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=== Crise économique, fascisme et impérialisme ===
 
=== Crise économique, fascisme et impérialisme ===
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A l'issue de la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]] et de l'échec de la vague communiste, le [[Prolétariat|prolétariat]] est durement touché par les [[Plan_d'austérité|plans d'austérités]] gouvernementaux et le [[Chômage|chômage]]. Les gouvernements ex-alliés, jouissant du prestige de leurs victoires, sont dominés par les conservateurs chauvins. La timide reconstruction cède, en une décennie à peine, à une terrible [[Crise_économique|crise économique]], causée par une [[Vieillissement_du_capitalisme|crise du capitalisme vieillissant]], ébranlant les principaux pays industrialisés, à l'exception de l'[[URSS|URSS]] qui ne cesse de se développer. Le fascisme, idéologie à la base essentiellement [[Petite_bourgeoisie|petite-bourgeoise]] prônant un [[Etat|Etat]] fort et guerrier, se répand comme une traînée de poudre : Mussolini et les "chemises brunes" en Italie dans les années 1920, Hitler et les nazis en Allemagne en 1933, Franco soutenu par ces deux derniers juste avant la guerre... Ce sont les politiques impérialistes fascistes, consécutives à leur idéologie et la crise, qui amèneront à cette guerre funeste.
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A l'issue de la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]] et de l'échec de la vague communiste, le [[Prolétariat|prolétariat]] est durement touché par les [[Plan_d'austérité|plans d'austérités]] gouvernementaux et le [[Chômage|chômage]]. Les gouvernements ex-alliés, jouissant du prestige de leurs victoires, sont dominés par les conservateurs chauvins. La timide reconstruction cède, en une décennie à peine, à une terrible [[Crise_économique|crise économique]], causée par une [[Vieillissement_du_capitalisme|crise du capitalisme vieillissant]], ébranlant les principaux pays industrialisés, à l'exception de l'[[URSS|URSS]] qui ne cesse de se développer. Le fascisme, idéologie à la base essentiellement [[Petite_bourgeoisie|petite-bourgeoise]] prônant un <span class="st">État</span> fort et guerrier, se répand comme une traînée de poudre&nbsp;: Mussolini et les "chemises brunes" en Italie dans les années 1920, Hitler et les nazis en Allemagne en 1933, Franco soutenu par ces deux derniers juste avant la guerre... Ce sont les politiques impérialistes fascistes, consécutives à leur idéologie et la crise, qui amèneront à cette guerre funeste.
    
