La question ukrainienne dans la presse. Lettre à Joseph Hansen, 24 avril 1939

De Marxists-fr
Aller à la navigation Aller à la recherche


Cher Joe,

Je vous envoie par avion un article sur la question ukrainienne pour le Canada et les Etats‑Unis. Je suis d'accord avec Robertson[1] ; la question est très importante. Je vous prie de lui envoyer un exemplaire par avion, tout de suite. L'autre pourra servir pour une traduction anglaise. Je vous prie d'arranger cela avec Sara ou Wright aussi rapidement que possible.

Je propose de lancer cette affaire dans le Socialist Appeal de façon « dramatique ». L'Appeal peut publier l'article comme une introduction à une discussion avec quelques remarques du comité de rédaction invitant les marxistes ukrainiens à participer à cette discussion. Ce serait bien aussi de publier l'article aux Etats sous la forme d'un tract en ukrainien.

Quand l'article sera traduit, envoyez‑en tout de suite une copie à Robertson. Si nous agissons avec la vigueur nécessaire, nous pouvons attirer à la IV° Internationale beaucoup d'intellectuels.

P.‑S. J'ai reçu votre dernière communication et je suis d'accord qu'il faudrait considérer la question comme close et, en tout cas, de notre côté, nous ne devrions prendre aucune initiative[2].

  1. Robertson était le pseudonyme du canadien Earle Birney (né en 1904), avait recruté Hansen en 1934, alors qu'il était professeur de ce dernier à l’université de l'Utah. Il avait visité Trotsky en Norvège en 1935 à l'époque où il militait en Grande‑Bretagne. Il avait écrit à Trotsky pour lui faire part de développements intéressants chez les Ukrainiens du Canada et notamment d'un militant dont il lui avait fait parvenir des prises de position. Ce dernier, Toma Kobzei (1895‑1972), militant du parti communiste du Canada et intellectuel influent, avait rompu au moment des procès de Moscou et commençait à discuter avec les trotskystes. Robertson pensait qu'une position nette de Trotsky sur l’Ukraine permettrait de le gagner et, avec lui, des cadres du P.C. du Canada qui commençaient à se détacher de ce dernier.
  2. Ce post‑scriptum marque la fin de l'histoire du « manuscrit », la tentative, imaginée par Trotsky, de faire vendre par Hansen au G.P.U. un exemplaire de son manuscrit sur Staline en le présentant comme unique. Trotsky espérait désormais régler sa question financière par des procédés plus ordinaires.