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| Le féodalisme s’installe et se perpétue dans des périodes où l’Etat : | | Le féodalisme s’installe et se perpétue dans des périodes où l’Etat : |
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− | *n’est plus capable de collecter suffisamment d’impôt pour assurer ses fonctions d’où son éclatement et une insécurité permanente poussant les populations locales à accepter la domination personnelle d’un chef ; | + | *n’est plus capable de collecter suffisamment d’impôt pour assurer ses fonctions d’où son éclatement et une insécurité permanente poussant les populations locales à accepter la domination personnelle d’un chef ; |
− | *n’est plus capable d’organiser l’approvisionnement en eau, en vivres... des grandes villes d’où un exode vers les campagnes, chacun se repliant sur son jardin pour manger ; | + | *n’est plus capable d’organiser l’approvisionnement en eau, en vivres... des grandes villes d’où un exode vers les campagnes, chacun se repliant sur son jardin pour manger ; |
| *laisse des riches ou une institution comme l’[[Eglise|Eglise]] accaparer une grande part de la valeur ajoutée produite par la société ce qui entraîne une privatisation de celle-ci. | | *laisse des riches ou une institution comme l’[[Eglise|Eglise]] accaparer une grande part de la valeur ajoutée produite par la société ce qui entraîne une privatisation de celle-ci. |
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| Cet éclatement produit : | | Cet éclatement produit : |
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− | *un remplacement des instances politiques par des liens hiérarchiques de personne à personne ; | + | *un remplacement des instances politiques par des liens hiérarchiques de personne à personne ; |
− | *des micro-sociétés (seigneuries, paroisses, bourgs...) vivant repliées sur elles-mêmes avec des caractéristiques extrêmement diverses ; | + | *des micro-sociétés (seigneuries, paroisses, bourgs...) vivant repliées sur elles-mêmes avec des caractéristiques extrêmement diverses ; |
| *des pouvoirs et structures territoriales (châtellenie, abbaye, comté, abbaye...) faibles, enchevêtrés et mouvants y compris au niveau des royaumes. | | *des pouvoirs et structures territoriales (châtellenie, abbaye, comté, abbaye...) faibles, enchevêtrés et mouvants y compris au niveau des royaumes. |
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| Le poids des villes en Europe est alors très faible, à l'exception des villes d'Italie du Nord, comme Venise qui est déjà une république marchande. Dès les 11<sup>ème</sup>, 12<sup>ème</sup> et 13<sup>ème</sup> siècles, le commerce connaît un nouvel essor et des villes républicaines, se gouvernant elles-mêmes, jouissant d’une certaine indépendance vis à vis des pouvoirs centraux. | | Le poids des villes en Europe est alors très faible, à l'exception des villes d'Italie du Nord, comme Venise qui est déjà une république marchande. Dès les 11<sup>ème</sup>, 12<sup>ème</sup> et 13<sup>ème</sup> siècles, le commerce connaît un nouvel essor et des villes républicaines, se gouvernant elles-mêmes, jouissant d’une certaine indépendance vis à vis des pouvoirs centraux. |
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− | Dès la fin du [[Moyen-Age|Moyen-Age]], aux XV<sup>ème</sup> et XVI<sup>ème</sup> siècles, le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux de par les transformations suivantes qu’a connues l’Europe occidentale : | + | Dès la fin du [[Moyen-Age|Moyen-Age]], aux 15<sup>ème</sup> et 16<sup>ème</sup> siècles, le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux de par les transformations suivantes qu’a connues l’Europe occidentale : |
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− | *dans leur majorité, les paysans ne sont plus des serfs. Personnellement affranchis, leurs redevances commutées en argent, ils sont devenus des tenanciers libres travaillant une terre qui appartient à un seigneur auquel ils paient des “cens annuels”. Ces paysans “censiers” sont dits également “emphytéotes” parce que leur droit à leur terre est éternel et héréditaire mais relatif, chargé de “servitudes” ou de “droits féodaux” que sont les paiements au seigneur des “cens”, des droits de mariage, de succession, etc. ; | + | *dans leur majorité, les paysans ne sont plus des serfs. Personnellement affranchis, leurs redevances commutées en argent, ils sont devenus des tenanciers libres travaillant une terre qui appartient à un seigneur auquel ils paient des “cens annuels”. Ces paysans “censiers” sont dits également “emphytéotes” parce que leur droit à leur terre est éternel et héréditaire mais relatif, chargé de “servitudes” ou de “droits féodaux” que sont les paiements au seigneur des “cens”, des droits de mariage, de succession, etc. ; |
| *la [[Paysannerie|paysannerie]] est un ensemble très hétérogène : vrais serfs (il en reste même au XVIII<sup>ème</sup> siècle), censiers, mais aussi métayers, fermiers, petits propriétaires, domestiques, salariés agricoles, chômeurs et vagabonds ruraux. Souvent, à l’issue de cycles de [[Révoltes_paysannes|révoltes_paysannes]] et avec le renforcement de l’appareil d’Etat royal, l’[[Absolutisme|absolutisme]], et la tendance à la disparition des suzerains intermédiaires, les seigneurs féodaux acquièrent de facto, puis parfois de jure, un droit de propriété absolu de leurs terres qui cessent donc à proprement parler d’être des fiefs puisque le fief était une espèce de prêt héréditaire en échange du service militaire. Avec le développement de l’économie marchande, cette évolution entraîne que les liens féodaux de vassalage cessent en général d’être des obligations entre personnes pour devenir des obligations attachées à la terre. Se vendent et s’achètent des seigneuries avec les droits féodaux qui en font les revenus, mais se vend ou s’achète également la tenure d’un paysan censier. La terre devient [[Marchandise|marchandise]], ce qu’elle n’était pas dans le féodalisme au sens strict du terme. La tenure censière tend égalemént à faire place à des contrats courts de fermage ou de métayage. | | *la [[Paysannerie|paysannerie]] est un ensemble très hétérogène : vrais serfs (il en reste même au XVIII<sup>ème</sup> siècle), censiers, mais aussi métayers, fermiers, petits propriétaires, domestiques, salariés agricoles, chômeurs et vagabonds ruraux. Souvent, à l’issue de cycles de [[Révoltes_paysannes|révoltes_paysannes]] et avec le renforcement de l’appareil d’Etat royal, l’[[Absolutisme|absolutisme]], et la tendance à la disparition des suzerains intermédiaires, les seigneurs féodaux acquièrent de facto, puis parfois de jure, un droit de propriété absolu de leurs terres qui cessent donc à proprement parler d’être des fiefs puisque le fief était une espèce de prêt héréditaire en échange du service militaire. Avec le développement de l’économie marchande, cette évolution entraîne que les liens féodaux de vassalage cessent en général d’être des obligations entre personnes pour devenir des obligations attachées à la terre. Se vendent et s’achètent des seigneuries avec les droits féodaux qui en font les revenus, mais se vend ou s’achète également la tenure d’un paysan censier. La terre devient [[Marchandise|marchandise]], ce qu’elle n’était pas dans le féodalisme au sens strict du terme. La tenure censière tend égalemént à faire place à des contrats courts de fermage ou de métayage. |
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| *[[Féodalité|Féodalité]] | | *[[Féodalité|Féodalité]] |
| *[[Moyen-Âge|Moyen-Âge]] | | *[[Moyen-Âge|Moyen-Âge]] |
| + | *[[Ancien_Régime|Ancien Régime]] |
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| == Notes et sources == | | == Notes et sources == |