==== En Allemagne ====
 
==== En Allemagne ====
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Dans les années 1920 jusqu'aux années 1930, l'Allemagne est dominée par les "[[Social-démocratie|socialistes-démocrates]]", les mêmes qui écrasèrent le [[Révolution_allemande_(1918-1923)|soulèvement ouvrier à l'issue de la Grande Guerre]]. Grâce aux crédits américains, les industries se reconstruisent et le niveau de vie global augmente. Mais l'ancien Reich doit des milliards de dollars de frais et réparations aux pays victorieux. A la suite du crash boursier américain en 1930, la récession frappe le pays, et ce, d'autant plus que l'Etat n'a toujours pas remboursé la dette fixée par le traité de Versailles et les accords ultérieurs. Comme toujours, ce sont les prolétaires et petits-bourgeois qui en souffre. On assiste à une paupérisation de la société civile, dû notemment aux [[Chômage|licensiements (économiques) massifs]] et à l'[[Inflation|inflation]]. Un tel contexte aurait été propice à une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], d'autant plus que les capitalistes avaient développées suffisamment les forces productives pour assurer du travail à tous. Mais le [[Parti_communiste_d'Allemagne|PCA]], inféodé au [[Komintern|Komintern]] stalinisé, suit une politique [[Réformiste|réformiste]], aux antipodes des idéaux prônés par [[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]]. Les [[Communistes_révolutionnaires|communistes]], profondément divisés depuis [[Staline|Staline]], sont concurrencés par les [[Fascisme|nazis]], bien plus dynamiques et démagogues, constituant ainsi une force politique et populaire majeure. En 1933, les nazis obtiennent la majorité des sièges à l'Assemblée légale de l'époque, le Reichstag. Des partisans nazis incendient l'Assemblée, Hitler profitant de cet incident pour se faire voter les [[Dictature|pleins pouvoirs]], annihiler toute opposition, diffuser ses idées par une propagande intense et ainsi instaurer un régime totalitaire. Par la suite, les dignitaires nazis se débarasseront progressivement des milices (petites-bourgeoises) qu'ils intègreront à la police politique ou à l'Armée. L'épisode le plus marquant de cette purge est la [[Nuit_des_Longs_Couteaux|Nuit des Longs Couteaux]], où la franche modérée du pouvoir, incarnée par Rommel et les SA, sont éliminés, les sympathisants déportés ou contraints à l'exil. Hitler théorise la thèse du "territoire vital", justifiant l'invasion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie.<br/> L'invasion allemande de la Pologne, le 1er et 2 septembre 1939, marque le début de la guerre.
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Dans les années 1920 jusqu'aux années 1930, l'Allemagne est dominée par les "[[Social-démocratie|socialistes-démocrates]]", les mêmes qui écrasèrent le [[Révolution_allemande_(1918-1923)|soulèvement ouvrier à l'issue de la Grande Guerre]]. Grâce aux crédits américains, les industries se reconstruisent et le niveau de vie global augmente. Mais l'ancien Reich doit des milliards de dollars de frais et réparations aux pays victorieux. A la suite du crash boursier américain en 1930, la récession frappe le pays, et ce, d'autant plus que l'<span class="st">État</span> n'a toujours pas remboursé la dette fixée par le traité de Versailles et les accords ultérieurs. Comme toujours, ce sont les prolétaires et petits-bourgeois qui en souffre. On assiste à une paupérisation de la société civile, dû notemment aux [[Chômage|licensiements (économiques) massifs]] et à l'[[Inflation|inflation]]. Un tel contexte aurait été propice à une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], d'autant plus que les capitalistes avaient développées suffisamment les forces productives pour assurer du travail à tous. Mais le [[Parti_communiste_d'Allemagne|PCA]], inféodé au [[Komintern|Komintern]] stalinisé, suit une politique [[Réformiste|réformiste]], aux antipodes des idéaux prônés par [[Rosa_Luxemburg|Luxemburg]]. Les [[Communistes_révolutionnaires|communistes]], profondément divisés depuis [[Staline|Staline]], sont concurrencés par les [[Fascisme|nazis]], bien plus dynamiques et démagogues, constituant ainsi une force politique et populaire majeure. En 1933, les nazis obtiennent la majorité des sièges à l'Assemblée légale de l'époque, le Reichstag. Des partisans nazis incendient l'Assemblée, Hitler profitant de cet incident pour se faire voter les [[Dictature|pleins pouvoirs]], annihiler toute opposition, diffuser ses idées par une propagande intense et ainsi instaurer un régime totalitaire. Par la suite, les dignitaires nazis se débarasseront progressivement des milices (petites-bourgeoises) qu'ils intègreront à la police politique ou à l'Armée. L'épisode le plus marquant de cette purge est la [[Nuit_des_Longs_Couteaux|Nuit des Longs Couteaux]], où la franche modérée du pouvoir, incarnée par Rommel et les SA, sont éliminés, les sympathisants déportés ou contraints à l'exil. Hitler théorise la thèse du "territoire vital", justifiant l'invasion de l'Autriche et de la Tchécoslovaquie.<br/> L'invasion allemande de la Pologne, le 1er et 2 septembre 1939, marque le début de la guerre.
    
