Inquiétudes pour un silence. Lettre à James P. Cannon, 5 avril 1939

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Cher Camarade,

Je suis très, très inquiet de ne recevoir aucune information de vous sur ce qui se passe en France et en particulier sur vos plans pour l'avenir. Je peux comprendre que vous ayez jugé nécessaire d'interrompre votre séjour en France et de laisser les dirigeants du P.O.I. dans leur situation sans espoir[1]. Mais une telle situation ne peut se prolonger indéfiniment. Nous devons élaborer une solution dans un sens ou un autre. C'est une nécessité, non seulement pour le parti français, mais aussi pour la section américaine ; après le gros effort des camarades américains[2] une désillusion ne saurait avoir que des conséquences négatives.

J'ai quelques propositions à titre d'hypothèses mais elles sont trop vagues et je préfère avoir vos informations et suggestions avant de formuler des propositions concrètes.

Je serais très heureux d'apprendre de vous comment vous avez trouvé le parti américain après votre absence ?

  1. Cannon était parti en France au début de janvier pour régler la question de l'éventuelle entrée de la section française, le P.O.I., dans le P.S.O.P. de Pivert. Tout de suite après son arrivée, le congrès du P.O.I. avait refusé cette entrée. La minorité dirigée par Jean Rous et Craipeau, avec son aval, avait alors décidé de pratiquer cette entrée immédiatement. Elle venait de commencer la publication de son organe La Voie de Lénine. Le C.E.I. avait donné son accord à l'initiative de la minorité du P.O.I., mais la majorité du P.O.I. la considérait comme une rupture et l'atmosphère générale était détestable.
  2. Le S.W.P. avait organisé un « fonds français » pour lequel les militants américains avaient versé des sommes importantes.