Accumulation du capital

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L’accumulation du capital est la dynamique d'accroissement de la valeur d'un capital, au moyen de l'exploitation du travail salarié.

1 Étude de l'accumulation du capital

1.1 Révolution industrielle et économie classique

Il existait du capital avant le capitalisme industriel, comme le capital marchand et le capital bancaire, qui pouvait également être accumulé. Cependant il n'y avait pas de tendance généralisée à l'augmentation de ces types de capitaux, les mécanismes étaient différents, et ce qui était accumulé pouvait souvent être brusquement perdu.

Avec la révolution industrielle du 19e siècle, le mode de production capitaliste commence à s'établir et se généraliser. Avec le capital industriel incarné sous la forme de moyens de production lourds et séparés des travailleur·ses, qui sont obligé·es de vendre leur force de travail aux capitalistes, un phénomène nouveau apparaît : les détenteurs de ces moyens de production dégagent de façon structurelle un excédent (survaleur) qui leur permet d'investir (plus de salarié·es, machinisme plus performant, nouvelles usines...) et donc d'accroître leur capital, ce qui en retour augmente l'accumulation.

Les économistes, dont la discipline commence réellement à s'autonomiser, vont alors étudier ce phénomène. L'école de l'économie politique classique est la pionnière dans ce domaine.

Deux objets d'études différents vont alors être identifiés et étudiés :

  • accumulation initiale du capital, qui permet d'enclencher le cycle de hausse continue de la production, de la productivité et de la richesse ; ce que Marx appelle l'accumulation primitive du capital ;
  • le mécanisme courant de l'accumulation, dont l'indicateur agrégé, macroéconomique (c'est-à-dire à l'échelle de toute la société) est aujourd'hui généralement appelé croissance ;

Dans la Richesse des nations, Adam Smith écrit que c'est l'augmentation dans la productivité du travail qui est à la source de l'accumulation de capital. David Ricardo va également beaucoup étudier cette question. Le point commun de cette première école économique est d'expliquer l'accumulation essentiellement (mais de façon plus ou moins claire) par la valeur du travail humain, rendu de plus en plus productif.

1.2 Analyse de Karl Marx

L'accumulation du capital a été l'objet central du travail économique de Karl Marx, dont une première synthèse a été publiée dans le Livre I du Capital.

Marx s'oppose aux visions idylliques de la naissance du capitalisme, et décrit l'accumulation primitive du capital comme résultant de spoliations et d'expropriations de nombreux petits producteurs, via le commerce triangulaire, les enclosures...


Concernant le fonctionnement "normal" de l'accumulation capitaliste, Marx expose sa loi de la valeur, inspirée des économistes classiques, selon laquelle l'ensemble de la valeur produite, donc y compris le profit, provient du temps de travail social incorporé dans les marchandises.

Marx décrit ensuite les mécanismes par lesquels les capitalistes peuvent extorquer davantage de survaleur (survaleur absolue, survaleur relative...).

Il explique ainsi que l'accumulation du capital entraîne une « concentration du capital » : un même capitaliste tend à accroître la valeur de son capital grâce à la survaleur dégagée par l'exploitation. Marx distingue ce phénomène de la « centralisation du capital » qui regroupe plusieurs capitaux en un seul, à niveau de survaleur égal (lorsqu'un capitalistes puissant prend possession d'autres capitaux).[1]

Enfin, Marx soutient que la dynamique d'accumulation du capital contient en elle-même la cause de crises récurrentes (qui ne sont donc pas dues - en dernière instance - à des causes externes à l'économie comme des causes naturelles ou des mauvaises décisions politiques).

1.3 Analyse de Rosa Luxemburg

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En 1913, Rosa Luxemburg publie une étude économique nommée L'accumulation du capital, dans laquelle elle soutient que le Capital de Marx contient certaines ambigüités, et propose sa vision pour amender la théorie marxiste.

1.4 Études ultérieures

L'accumulation du capital est selon les catégories contemporaines de l'économie à la fois étudiée par la microéconomie (accumulation à l'échelle d'une entreprise) et par la macroéconomie.

Pour ce qui est de la macroéconomie, de nombreux modèles différents de croissance ont été élaborés et débattus.

2 Notes et sources