoise et à l'Antiquité indienne - ne serait-il qu'une doctrine philosophique de plus s'il n'avait pas consciemment hérité, à travers notamment l'exigeante réflexion d'Engels sur la nature et sur les lois propres du mode de penser philosophique, de la partie la plus avancée de l'idéalisme dialectique (grec, puis allemand) et du meilleur de la pensée matérialiste (française) et empirique (britannique), le tout à travers une réflexion croisée sur le mouvement d'ensemble des sciences (médiations dia-matérialistes d'Engels sur les sciences de la nature, travail de Marx sur la méthodologie des sciences économiques), sur les conditions d'une approche scientifique de l'histoire (que résume l'expression matérialisme historique) et sur le lien consubstantiel qui, depuis l'époque de Marx, unit la critique philosophique au combat universaliste du prolétariat et des peuples opprimés des temps modernes : ... .
  • Lumières communes - traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Georges Gastaud, éd. Delga, 2016, t. 1 - philosophie et matérialisme dialectique, p. 8
, l'alliance du matérialisme dialectique, du peuple et des « Lumières » est plus vitale que jamais, et c'est à elle qu'appelait déjà Georges Politzer dans un article de 1939 tourné tout entier contre l'obscurantisme de Hitler et de ses relais « philosophiques » français :
«... l'humanité civilisé se trouve placée aujourd'hui devant le fait brutal d'un retour offensif de l'obscurantisme. Ne pouvant accéder au pouvoir et s'y maintenir qu'en détruisant toutes les valeurs auxquelles s'attache l'homme civilisé, le fascisme veut les extirper par tous les moyens de la conscience humaine. » (Politzer, La Pensée de 1939, réédition, p.31)
  • Lumières communes - traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Georges Gastaud, éd. Delga, 2016, t. 1 - philosophie et matérialisme dialectique, p. 52

8.1.2 Logique et existence (chap. 3)

Une dialectique matérialiste doit faire droit à l'antagonisme en distinguant deux faces de la contradiction, l'antagonique et la non antagonique, ... :
  • Lumières communes - traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Georges Gastaud, éd. Delga, 2016, t. 1 - philosophie et matérialisme dialectique, p. 350
Le matérialisme dialectique moderne entend se donner les moyens logiques d'accomplir scientifiquement, et si possible, lumineusement, le programme théorique poétique esquissé par l' « Obscure » d'Héraclite d'Éphèse : «... ce monde-ci, aucun dieu ni aucun homme ne l'ont créé, mais il est un feu continuel, s'allumant et s'éteignant avec mesure ». 
  • Lumières communes - traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Georges Gastaud, éd. Delga, 2016, t. 1 - philosophie et matérialisme dialectique, p. 397
L'unité profonde de l'être et de la raison, du sensible et de l'intelligible, est donc le socle ontologique et logique du « matérialisme-dialectique », s'il est permet d'écrire cette expression avec un trait d'union marquant que la dialecticité n'est pas plus un attribut contingent de la matière que la matière n'est le sujet indifférent de la logique dialectique.
  • Lumières communes - traité de philosophie à la lumière du matérialisme dialectique, Georges Gastaud, éd. Delga, 2016, t. 1 - philosophie et matérialisme dialectique, p. 397


9 Le renouveau du matérialisme dialectique

10 Henri Wallon

Selon les comptes d'Émile Jalley, Henri Wallon a très peu utilisé les termes de dialectique (49fois) et de matérialisme dialectique ou de dialectique matérialiste (29 fois) dans toutes sa carrière. Ces derniers se trouvent essentiellement dans des textes de vulgarisation ou discours pédagogiques dans un cadre militant. Dans ses études scientifiques, il use d'autres termes de la dialectique.

