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===Effet de la croissance===
 
===Effet de la croissance===
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En période de [[Croissance_économique|croissance économique]] ([[Accumulation_du_capital|accumulation du capital]] rapide), des nouveaux [[Investissements|investissements]] engendrent de nouveaux emplois. Si les créations d'emploi sont plus rapides que l'augmentation de la [[Population|population]], le taux de chômage diminue. Si le taux de chômage frôle le zéro (situation de [[Plein_emploi|plein emploi]]), la [[Loi_de_l'offre_et_de_la_demande|loi_de_l'offre_et_de_la_demande]] favorise la hausse des [[Salaires|salaires]] (travailleur-se-s en bonne position pour négocier), ce qui est facteur de baisse des [[Taux_de_profits|taux de profits]], donc paradoxalement de ralentissement de la croissance.
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En période de [[Croissance_économique|croissance économique]] ([[Accumulation_du_capital|accumulation du capital]] rapide), des nouveaux [[Investissements|investissements]] engendrent de nouveaux emplois. Si les créations d'emploi sont plus rapides que l'augmentation de la [[Population|population]], le taux de chômage diminue. Si le taux de chômage frôle le zéro (situation de [[Plein_emploi|plein emploi]]), la [[Loi_de_l'offre_et_de_la_demande|loi de l'offre et de la demande]] favorise la hausse des [[Salaires|salaires]] (travailleur-se-s en bonne position pour négocier), ce qui est facteur de baisse des [[Taux_de_profits|taux de profits]], donc paradoxalement de ralentissement de la croissance.
    
En période de [[Crise_économique|crise économique]], le capitalisme expulse du [[Marché_du_travail|marché du travail]] beaucoup plus de gens. L'armée de réserve fait pression à la baisse sur les salaires (travailleur-se-s obligé-e-s d'accepter les conditions patronales) ; cet effet peut cependant être freiné par des dispositions légales (salaire minimum) ou des [[Conventions_collectives|conventions collectives]].
 
En période de [[Crise_économique|crise économique]], le capitalisme expulse du [[Marché_du_travail|marché du travail]] beaucoup plus de gens. L'armée de réserve fait pression à la baisse sur les salaires (travailleur-se-s obligé-e-s d'accepter les conditions patronales) ; cet effet peut cependant être freiné par des dispositions légales (salaire minimum) ou des [[Conventions_collectives|conventions collectives]].
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==Indemnisation du chômage==
 
==Indemnisation du chômage==
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Si pendant longtemps, les chômeurs étaient tout simplement livrés à eux-mêmes dans des conditions de survie extrêmement difficiles, la plupart des pays ont mis en place au moins des filets de sécurité minimaux, sous l'effet des mouvements ouvriers. Ces dispositifs sont cependant sans cesse attaqués par les gouvernements bourgeois.
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{{Voir|Assurance chômage en France}}
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Les mouvements ouvriers défendent une vision de ces indemnisations basées sur les [[Cotisations sociales|cotisations]] et la [[solidarité]] : un travailleur cotise selon ses moyens lorsqu'il a un emploi, et en retour doit recevoir une indemnisation lorsqu'il est privé d'emploi. Les libéraux bourgeois défendent eux tout au plus une vision selon laquelle un revenu de [[charité]] peut être accordé aux chômeurs, mais ceux-ci sont avant tout désignés comme responsables de retrouver au plus vite un emploi, et le revenu devrait donc être le plus faible et temporaire possible pour les dissuader de fainéanter. Les chômeurs sont ainsi souvent victimes des pires formes de [[mépris de classe]].{{Voir|Assurance chômage en France}}
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==Théories==
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==Autres théories==
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===Le chômage impossible===
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===Théorie dominante : chômage impossible===
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Les plus grands zélateurs du capitalisme ont une position simple : le chômage est structurellement impossible, ou alors c'est un dysfonctionnement temporaire dû à un problème monétaire...
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Pour l'école néoclassique, le chômage est structurellement impossible, ou alors c'est un dysfonctionnement temporaire dû à un problème monétaire...
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Au début du XX<sup>ème</sup> siècle, c'est ce que concluait [[Walras|Walras]] avec ses équations d'équilibre. Une société fondée sur la [[Libre_concurrence|libre concurrence]] tendrait automatiquement vers le plein emploi, avec seulement un faible "chômage de friction" (le temps que les ajustements se fassent, que tel travailleur licencié retrouve un emploi, etc...).
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Au début du 20<sup>e</sup> siècle, c'est ce que concluait [[Walras|Walras]] avec ses équations d'équilibre. Une société fondée sur la [[Libre_concurrence|libre concurrence]] tendrait automatiquement vers le plein emploi, avec seulement un faible "chômage de friction" (le temps que les ajustements se fassent, que tel travailleur licencié retrouve un emploi, etc...).
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Mais la fin de la Belle-Époque allait démentir brusquement ces thèses. En particulier, Keynes avait devant les yeux l'exemple de l'économie britannique entre 1918 et 1938, où pendant 20 ans, environ 10% de la classe ouvrière était restée sans emploi. L'équilibre pouvait donc bien coïncider avec le chômage massif&nbsp;; il devait y avoir une faille dans l'explication théorique académique.
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Le contexte de la [[Belle-Époque]], avec une croissance relativement soutenue et donc un chômage relativement faible, pouvait apporter un semblant de crédibilité à cette théorie.
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=== Doctrine keynésienne ===
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La [[Grande dépression (1929-1939)|Grande dépression]] (1929-1939) porta le chômage à un niveau si élevé qu'il n'était plus tenable de soutenir que le laissez-faire était incompatible avec le chômage.
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En particulier, Keynes avait devant les yeux l'exemple de l'économie britannique entre 1918 et 1938, où pendant 20 ans, environ 10% de la classe ouvrière était restée sans emploi. L'équilibre pouvait donc bien coïncider avec le chômage massif&nbsp;; il devait y avoir une faille dans l'explication théorique académique.
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La [[doctrine keynésienne]] a donc développé une critiqué du paradigme  dominant, en soutenant qu'il n'y avait aucune évidence à ce que l'offre corresponde à la demande. C'est pourquoi de nombreux keynésiens soutiennent la nécessité d'augmenter les salaires pour augmenter la demande et ainsi relancer la [[croissance]].
    
