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== "Retournement" de la conception hégélienne:  ==
 
== "Retournement" de la conception hégélienne:  ==
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Cette découverte, [[Karl Marx|Marx]] l'exprima ainsi: "Les rapports juridiques - ainsi que les formes&nbsp; politiques (de l'[[Etat|État]]) - ne peuvent être compris ni à partir d'eux-mêmes, ni par la prétendue&nbsp; évolution générale de l'[[Esprit universel (Hegel)|Esprit humain]], mais qu'ils prennent au contraire leurs racines dans les conditions d'existence matérielles de la vie dont Hegel (...) comprend l'ensemble sous le nom de "société civile", et que l'anatomie de la société civile doit être cherchée à son tour dans l'[[Economie politique|économie politique]]. " <ref name="critiqueecopol">Karl Marx, Introduction à la " Contribution à la critique de l'économie politique ",fckLR1859, Ed. du Progrès, Moscou, 1978.</ref>  
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Cette découverte, [[Karl Marx|Marx]] l'exprima ainsi: "Les rapports juridiques - ainsi que les formes&nbsp; politiques (de l'[[Etat|État]]) - ne peuvent être compris ni à partir d'eux-mêmes, ni par la prétendue&nbsp; évolution générale de l'[[Esprit universel (Hegel)|Esprit humain]], mais qu'ils prennent au contraire leurs racines dans les conditions d'existence matérielles de la vie dont Hegel (...) comprend l'ensemble sous le nom de "société civile", et que l'anatomie de la société civile doit être cherchée à son tour dans l'[[Economie politique|économie politique]]. " <ref name="critiqueecopol">[[Karl Marx]], [[http://www.marxists.org/francais/marx/works/1859/01/km18590100b.htm|Introduction à la " Contribution à la critique de l'économie politique "]]</ref>  
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Marx opère donc un "retournement" de la théorie idéaliste hégélienne&nbsp;: "ce n'est pas la [[Conscience|conscience]] des hommes qui détermine leur vie sociale, c'est au contraire leur vie sociale (concrète, réelle) qui détermine leur conscience". Ce "retournement" qui donne à la vie concrète, réelle, une primauté sur la conscience des hommes se base sur les conclusions mêmes des [[Philosophie|philosophes]] [[Idéalisme historique|idéalistes]] ou [[Conception téléologique de l'histoire|téléologiques]]. Plusieurs philosophes idéalistes, bien qu'ils maintinssent leur conception de l'importance première de l'idée dans l'évolution historique, se sont ainsi accordés sur le fait que ces "idées" ne sont pas innées en l'homme. Elles proviennent de l'expérience de ces derniers, expérience qui découle de leur "état social Mais aucun d'entre eux n'expliquait les causes de cet état social. Or, pour Marx, si les idées peuvent expliquer certaines choses et exercent une influence importante sur les hommes, elles n'expliquent pas tout&nbsp;: "les idées ne peuvent rien réaliser. Pour réaliser les idées, il faut des hommes qui mettent en oeuvre une force pratique." <ref name="saintefamille">Karl Marx, " La Sainte famille ", 1845, cité par M. Rubel dans "Pages de Karl MarxfckLR", tome 1, Ed. Payot, 1970.</ref> De même, dans le domaine de l'interprétation de l'histoire, les idées ne peuvent êtres considérées comme sujet de cette histoire car, comme le dit Marx, "Il ne faut pas expliquer la vie des hommes par leurs idées, il faut expliquer les idées des hommes par leur vie". Les idées se forment au contraire dans et par la pratique matérielle. Il faut donc chercher à expliquer cette pratique matérielle et son origine. C'est en cela que Marx transforme la conception hégélienne de l'histoire.  
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Marx opère donc un "retournement" de la théorie idéaliste hégélienne&nbsp;: "ce n'est pas la [[Conscience|conscience]] des hommes qui détermine leur vie sociale, c'est au contraire leur vie sociale (concrète, réelle) qui détermine leur conscience". Ce "retournement" qui donne à la vie concrète, réelle, une primauté sur la conscience des hommes se base sur les conclusions mêmes des [[Philosophie|philosophes]] [[Idéalisme historique|idéalistes]] ou [[Conception téléologique de l'histoire|téléologiques]]. Plusieurs philosophes idéalistes, bien qu'ils maintinssent leur conception de l'importance première de l'idée dans l'évolution historique, se sont ainsi accordés sur le fait que ces "idées" ne sont pas innées en l'homme. Elles proviennent de l'expérience de ces derniers, expérience qui découle de leur "état social Mais aucun d'entre eux n'expliquait les causes de cet état social. Or, pour Marx, si les idées peuvent expliquer certaines choses et exercent une influence importante sur les hommes, elles n'expliquent pas tout&nbsp;: "les idées ne peuvent rien réaliser. Pour réaliser les idées, il faut des hommes qui mettent en oeuvre une force pratique." <ref name="saintefamille">[[Karl Marx]], [[http://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/09/kmfe18440900.htm|"La Sainte famille", 1844]]</ref> De même, dans le domaine de l'interprétation de l'histoire, les idées ne peuvent êtres considérées comme sujet de cette histoire car, comme le dit Marx, "Il ne faut pas expliquer la vie des hommes par leurs idées, il faut expliquer les idées des hommes par leur vie". Les idées se forment au contraire dans et par la pratique matérielle. Il faut donc chercher à expliquer cette pratique matérielle et son origine. C'est en cela que Marx transforme la conception hégélienne de l'histoire.  
    
