Capital marchand

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Le capital marchand est historiquement la première forme de capital, précédant la révolution industrielle, qui a conduit à l'expansion et à l'hégémonie du capital industriel et financier.

1 Généralités

Le capital marchand est apparu bien avant que le capital ne s’empare de la production. Il en a été la première forme historique du capital et il a été nécessaire qu’il ait atteint un certain degré de développement pour que le mode capitaliste de production puisse prendre son essor. Mais ce développement est contradictoire :

« Jusqu’au milieu de ce siècle, les "fabricants" de l’industrie française de la soie et de l’industrie anglaise des bas et des dentelles n’étaient fabricants que de nom. C’était en réalité de simples commerçants exerçant leur domination sur les tisserands, sans rien changer à leur mode de production parcellaire. Ce système fait partout obstacle à la véritable production capitaliste, qui finit par le faire disparaître. » (Le Capital, livre III, P1103)

La seule voie révolutionnaire est celle par laquelle le producteur devient marchand et capitaliste.

« Le capital marchand n’a de développement autonome et n’existe comme forme prédominante qu’aussi longtemps que la production repose sur une base sociale autre que le capitalisme. Le développement autonome du capital marchand est donc en raison inverse du développement de la société » (Le Capital, livre III, P1096).

Ainsi, le capital marchand, condition de départ de la société capitaliste, constitue un obstacle au développement de celle ci et dès qu’elle domine, elle a tendance à le nier. L’expansion du capital marchand n’est pas un phénomène spécifique de la société féodale et qui conduirait mécaniquement au capitalisme : il peut apparaître dès le moment où l’industrie urbaine est séparée de l’agriculture :

« Dans le monde antique, le commerce et le développement du capital marchand aboutissent toujours à l’esclavagisme ou, du moins, provoquent la transformation de l’esclavagisme patriarcal produisant des moyens de subsistance directs en esclavagisme orienté vers la production de plus value. Dans le monde moderne, au contraire, le commerce conduit au mode capitaliste de production. Cela prouve bien que le développement du capital marchand ne suffit pas par lui même à expliquer ces résultats » (Le Capital, livre III, P1100)

Plus généralement, l’accumulation de richesses n’est pas en soi une condition suffisante. Ainsi en est il des conséquences des découvertes géographiques du XVIe et XVIIe siècle.

« La soudaine extension du marché mondial, la multiplication des marchandises en circulation, la rivalité entre les nations européennes pour s’emparer des produits d’Asie et des trésors d’Amérique, le système colonial enfin contribuèrent largement à libérer la production de ses entraves féodales. Cependant, dans la période manufacturière, le mode de production moderne apparaît seulement là où les conditions appropriées se sont formées pendant le Moyen Age, que l’on compare la Hollande avec le Portugal par exemple » (Le Capital, T III, P1101).

De même, les prêts_avec_intérêt, en pleine expansion à l’époque capitaliste, n’ont pas toujours eu la même dynamique (p 1105).

Marx désigne la source de confusion qui a fait que le mercantilisme n’a pu saisir que l’apparence des choses :

« La véritable science de l’économie moderne n’apparaît qu’au moment où l’analyse théorique passe du processus de circulation au processus de production. » (p 1104)

2 Notes et sources

ESSF, Forces productives et progrès dans la pensée de Karl Marx, 1992