Club des Jacobins

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Le Club des Jacobins était un regroupement de militants bourgeois lors de la Révolution française. Son nom vient d'un ancien couvent dominicain qui a été utilisé pour leurs réunions. Les membres du club ont été appelés Jacobins, et ce terme réfère souvent en réalité aux Montagnards, qui en marquèrent durablement l'histoire.

1 Histoire du Club

Suivant les phases de la Révolution, la composition et les idées défendues par le club changèrent fortement, et jouèrent un rôle fondamental. « C’est ici que s’est préparée la Révolution, c’est ici qu’elle s’est faite, c’est ici que se sont préparés tous les grands événements ». dit Georges Couthon en 1793. Bien sûr c'est une vision idéaliste de l'histoire que de dire cela en écartant totalement le rôle des sans-culotte notamment.

1.1 Origines

Les antécédants de ce club sont à rechercher dans le Club breton, qui réunissait des députés du Tiers-Etat issus de Bretagne. Après le transfert de la Constituante à Paris en octobre 1789, notamment sous l'impulsion de Gourdan et Sieyès, un club inspiré du Club breton est reconstitué. La bibliothèque de la rue Saint-Honoréest louée et un club d'abord nommé Société de la Révolution puis de Société des Amis de la Constitution est lancé. Le Chapelier comme premier président et Dubois-Crancé comme secrétaire.

1.2 Sous la Constituante (automne 1789 – automne 1791)

Le Club est un ancêtre de parti. Très parlementaire à son origine, il sert à préparer les textes débattus à l’Assemblée, dans le but de défendre la Constitution. En décembre, déjà plus de 1000 adhérents, dont les têtes sont Mirabeau, La Fayette... En province, des sociétés affiliées fleurissent, le réseau compte 150 filiales fin 1790. On retrouve dans le Club la haut du Tiers-Etat, négociants, magistrats, officiers, médecins, rentiers... L'entrée est élitiste, notamment avec une cottisation de 24 livres.

Scission en juin 1791 à la fuite du roi et sa protection par les députés modérés, qui partent au couvent des Feuillants. Les Jacobins se radicalisent et le Club va soutenir l'intransigeance révolutionnaire.

1.3 Sous la Législative (automne 1791 – automne 1792)

Le Club se fixe alors d'influencer de manière plus ambitieuse la nouvelle Assemblée[1], et utilise la colère populaire notamment en admettant le public à assister aux séances. Comme à l'Assemblée, on trouve alors beaucoup moins de nobles, et une hostilité tranchée (peine de mort) à l'égard des réactionnaires. Les têtes sont Pétion, Brissot, Desmoulins...

La guerre va diviser le Club. Les Girondins avec Brissot la soutiennent, Robespierre, minoritaire, s'y oppose. Les défaites militaires, le soulèvement des sans-culotte et la chute du roi en août 1792 va permettre l'ascencion des Montagnards parmi les Jacobins et des Jacobins dans l'opinion populaire.

1.4 Sous la Convention (automne 1792 – automne 1794)

S'appuyant sur la mobilisation populaire (voir Commune de Paris), le Club prend le nom à partir de l’automne 1792 de « Société des amis de la Liberté et de l’Égalité ». Sa composition glisse de la bourgeoisie commercante vers une bourgeoisie ascendante et jeune qui profite de la Révolution. Le Club regroupe des militants de la cause Jacobine de plus en plus radicaux, sous l'égide de Robespierre, qui manie autoritarisme et rousseauisme.

En juin 1793, les Montagnards-Jacobins font arrêter les Girondins, la Terreur s'installe. Dans le même temps, dans toute la France leurs filiales suivent, le nouveau régime est affermi, les réactionnaires matés.

Le Club des Jacobins est fermé dans la période de Thermidor peu après l'exécution de Robespierre.

2 Réutilisations ultérieures

Une partie des militants du Conseil de la Commune de Paris (1871) est qualifiée de jacobine.

En 1953, il a existé un « club des jacobins », proche de la gauche radicale, animé par Charles Hernu.

L'adjectif "jacobin" désigne aujourd'hui, souvent péjorativement, les républicains défendant un Etat fort et centralisé.

3 Notes et sources

  1. Brissot énumère dans un discours, le 28 septembre, les tâches qui incombent au club : discuter les lois à faire et créer les conditions d’une discipline parlementaire, mais aussi « soumettre la conduite des fonctionnaires publics à la censure rigoureuse du tribunal de l’opinion publique », et surtout « dénoncer les mauvaises lois et rechercher les moyens d’obtenir leur révocation ».