==== En France ====
 
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En 1918, la situation de la France est analogue à celle des allemands. Le nord est dévasté par les batailles, même Paris a été fortement touché par les bombardements allemands. Mais, profitant de leur victoire, des indemnitées reversées par l'Allemagne et notemment de l'annexion de l'Alsace-Moselle, les industries et communes, pilotées temporairement par l'Etat, se reconstruiront plus vite. Cela n'empêche pas les [[Prolétariat|ouvriers]] de rester, pour la plupart, dans la [[Pauvreté|misère]], la plupart de ceux du Nord vivant dans des taudis, gagnant à peine de quoi se nourrir, se vêtir et se chauffer. Cette situation se globalise en se détériorant lorsque la France est frappée par la crise dans les années 1930. Les ligues, ces forces d'[[Extrême-droite|extrême-droite]] profitant du succès des fascistes et des nazis, profondément antisémites et antiparlementaristes, ne cessent de gagner de l'ampleur. Le PCF, stalinisé, décide de passer un compromis avec les forces socialistes, elles-même alliées aux forces radicales (moyennes-bourgeoises)&nbsp;: le Front Populaire, immense vecteur d'espoir, naît et emporte la majorité des sièges lors des élections législatives de 1936. Mais ce n'est pas un [[Front_unique_ouvrier|front unique ouvrier]] (théorisé par Trotsky), dans le sens où les communistes, inféodés aux bourgeois sous ordre de Staline (qui ne souhaite pas étendre la révolution, depuis longtemps consummée en URSS), suivent une ligne réformiste qui ne peut qu'aboutir à la victoire du grand capital. Bien que des mesures exemplaires soient prises par le Front Populaire (toutefois sous l'empressement des travailleurs lors des grandes grèves consécutives aux élections), comme les [[Congés_payés|congés payés]], la [[Semaine_de_quarante_heures|semaine de quarante heures]] ou encore la [[Nationalisation|nationalisation]] des industries de l'armement et des chemins de fer, cela ne suffit pas pour enrayer la [[Crise|crise]]. Le FP se déchire, les communistes, radicaux quittant l'alliance, laissant la SFIO seule. Cette dernière perd les élections législatives suivantes, récupérées par la droite tradionnelle qui ne fait qu'aggraver la crise, mais signe un "compromis" (très laxiste) avec les forces allemandes, s'attirant ainsi la sympathie de la population, redoutant une autre guerre.
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En 1918, la situation de la France est analogue à celle des allemands. Le nord est dévasté par les batailles, même Paris a été fortement touché par les bombardements allemands. Mais, profitant de leur victoire, des indemnitées reversées par l'Allemagne et notemment de l'annexion de l'Alsace-Moselle, les industries et communes, pilotées temporairement par l'Etat, se reconstruiront plus vite. Cela n'empêche pas les [[Prolétariat|ouvriers]] de rester, pour la plupart, dans la [[Pauvreté|misère]], la plupart de ceux du Nord vivant dans des taudis, gagnant à peine de quoi se nourrir, se vêtir et se chauffer. Cette situation se globalise en se détériorant lorsque la France est frappée par la crise dans les années 1930. Les ligues, ces forces d'[[Extrême-droite|extrême-droite]] profitant du succès des fascistes et des nazis, profondément antisémites et antiparlementaristes, ne cessent de gagner de l'ampleur. Le PCF, stalinisé, décide de passer un compromis avec les forces socialistes, elles-même alliées aux forces radicales (moyennes-bourgeoises)&nbsp;: le [[Front_Populaire|Front Populaire]], immense vecteur d'espoir, naît et emporte la majorité des sièges lors des élections législatives de 1936.<br/> [[File:FrontPopulaireProgramme.jpg|right|200x200px]]
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Mais ce n'est pas un [[Front_unique_ouvrier|front unique ouvrier]] (théorisé par Trotsky), dans le sens où les communistes, inféodés aux bourgeois sous ordre de Staline (qui ne souhaite pas étendre la révolution, depuis longtemps consummée en URSS), suivent une ligne réformiste qui ne peut qu'aboutir à la victoire du grand capital. Bien que des mesures exemplaires soient prises par le Front Populaire (toutefois sous l'empressement des travailleurs lors des grandes grèves consécutives aux élections), comme les [[Congés_payés|congés payés]], la [[Semaine_de_quarante_heures|semaine de quarante heures]] ou encore la [[Nationalisation|nationalisation]] des industries de l'armement et des chemins de fer, cela ne suffit pas pour enrayer la [[Crise|crise]]. Le FP se déchire, les communistes, radicaux quittant l'alliance, laissant la SFIO seule. Cette dernière perd les élections législatives suivantes, récupérées par la droite tradionnelle qui ne fait qu'aggraver la crise, mais signe un "compromis" (très laxiste) avec les forces allemandes, s'attirant ainsi la sympathie de la population, redoutant une autre guerre.
    
