Différences entre les versions de « Capitalisme »

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Les révolutionnaires marxistes sont d'accord pour dire que le capitalisme est tiraillé par des contradictions internes qui le mènent régulièrement dans des crises aigues. Les crises sont des moments particuliers de l'histoire où, en dégradant brusquement les conditions de vie de la majeure partie de la population, le capitalisme créé potentiellement des conditions révolutionnaires, mais aussi de grands risques de montée du [[fascisme|fascisme]].
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Marx remarquait déjà en 1848 : « la découverte de l’Amérique, la circumnavigation de l’Afrique offrirent à la bourgeoisie naissante un nouveau champ d’action […] La grande industrie a fait naître la marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie ».<br>
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Les révolutionnaires marxistes sont d'accord pour dire que le capitalisme est tiraillé par des contradictions internes qui le mènent régulièrement dans des crises aigues. Les crises sont des moments particuliers de l'histoire où, en dégradant brusquement les conditions de vie de la majeure partie de la population, le capitalisme créé potentiellement des conditions révolutionnaires, mais aussi de grands risques de montée du [[Fascisme|fascisme]].  
  
 
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Après la seconde guerre mondiale, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser<br>ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les marchandises aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser<br>aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers : sécu, retraite, services publics. En cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le taux d’exploitation. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au chômage. <br>
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Après la seconde guerre mondiale, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser<br>ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les marchandises aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser<br>aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers&nbsp;: sécu, retraite, services publics. En cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le taux d’exploitation. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au chômage. <br>  
  
 
On a justifié ça depuis les années 80 par un retour du libéralisme, qui avait aussi l'avantage de justifier la vampirisation des économies du Sud, à travers le FMI &amp; Cie. C'est d'autant plus hypocrite que les capitalistes du Nord n'ont pas cessé de se faire subventionner par leurs Etats (des milliards chaque années).
 
On a justifié ça depuis les années 80 par un retour du libéralisme, qui avait aussi l'avantage de justifier la vampirisation des économies du Sud, à travers le FMI &amp; Cie. C'est d'autant plus hypocrite que les capitalistes du Nord n'ont pas cessé de se faire subventionner par leurs Etats (des milliards chaque années).

Version du 4 mai 2010 à 11:44

Le capitalisme est le système économique quasi-mondial que l'humanité subit actuellement. Au sens strict, sa définition se fait donc en termes économiques (c'est ce que font ordinairement les commentateurs bourgeois), mais les révolutionnaires marxistes ne peuvent pas le définir sans parler aussi de son origine historique et de ses conséquences directes sur la société.

1 Définition brève

Né avec la Révolution industrielle au XVIIIème siècle, le capitalisme est un système économique et social concret, caractérisé par la séparation entre détenteurs de capital (et donc des moyens de production) et ceux qui leur louent leur force de travail.

2 Analyse économique du capitalisme

Cette section synthétise les principaux traits du fonctionnement du capitalisme. Pour des développements, on se reportera aux sous-sections détaillées.

2.1 La marchandise

En même temps qu'une société devient capitaliste, les objets et services deviennent des marchandises.

2.2 Le capital

Le capitalisme est une économie monétaire. Le capital se présente initialement sous forme d'argent. Mais, par lui-même l'argent n'est pas du capital (une personne qui gagne le gros lot au loto ou fait un énorme héritage et conserve cet argent ou bien le dépense pour sa consommation ne se comporte pas comme un capitaliste). L'argent ne devient du capital que lorsqu'il est utilisé de manière à créer une valeur supplémentaire.

2.3 L'exploitation et le profit

L'exploitation du travail est la source de profit des capitalistes. Elle provient du fait que les travailleurs produisent plus qu'ils ne coûtent à leurs employeurs. Voir article détaillé.

Le capitalisme "fonctionne" (au sens de la bourgeoisie) tant que l'accumulation de profit peut se faire. Par exemple, voici deux scénarios typiques :

PacManVampirisation.gif

Augmentation de la part du capitaliste au détriment de celle du travailleur.

PacManCroissance.gif

Situation de croissance de l'économie avec concession -toujours au prix de luttes- d'une part constante au travailleur.

Exemple : les 30 glorieuses

2.4 La concurrence

La concurrence est une donnée du système et sa légitimation. Elle a deux axes principaux :

  • la concurrence (relative) entre capitalistes
  • la concurrence entre travailleurs

2.5 La conquête des marchés

2.5.1 Colonisation et impérialisme

Les classes dominantes des pays industrialisés ont trouvé un grand avantage à posséder de vastes colonnies : pouvoir y écouler leur production et y réaliser une part de plus-value pour laquelle le marché national est trop étroit.

Le capitalisme est donc loin d'être une catégorie uniquement "conceptuelle". Il se développe, s’étend, exploite, massacre dans des espaces territoriaux. L’échange inégal a été un moyen de capter les surproduits d’autres sociétés. Le capitalisme a su prendre appui sur le colonialisme, s’est développé à travers l’impérialisme

2.5.2 Mondialisation

Contrairement à une idée largement entendue aujourd'hui, la mondialisation au sens d'une intégration croissante du monde entier dans un marché commun n'a rien de nouveau. Au contraire elle est une tendance majeure du capitalisme, qui coexiste avec la tendance protectionniste.