== Contre [[Ludwig Feuerbach|Feueurbach]]  ==
 
== Contre [[Ludwig Feuerbach|Feueurbach]]  ==
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Feueurbach, tout comme [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]], a fortement influencé [[Karl Marx|Marx]]. Ce dernier a, tour à tour,adopté leurs vues pour ensuite critiquer ces dernières en utilisant certaines méthodes ou conclusions de l'un ou l'autre. Marx, en rejetant le système hégélien, va néanmoins garder de celui-ci, en la transformant, sa méthode [[Dialectique|dialectique]] (voir plus bas). A Feueuerbach, Marx reproche que sa méthode ne permet pas de saisir tout le réel dans sa complexité car il n'est pas toujours concret ou "sensible". Car la réalité est constitué de la confrontation entre la théorie et la réalité, la pensée et l'action, etc. L'homme "sensible" de Feueurbach est, en outre, considéré hors de toute l'histoire, ce qui en fait un homme "abstrait" éternel, alors que l'homme, à chaque époque, est le produit de conditions sociales, économiques, politiques, etc. bien déterminées. De plus, les théories matérialistes de Feueurbach n'apportaient aucune conclusion pratique en terme de lutte politique puisque son matérialiste est fondamentalement passif et [[Matérialisme mécaniste|mécaniste]] (ce qui est doit être tel qu'il est). C'est contre cet aspect de la théorie de Feueurbach que Marx écrira la onzième de ses célèbres [[Thèses sur Feuerbach|''Thèses sur Feuerbach'']]&nbsp;: "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, or il s'agit de le transformer."  
 
