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L’'''affaire géorgienne de 1922''' (en russe&nbsp;: Грузинское дело) est un conflit politique au sein du gouvernement de l'[[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques|Union des républiques socialistes soviétiques]] sur la façon de composer avec le sentiment national géorgien.{{#set:Date=1922}}
 
L’'''affaire géorgienne de 1922''' (en russe&nbsp;: Грузинское дело) est un conflit politique au sein du gouvernement de l'[[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques|Union des républiques socialistes soviétiques]] sur la façon de composer avec le sentiment national géorgien.{{#set:Date=1922}}
  
 
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En 1921, l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] renverse la [[République_démocratique_de_Géorgie|République démocratique de Géorgie]], dirigée par les [[menchéviks|menchéviks]] qui soutenaient la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] contre les [[bolchéviks|bolchéviks]].<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_sovi%C3%A9tique_de_la_G%C3%A9orgie</ref>
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En 1921, l'[[Armée_rouge|Armée rouge]] renverse la [[République_démocratique_de_Géorgie|République démocratique de Géorgie]], dirigée par les [[Menchéviks|menchéviks]] qui soutenaient la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] contre les [[Bolchéviks|bolchéviks]].<ref>https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_sovi%C3%A9tique_de_la_G%C3%A9orgie</ref>
  
 
Les Géorgiens [[Bolcheviks|bolcheviks]], menés par Philippe Makharadze et [[Mdivani|Boudou Mdivani]], souhaitaient préserver une autonomie au sein de l'URSS, donc un statut de république membre, mais également conserver une tolérance envers l'opposition menchevik, une plus grande démocratie au sein du parti ainsi qu'une approche modérée envers les réformes terriennes. Le principal point de discorde était avant tout l'intégration de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan au sein d'une république unitaire fédérale, la [[République_socialiste_fédérative_soviétique_de_Transcaucasie|République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie]] qui sera finalement dissoute en 1936.
 
Les Géorgiens [[Bolcheviks|bolcheviks]], menés par Philippe Makharadze et [[Mdivani|Boudou Mdivani]], souhaitaient préserver une autonomie au sein de l'URSS, donc un statut de république membre, mais également conserver une tolérance envers l'opposition menchevik, une plus grande démocratie au sein du parti ainsi qu'une approche modérée envers les réformes terriennes. Le principal point de discorde était avant tout l'intégration de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan au sein d'une république unitaire fédérale, la [[République_socialiste_fédérative_soviétique_de_Transcaucasie|République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie]] qui sera finalement dissoute en 1936.
  
 
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Lénine poussa à la suppression du paragraphe relatif à l’adhésion à la fédération de Russie, et à la reconnaissance de l’égalité entre républiques.<ref>OCML-VP, [http://www.vp-partisan.org/article496.html Les derniers combats de Lénine], 1994</ref> Le gouvernement de Russie ne pouvait pas être celui de l’[[URSS|Union]]. Lénine souhaitait une union de républiques libres. II pensait que l’[[Internationalisme|internationalisme]] ne devait pas être sacrifié au [[Centralisme|centralisme]]. Apprenant par la suite les brutalités commises par Ordjonokidzé à l’encontre de communistes géorgiens, Lénine fut indigné. Le 6 mars 1923, il fait porter à [[Trotski|Trotski]] ses notes sur le dossier géorgien, et le charge d'aborder cette question en son nom devant le Comité central&nbsp;; il envoie également aux Géorgiens une note dans laquelle il leur annonce son soutien.
  
 
Au 12<sup>e</sup> Congrès du Parti communiste russe, les communistes géorgiens se retrouvent isolés. Staline devient de plus en plus influent au sein du parti, tandis que [[Léon_Trotski|Trotski]] est évincé du pouvoir, ce qui mène à la marginalisation du parti communiste géorgien.
 
Au 12<sup>e</sup> Congrès du Parti communiste russe, les communistes géorgiens se retrouvent isolés. Staline devient de plus en plus influent au sein du parti, tandis que [[Léon_Trotski|Trotski]] est évincé du pouvoir, ce qui mène à la marginalisation du parti communiste géorgien.
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*Dennis George Ogden, ''National Communism in Georgia: 1921-1923,'' Université du Michigan, 1978.  
 
*Dennis George Ogden, ''National Communism in Georgia: 1921-1923,'' Université du Michigan, 1978.  
  
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Version du 3 mai 2018 à 16:02

Fichier:Mikoyan-Staline-Ordjonikidze.jpg
Anastase Mikoyan, Joseph Staline et Grigory Ordjonikidze à Tbilissi en 1925.

L’affaire géorgienne de 1922 (en russe : Грузинское дело) est un conflit politique au sein du gouvernement de l'Union des républiques socialistes soviétiques sur la façon de composer avec le sentiment national géorgien.

1 Historique

En 1921, l'Armée rouge renverse la République démocratique de Géorgie, dirigée par les menchéviks qui soutenaient la guerre civile contre les bolchéviks.[1]

Les Géorgiens bolcheviks, menés par Philippe Makharadze et Boudou Mdivani, souhaitaient préserver une autonomie au sein de l'URSS, donc un statut de république membre, mais également conserver une tolérance envers l'opposition menchevik, une plus grande démocratie au sein du parti ainsi qu'une approche modérée envers les réformes terriennes. Le principal point de discorde était avant tout l'intégration de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan au sein d'une république unitaire fédérale, la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie qui sera finalement dissoute en 1936.

Joseph Staline et Grigory Ordjonikidze firent pression sur Lénine afin de forcer la soviétisation de la Géorgie, qualifiant les communistes géorgiens d'opposants « déviationnistes nationalistes ». Mais Lénine, avec Trotski, condamne la brutalité de la russification voulue par Staline, et rompt avec lui le 5 mars 1923. Mais la santé de Lénine se dégrade vite. Dzerjinsky prend le parti de Staline.

Lénine poussa à la suppression du paragraphe relatif à l’adhésion à la fédération de Russie, et à la reconnaissance de l’égalité entre républiques.[2] Le gouvernement de Russie ne pouvait pas être celui de l’Union. Lénine souhaitait une union de républiques libres. II pensait que l’internationalisme ne devait pas être sacrifié au centralisme. Apprenant par la suite les brutalités commises par Ordjonokidzé à l’encontre de communistes géorgiens, Lénine fut indigné. Le 6 mars 1923, il fait porter à Trotski ses notes sur le dossier géorgien, et le charge d'aborder cette question en son nom devant le Comité central ; il envoie également aux Géorgiens une note dans laquelle il leur annonce son soutien.

Au 12e Congrès du Parti communiste russe, les communistes géorgiens se retrouvent isolés. Staline devient de plus en plus influent au sein du parti, tandis que Trotski est évincé du pouvoir, ce qui mène à la marginalisation du parti communiste géorgien.

Le soulèvement géorgien d'août 1924 fut l'une des conséquences de cette affaire ainsi que la Terreur rouge qui provoquera des milliers de morts.

2 Bibliographie

  • Dennis George Ogden, National Communism in Georgia: 1921-1923, Université du Michigan, 1978.