Antisémitisme

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L'antisémitisme est le sentiment d'hostilité manifesté à l'égard des personnes de confession juives ou du judaisme en général. Il s'agit d'une caractéristique récurrente de nos sociétés, perdurant encore aujourd'hui, et qui atteignit son apogée avec la Shoah[1]

1 Origine et évolution

1.1 Antiquité

La religion juive et ses adeptes entrent rapidement en concurrence avec la religion d'Etat de l'Empire Romain. La persécution commence officiellement en 167 avant J.-C., avec l'empereur Antiochus IV Épiphane qui entend interdire la pratique de la religion juive en Judée et force les Juifs à participer aux rites païens. Mais des actions plus violentes sont entreprises : génocides et pillages, notamment la profanation et le pillage du Temple de Jérusalem en l'an 70, lieu qui leur était (et est encore) sacré[2]
Une partie des intellectuels de l'époque n'étaient pas non plus en reste et faisaient preuve d'une certaine intolérance : ainsi, des "sages" comme Cicéron, Sénèque colportèrent de nombreuses rumeurs sur les us et coutumes du peuple juif[3], qui persistèrent bien des siècles plus tard en partie, notemment la crainte de leur diaspora (qui plus tard se commua en crainte de leur "pouvoir financier").    Avec la christianisation de l'Empire Romain, les persécutions, loin de cesser, se renforcèrent, portant déjà atteinte à l'image de tolérance prônée par l'Eglise : en 399, le pape Anastace 1er convoque un concile et décrète que les mariages interreligieux (entre Chrétiens et Juifs) sont désormais interdits, interdiction qui perdurera pratiquement jusqu'à la Révolution française. Et quatre décennies plus tard, il leur est interdit d'exercer dans l'Empire des professions publiques ou militaires[4]

Ces mesures entraînèrent certaines communautés à se révolter : ainsi, en 66, la révolte des Zélotes, massacrant tous les dignitaires romains de Jérusalem, poussèrent ces derniers à la reconquérir par la force et à réduire en esclavage la quasi-totalité des habitants de la cité qui n'auraient pas été tués. D'autres révoltes sporadiques éclatèrent, mais tous fûrent de moindre intensité et matées avec succès par les occupants romains. Avec le temps, les tensions en même temps que les discriminations s'affaiblirent, mais ne manquaient pas de ressurgir par moments, jusqu'à l'effondrement de l'Empire Romain d'Occident où une partie de la communauté juive, notamment de Judée, choisit de s'exiler dans la partie orientale de l'Empire (qui deviendra l'Empire byzantin, jusqu'à sa chute en 1455) plutôt que de coopérer avec les "barbares".

1.2 Moyen-Age

Durant tout le Moyen-Age, la situation des Juifs en Europe fût contrastée. Avec l'établissement des barbares consécutive à la désintégration de l'administration romaine, aucun Etat, aucune administration stable ne se démarqua durant un certain temps, ce qui permis aux Juifs restés dans l'ancien territoire romain de se mélanger plus ou moins facilement avec les envahisseurs. Ce qui n'empêchaient pas les Rois catholiques, surtout en temps de crise, de prendre des mesures pénalisantes à leur encontre. A contrario, bien que discriminés, les Juifs jouissaient de grandes libertés dans le califat de Cordoue, du moins jusqu'à la Reconquista[5].

La situation des Juifs s'aggrava à partir de l'an mil, notamment à l'issue de la Reconquista. Les Juifs n'avaient plus le choix : conversion, clandestinité ou exil. Ainsi, en mai 1096, huit cents Juifs sont massacrés à Worms (dans l'ancienne Allemagne), et beaucoup choisirent le suicide, portant le nombre de morts à plus d'un millier. Notamment, en 1215, le pape décrète que les Juifs doivent porter sur leurs vêtements une marque spécifique les distinguant des personnes de confession catholique[6] : parmi ces signes, la tristement célèbre rouelle jaune, qui sera bien plus tard reprise par les nazis. L'apogée de l'antisémitisme moyennageux sera atteint en 1306, avec l'extorsion des biens et l'expulsion de plus d'une centaine de miliers de Juifs francs par Philippe le Bel[7]...

Avec l'apparition et l'extension du protestantisme, les tensions diminuèrent en partie.

1.3 Temps modernes et époque contemporaine

Durant cette époque, avec le rayonnement des Lumières et la perte de vitesse des institutions religieuses de l'Epoque, la condition des Juifs en Europe s'améliora grandement. Mais l'antisémitisme ressurgissait de manière non-linéaire, certains évènements cristallisant les tensions, comme l'affaire Dreyfus.

La question juive suscita l'intérêt de Marx, qui écrivit une brochure intitulée Sur la Question Juive et qui fût utilisée par les philosophes bourgeois comme outil de discréditation de l'auteur[8].

1.4 XIXème siècle

L'historiographie de l'antisémitisme est notamment marquée par la Shoah, c'est-à-dire l'extermination systématique et industrielle des populations Juives annexées par le Reich (ce qui a amené au moins six millions d'individus à la mort) ; mais également, dans une moindre mesure, par le remarquable antisémitisme du régime stalinien (complot des Blouses blanches).

1.5 Aujourd'hui

Par la politique de sensibilisation menée par les Etats bourgeois à la suite de la guerre, l'antisémitisme a considérablement reculé, bien qu'il continue d'imprégner certaines mouvances, qui voient encore un "complot sioniste mondial"[9]... En revanche, les Juifs sont encore victime de nombreux préjugés (culte de l'argent notamment).

2 Notes et sources