Feueurbach, tout comme [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]], a fortement influencé [[Karl Marx|Marx]]. Ce dernier a, tour à tour,adopté leurs vues pour ensuite critiquer ces dernières en utilisant certaines méthodes ou conclusions de l'un ou l'autre. Marx, en rejetant le système hégélien, va néanmoins garder de celui-ci, en la transformant, sa méthode [[Dialectique|dialectique]] (voir plus bas). A Feueuerbach, Marx reproche que sa méthode ne permet pas de saisir tout le réel dans sa complexité car il n'est pas toujours concret ou "sensible". Car la réalité est constitué de la confrontation entre la théorie et la réalité, la pensée et l'action, etc. L'homme "sensible" de Feueurbach est, en outre, considéré hors de toute l'histoire, ce qui en fait un homme "abstrait" éternel, alors que l'homme, à chaque époque, est le produit de conditions sociales, économiques, politiques, etc. bien déterminées. De plus, les théories matérialistes de Feueurbach n'apportaient aucune conclusion pratique en terme de lutte politique puisque son matérialiste est fondamentalement passif et [[Matérialisme mécaniste|mécaniste]] (ce qui est doit être tel qu'il est). C'est contre cet aspect de la théorie de Feueurbach que Marx écrira la onzième de ses célèbres [[Thèses sur Feuerbach|''Thèses sur Feuerbach'']]&nbsp;: "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde, or il s'agit de le transformer."  
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Mais laissons Marx continuer l'exposé de sa critique&nbsp;: "Feueurbach a l'avantage de considérer l'homme comme une "chose sensible" (...) mais il ne le conçoit pas comme activité sensible. Il reste dans le domaine de la théorie et ne considère les hommes ni dans leurs rapports sociaux donnés ni dans les conditions présentes d'existence qui les ont faits tels qu'ils sont - il ne parvient jamais jusqu'aux hommes actifs, réellement existants (...). Dans la mesure où Feueurbach est matérialiste, l'histoire n'occupe, dans sa philosophie, aucune place, et dans la mesure où il tient compte de l'histoire, il n'est pas matérialiste. Le matérialisme et l'histoire sont chez lui complètement dissociés." <ref name="ideoall">Marx, " L'idéologie allemande " (1846), Ed Sociales 1978.</ref>  
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Mais laissons Marx continuer l'exposé de sa critique&nbsp;: "Feueurbach a l'avantage de considérer l'homme comme une "chose sensible" (...) mais il ne le conçoit pas comme activité sensible. Il reste dans le domaine de la théorie et ne considère les hommes ni dans leurs rapports sociaux donnés ni dans les conditions présentes d'existence qui les ont faits tels qu'ils sont - il ne parvient jamais jusqu'aux hommes actifs, réellement existants (...). Dans la mesure où Feueurbach est matérialiste, l'histoire n'occupe, dans sa philosophie, aucune place, et dans la mesure où il tient compte de l'histoire, il n'est pas matérialiste. Le matérialisme et l'histoire sont chez lui complètement dissociés." <ref name="ideoall">[[Karl Marx]], [[http://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450000.htm|"L'idéologie allemande" (1846)]]</ref>  
    
== La signification du matérialisme historique  ==
 
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== Mouvement, dialectique et contradictions: ou comment les sociétés se transforment  ==
 
