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{{InfoCalendrierJulien}}Le '''Conseil des commissaires du peuple''' (en russe : ''Совет народных комиссаров'' ou ''Совнарком'', ''Soviet Narodnykh Kommissarov'' ou '''Sovnarkom''') est la plus haute autorité gouvernementale sous le [[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques|régime soviétique]]. Il remplace le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à la suite de la prise de pouvoir par les [[Bolchevik|bolcheviks]] le 25 octobre 1917 (a.s), lors de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]]. Le Conseil des commissaires du peuple est remplacé en 1946 par le [[Conseil_des_ministres_de_l'URSS|Conseil des ministres de l'URSS]].
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{{InfoCalendrierJulien}}Le '''Conseil des commissaires du peuple''' (en russe : ''Совет народных комиссаров'' ou ''Совнарком'', ''Soviet Narodnykh Kommissarov'' ou '''Sovnarkom''') est la plus haute autorité gouvernementale sous le [[Union_des_républiques_socialistes_soviétiques|régime soviétique]]. Il remplace le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] de [[Kerensky|Kerensky]] à la suite de la prise de pouvoir par les [[Bolchevik|bolcheviks]] le 25 octobre 1917 (a.s), lors de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]]. Le Conseil des commissaires du peuple est remplacé en 1946 par le [[Conseil_des_ministres_de_l'URSS|Conseil des ministres de l'URSS]].
    
== Mise en place ==
 
== Mise en place ==
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La quasi-totalité des délégués au 2<sup>e</sup> [[Congrès_des_soviets|congrès des soviets]] votent une résolution du [[Menchevik|<span class="mw-redirect">menchevik</span>]] [[Martov|Martov]], soutenue par le [[Bolchevik|bolchevik]] [[Lounatcharski|Lounatcharski]], demandant que le Sovnarkom soit élargi à des représentants d'autres partis socialistes. Le syndicat des cheminots, le Vikhjel, reprend cette revendication. [[Victor_Serge|Victor Serge]] écrit&nbsp;:
 
La quasi-totalité des délégués au 2<sup>e</sup> [[Congrès_des_soviets|congrès des soviets]] votent une résolution du [[Menchevik|<span class="mw-redirect">menchevik</span>]] [[Martov|Martov]], soutenue par le [[Bolchevik|bolchevik]] [[Lounatcharski|Lounatcharski]], demandant que le Sovnarkom soit élargi à des représentants d'autres partis socialistes. Le syndicat des cheminots, le Vikhjel, reprend cette revendication. [[Victor_Serge|Victor Serge]] écrit&nbsp;:
 
<blockquote>«&nbsp;On affirme que les bolcheviks voulurent tout de suite le monopole du pouvoir. Autre légende&nbsp;! Ils redoutaient l'isolement du pouvoir. Nombre d'entre eux furent, au début, partisans d'un gouvernement de coalition socialiste&nbsp;».<ref>Victor Serge, « Postface inédite : trente ans après », L'An I de la révolution russe, La Découverte, Paris, 1997, p. 455-456.</ref></blockquote>  
 
