Allocation d'autonomie

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L'Allocation d'autonomie, ou allocation d'étude, est une revendication d'organisations de gauche permettant aux jeunes de faire leurs choix plus librement en terme d'études, de métier, de logement ou autres choix personnels qui sont en grande partie déterminés par ces conditions matérielles comme la sexualité.

1 Constats

Deux étudiant sur trois sont obligés de se salarier pendant leurs études et même certains lycéens (50% en Seine-Saint-Denis). C'est l'une des principales cause d'échec dans les études, qui aggrave donc la reproduction sociale.

De plus, cette précarité imposée aux jeunes tire les conditions de travail de tout le prolétariat vers le bas.

Plus généralement, l'absence d'autonomie financière des jeunes réduit lourdement leur liberté : filières imposées par les parents ou par les conditions matérielles, liberté de sortir, de ses activités, de ses fréquentations, de sa sexualité limitées quand on vit chez ses parents...

Enfin, on peut relever l'injustice fondamentale suivante : à partir de 16 ans, on peut se faire exploiter sur le marché du travail ou aller en prison, mais pas être autonome.

2 Le pré-salaire

Cette conception est basée sur la notion syndicale, affirmée dans la charte de Grenoble, que l'étudiant est un « travailleur en formation », il doit donc être rémunéré pour son activité d'étudiant et cette rémunération doit lui permettre de vivre décemment sans avoir a se salarier à côté de ses études.

Cette allocation n'est donc pas à l'origine conçue comme un subside "généreusement accordé" mais comme un dû, comme une partie du salaire socialisé, de même que la société doit aux retraités une autre partie de ce salaire socialisé, la pension de retraite.

Toujours dans ce sens, cette allocation n'est pas versé par l'État via les impôts, mais sur la base des cotisations sociales, donc sur la part des travailleurs dans le partage de la plus-value.

3 Organisations porteuses de cette revendication

3.1 Sud étudiant et l'extrême-gauche

Le syndicat Sud étudiant reprend la notion de salaire socialisé étendu aux jeunes et défend donc un "salaire social".

« les étudiants sont des travailleurs intellectuels en formation pour lesquels une rémunération est légitime. Le salaire social consiste à prélever une cotisation sur le salaire brut des travailleurs dans le cadre des charges salariales, afin de reverser aux étudiants un salaire équivalent au SMIC. »[1]

La même idée est défendue par le NPA :

« Création d’une allocation d’autonomie à hauteur du SMIC pour tous les jeunes de 16 à 25 ans. [...] De la même façon que les retraites sont des salaires différés parce que nous reconnaissons à tous ceux qui ont travaillé et fait fonctionner la société, le droit à une retraite, nous devrions reconnaître aux jeunes le droit à un présalaire. Les jeunes en formation sont des jeunes travailleurs en formation. [...] Cette allocation d’autonomie pourrait être financée par la création d’une nouvelle branche de la sécurité sociale, une branche jeunesse. Elle serait financée entièrement par des cotisations patronales. Verser une allocation d’autonomie à hauteur du smic à tous les jeunes de 16 à 25ans coûterait 60 milliards d’euros soit le prix d’un porte avion militaire ou une partie des 160 milliards d’euros volés chaque année aux salariés par les exonérations de charge patronales allouées aux entreprises, par le blocage des salaires. »[2]

3.2 L'UNEF et la gauche

L'UNEF défend une allocation pour les jeunes depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Cependant, dans la conception de la majorité de l'UNEF, cette allocation serait payée par les impôts, via le CROUS. Le MJS reprend cette idée, et l'UEC défend une version régionalisée.

Cela n'empêche pas que des minorités au sein de ces organisations défendent la notion de pré-salaire : certains au MJS[3], et la tendance TUUD de l'UNEF prône un financement mixte[4].

4 Notes et sources