10.1 Pour une encyclopédie dialectique, 1945

La société doit être explicable comme la nature, et comme la nature, elle devrait être scientifiquement transformable.
  • Psychologie et dialectique - écrits de 1926 à 1961, Henri Wallon, éd. Messidor, 1990, partie Pour une encyclopédie dialectique, p. 121
Il faut choisir entre l'éclectisme et la dialectique. Au lieu de juxtaposer, de contaminer, de brouiller entre elles les contradictions qui peuvent-être dans les idées et dans les choses, il convient de les reconnaître, de les pousser à leur dernier degré de précision; de chercher comment la vérité s'en accommode, comment elles se résolvent dans la réalité.
Car c'est un fait que la réalité existe et c'est un fait qu'elle est le résultat de forces qui s'affrontent et dont elle traduit l'équilibre du moment.
  • Psychologie et dialectique - écrits de 1926 à 1961, Henri Wallon, éd. Messidor, 1990, partie Pour une encyclopédie dialectique, p. 124
La connaissance procède de l'action sur les choses avant de la guider. Puis c'est entre les deux un perpétuel devancement réciproque.
Ainsi s'emboitent l'autre dans l'autre les science de la nature et les sciences de l'homme. Elles sont complémentaires.
  • Psychologie et dialectique - écrits de 1926 à 1961, Henri Wallon, éd. Messidon, 1990, partie Pour une encyclopédie dialectique, p. 126

10.2 Matérialisme dialectique et psychologie, 1946

Henri Wallon (1946). Matérialisme dialectique et psychologie. Cours de l'Université nouvelle. In Émile Jalley et Liliane Maury (1990), Psychologie et dialectique (p.128). Messidor.

Les principes du matérialisme dialectique définis par Marx et Engels, et dont ils ont fait eux-mêmes l'application, sous le nom de matérialisme historique, à l'étude des sociétés dans leur évolutions successives, sont une conception générale qui doit semblablement s'appliquer à tout ce qui peut être objet de connaissance, parce que traduisant ce qui est essentiel à toute réalité : son perpétuel devenir et les lois de son changement.

Ce matérialisme dialectique veut se substituer aux autres théories de la connaissance,

  • parce que dans leur effort pour définir les choses, elles les ont immobilisées,
  • parce qu'elles ont substitué leurs cadres rigides à l'être mouvant,
  • et parce que, trop souvent, elles se sont prises pour l'être lui-même, dont elles réduisent l'existence à celle des systèmes édifiés pour la connaître.
Ce matérialisme dialectique n'est donc pas une simple théorie de la connaissance. Il est sans doute seul capable de traduire le mouvement des idées, l'évolution de la connaissance humaine et des sciences, mais parce que du même coup, il est exactement conforme à l'existence même des choses, qui est devenir et mouvement.

10.3 Fondements métaphysiques et fondement dialectique de la psychologie, 1958

La connaissance du matérialisme dialectique permet de découvrir ou d'expliquer des formes beaucoup plus variées de la causalité : conflits autogènes, résolution des contradiction, actions réciproques... etc 
  • Fondements métaphysiques et fondement dialectique de la psychologie. la nouvelle critique, 1958, n°241, p.106) cité par Émile Jalley (1981) in Wallon lecteur de Freud et Piaget, Éditions Sociales, Henri Wallon, éd. Éditions Sociales, 1981, partie Méthode dialectique de Wallon, chap. intérêt dialectique de la psychologie, p. 270
Au lieu de se borner à des constat et à de simples comparaisons entre eux, au lieu de repousser comme extra-scientifiques les problèmes relatif à la nature, aux origines, aux transformations du psychisme, le matérialisme dialectique tient celui-ci pour une réalité dont l'existence et les modalités diverses et successives doivent être expliquées par ses rapports avec d'autres réalités.
Le matérialisme dialectique est... capable d'exercer son influence en psychologie tant pratique que théorique. Il n'y est pas d'ailleurs une innovation totale. Il coordonne des points de vue que les différentes doctrines philosophiques présentent chacune sous forme exclusive et absolue. Il est pour l'organicisme, mais pas sous la forme unilatérale et mécaniste du matérialisme traditionnel. Il est, comme l'idéalisme, pour la spécificité du psychisme, mais à condition de ne pas le substituer à la réalité des choses. Il est pour le devenir incessant du sujet et de l'univers, mas pas de la façon inconditionnée et fataliste de l'existentialisme. Il est partisan de l'objectivité expérimentale, mais sans tomber dans le formalisme méthodologique du positivisme ni dans son agnostique de principe. Se calquant sur le réel, il en accepte toute la diversité, toutes les [contradiction]s, persuadé qu'elles doivent se résoudre et qu'elles sont même des éléments de l'explication, puisque le réel est ce qu'est est en dépit ou plutôt à cause d'elles.
  • Fondements métaphysiques et fondement dialectique de la psychologie (La nouvelle critique, 1958) cité par Tran-Thong, Stade et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine', Henri Wallon, éd. Vrin, 1992 (1958), chap. L'attitude philosophique et l'attitude des stades, p. 360