== Mouvement, dialectique et contradictions: ou comment les sociétés se transforment  ==
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Le schéma développé ci-dessus est loin d'être immobile: tous les éléments cités sonten constante interactions qui entraînent des transformations. Si les éléments del'Infrastructure constituent la base de toute compréhension des phénomèneshistoriques, car ils déterminent " en dernière instance " les autres éléments, laSuperstructure à son tour peut influer sur l'Infrastructure. Autrement dit, si laSuperstructure est, au départ, le reflet de l'infrastructure, si elle est déterminée parcelle-ci, elle a aussi une vie active propre, une certaine autonomie. Elle devient uneforce active qui peut, à son tour, exercer une influence sur l'infrastructureéconomique de la société. On peut même observer que la superstructure agénéralement une capacité de résistance plus grande que l'infrastructure.Un trait fondamental de toute société est donc que tout est MOUVEMENT, toutes lesformes de relations sociales, à tous les niveaux, sont caractérisées par cemouvement constitué de toutes les interactions entre les différents élémentsconstitutifs de la société. Et c'est de ce mouvement que naît le changement. " Lasociété antique a donné naissance à la féodalité qui, elle-même, à donné naissanceau capitalisme (nous verrons ci-dessous comment et pourquoi). L'analyse doit doncrendre compte de ce mouvement, passé, présent et futur, comprendre que tout esten DEVENIR. Les interactions sont des conditionnements réciproques: il n'y a passimplement action de l'élément " a " sur un élément " b ", mais il y a en retourréaction de " b " sur " a ". Cette façon de considérer les choses et les phénomènesdans leur mouvements et leurs transformations, dans leur enchaînement et leuraction réciproque est ce que l'on appelle la METHODE DIALECTIQUE " (14).Méthode d'analyse et de pensée utilisée par Marx pour comprendre la dynamique del'histoire (ainsi, l'ancienne superstructure idéologique - les mentalités, lesconsciences et les coutumes - persiste encore pendant de longues années après ladestruction de ses " bases matérielles " et constitue donc un obstacle à l'édificationde la nouvelle société.)
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Le schéma développé ci-dessus est loin d'être immobile: tous les éléments cités sonten constante interactions qui entraînent des transformations. Si les éléments del'Infrastructure constituent la base de toute compréhension des phénomèneshistoriques, car ils déterminent " en dernière instance " les autres éléments, laSuperstructure à son tour peut influer sur l'Infrastructure. Autrement dit, si laSuperstructure est, au départ, le reflet de l'infrastructure, si elle est déterminée parcelle-ci, elle a aussi une vie active propre, une certaine autonomie. Elle devient uneforce active qui peut, à son tour, exercer une influence sur l'infrastructureéconomique de la société. On peut même observer que la superstructure agénéralement une capacité de résistance plus grande que l'infrastructure.Un trait fondamental de toute société est donc que tout est MOUVEMENT, toutes lesformes de relations sociales, à tous les niveaux, sont caractérisées par cemouvement constitué de toutes les interactions entre les différents élémentsconstitutifs de la société. Et c'est de ce mouvement que naît le changement. " Lasociété antique a donné naissance à la féodalité qui, elle-même, à donné naissanceau capitalisme (nous verrons ci-dessous comment et pourquoi). L'analyse doit doncrendre compte de ce mouvement, passé, présent et futur, comprendre que tout esten DEVENIR. Les interactions sont des conditionnements réciproques: il n'y a passimplement action de l'élément " a " sur un élément " b ", mais il y a en retourréaction de " b " sur " a ". Cette façon de considérer les choses et les phénomènesdans leur mouvements et leurs transformations, dans leur enchaînement et leuraction réciproque est ce que l'on appelle la METHODE DIALECTIQUE " (14).Méthode d'analyse et de pensée utilisée par Marx pour comprendre la dynamique del'histoire (ainsi, l'ancienne superstructure idéologique - les mentalités, lesconsciences et les coutumes - persiste encore pendant de longues années après ladestruction de ses " bases matérielles " et constitue donc un obstacle à l'édificationde la nouvelle société.)  
    
