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En science, l'abstraction n'est pas l'opposition entre l'abstrait et le concret. Abstrait et concret sont [[Dialectique|dialectiquement]] liés. L'abstraction permet de s'éloigner de la réalité concrète, réduite à nos sens (empirisme, observation) ou à nos idées (idéalisme, modélisation) , afin de définir les phénomènes globaux constituant ainsi un cadre théorique. L'abstraction peut se définir comme un processus mental de décomposition/classification<ref>La définition de Abstraction. Une activité de traitement cognitif. URL : https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-abstraction.html</ref> mais de telle manière que chaque « parties du tout » (notions de base ou cellules) soit significatives et représentatives du « tout » (unité ou sphère). L'abstraction est un cheminement entre l'abstrait et le concret.
En science, l'abstraction n'est pas l'opposition entre l'abstrait et le concret. Abstrait et concret sont [[Dialectique|dialectiquement]] liés. L'abstraction permet de s'éloigner de la réalité concrète, réduite à nos sens (empirisme, observation) ou à nos idées (idéalisme, modélisation) , afin de définir les phénomènes globaux constituant ainsi un cadre théorique. L'abstraction peut se définir comme un processus mental de décomposition/classification<ref>La définition de Abstraction. Une activité de traitement cognitif. URL : https://carnets2psycho.net/dico/sens-de-abstraction.html</ref> mais de telle manière que chaque « parties du tout » (notions de base ou cellules) soit significatives et représentatives du « tout » (unité ou sphère). L'abstraction est un cheminement entre l'abstrait et le concret.
Pour l'exprimer simplement, selon Paul Langevin'', ''<blockquote>
Pour l'exprimer simplement, selon [[Paul Langevin]]'', ''<blockquote>
« le concret est l'abstrait rendu familier par l'usage. »''<ref>P. Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46.</ref>''
« le concret est l'abstrait rendu familier par l'usage. »''<ref>P. Langevin, La Notion de Corpuscules et d'Atomes, Hermann, Paris, 1934, p.44-46.</ref>''
</blockquote>Sachant que notre langue alphasyllabaire et phonétique (issue de notre évolution culturelle figée par l'enseignement traditionnel) génère une pensée et une vision spontanément abstraites (en opposition avec la [[Syncrétisme_(psychologie)|perception syncrétique]] de l'enfant et de son [[Devenir (principe)|devenir]] complexe), il est nécessaire d'utiliser la méthode d'abstraction afin de retranscrire et de représenter le réel dans son développement complexe : « C1 <A1> C2 » <> « C2' <A2> C3 »
</blockquote>Sachant que notre langue alphasyllabaire et phonétique (issue de notre évolution culturelle figée par l'enseignement traditionnel) génère une pensée et une vision spontanément abstraites (en opposition avec la [[Syncrétisme_(psychologie)|perception syncrétique]] de l'enfant et de son [[Devenir (principe)|devenir]] complexe), il est nécessaire d'utiliser la méthode d'abstraction afin de retranscrire et de représenter le réel dans son développement complexe : « C1 <A1> C2 » <> « C2' <A2> C3 ».
L'abstraction est la base de l'application des démarches dialectiques en science. C'est ''la méthode du passage de l'abstrait au concret''. <blockquote>« La question de l’abstraction est centrale pour les sciences sociales, comme pour les sciences de la nature d’ailleurs. Elle pose le problème de la complétude des descriptions et des explications que ces sciences se proposent d’atteindre, soit encore celui de la légitimité de leurs méthodes et de leurs résultats eu égard à la complexité et à la diversité infinies du monde réel, qui se situent à l’horizon de leurs investigations. »<ref>Demeulenaere Pierre, « Présentation : le problème de l'abstraction en sociologie », ''L'Année sociologique'', 2006/2 (Vol. 56), p. 253-262. DOI : 10.3917/anso.062.0253. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2006-2-page-253.htm </ref> </blockquote>Elle est mise en pratique par/dans la [[Méthode globale|méthode globale]] en pédagogie afin de sortir l'enfant de [[Syncrétisme (psychologie)|la confusion syncrétique]] générée par une pensée par couple abstraite et chaotique.
Dans le cadre de la connaissance, c'est la force d'abstraction (A1), avec [[Contradictions|ses conflits]] entre pratiques et expériences, qui permet de définir le concret réel dans sa globalité incommensurable (C1). Cependant, ce réel concret conceptualisé (C2) a besoin nécessairement d'une mise en forme simplexe particulière (C2') afin de l'étudier à l'échelle des sens ou de la technologie d'une part, de l'enseigner d'autre part. On passe de la sphère connaissance du domaine de la contemplation (« C1 <A1> C2 ») aux cellules du savoir du domaine de la mesure (« C2' <A2> C3 »). Ainsi, dans le cadre du savoir un second processus d'abstraction qu'est la modélisation (A2), avec [[Contradiction|ses conflits]] entre expérimentations et applications, conduit à formaliser la connaissance sous la forme de symbole (C3). Cela permet a posteriori de créer une [[Théorie et faits|représentation]] singulière du réel universel (C1').