==== En Angleterre ====
 
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==== En URSS ====
 
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L'[[URSS|URSS]], autarcique car isolée depuis l'échec de la révolution mondiale, n'est pas impactée par la [[Crise_économique|crise économique]]. Au contraire, ses industries, civiles comme militaires, ne cesseront de [[Croissance|se développer]], et ce, grâce aux destructions de la [[Guerre_Civile_russe|Guerre Civile]] et de la mise en place des [[Planification_économique|plans quinquennaux]]. Mais, politiquement, l'URSS est un pays aux institutions gelées. [[Staline|Staline]], s'érigeant de plus en plus comme une divinité vivante (à l'instar de l'empereur du Japon), ne tolère aucune opposition, même partielle, dirige d'innombrables purges, calomnie les dissidents révolutionnaires comme [[Léon_Trotsky|Trotsky]]. Opposé à l'idée d'une révolution mondiale et favorable à l'expansion de son empire, Staline décourage les communistes révolutionnaires de passer à l'action et les encourage, au contraire, à suivre une ligne [[Réformiste|réformiste]], respectueuse de l'[[Etat_bourgeois|Etat bourgeois]] et du [[Capitalisme|capitalisme]]. En 1936, Staline mène une très grande purge, se soldant par des déportations massives dans les camps de la mort (goulags) et des condamnations à morts, contre les apparetchik du système soviétique et leurs sympathisants&nbsp;: ce sont les Grandes Purges. Au cours de parodies de procès, où les accusés sont contraints d'avouer des crimes imaginaires, d'anciens bolchéviks, compagnons de Lénine mais critiques (ou supposés en tant que tels), sont mis à morts, parfois sous ordre personnel de l'homme de fer. Peu avant la guerre, l'URSS signe un pacte de non-agression avec le troisième Reich. Les deux armées - nazies et rouges - démembrent, puis se partagent la Pologne (ce qui prouve, pour certains marxistes, que l'URSS était un pays impérialiste, bien que d'autres contestent cette version - voir la page [[Nature_de_l'URSS|Nature de l'URSS]]).
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L'[[URSS|URSS]], autarcique car isolée depuis l'échec de la révolution mondiale, n'est pas impactée par la [[Crise_économique|crise économique]]. Au contraire, ses industries, civiles comme militaires, ne cesseront de [[Croissance|se développer]], et ce, grâce aux destructions de la [[Guerre_Civile_russe|Guerre Civile]] et de la mise en place des [[Planification_économique|plans quinquennaux]]. Mais, politiquement, l'URSS est un pays aux institutions gelées. [[Staline|Staline]], s'érigeant de plus en plus comme une divinité vivante (à l'instar de l'empereur du Japon), ne tolère aucune opposition, même partielle, dirige d'innombrables purges, calomnie les dissidents révolutionnaires comme [[Léon_Trotsky|Trotsky]]
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[[File:Staline1942.jpg|center]]
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Opposé à l'idée d'une révolution mondiale et favorable à l'expansion de son empire, Staline décourage les communistes révolutionnaires de passer à l'action et les encourage, au contraire, à suivre une ligne [[Réformiste|réformiste]], respectueuse de l'[[Etat_bourgeois|Etat bourgeois]] et du [[Capitalisme|capitalisme]]. En 1936, Staline mène une très grande purge, se soldant par des déportations massives dans les camps de la mort (goulags) et des condamnations à morts, contre les apparetchik du système soviétique et leurs sympathisants&nbsp;: ce sont les [[Procès_de_Moscou|Grandes Purges]]. Au cours de parodies de procès, où les accusés sont contraints d'avouer des crimes imaginaires, d'anciens bolchéviks, compagnons de Lénine mais critiques (ou supposés en tant que tels), sont mis à morts, parfois sous ordre personnel de l'homme de fer. Peu avant la guerre, l'URSS signe un pacte de non-agression avec le troisième Reich. Les deux armées - nazies et rouges - démembrent, puis se partagent la Pologne (ce qui prouve, pour certains marxistes, que l'URSS était un pays impérialiste, bien que d'autres contestent cette version - voir la page [[Nature_de_l'URSS|Nature de l'URSS]]).
    
==== Au Japon ====
 
==== Au Japon ====
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==== Invasion de la France, de l'Europe, de l'URSS et résistance anglaise ====
 