<blockquote>«&nbsp;On affirme que les bolcheviks voulurent tout de suite le monopole du pouvoir. Autre légende&nbsp;! Ils redoutaient l'isolement du pouvoir. Nombre d'entre eux furent, au début, partisans d'un gouvernement de coalition socialiste&nbsp;».<ref>Victor Serge, « Postface inédite : trente ans après », L'An I de la révolution russe, La Découverte, Paris, 1997, p. 455-456.</ref></blockquote>  
Mais [[Lénine|Lénine]], soutenu par [[Trotsky|Trotsky]], est hostile aux autres socialistes en qui il n'a aucune confiance. Cette question divise énormément et mène le parti bolchevique au bord de la scission, de nombreux dirigeants protestent ([[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]], [[Noguine|Noguine]], [[Chliapnikov|Chliapnikov]], [[Riazanov|Riazanov]]...). Finalement une délégation, conduite par Kamenev, rencontre les représentants [[Mencheviks|mencheviks]] et [[Socialistes-révolutionnaires|SR]], qui exigent le désarmement des [[Gardes_rouges|gardes rouges]] et un gouvernement sans [[Lénine|Lénine]] ni [[Trotsky|Trotsky]].
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Mais [[Lénine|Lénine]], soutenu par [[Trotsky|Trotsky]], est hostile aux autres socialistes en qui il n'a aucune confiance. Cette question divise énormément et mène le parti bolchevique au bord de la scission, de nombreux dirigeants protestent ([[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]], [[Noguine|Noguine]], [[Chliapnikov|Chliapnikov]], [[Riazanov|Riazanov]]...). Finalement une délégation, conduite par Kamenev, rencontre les représentants [[Mencheviks|mencheviks]] et [[Socialistes-révolutionnaires|SR]], qui exigent le désarmement des [[Gardes_rouges|gardes rouges]] et un gouvernement sans [[Lénine|Lénine]] ni [[Trotsky|Trotsky]], mais incluant des [[SR_de_droite|SR de droite]] et des [[troudoviks|troudoviks]] (le parti de Kerensky...). Le Comité exécutif du syndicat des cheminots (''Vikhjel''), dirigé par les mencheviks, menace de bloquer le ravitaillement de la capitale si le gouvernement soviétique ne cède pas.
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Mis en difficulté au cours d’un comité central du parti bolchevique, Lénine est contraint de transiger&nbsp;: il refuse la poursuite des négociations en vue d’une coalition unissant tous les socialistes, mais accepte que des négociations se poursuivent uniquement avec les [[SR_de_gauche|SR de gauche]]. Cela conduira cependant [[Rykov|Rykov]], [[Ivan_Teodorovitch|Teodorovitch]], [[Vladimir_Milioutine|Milioutine]] et [[Victor_Noguine|Noguine]] à démissionner du Sovnarkom<ref>Michel Heller et Aleksandr Nekrich, ''L'Utopie au pouvoir'', ''op. cit.'', p. 36.</ref>. Lénine se justifiera le lendemain aux représentants de la garnison de Petrograd en affirmant ''«&nbsp;Ce n’est pas notre faute si les S-R et les mencheviks sont partis. Nous leur avons proposé de partager le pouvoir [...]. Nous avons invité tout le monde à participer au gouvernement.&nbsp;»''<ref>Lénine, Œuvres complètes, tome 35, p. 36</ref>
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Des pourparlers sont engagés entre les représentants des différents partis et le Vikhjel. En parallèle, des [[junkers|junkers]] de Moscou tentent une contre-révolution, et le Sovnarkom demande alors au Vikhjel d’envoyer des troupes en renfort, ce à quoi le Vikhjel répond qu'il est ''«&nbsp;neutre&nbsp;»''... Lénine veut alors cesser toute négociation et considèrent qu'ils ont choisi leur camp. Mais, mis en difficulté au cours d’un comité central du parti bolchevik, Lénine doit accepter que des négociations se poursuivent avec les [[SR_de_gauche|SR de gauche]]. Cela conduira cependant [[Rykov|Rykov]], [[Ivan_Teodorovitch|Teodorovitch]], [[Vladimir_Milioutine|Milioutine]] et [[Victor_Noguine|Noguine]] à démissionner du Sovnarkom<ref>Michel Heller et Aleksandr Nekrich, ''L'Utopie au pouvoir'', ''op. cit.'', p. 36.</ref>. Lénine se justifiera le lendemain aux représentants de la garnison de Petrograd en affirmant ''«&nbsp;Ce n’est pas notre faute si les S-R et les mencheviks sont partis. Nous leur avons proposé de partager le pouvoir [...]. Nous avons invité tout le monde à participer au gouvernement.&nbsp;»''<ref>Lénine, Œuvres complètes, tome 35, p. 36</ref>
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Le congrès paysan réuni du 10 au 16 novembre, avec une large majorité SR, reprend et vote la revendication de l'élargissement du Sovnarkom à tous les ''«&nbsp;partis socialistes&nbsp;»'' (y compris le [[Troudoviks|parti troudovik]] de [[Kerensky|Kerensky]]...). Mais sur le fond, le congrès paysan approuve le décret sur la terre et demande à ce qu'il soit appliqué, ce qui est en contradiction avec la politique des [[troudoviks|troudoviks]] et [[SR_de_droite|SR de droite]].
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Le congrès paysan réuni du 10 au 16 novembre, avec une large majorité SR, reprend et vote la revendication de l'élargissement du Sovnarkom à tous les ''«&nbsp;partis socialistes&nbsp;»'' (y compris le [[Troudoviks|parti troudovik]] de [[Kerensky|Kerensky]]...). Mais sur le fond, le congrès paysan approuve le décret sur la terre et demande à ce qu'il soit appliqué, ce qui est en contradiction avec la politique des [[Troudoviks|troudoviks]] et [[SR_de_droite|SR de droite]].
    
Certains SR de gauche entreront ainsi au gouvernement en décembre 1917. Après leurs attentats de juillet 1918, les SR de gauche seront interdits.
 
Certains SR de gauche entreront ainsi au gouvernement en décembre 1917. Après leurs attentats de juillet 1918, les SR de gauche seront interdits.

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