L'abstraction est la base de l'application des démarches dialectiques en science. C'est ''la méthode du passage de l'abstrait au concret''. <blockquote>« La question de l’abstraction est centrale pour les sciences sociales, comme pour les sciences de la nature d’ailleurs. Elle pose le problème de la complétude des descriptions et des explications que ces sciences se proposent d’atteindre, soit encore celui de la légitimité de leurs méthodes et de leurs résultats eu égard à la complexité et à la diversité infinies du monde réel, qui se situent à l’horizon de leurs investigations. »<ref>Demeulenaere Pierre, « Présentation : le problème de l'abstraction en sociologie », ''L'Année sociologique'', 2006/2 (Vol. 56), p. 253-262. DOI : 10.3917/anso.062.0253. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2006-2-page-253.htm </ref> </blockquote>Elle est mise en pratique par/dans la [[Méthode globale|méthode globale]] en pédagogie afin de sortir l'enfant de [[Syncrétisme (psychologie)|la confusion syncrétique]] générée par une pensée par couple abstraite et chaotique.
=='''Généralité'''==
=='''Généralité'''==
===Notion d'abstraction===
===Notion d'abstraction===
==== En philosophie classique ====
====En philosophie classique====
La notion d'<span class="extiw">abstraction</span> consiste à construire ou séparer certains aspects d'une chose (Herbert Spencer) ou d'une représentation par l'attention (John Stuart Mill) afin d'en saisir des caractéristiques communes :
La notion d'<span class="extiw">abstraction</span> consiste à construire ou séparer certains aspects d'une chose (Herbert Spencer) ou d'une représentation par l'attention (John Stuart Mill) afin d'en saisir des caractéristiques communes :
<blockquote>
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'''Une généralisation (tout <> partie du tout ») englobe la particularité (ce qui propre et commun aux parties) et la singularité (ce qui est rare dans le tout et infiniment petit dans les parties)'''
'''Une généralisation (tout <> partie du tout ») englobe la particularité (ce qui propre et commun aux parties) et la singularité (ce qui est rare dans le tout et infiniment petit dans les parties)'''
==== En sociologie ====
====En sociologie====
'''=> Demeulenaere Pierre, « Les différentes dimensions de la notion d'abstraction dans le modèle du choix rationnel », ''L'Année sociologique'', 2006/2 (Vol. 56), p. 437-455.''' DOI : 10.3917/anso.062.0437. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2006-2-page-437.htm
'''=> Demeulenaere Pierre, « Les différentes dimensions de la notion d'abstraction dans le modèle du choix rationnel », ''L'Année sociologique'', 2006/2 (Vol. 56), p. 437-455.''' DOI : 10.3917/anso.062.0437. URL : https://www.cairn.info/revue-l-annee-sociologique-2006-2-page-437.htm
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! colspan="2" |Différentes dimensions de la démarche « abstraite » dans le modèle du choix rationnel (tab. réalisé d'après Demeulenaere)
! colspan="2" |Différentes dimensions de la démarche « abstraite » dans le modèle du choix rationnel (tab. réalisé d'après Demeulenaere)
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|délimintation
|délimintation
|1 / de délimiter un ensemble d’objets ;
|1 / de délimiter un ensemble d’objets ;
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|formalisation
|formalisation
|2 / d’en déterminer la forme commune ;
|2 / d’en déterminer la forme commune ;
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|prédicats communs
|prédicats communs
|3 / d’effectuer les rapprochements possibles avec d’autres aspects du réel partiellement congruents, mais partiellement divergents ;
|3 / d’effectuer les rapprochements possibles avec d’autres aspects du réel partiellement congruents, mais partiellement divergents ;
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|formalisme
|formalisme
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|typicité
|typicité
|6 / d’en mesurer la fréquence au regard d’une séquence de réalité ;
|6 / d’en mesurer la fréquence au regard d’une séquence de réalité ;
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|stylisation
|stylisation
|7 / de les synthétiser en des figures homogènes stylisées ;
|7 / de les synthétiser en des figures homogènes stylisées ;
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|idéalisation
|idéalisation
|8 / d’en interpréter le sens idéal ;
|8 / d’en interpréter le sens idéal ;
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|extrapolation
|extrapolation
====Définitions====
====Définitions====
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!Abstraction!!Formalisation!!Formalisme
!Abstraction!!Formalisation!!Formalisme
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! colspan="3" |'''=> Olivier Batteux. Différences entre abstraction, formalisation et formalisme. ''Erreurs et confusions fréquentes en pédagogie théorique''.''' '''URL : http://astro52.com/didactique.html'''
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|« Une abstraction (ou concept) est un objet intellectuel qui n'est pas son nom, de la même façon que pour un objet matériel : une chaise n'est pas son nom, et inversement.
|« Une abstraction (ou concept) est un objet intellectuel qui n'est pas son nom, de la même façon que pour un objet matériel : une chaise n'est pas son nom, et inversement.