==== Invasion de la France, de l'Europe, de l'URSS et résistance anglaise ====
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En juin 1940, au cours d'une offensive éclair, les armées allemandes convergent toutes vers la France. Ils envahissent en quelques jours à peine le Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, pourtant neutres. Ensuite, après avoir marqué une semaine de "pause", la Wehrmacht submerge les frontières françaises en prenant à revers la ligne Maginot, entâché de faiblesses. Certains forts se rendent en moins d'un jour, d'autres résistent jusqu'à deux semaines avant d'être finalement pris, les soldats emmenés comme prisonniers de guerre. Au lieu de former un bloc homogène sur des centaines de kilomètres, les forces allemandes se concentrent sur quelques routes&nbsp;: les Français et Britanniques, éparpillés en petits groupes, sont incapables de leur résister. C'est la fameuse Débâcle&nbsp;: en quelques semaines, la moitié nord de la France et le sud-ouest sont occupés. Paris décrétée ville ouverte, le Conseil se réfugie à Verdun. L'Assemblée législative vote les pleins pouvoirs à [[Pétain|Pétain]], vieux maréchal [[Réactionnaire|réactionnaire]] à la botte de Hitler&nbsp;: ainsi, ce dernier signe l'armistice, puis instaure un régime antisémite livrant les exilés allemands et juifs aux camps de la morts, avant de décréter le Service du Travail Obligatoire. Certains refusent de se plier à ce gouvernement fantoche et entrent dans la résistance&nbsp;: espionnage des forces allemandes, distribution de tracts appelant à la lutte, sabotage voire résistance armée dans les maquis (grandes forêts). De Gaulle appelle les résistants à le rejoindre et envoie son délégué, Jean Moulin (connaissant une fin tragique), unir ces mouvements au sein du Conseil National de Résistance (CNR).<br/> [[File:Carte france occupation.jpg|center]]
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En juin 1940, au cours d'une offensive éclair, les armées allemandes convergent toutes vers la France. Ils envahissent en quelques jours à peine le Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, pourtant neutres. Ensuite, après avoir marqué une semaine de "pause", la Wehrmacht submerge les frontières françaises en prenant à revers la ligne Maginot, entâché de faiblesses. Certains forts se rendent en moins d'un jour, d'autres résistent jusqu'à deux semaines avant d'être finalement pris, les soldats emmenés comme prisonniers de guerre. Au lieu de former un bloc homogène sur des centaines de kilomètres, les forces allemandes se concentrent sur quelques routes&nbsp;: les Français et Britanniques, éparpillés en petits groupes, sont incapables de leur résister. C'est la fameuse Débâcle&nbsp;: en quelques semaines, la moitié nord de la France et le sud-ouest sont occupés. Paris décrétée ville ouverte, le Conseil se réfugie à Verdun. L'Assemblée législative vote les pleins pouvoirs à [[Pétain|Pétain]], vieux maréchal [[Réactionnaire|réactionnaire]] à la botte de Hitler&nbsp;: ainsi, ce dernier signe l'armistice, puis instaure un régime antisémite livrant les exilés allemands et juifs aux camps de la morts, avant de décréter le Service du Travail Obligatoire. Certains refusent de se plier à ce gouvernement fantoche et entrent dans la résistance&nbsp;: espionnage des forces allemandes, distribution de tracts appelant à la lutte, sabotage voire résistance armée dans les maquis (grandes forêts). De Gaulle appelle les résistants à le rejoindre et envoie son délégué, Jean Moulin (connaissant une fin tragique), unir ces mouvements au sein du Conseil National de Résistance (CNR).<br/> [[File:Carte france occupation.jpg|center|Carte france occupation.jpg]]
    
De leurs côtés, les Italiens "se contentent" d'occuper quelques territoires à l'Est de la France et tentent d'agrandir leur empire colonial, jouant ainsi un rôle assez mineur si ce n'est "fantoche" dans la guerre et les destructions.
 
De leurs côtés, les Italiens "se contentent" d'occuper quelques territoires à l'Est de la France et tentent d'agrandir leur empire colonial, jouant ainsi un rôle assez mineur si ce n'est "fantoche" dans la guerre et les destructions.
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==== Répression et génocide ====
 