10.4 Autres Articles

sans dialectique dans le monde, il n'y aurait pas de dialectique dans la pensée. Il faut bien que la pensée du monde soit inscrite par le monde dans la pensée.
  •  in Emile Jalley : Wallon et Piaget pour une critique de la psychologie contemporaine, Henri Wallon, éd. Harmattan, 2013, p. 256-257

11 J.B.S. Haldane

11.1 La Philosophie marxiste et les Sciences, 1947

Si le matérialisme dialectique a parfois été mal appliqué en U.R.S.S., cela ne veut pas dire qu'un peu plus de cette méthode nuirait aux théoriciens de la science en Grande-Bretagne. En fait, il a déjà été utilisé par un petit nombre d'entre-eux. Malheureusement, une citation de quelques-uns des meilleurs exemples pourrait compromettre les postes et les traitements des chercheurs en questions.      
  • La Philosophie marxiste et les Sciences, J.B.S. Haldane, éd. Éditions sociales, 1947, p. 56


11.2 Science, marxisme, guerre, 1944

Ses adversaires disent que c'est un dogme auquel doivent se conformer les publications scientifiques dans l'Union Soviétique, de même que les publications scientifiques dans l'Europe médiévale devaient se conformer à la théologie courante. Mais le matérialisme dialectique ne précise pas la nature de la matière. [...] Il énonce que a matière est dans un état constant de flux, que le développement se produit au moyen d'une lutte des contraires, et ainsi de suite, mais il ne décrète pas où, dans la nature, on rencontre de pareilles luttes.     
  • Science, marxisme, guerre, J.B.S. Haldane, éd. Édition du Pavillon, 1948 (1944), p. 283

11.3 Articles choisis par Simon Gouz

Assez naturellement, les biologistes pour lesquelles le matérialisme dialectique ne signifie rien, ou bien signifie une arme de l’abominable Marx, ne peuvent pas comprendre comment des mutations délétères peuvent être une condition du progrès évolutif. Du coup, ils leur dénient toute importance.
Ce processus dialectique est appelé « mutation » et mène à des variations héritables au sein d’une espèce. Si nous ne la regardons pas dialectiquement, nous pouvons la décréter soit pathologique soit progressive. En fait, elle constitue une union de ces deux termes opposés.
  • In Simon Gouz, Biologie, philosophie et marxisme. Textes choisis d’un biologiste atypique. J.B.S. Haldane (1937). A Dialectical Account of Evolution (p.473-485). Science and Society (vol.1, n°4).), J.B.S. Haldane, éd. Éditions Matériologiques,, 2012, p. 56

12 Paul Langevin

La notion d'un objet isolable, c'est quelque chose qui, au fond, est singulièrement abstrait. C'est une synthèse accomplie depuis longtemps par nos ancêtres, contre un grand nombre d'apparences et de sensations diverses et même parfois contradictoires, les unes tactiles, les autres visuels, les une individuelles, les autres collectives. Grâce à cette notion de l'objet, non seulement nous groupons, nous synthétisons nos expériences individuelles, mais encore nous pouvons communiquer les unes avec les autres et confronter, humaniser nos représentations.
  •  P. Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46. In La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 293


Il y a une véritable construction qui a été abstraite au début, et qui s'est colorée de concret à mesure que nous nous le servions. Le concret est l'abstrait rendu familier par l'usage.
  •  P. Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46. => In La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 294

