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Pour la Quatrième Internationale, la théorie de la révolution permanente formulée par Léon Trotsky constitue, à ce jour, la plus importante acquisition du marxisme révolutionnaire. Inscrite dans ses principaux documents, elle constitue une partie intégrante de son programme. Elle exprime la stratégie à suivre par la très grande majorité de l'humanité, celle qui vit dans les pays coloniaux et semi-coloniaux, en direction du socialisme. Elle signifie que, dans la période qui a été ouverte par la révolution d'Octobre, la création d'États ouvriers oeuvrant à la construction d'une société socialiste à l'échelle mondiale n'est pas seulement l'objectif des luttes du prolétariat des pays économiquement développés, comme c'était le cas dans la dernière partie du XIXe siècle, mais aussi celui des luttes des plus larges masses laborieuses ouvrières et paysannes dans les pays que l'on désigne couramment du terme imprécis de Tiers Monde. Il n'est pas surprenant que cette théorie soit pratiquement ignorée des sociaux-démocrates qui n'ont de préoccupations qu'électorales dans les démocraties bourgeoises et qu'elle soit combattue farouchement par la bureaucratie des États ouvriers parce qu'elle va à l'encontre de leur politique du « socialisme dans un seul pays » et de « coexistence pacifique » en vue de maintenir un statu quo international inaccessible. Précisément parce que la théorie de la révolution permanente constitue la plus haute acquisition du marxisme révolutionnaire à présent, elle a eu une longue et pénible gestation qu'il est, pensons-nous, utile de rappeler. Les manifestations de révolution permanente, au sens que Marx a attribué à cette conception, « une révolution qui ne veut transiger avec aucune forme de domination de classe... » (1), ont été perceptibles dès les premières luttes de forces pré- ou pro-capitalistes dans la société féodale. Ainsi, lors de la Réforme en Allemagne, la guerre des paysans sous la direction de Thomas Munzer contre Luther (2). Ces manifestations ont déjà été plus nettes au cours de la révolution anglaise du 17e siècle avec les Levellers et les Diggers (3). Mais, c'est avec la Grande Révolution française du 18e siècle que les choses prennent une forme assez claire. L'idée de la dictature révolutionnaire pour maintenir la révolution permanente jusqu'à l'élimination de toute inégalité sociale est formulée par Marat, des courants se forment pour mener la révolution au-delà même des objectifs de la fraction la plus radicale des Jacobins (4). Babeuf et les Egaux, reprenant et précisant ces objectifs, formuleront la première ébauche d'un programme de révolution socialiste (5). Ces conceptions défendues par la suite dans la clandestinité et dans l'illégalité, en particulier par Buonarroti, retrouveront force en 1848, et Marx les intégrera dans sa vue historique de l'humanité en marche vers le socialisme.  
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Pour la [[Quatrième Internationale]], la théorie de la révolution permanente formulée par [[Léon Trotsky]] constitue, à ce jour, la plus importante acquisition du [[marxisme]] [[Révolution|révolutionnaire]]. Inscrite dans ses principaux documents, elle constitue une partie intégrante de son programme. Elle exprime la stratégie à suivre par la très grande majorité de l'humanité, celle qui vit dans les [[Colonialisme|pays coloniaux et semi-coloniaux]], en direction du [[socialisme]]. Elle signifie que, dans la période qui a été ouverte par la [[Révolution russe|révolution d'Octobre]], la création d'[[Etat ouvrier|États ouvriers]] oeuvrant à la construction d'une société socialiste à l'échelle mondiale n'est pas seulement l'objectif des luttes du [[prolétariat]] des pays économiquement développés, comme c'était le cas dans la dernière partie du XIXe siècle, mais aussi celui des luttes des plus larges masses laborieuses [[Classe ouvrière|ouvrières]] et [[Paysannerie|paysannes]] dans les pays que l'on désigne couramment du terme imprécis de [[Tiers Monde]]. Il n'est pas surprenant que cette théorie soit pratiquement ignorée des [[Social-démocratie|sociaux-démocrates]] qui n'ont de préoccupations qu'électorales dans les [[Démocratie bourgeoise|démocraties bourgeoises]] et qu'elle soit combattue farouchement par la [[bureaucratie]] des États ouvriers parce qu'elle va à l'encontre de leur politique du « [[socialisme dans un seul pays]] » et de « [[coexistence pacifique]] » en vue de maintenir un statu quo international inaccessible. Précisément parce que la théorie de la révolution permanente constitue la plus haute acquisition du marxisme révolutionnaire à présent, elle a eu une longue et pénible gestation qu'il est, pensons-nous, utile de rappeler. Les manifestations de révolution permanente, au sens que [[Karl Marx|Marx]] a attribué à cette conception, « une révolution qui ne veut transiger avec aucune forme de domination de [[Classe sociale|classe]]... » (1), ont été perceptibles dès les premières luttes de forces pré- ou pro-capitalistes dans la [[Féodalisme|société féodale]]. Ainsi, lors de la [[Réforme protestante|Réforme]] en Allemagne, la [[Guerre des paysans en Allemange|guerre des paysans]] sous la direction de [[Thomas Münzer]] contre[[ Luther]] (2). Ces manifestations ont déjà été plus nettes au cours de la [[révolution anglaise]] du 17e siècle avec les [[Levellers]] et les [[Diggers]] (3). Mais, c'est avec la Grande [[Révolution française]] du 18e siècle que les choses prennent une forme assez claire. L'idée de la dictature révolutionnaire pour maintenir la révolution permanente jusqu'à l'élimination de toute inégalité sociale est formulée par [[Jean-Paul Marat|Marat]], des courants se forment pour mener la révolution au-delà même des objectifs de la fraction la plus radicale des [[Jacobins]] (4). [[Babeuf]] et les [[Conjuration des Egaux|Egaux]], reprenant et précisant ces objectifs, formuleront la première ébauche d'un programme de révolution socialiste (5). Ces conceptions défendues par la suite dans la clandestinité et dans l'illégalité, en particulier par [[Philippe Buonarotti|Buonarroti]], retrouveront force en 1848, et Marx les intégrera dans sa vue historique de l'humanité en marche vers le socialisme.  
    
== Marx et les révolutions de 1848 ==
 
== Marx et les révolutions de 1848 ==
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