« les enfants sont parfaitement capables d'abstraction, et ce très tôt, pour peu qu'on leur permette de suivre un cheminement qui permet leur reconstruction.»
« les enfants sont parfaitement capables d'abstraction, et ce très tôt, pour peu qu'on leur permette de suivre un cheminement qui permet leur reconstruction.»
||« Les enfants sont parfaitement capables de considérer que cet objet de pensée qu'ils partagent désormais puisse recevoir un nom, ou à l'écrit un signe.
||« Les enfants sont parfaitement capables de considérer que cet objet de pensée qu'ils partagent désormais puisse recevoir un nom, ou à l'écrit un signe.
La capacité des enfants à la comprendre, pour peu que l'abstraction en elle-même ait été travaillée, n'est rien d'autre que la conséquence évidente de leur capacité à l'abstraction. »
La capacité des enfants à la comprendre, pour peu que l'abstraction en elle-même ait été travaillée, n'est rien d'autre que la conséquence évidente de leur capacité à l'abstraction. »
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! colspan="3" |'''=> Jean-Louis Le Moigne. ''Le formalisme de la modélisation systématique''. URL : http://www.intelligence-complexite.org/fileadmin/docs/0505formalismesvfr.pdf'''
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|« Ne faut-il pas pourtant relire cet axiome pascalien qui constitue la première alternative moderne, et l’une des mieux écrites, à l’axiomatique de l'''a ModélIsation Analytique''' ?
« Donc toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens pour impossible de connaître les parties sans connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans connaître particulièrement les parties » (Pensées, 199-72-9, p 527 de l’édition Lafuma)
D'Héraclite à Platon, de Pascal à Hegel par tant d'autres, '''la Modélisation Dialectique''' a su se construire quelques corps d'axiomes sur lesquels elle peut s'exercer, et à l'aune desquelles raisonnement peut évaluer sa propre rigueur. Le monopole de la rigueur que s'était implicitement attribué au nom de la logique formelle la modélisation analytique depuis deux siècles, s'avère contingent; en établissant au fil d'une riche histoire, ses axiomatiques propres (ses topos,)la modélisation dialectique témoigne de la faisabilité des alternatives à la modélisation analytique.
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|« Entendons dès lors la formalisation par l’exercice cognitif par lequel une action (un système concret) est transformé en une forme (un système abstrait), et acceptons que l'opération inverse soit comprise comme l’interprétation,ces systèmes concrets et abstrait pouvant être considérés comme des "systèmes de signes" (nous dirons bientôt des '''systèmes de symboles'''). »
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|« Et entendons le formalisme comme un système symbolique de règles opérant un tel processus de transformation d’expériences (dans l’univers Φ, Φ pour physique selon P. Valéry) en connaissances (dans l’univers Ψ, Ψ pour psychique selon P. Valéry).
Est donc formalisme tout système de signe résultant de la formalisation ;
Mais cette définition ne réduit pas les formalismes à quelques variétés d'une logique formelle tout en les incluant sans réserve. »
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|}<br />
====Relations dialectiques====
====Relations dialectiques====
'''=> Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317'''<blockquote>Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes.
'''=> Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317'''<blockquote>Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes.
On retrouve entre autre les mêmes méthodes d'abstraction ou démarches dialectiques chez [[Charles Darwin|Charles Darwin]], [[Alfred Wegener|Alfred Wegener]] et [[Stephen Jay Gould]] entre autres.
On retrouve entre autre les mêmes méthodes d'abstraction ou démarches dialectiques chez [[Charles Darwin|Charles Darwin]], [[Alfred Wegener|Alfred Wegener]] et [[Stephen Jay Gould]] entre autres.
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A1 : Abstraction (catégorisation abstraite : tout/sphère <=> parties du tout/cellules)
A1 : '''Abstraction''' (catégorisation abstraite : tout/sphère <=> parties du tout/cellules)
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C2 : Théorie (concret pensé) </blockquote><br />
C2 : [[Théorie et faits|Théorie]] (concret pensé) </blockquote><br />
*Saut 1 :
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A2 : Modélisation (catégorie classée / modéliser)
A2 : '''Modélisation''' (catégorie classée / modéliser)
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=='''Citations'''==
=='''Citations'''==
===Karl Marx===
===[[Karl Marx]]===
====''Grundisse, Manuscrits de 1857-1858''====
====''Grundisse, Manuscrits de 1857-1858''====