13 Jean Piaget

À cette égard, deux faits fondamentaux nous paraissent, en tous les domaines biologiques et humains d'ailleurs aussi bien qu'une sociologie, orienter à la recherche dans une direction dialectique. Le premier est l'aboutissement de toute l'explication causale vers des formes de causalités qi cessent d'être linéaires au profit d'interactions et d'interdépendance dont les “cercles“ et les » spirales“ sont impossible à dominer sans faire intervenir des systèmes de régulation et d'équilibrage. Or, la vielle notion d'équilibre n'a de sens dans les sciences biologiques et humaines que dans une perspective d'autorégulation, ce qui évoque de près ou de loin des processus dialectiques, car en une suite de déséquilibres ou crises et de ré-équilibrations en progrès sur les précédentes, il intervient nécessairement des conflits entre tendances d'abord antagonistes et finalement “dépassées“, non pas par une balance physique de leurs forces mais par une réorganisation constituant la synthèse équilibrée.
  • Études sociologiques, Jean Piaget, éd ?, 1965, p.12. In Émile Jalley (1981). Wallon lecteur de Freud et Piaget (p.269). Éditions Sociales.
dans la mesure où l'on s'attache à la structure en dévalorisant la genèse, l'histoire et la fonction, quand ce n'est pas l'activité même du sujet, il va de soi que l'on rentre en conflit avec la tendances centrales de la pensée dialectique. Il est donc naturel, et fort instructif pour nous de voir Lévi-Strauss consacrer presque tout le dernier chapitre de La pensée sauvage à une discussion de la Critique de la raison dialectique de J.-P. Sartre ; un examen de ce débat nous paraît d'autant plus indiqué ici que l'un et l'autre de ses protagonistes nous semblent avoir publié ce fait fondamental que sur le terrain des sciences elles-mêmes le structuralisme a toujours été solidaire d'un constructivisme auquel on ne saurait refuser le caractère dialectique avec ses signes distinctifs de développements historiques, d'opposition des contraires et de "dépassements", sans parler de l'idée de totalité commune aux tendances dialectiques autant que structuralistes. 
  • Le structuralisme., Jean Piaget, éd. PUF, 2015 (1ère éd. 1968), p. 105-106
Je ne suis pas positiviste pour deux raison : premièrement c'est que toutes les frontières qu'on a toujours voulu tracer pour la science ont était violées et que les prophéties des positivistes ne se sont jamais réalisées. [...]. Deuxième raison : la science est ouverte, elle est essentiellement dialectique, elle vit de crises internes imprévues et ensuite de dépassements, par conséquent, il est impossible pour ce qui est du présent déjà, mais surtout pour ce qui est de l'avenir, de classer les problèmes philosophiques. Ce sont les méthodes et non les problèmes qui distinguent les deux catégories de recherche [scientifique et philosophique]. 
  • Débat du 5 mai 1966 organisé par l'Union Rationaliste autour du livre de Jean Piaget Sagesse et illusion de la philosophieIn Psychologie et marxisme, Jean Piaget, éd. 101/8, 1971, p. 12

14 Richard C. Lewontin

14.1 Nous ne sommes pas programmés, 1985

Les explications dialectiques cherchent à rendre compte de l'univers matériel d'une façon cohérente, unitaire, mais non réductionniste. Pour la dialectique, l'univers est unitaire, mais en changement constant; les phénomènes observables à tout instant font partie de processus, processus qui ont une histoire et un futur, dont les voies ne sont pas uniquement déterminés par leurs unités constitutives. Les "touts" sont composés d'unités dont on peut décrire les propriétés, mais l'interaction de ces unités, lors de la constitution des "touts", engendre des complexités qui font que les produits obtenus sont qualitativement différents des parties constitutives.
  • Nous ne sommes pas programmés, Richard C. Lewontin, Steven Rose, Léon J. Kamin, éd. La Découverte, 1985, p. 28-29

14.2 La triple hélice : Les gènes, l'organisme, l'environnement, 2003

De même qu'il existe une dialectique entre l'organisme et son environnement, l'un façonnant l'autre, il existe une dialectique entre la méthode et la problématique de la science
  • La triple hélice, Richard C. Lewontin, éd. Seuil, 2003, p. 147

15 Alexandre Zinoviev

15.1 Les confessions d'un homme en trop, 1991

J'ai toujours été surpris que des gens cultivés et disposant de données factuelles importantes produisent, sur des phénomènes sociaux de grande envergure, des conclusions insignifiantes, superficielles ou déviées au point d'en devenir absurdes. Les condition de mon existence et les rapports que j'ai entretenus avec mon entourage m'ont obligé à l'exercice inverse : formuler de vaste généralisations fondées sur l'observation d'un nombre limité de "petits" événement. Avec le temps, j'ai découvert que ces “petits riens“ sont justement les fondements du processus historiques et que, d'un point de vue social, les phénomènes apparemment grandioses n'en sont que l'écume. Des notions dialectiques comme l'essence et le phénomène, le contenu et la forme m'ont beaucoup servi.
  • Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, chap. Modèle de société, p. 195


Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes. On emploie dans cette approche des formes que décrit la logique formelle. Mais on recourt également à d'autres moyens qui nous permettent de nous orienter dans une réalité complexe, changeante et contradictoire. Ce sont ces moyens, qui rendent possible la pensée dialectique, qui doivent être pris pour objet d'étude de la logique. Et, il importe peu que nous envisagions cette science comme une logique dialectique particulière ou comme une branche de la logique formelle. Soit dit en passant, ces modes de pensée ont déjà été étudiés par John Stuart Mill, pour ne citer que lui.