Marx remarquait déjà en 1848 : « la découverte de l’Amérique, la circumnavigation de l’Afrique offrirent à la bourgeoisie naissante un nouveau champ d’action […] La grande industrie a fait naître la marché mondial, que la découverte de l’Amérique avait préparé. […] En exploitant le marché mondial, la bourgeoisie a donné une forme cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand regret des réactionnaires, elle a dérobé le sol national sous les pieds de l’industrie ».

2.6 Les crises

Article détaillé: les crises

Les révolutionnaires marxistes sont d'accord pour dire que le capitalisme est tiraillé par des contradictions internes qui le mènent régulièrement dans des crises aigues. Les crises sont des moments particuliers de l'histoire où, en dégradant brusquement les conditions de vie de la majeure partie de la population, le capitalisme créé potentiellement des conditions révolutionnaires, mais aussi de grands risques de montée du fascisme.

3 L'histoire du capitalisme

3.1 La naissance de la bourgeoisie

3.2 L'accumulation primitive du capital

Les idéologies dominantes (bourgeoises) qui cherchent à décrire le système comme juste et notamment "méritocratique" omettent souvent de parler d'un point majeur : les conditions initiales qui ont permis à certain de "démarrer la partie" avec un fort capital tandis que les autres n'avaient rien.

Ce fait incontestable, issu bien évidemment de l'histoire, a été appelé par Marx l'accumulation primitive du capital.

3.3 L'ère de la "concurrence libre"

3.4 Les grands trusts et l'impérialisme

4 Les idéologies

"Partout où existe une classe dominante, c’est de ses intérêts de classe et de ses sentiments de supériorité de classe qu'émane une large part de la moralité publique." John Stuart Mill

Ce n'est pas un révolutionnaire qui parle.

4.1 La religion

4.2 La justice

"Nous savons tous qu'en l'état de choses acutel, un grand nombre des membres les plus influents et les mieux rétribués du barreau, dans toutes les agglomérations riches, se font une spécialité d'élaborer des plans hardis et ingénieux, en vue de permettre à leurs clients fortunés, individus ou corporations, d'éluder les lois faites, dans l'intérêt du public, pour régir l'usage des grosses fortunes." Théodore Roosevelt - 1905

4.3 Les doctrines économiques

Mercantilisme

A leur naissance, les bourgeoisies nationales étaient "faibles". Elles ont eu besoin d'un fort proctectionnisme de leur Etat, et elles ont pu exploiter les richesses et les hommes des colonnies de ces Etats. C'est la doctrine mercantiliste.

Libéralisme

L'Angleterre a été le premier pays à se convertir à des idées libérales, autant en politique qu'en économie. Hasard? Non, l'Angleterre était le berceau du capitalisme. Changement radical d'économie: beaucoup de paysans deviennent "libres" d'aller se faire exploiter dans telle ou telle manufacture, plus de servage agricole! Les libertés montrent d'ailleurs toujours leur aspect relatif, le vagabondage a été sévèrement réprimé à le même époque: il était intolérable que les paysans chassés par les enclosures errent en boudant le travail d'ouvrier. Les entreprises anglaises devenues puissantes, et pouvant tirer leur épingle du jeu, les politiciens anglais avaient beau jeu de proner l'abandon des protections douanières et l'ouverture de la concurrence.

En fait, les gros capitalistes ont assez tôt pu former des trusts, des cartels, et obtenir des monopoles de fait. Il fallait légitimer le fait que ces entreprises n'aient que peu de comptes à rendre à l'Etat: et la "main invisible du marché" devint à la mode. Sans surprise, ce sont ces richissismes qui colportent le plus volontier ces idées de "self-made-man".

Keynésianisme

Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.

Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.

"Néolibéralisme" et financiarisation

Après la seconde guerre mondiale, en échange du pacte social de type keynésien, le capitalisme a reconstruit son outil de production et ses profits. Les investissements et le développement technologique prodigieux ont logiquement débouché sur la contraction des taux de profits et leur baisse à la fin des années 60. Le principal problème auquel se heurte le capitalisme est de réaliser la plus-value des marchandises créées et donc de réaliser
ses profits. D’où l’émergence de la sphère financière dans laquelle les transactions sont 10 à 100 fois supérieures aux échanges réels de marchandises. Ce faisant, le capital pense pouvoir ainsi anticiper ses profits avant même que les marchandises aient été vendues sur le marché réel. Il ne peut y avoir appropriation de la plus-value ou du surtravail sur une longue période que pour autant qu’elle ait pu être préalablement produite, ce qui exige de laisser
aux firmes de quoi investir. Pour sortir des solutions fictives de la sphère financière, le capitalisme est obligé de pomper et d’assécher tous les gisements financiers : sécu, retraite, services publics. En cassant pour cela toutes les législations. Cette opération permet, en plus de ces aspects voyants, d’augmenter violemment le taux d’exploitation. Et c’est bien là, dans cette sphère non commentée par les médias et autres politiciens que réside la violence de l’offensive. Les fonds de pension pour dans 20 ans, c’est de la prospective. Par contre les taux de profit aujourd’hui, c’est de la réalité. Et cette réalité, c’est celle que vivent les salariés actifs ou au chômage.

On a justifié ça depuis les années 80 par un retour du libéralisme, qui avait aussi l'avantage de justifier la vampirisation des économies du Sud, à travers le FMI & Cie. C'est d'autant plus hypocrite que les capitalistes du Nord n'ont pas cessé de se faire subventionner par leurs Etats (des milliards chaque années).