==== Répression et génocide ====
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Les nazis organisent alors l'extermination industrielle, au sein des chambres à gaz disséminés dans les camps de concentration polonais, des minorités juives, tziganes, homosexuelles, noires et arabes, ainsi que des opposants et des dissidents, soit une dizaine de millions de personnes.[[File:Chambres a gaz legende.jpg|border|right]] Les détenus sont regroupés de force, nus et dépossédés, dans de vastes "chambres" maquillées en douche, d'où s'échappe un gaz hautement nocif, le Zyklon-B (utilisé comme insecticide) la plupart du temps, parfois d'autre gaz. Les cadavres sont ensuites incinérés, et l'on rapporte que certains responsables fabriquèrent des "curiosités" en cuir humain (comme des abats-jours, des lampes, reliures de livres...). A l'Est, où les moyens techniques manquent, les Allemands procèdent à des fusillades massives (Babi-Yar...), puis jettent les corps dans des fosses communes ou en pâture&nbsp;; les Ukrainiens en souffriront énormément. En 1943, avec la défaite imminente, le processus s'intensifia, et ne s'arrêtera qu'au moment de la libération des camps. Il ne faut pas oublier les petits camps de concentration russes, serbes et français, servant d'intermédiaire, appelés camps de détention, comme celui de Drancy, où les détenus sont entassés dans des conditions épouvantables.<ref>Voyage à Pitchipoi, Jean-Claude Moscovici. Récit de l'auteur lorsqu'il fût interné à Drancy, encore enfant.</ref>
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Les nazis organisent alors l'extermination industrielle, au sein des chambres à gaz disséminés dans les camps de concentration polonais, des minorités juives, tziganes, homosexuelles, noires et arabes, ainsi que des opposants et des dissidents, soit une dizaine de millions de personnes.[[File:Chambres a gaz legende.jpg|border|right|Chambres a gaz legende.jpg]] Les détenus sont regroupés de force, nus et dépossédés, dans de vastes "chambres" maquillées en douche, d'où s'échappe un gaz hautement nocif, le Zyklon-B (utilisé comme insecticide) la plupart du temps, parfois d'autre gaz. Les cadavres sont ensuites incinérés, et l'on rapporte que certains responsables fabriquèrent des "curiosités" en cuir humain (comme des abats-jours, des lampes, reliures de livres...). A l'Est, où les moyens techniques manquent, les Allemands procèdent à des fusillades massives (Babi-Yar...), puis jettent les corps dans des fosses communes ou en pâture&nbsp;; les Ukrainiens en souffriront énormément. En 1943, avec la défaite imminente, le processus s'intensifia, et ne s'arrêtera qu'au moment de la libération des camps. Il ne faut pas oublier les petits camps de concentration russes, serbes et français, servant d'intermédiaire, appelés camps de détention, comme celui de Drancy, où les détenus sont entassés dans des conditions épouvantables.<ref>Voyage à Pitchipoi, Jean-Claude Moscovici. Récit de l'auteur lorsqu'il fût interné à Drancy, encore enfant.</ref>
    
==== Revers et capitulation allemande ====
 
==== Revers et capitulation allemande ====
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==== Invasion de la Chine ====
 
==== Invasion de la Chine ====
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En 1939, les Japonais procèdent à l'invasion de la Mandchourie, riche province cotière aux mains des Chinois, après avoir annexée la Corée dans les années 1930. Dans un premier temps, cela suscite l'indifférence des Européens qui se heurtent à la question nazi. Mais l'Etat chinois bourgeois, [[Révolution_chinoise_(1927)|en proie à une guerre civile interne]], est dans un premier temps incapable de résister aux Japonais. Ces derniers se livrent à des exactions contre les civils chinois, comme l'extermination massive de paysans ou l'esclavagisme sexuel des prisonnières ("maison de réconforts"). Finalement, les forces antagonistes se réunissent au sein d'un front uni, tenant tête aux nippons (au prix de lourdes pertes et de destructions) sans parvenir à prendre le dessus&nbsp;; seul l'assistance soviétique et la capitulation japonaise consécutive aux deux bombardements atomiques permettra de libérer la Chine, alors [[Révolution_chinoise_(1949)|récupérée par les "révolutionnaires" du Kuomitang]].
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En 1939, les Japonais procèdent à l'invasion de la Mandchourie, riche province cotière aux mains des Chinois, après avoir annexée la Corée dans les années 1930. Dans un premier temps, cela suscite l'indifférence des Européens qui se heurtent à la question nazi. Mais l'Etat chinois bourgeois, [[Révolution_chinoise_(1927)|en proie à une guerre civile interne]], est dans un premier temps incapable de résister aux Japonais. Ces derniers se livrent à des exactions contre les civils chinois, comme l'extermination massive de paysans ou l'esclavagisme sexuel des prisonnières ("maison de réconforts"). On assiste à des massacres sans communes mesures, comme celui de Nankin... Finalement, les forces antagonistes se réunissent au sein d'un "front uni", tenant tête aux nippons (au prix de lourdes pertes et de destructions) sans parvenir à prendre le dessus&nbsp;; seul l'assistance soviétique et la capitulation japonaise consécutive aux deux bombardements atomiques permettra de libérer la Chine, alors [[Révolution_chinoise_(1949)|récupérée par les "révolutionnaires" du Kuomitang]].
    