[...]

Ce débat m'obligea à élaborer ma propre conception de ces aspects de la philosophie. Je décidai de concevoir une discipline qui engloberait comme objet d'étude les problèmes de logique, de gnoséologie, d'ontologie, de méthodologie, et de dialectique ainsi que d'autres matière qui touchent aux problèmes généraux du langage et de la connaissance. je considérais comme secondaire l'appellation de ladite discipline. "Philosophie" ne convenait pas. [...]. Avec le temps, je me mis à utiliser l'expression "logique complexe" pour distinguer ce que je faisais de ce que faisaient les autres.

  •  Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317
la méthode dialectique n'est rien d'autre qu'une pensée scientifique dans des conditions où, pour paraphraser Marx, les méthodes d'investigation expérimentale et empirique doivent laisser la place à la force de l'abstraction, à des postulats théoriques et à des déductions appliquées à une interconnexion changeante et complexe de relation et de processus. John Stuart Mill avait déjà tenté de décrire une telle méthode, mais Dieu sait pourquoi on ne l'a jamais rapprochée à la dialectique.
  • Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, chap. Ma thèse, p. 323
En transformant le marxisme en idéologie officielle, on avait fait de la dialectique non plus un instrument de connaissance des réalités complexes, mais un moyen d'abrutissement et d'escroquerie idéologique.
Toute tentative de décrire la méthode dialectique comme un ensemble de technique logiques (et tel était bien le propos de mon travail) était voué aux gémonies : la philosophie soviétique avait érigé la dialectique en une doctrine des lois générales de l'univers.
  • Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, chap. Ma thèse, p. 324

15.2 L'Occidentisme - Essai sur le triomphe d'une idéologie, 1996

Pourtant, le mépris des chercheurs occidentaux n'est pas rationnellement justifiable. Les phénomènes étudiés hurlent littéralement qu'ils ont lieu non pas en vertu de préceptes politiques, mais selon des lois objectives que l'on qualifiait naguère de dialectiques. On y trouve la lutte des contraires, la division de l'uni et la polarisation des parties, la transformation de phénomène en leur opposé et leur retour, à un nouveau niveau, à leur état ("négation de la négation"), le passage de changements quantitatifs en qualitatifs, etc. Mais les chercheurs, craignant qu'on ne leur reproche de la vénération pour la dialectique font tout ce qu'ils peuvent pour ne pas la remarquer dans leurs objets d'étude. À la place, ils pondent des platitudes saturées de classifications et de définitions "bureaucratiques".
La méthode de pensée dialectique ne se réduit pas aux “lois de la dialectique” connues. Elle inclut un certain nombre de procédés d'expérimentation mentale que Hegel et Marx appelaient la méthode d'ascension de l'abstrait vers le concret. (...) Je suis persuadé que cette méthode pourrait-être très utile à la description de l'occidentisme, mais, à ce jour, Le Capital de Marx reste l'exemple unique de son application.
  •  L'Occidentisme - essai sur le triomphe d'une idéologie, Alexandre Zinoviev, éd. Plon, 1996 (ISBN 978-2259-183-178), partie L'idéologie, chap. Antidialectisme de l'idéologie de l'occidentisme, p. 208

15.3 La suprasociété globale et le Russie, 2000

Pour décrire un processus historique spontané, il faut faire appel à la dialectique. Pour décrire les processus conscients-volitifs il faut utiliser un autre appareil méthodologique. Dans ce cas il est indispensable de savoir ce que sont les plans sociaux (les projets); comment et pourquoi on les décide, comment on les réalise, comment, par quels moyens et selon quelles règles, on pratique la gestion sociale des personnes. Ce n'est pas en contradiction avec la dialectique, c'est une autre orientation de l'étude des objets sociaux.
  •  La suprasociété globale et le Russie, Alexandre Zinoviev, éd. L'Age d'Homme, 2000 (ISBN 978-2828-113-929), partie Sur la voie de la suprasociété, chap. L'évolution planifiée et dirigée, p. 27