= Les contradictions  =
 
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= ANNEXE 1  =
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C'est dans son introduction à la Contribution de l'économie politique (1859) que Marxformulera de la façon la plus claire le matérialisme historique:"Le résultat général auquel j'arrivais et qui, une fois acquis, servis de fil conducteur àmes études, peut brièvement se formuler ainsi: dans la production sociale de leurexistence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires,indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degréde développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L'ensemble deces rapports de productions constitue la structure économique de la société, la baseconcrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique à laquellecorrespondent des formes de conscience sociale déterminées. Le mode deproduction de la vie matérielle conditionne le processus de vie sociale, politique etintellectuel en général.Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c'est inversementleur être social qui détermine leur conscience. A un certain stade de leurdéveloppement, les forces productives matérielles de la société entrent encontradiction avec les rapports de production existence, ou, ce qui n'en est quel'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elle s'était muejusqu'alors. De forme de développement des forces productives, qu'ils étaient, cesrapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale.Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidementtoutes l'énorme superstructure. Lorsque l'on considère de tels bouleversements, ilfaut toujours distinguer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'unemanière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques etles formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, lesformes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflitet le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se faitde lui-même, on ne saurait juger telle époque de bouleversement sur sa consciencede soi; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la viematérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapportsde production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient ainsidéveloppées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir,jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avantque les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le seinmême de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que desproblèmes qu'elle peut résoudre, car à y regarder de plus près, il se trouvera toujoursque le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour lerésoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. A grands traits, lesmodes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent êtrequalifiés d'époques progressives de la formation sociale économique. Les rapportsde production bourgeois sont la dernière forme contradictoire non pas dans le sensd'une contradiction individuelle, mais d'une contradiction qui naît des conditionsd'existence sociale des individus; cependant les forces productives qui sedéveloppent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditionsmatérielles pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale s'achèvedonc la préhistoire de la société humaine. "(Karl Marx, Introduction à la " Contribution à la critique de l'économie politique ",1859, Ed du Progrès, Moscou, 1978).
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= ANNEXE 2  =
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" La conception matérialiste de l'histoire part de la thèse que la production, et aprèsla production, l'échange de ses produits, constitue le fondement de tout régimesocial, que dans toute société qui apparaît dans l'histoire, la répartition des produits,et, avec elle, l'articulation sociale entre classes ou en ordres se règle sur ce qui estproduit et sur la façon dont cela est produit ainsi que sur la façon dont on échangeles choses produites. En conséquence, ce n'est pas dans la tête des hommes, dansleur compréhension croissante de la vérité et de la justice éternelles, mais dans lesmodifications du mode de production et d'échange qu'il faut chercher les causesdernières de toutes les modifications sociales et de tous les bouleversementspolitiques; il faut les chercher non dans la philosophie, mais dans l'économie del'époque intéressée. Si l'on s'éveille à la compréhension que les institutions socialesexistantes sont déraisonnables et injustes, que la raison est devenue sottise et lebienfait fléau, ce n'est là qu'un indice qu'il s'est opéré en secret dans les méthodesde production et les formes d'échange, des transformations avec lesquelles ne cadreplus le régime social adapté à des conditions économiques plus anciennes "Friederich Engels, " Anti-Dühring ", Ed. Sociales, 1977.
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= ANNEXE 3: Matérialisme historique, révolution et communisme  =
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Pour instaurer le communisme, l'humanité ne s'épargnera pas l'étape historique de la révolution car cette dernière n'est pas " seulement rendue nécessaire parce qu'elle est le seul moyen de renverser la classe dominante, elle l'est également parce que seule une révolution permettra (...) de balayer la pourriture du vieux système qui lui colle après et de devenir apte à fonder la société sur des bases nouvelles ". Si l'écroulement et la disparition du mode de production capitaliste est inévitable (aucun mode de production n'étant éternel, comme l'histoire le démontre) la réalisation de cette révolution et du communisme n'en n'est pas pour autant assurée car elle n'est pas inscrite dans l'ordre " naturel " de l'évolution humaine. Ses bases objectives, matérielles sont d'ores et déjà potentiellement atteintes, mais ses conditions subjectives ne sont pas encore réunies et nécessitent l'intervention consciente des révolutionnaires, conscients que le communisme offre le seul chemin pour sortir del'impasse créée par l'incapacité du système capitaliste à donner à l'humanité desconditions sociales d'existence satisfaisantes. Au moment décisif où les conditionssubjectives et objectives seront réunies, où le capitalisme sera définitivementincapable de se survivre l'alternative sera entre le " socialisme ou la barbarie " (RosaLuxemburg). Car si le capitalisme s'écroule, mais que la révolution échoueégalement, l'issue ne pourra être qu'une plongée de l'humanité dans la barbarie "L'affirmation réelle de Marx est: " ceci " (le communisme) ou " rien " (la barbarie)...L'objectivité du marxisme dérive de la réalité de ce dilemme, sa subjectivité du faitqu'il choisit " ceci " plutôt que " rien ". (...) le marxisme n'est ni une science (bien qu'ilcritique scientifiquement la société), ni un mythe, il est une méthode réaliste d'action sociale "<br>
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La conception de l'individu et de la société communiste chez Marx et Engels, Info-JGS n° 7 (1997)
      
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