==Idéologies et perception du chômage==
 
==Idéologies et perception du chômage==
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Certains militant.es en viennent à préconiser le chômage (souvent associé à la sobriété volontaire ou à la débrouille) comme échappatoire individuel, et parfois à mépriser le/la travailleur.se moyen.ne qui vit sa vie [[Aliénée|aliénée]] de ''«&nbsp;métro-boulot-dodo&nbsp;»''. Même si la réaction est compréhensible, cette attitude est, pour les [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], du [[Gauchisme|gauchisme]].
 
Certains militant.es en viennent à préconiser le chômage (souvent associé à la sobriété volontaire ou à la débrouille) comme échappatoire individuel, et parfois à mépriser le/la travailleur.se moyen.ne qui vit sa vie [[Aliénée|aliénée]] de ''«&nbsp;métro-boulot-dodo&nbsp;»''. Même si la réaction est compréhensible, cette attitude est, pour les [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], du [[Gauchisme|gauchisme]].
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== Revendications communistes ==
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Les communistes défendent, en tant que [[Programme minimum|mesures immédiates]], les systèmes de cotisations sociales permettant aux travailleur·ses privé·es d'emploi de continuer à vivre dignement.
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Mais pour régler le problème à la racine, les communistes défendent la [[Échelle mobile des heures de travail|répartition du travail entre tous et tous]] : diminuer le [[temps de travail]] - sans diminution de salaire - de celles et ceux qui ont un emploi jusqu'à ce que tous les sans-emploi puissent être embauché·es. Il est absurde d'un point de vue humain que certains soient sur-exploités dans des journées de travail que les patrons voudraient toujours plus longues, tandis que d'autres sont jetés hors de la société.
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Évidemment, une telle revendication est conçue comme [[revendication transitoire]] : elle est incompatible avec la rentabilité capitaliste. Comme le rappelait Marx :<blockquote>« Tout capitaliste a absolument intérêt à extorquer une quantité de travail déterminée d'un nombre plus restreint de travailleurs, plutôt qu'une quantité de travail aussi bon marché, voire meilleur marché d'un nombre de travailleurs plus important. Dans le dernier cas l'avance de [[capital constant]] croît proportionnellement à la masse de travail mise en mouvement, dans le premier cas, elle croît beaucoup plus lentement. (...) La condamnation d'une partie de la classe ouvrière à une oisiveté forcée par le surcroît de travail de l'autre, et inversement, devient un moyen d'enrichissement du capitaliste »<ref>Karl Marx, ''Le Capital, Livre I, Chapitre XXV : Loi générale de l’accumulation capitaliste, I.'', 1867 (traduction de la 4<sup>e</sup> édition allemande, Editions sociales)</ref></blockquote>Concrètement : pour passer d'une même production réalisée par une personne payée 2000 € à deux personnes, même à masse salariale égale (chacune payée 1000 €), il faut deux postes de travail au lieu d'un, c'est-à-dire une dépense en [[moyens de production]] plus importante.
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Il faut ajouter à cela (par rapport à l'époque de Marx), qu'embaucher deux personnes implique aussi que le patron doit payer deux fois des cotisations sociales. Il a ainsi tout intérêt à plutôt sur-exploiter le travailleur déjà embauché, quitte, dans le pire des cas à lui donner une prime (sur laquelle il ne paie généralement pas de cotisations).
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C'est pourquoi les communistes encouragent les travailleur·ses à [[Expropriation|exproprier]] les entreprises, à les [[Autogestion|autogérer]] et à [[Planification économique|planifier]] l'économie en fonction des besoins, hors de la [[concurrence]] pour le [[profit]]. Avec les moyens de production actuels, la quantité totale de [[surproduit social]] (plus ou moins reflétée dans le [[Produit Intérieur Brut|PIB]]) permet largement à tous et à toutes de vivre dignement, pourvu que la [[classe capitaliste]] soit renversée.
    
==Notes et sources==
 
==Notes et sources==

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