16 Bertell Ollman

16.1 La Dialectique mise en œuvre, 2005

En général, la recherche non-dialectique part d’une petite partie et en établit les connexions en vue de reconstruire le tout plus large. A l’inverse, la recherche dialectique commence par le tout, le système ou autant de celui-ci que l’on comprend à ce stade, pour ensuite examiner la partie afin de voir comment elle s’imbrique et comment elle fonctionne, ceci menant éventuellement à une compréhension du tout plus complète qu’au point de départ.
  •  La Dialectique mise en œuvre, Le processus d'abstraction dans la méthode de Marx, Bertell Ollman, éd. Syllepse, 2005, p. 15


... la réalité ne se réduit pas aux apparences, et qu'à s'en tenir aux apparences, à ce qui nous frappe immédiatement et directement on peut se fourvoyer. L'erreur mise en scène dans ce récit est-elle courante ? Selon, Marx, loin d'être une exception, elle est typique dont la plupart des gens appréhendent la réalité dans notre société. S'appuyant sur ce qu'ils voient, entendent et touchent dans leur environnement immédiat - empreintes de toutes sortes -, ils en tirent des conclusions qui sont dans bien des cas l'exact opposé de la vérité
  • La Dialectique mise en œuvre, Le processus d'abstraction dans la méthode de Marx, Bertell Ollman, éd. Syllepse, 2005, p. 24


La dialectique n'est pas cette triade d'airain thèse-antithèse-synthèse censée tout expliquer. Une formule apte à prouver ou à prédire quoi que ce soit. La force motrice de l'histoire. la dialectique n'explique rien; ne prouve rien; prédit rien; est la cause de rien. La dialectique est plutôt une façon de penser qui oriente notre attention sur toute la palette des changements et interactions possibles qui s'exercent dans la réalité. Elle inclut également une manière d’organiser la réalité observée dans le but de l’étudier et une façon de présenter les résultats obtenus aux autres, la grande majorité desquels ne pensent pas dialectiquement.
  • La Dialectique mise en œuvre, Le processus d'abstraction dans la méthode de Marx, Bertell Ollman, éd. Syllepse, 2005, p. 26

17 Stephen Jay Gould

17.1 Le Pouce du Panda, 1980

Eldredge et moi faisons référence à ce mécanisme sous le nom de système des équilibres ponctués. (...) Si le gradualisme est plus un produit de la pensée occidentale qu’un phénomène de nature, il nous faut alors étudier d’autres philosophies du changement pour élargir le champ de nos préjugés. Les fameuses lois de la dialectique reformulées par Engels à partir de la philosophie de Hegel, font explicitement référence à cette notion de ponctuation. Elles parlent par exemple de la transformation de la quantité en qualité. La formule laisse entendre que le changement se produit par grands sauts suivant une lente accumulation de tensions auquel un système résiste jusqu’au moment où il atteint le point de rupture.
  • Le Pouce du Panda, Stephen Jay Gould, éd Le Point, 2014, p. ?

17.2 Une hérisson dans la tempête, 1994

La pensée dialectique devrait être prise plus au sérieux par les occidentaux, et non être écartée sous prétexte que certaines nations de l'autre partie du monde en ont adopté une version figée pour asseoir leur dogme.
Les questions que [la dialectique] soulève sont, sous une autre forme, les questions de l'opposition entre réductionnisme et holisme qui sont à présent si brûlante dans tous les domaines de la biologie (où les explications réductionnistes ont atteint leurs limites et où, pour progresser, il faudrait de nouvelles approches pour traiter les données existantes, au lieu d'accumuler encore d'avantage de données).

Lorsqu'elle se présente comme les lignes directrices d'une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l'on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n'existent pas a priori, mais sont à la fois les produits du système et des données que l'on fait entrer dans le système.

  • Ainsi, la loi des “contraires qui s'interpénètrent” témoigne de l'interdépendance absolue des composantes;
  • la “transformation de la quantité en qualité” défend une vision systématique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changement d'état;
  • et “la négation de la négation” décrit la direction donnée à l'histoire, car des systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs.
  •  Un hérisson dans la tempête, Stephen Jay Gould, éd. Grasset, 1994, p. 174

