Féodalité

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La féodalité est un système politique dans lequel le pouvoir central (souverain) est relativement faible et doit composer avec des pouvoirs locaux (seigneurs).

Sous sa forme "canonique", la féodalité s'étant pour les historiens de 877 à la fin du Moyen-Âge. Cependant si l'on ne s'en tient pas uniquement à la forme médiévale et chrétienne, la féodalité est un système politique qui est fréquent dans l'histoire des sociétés humaines.

Les marxistes utilisent le terme féodalisme pour désigner le mode de production précédant le capitalisme.

1 Étymologie

Le terme vient du mot fief, par l’intermédiaire de l’adjectif féodal. Fief vient du latin fevum et s'est répandu au XIème siècle en Occident. Le terme de féodalité lui n'est apparu qu'au XVIIème siècle.

2 Europe

2.1 Origine

Dans l'Europe antique, les grandes civilisations bâties sur le commerce, dont l'Empire Romain fut la forme la plus aboutie, constituaient des forces progressistes, bien que basées sur le mode de production esclavagiste. Mais les "peuples barbares" aux alentours entretenait une forme d'organisation essentiellement féodale, centrée sur la possession de terres. Avec la chute de l'Empire Romain d'Occident et les grandes invasions, les échanges vont brusquement diminuer, et la source de puissance devient majoritairement la terre.

En ce début de Moyen-Âge (Haut Moyen-Âge), les États sont très fragiles, et parviennent difficilement à trouver une structure sociale fiable. Des liens de vassalité sont néanmoins instaurés, et une pyramide du pouvoir se maintient tant bien que mal. L'Empire carolingien  (Xème siècle) a constitué un cadre politique unifié tant qu'il a pu rester en expansion. En son sein, une division sociale est devenue très marquée entre les guerriers et les propriétaires terriens. L'essor de l'agriculture a été notamment favorisé par la frappe de la monnaie (argent) et le marché ainsi créé. Les surplus circulaient et rapportaient aux propriétaires terriens ainsi encouragés à augmenter leur productivité, ce qui a été fait avec l'assolement triennal, le collier d'épaules, le soc de charrue, le moulin à eau, etc...

Mais lorsque l'Empire n'a plus pu s'agrandir, les seigneurs ne pouvaient plus être entretenus aussi facilement et ont cherché à gagner en autonomie. Les raids Vikings et Sarrasins ont accéléré ce phénomène : en frappant vite et localement, ils rendaient le pouvoir impérial impuissant à résoudre les problèmes d'une population qui a donc été pris sous l'aile des seigneurs locaux. Les paysans esclaves se sont alors majoritairement retrouvés serfs : en échange de protection d'un seigneur, ils lui doivent une partie de leur production. La production de ces "paysans libres" était bien meilleure, et l'idéologie chrétienne ("aucun chrétien ne peut en posséder un autre") était ainsi en accord avec les faits.

Sous le règne de Charles le Chauve, les dernières concessions aux seigneurs sont officialisées. En 843, l'assemblée conciliaire de Coulaines reconnait à la noblesse la "jouissance paisible de leur fonction et de leur bien" et les fiefs deviennent héréditaires par le Capitulaire de Quierzy en 877.


3 Chine

Durant la première moitié du XXème siècle en Chine, les "seigneurs de la guerre" représentent la féodalité contre les tentatives d'unification du pays menées par la bourgeoisie.

4 Notes et sources