==== Invasion des îles américaines et pourparlers avec les soviétiques ====
 
==== Invasion des îles américaines et pourparlers avec les soviétiques ====
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Le 8 août, soit 1 jour avant le bombardement de Nagasaki, les Américains livrent trois millions de tracts aux messages suivants&nbsp;:
 
Le 8 août, soit 1 jour avant le bombardement de Nagasaki, les Américains livrent trois millions de tracts aux messages suivants&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;À L'ATTENTION DU PEUPLE JAPONAIS L'Amérique demande que vous prêtiez immédiatement attention à ce que vous allez lire sur cette feuille. Nous sommes en possession de l'explosif le plus destructeur jamais conçu par l'homme. Une seule de nos bombes atomiques, que nous avons récemment développées, est équivalente à la puissance explosive de 2 000 B-29 lors d'une seule mission. Cette affreuse affirmation doit vous faire réfléchir et nous pouvons vous assurer solennellement qu'elle est terriblement exacte. Nous venons juste de commencer à utiliser cette arme contre votre patrie. Si vous avez un quelconque doute, faites une enquête et demandez ce qui s'est passé à Hiroshima quand une seule de nos bombes est tombée sur la ville. Avant d'utiliser cette bombe pour détruire toutes les ressources militaires qui permettent de continuer cette guerre inutile, nous vous demandons d'adresser à l'Empereur une pétition pour mettre fin au conflit. Notre président a exposé les treize conditions d'une capitulation honorable. Nous vous pressons d'accepter ces conditions et de commencer le processus de construction d'un nouveau Japon, meilleur et en paix. Vous devriez prendre maintenant des décisions pour arrêter la résistance militaire. Nous devrons autrement nous résoudre à utiliser cette bombe et toutes nos autres armes supérieures pour cesser rapidement et avec force cette guerre.&nbsp;»''</blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;À L'ATTENTION DU PEUPLE JAPONAIS L'Amérique demande que vous prêtiez immédiatement attention à ce que vous allez lire sur cette feuille. Nous sommes en possession de l'explosif le plus destructeur jamais conçu par l'homme. Une seule de nos bombes atomiques, que nous avons récemment développées, est équivalente à la puissance explosive de 2 000 B-29 lors d'une seule mission. Cette affreuse affirmation doit vous faire réfléchir et nous pouvons vous assurer solennellement qu'elle est terriblement exacte. Nous venons juste de commencer à utiliser cette arme contre votre patrie. Si vous avez un quelconque doute, faites une enquête et demandez ce qui s'est passé à Hiroshima quand une seule de nos bombes est tombée sur la ville. Avant d'utiliser cette bombe pour détruire toutes les ressources militaires qui permettent de continuer cette guerre inutile, nous vous demandons d'adresser à l'Empereur une pétition pour mettre fin au conflit. Notre président a exposé les treize conditions d'une capitulation honorable. Nous vous pressons d'accepter ces conditions et de commencer le processus de construction d'un nouveau Japon, meilleur et en paix. Vous devriez prendre maintenant des décisions pour arrêter la résistance militaire. Nous devrons autrement nous résoudre à utiliser cette bombe et toutes nos autres armes supérieures pour cesser rapidement et avec force cette guerre.&nbsp;»''</blockquote>  
Face à la violence de cette nouvelle arme, les Japonais jettent l'éponge&nbsp;: la capitulation est signée en grandes pompes (!) le 2 septembre 1945. Ce bombardement est aussi, d'une certaine manière, l'acte inaugural de la [[Guerre_froide|'''guerre froide''']], les Etats-Unis montrant leur puissance de feu aux Soviétiques, ne disposant pas encore de cette arme.
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[[File:Bombardement ww2.jpg|center|Bombardement nucléaire sur Hiroshima]]
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Face à la violence de cette nouvelle arme, les Japonais jettent l'éponge&nbsp;: la capitulation est signée en grandes pompes (!) le 2 septembre 1945. Ce bombardement est aussi, d'une certaine manière, l'acte inaugural de la [[Guerre_froide|guerre froide]], les Etats-Unis montrant leur puissance de feu aux Soviétiques, ne disposant pas encore de cette arme.
    
== Conséquences ==
 
== Conséquences ==
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