17.3 La structure de la théorie de l’évolution, 2002

<bloxkquote> Les modèles ponctualistes se sont révélés utiles, et ont même fourni des idées nouvelles ayant permis de se dégager d’impasses théoriques, dans certains domaines situés hors de la biologie. Il s’agit, par exemple, des études sur l’histoire de l’outillage de l’homme préhistorique (...) d’études sur la théorie de l’apprentissage (...) ou bien d’études sur la dynamique des organisations sociales humaines ou sur les modalités de l’histoire humaine ou encore sur l’évolution des technologies, ainsi l’histoire du livre (...). Nous avons écrit : « L’inclinaison générale au gradualisme, dont tant d’entre nous font preuve, traduit une position métaphysique, liée à l’histoire moderne des sociétés occidentales : elle ne dérive pas de l’observation empirique précise, liée à l’étude objective du monde naturel. (...) Nous étions également obligés de nous demander quel était le contexte culturel de nos vues ponctualistes. Nous avons donc commencé par écrire que « d’autres conceptions du changement sont bien connues en philosophie. » Et nous avons alors discuté de la plus évidente d’entre elles : la dialectique hégélienne et sa redéfinition par Marx et Engels, en tant que théorie du changement social révolutionnaire dans l’histoire humaine. »

  • La structure de la théorie de l'évolution, 2006, p ?

18 Eftýchios Bitsákis

18.1 La nature dans la pensée dialectique, 2001

il y a des marxistes qui n'acceptent l'existence que de dialectiques concrètes, régionales dans les domaines spécifiques du réel. D'autres acceptent qu'une dialectique de l'histoire. Les uns et les autres n'acceptent pas la légitimité de la dialectique de la nature, et plus généralement du matérialisme dialectique, qu'ils considèrent comme une addition "idéologique" à la connaissance positive du marxisme : de la science marxiste, identifiée au matérialisme historique. Nous avons signalé les objections contre ces idées.

  • La nature dans la pensée dialectique, Eftýchios Bitsákis, éd. L'Harmattan, 2001, p. 244

19 Évariste Sanchez-Palencia

19.1 Promenade dialectique dans les sciences, 2012

il est souvent possible, à partir de certains faits, d'en construire une explication causale ad hoc, parfaitement cohérente avec ces faits. Le caractère arbitraire et subjectif de ces explications n'apparaît qu'à l'épreuve objective d'autres faits, qui mettent en évidence leur manque de généralité et surtout de pouvoir prédictif. Parfois malheureusement, des dogmatismes entachent l'activité scientifique, la détournant de sa vrai nature, qui est critique et autocritique : Ce sont les imperfections de la science d'aujourd'hui qui constituent sa vitalité en nous donnant l'assurance d'une évolution fructueuse.

  • Promenade dialectique dans les sciences, Évariste Sanchez-Palencia, éd. Hermann, 2012, partie Quelques remarques sur causalité et finalisme, p. 146


A la rigueur, ce contenu [dialectique] est changeant avec le progrès des sciences, car en un certains sens, ce contenu est la science elle-même.

  • Promenade dialectique dans les sciences, Évariste Sanchez-Palencia, éd. Hermann, 2012, partie Pragmatique et dialectique, p. 271


Voici l'énoncé de ces principes [dialectiques], essentiellement dus à F. Engels (1878), sous la forme donnée par J.M Brohm (2003):

  1. Mouvement et transformation.
  2. L'action réciproque (ou interdépendance, dite aussi unité dialectique)
  3. La contradiction, force créatrice
  4. Le passage du quantitatif au qualitatif (bonds et ruptures).
  5. La négation de la négation : thèse, antithèse et synthèse (ou principe du développement en spirale).

Notons que Georges Politzer (1936) regroupe les principes 3 et 5 en un seul. Cela ne présente aucun inconvénient, puisque le contenu des principes n'a pas encore été défini. Qui plus est, l'évolution de nos connaissance scientifiques conduit à une révision permanente du contenu de ces principes. C'est ainsi que [...], pour les phénomènes faisant intervenir l'évolution d'au mois trois agents, un nouveau principe, « des comportements erratiques sur l'attracteur » mettant en œuvre des découvertes (le chaos déterministe) datant seulement d'une trentaine d'années, et donc totalement inconnues d'Engels ou de Politzer.

  • Promenade dialectique dans les sciences, Évariste Sanchez-Palencia, éd. Hermann, 2012, partie Pragmatique et dialectique, p. 271-2


Nous [voyons], lors de la description de ces principes [dialectiques]..., qu'il ne s'agit nullement de lois déterministes précises comme celle de la gravitation, mais des tendances générales, sorte de cadre où s'inscrivent des lois plus précises et particulières ou les phénomènes eux-même.
  • Promenade dialectique dans les sciences, Évariste Sanchez-Palencia, éd. Hermann, 2012, partie Pragmatique et dialectique, p. 272