Ligne 11 : |
Ligne 11 : |
| === Composition du gouvernement === | | === Composition du gouvernement === |
| | | |
− | Les bolchéviks initialement prévus pour siéger au Conseil des commissaires du peuple étaient : | + | Les bolchéviks initialement prévus pour siéger au Conseil des commissaires du peuple étaient : |
| | | |
| *[[Vladimir_Ilitch_Lénine|Vladimir Ilitch Lénine]], président du Sovnarkom ; | | *[[Vladimir_Ilitch_Lénine|Vladimir Ilitch Lénine]], président du Sovnarkom ; |
Ligne 29 : |
Ligne 29 : |
| *[[Alexandra_Kollontaï|Alexandra Kollontaï]] : commissaire du peuple à l'Assistance publique (novembre 1917-mars 1918 ; première femme membre d'un gouvernement). | | *[[Alexandra_Kollontaï|Alexandra Kollontaï]] : commissaire du peuple à l'Assistance publique (novembre 1917-mars 1918 ; première femme membre d'un gouvernement). |
| | | |
− | La quasi-totalité des délégués au 2<sup>e</sup> [[congrès_des_soviets|congrès des soviets]] votent une résolution du [[menchevik|<span class="mw-redirect">menchevik</span>]] [[Martov|Martov]], soutenue par le [[bolchevik|bolchevik]] [[Lounatcharski|Lounatcharski]], demandant que le Sovnarkom soit élargi à des représentants d'autres partis socialistes. Le syndicat des cheminots, le Vikhjel, reprend cette revendication. [[Victor_Serge|Victor Serge]] écrit : | + | La quasi-totalité des délégués au 2<sup>e</sup> [[Congrès_des_soviets|congrès des soviets]] votent une résolution du [[Menchevik|<span class="mw-redirect">menchevik</span>]] [[Martov|Martov]], soutenue par le [[Bolchevik|bolchevik]] [[Lounatcharski|Lounatcharski]], demandant que le Sovnarkom soit élargi à des représentants d'autres partis socialistes. Le syndicat des cheminots, le Vikhjel, reprend cette revendication. [[Victor_Serge|Victor Serge]] écrit : |
− | <blockquote> | + | <blockquote>« On affirme que les bolcheviks voulurent tout de suite le monopole du pouvoir. Autre légende ! Ils redoutaient l'isolement du pouvoir. Nombre d'entre eux furent, au début, partisans d'un gouvernement de coalition socialiste ».<ref>Victor Serge, « Postface inédite : trente ans après », L'An I de la révolution russe, La Découverte, Paris, 1997, p. 455-456.</ref></blockquote> |
− | « On affirme que les bolcheviks voulurent tout de suite le monopole du pouvoir. Autre légende ! Ils redoutaient l'isolement du pouvoir. Nombre d'entre eux furent, au début, partisans d'un gouvernement de coalition socialiste ». | + | Mais [[Lénine|Lénine]], soutenu par [[Trotsky|Trotsky]], est hostile aux autres socialistes en qui il n'a aucune confiance. Cette question divise énormément et mène le parti bolchevique au bord de la scission, de nombreux dirigeants protestent ([[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]], [[Noguine|Noguine]], [[Chliapnikov|Chliapnikov]], [[Riazanov|Riazanov]]...). Finalement une délégation, conduite par Kamenev, rencontre les représentants [[Mencheviks|mencheviks]] et [[Socialistes-révolutionnaires|SR]], qui exigent le désarmement des [[Gardes_rouges|gardes rouges]] et un gouvernement sans [[Lénine|Lénine]] ni [[Trotsky|Trotsky]]. |
− | </blockquote> | |
− | Mais [[Lénine|Lénine]], soutenu par [[Trotsky|Trotsky]], est hostile aux autres socialistes en qui il n'a aucune confiance. Cette question divise énormément et mène le parti bolchevique au bord de la scission, de nombreux dirigeants protestent ([[Zinoviev|Zinoviev]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]], [[Noguine|Noguine]], [[Chliapnikov|Chliapnikov]], [[Riazanov|Riazanov]]...). Finalement une délégation, conduite par Kamenev, rencontre les représentants [[mencheviks|mencheviks]] et [[Socialistes-révolutionnaires|SR]], qui exigent le désarmement des [[gardes_rouges|gardes rouges]] et un gouvernement sans [[Lénine|Lénine]] ni [[Trotsky|Trotsky]]. | |
| | | |
| Mis en difficulté au cours d’un comité central du parti bolchevique, Lénine est contraint de transiger : il refuse la poursuite des négociations en vue d’une coalition unissant tous les socialistes, mais accepte que des négociations se poursuivent uniquement avec les [[SR_de_gauche|SR de gauche]]. Cela conduira cependant [[Rykov|Rykov]], [[Ivan_Teodorovitch|Teodorovitch]], [[Vladimir_Milioutine|Milioutine]] et [[Victor_Noguine|Noguine]] à démissionner du Sovnarkom<ref>Michel Heller et Aleksandr Nekrich, ''L'Utopie au pouvoir'', ''op. cit.'', p. 36.</ref>. Lénine se justifiera le lendemain aux représentants de la garnison de Petrograd en affirmant ''« Ce n’est pas notre faute si les S-R et les mencheviks sont partis. Nous leur avons proposé de partager le pouvoir [...]. Nous avons invité tout le monde à participer au gouvernement. »''<ref>Lénine, Œuvres complètes, tome 35, p. 36</ref> | | Mis en difficulté au cours d’un comité central du parti bolchevique, Lénine est contraint de transiger : il refuse la poursuite des négociations en vue d’une coalition unissant tous les socialistes, mais accepte que des négociations se poursuivent uniquement avec les [[SR_de_gauche|SR de gauche]]. Cela conduira cependant [[Rykov|Rykov]], [[Ivan_Teodorovitch|Teodorovitch]], [[Vladimir_Milioutine|Milioutine]] et [[Victor_Noguine|Noguine]] à démissionner du Sovnarkom<ref>Michel Heller et Aleksandr Nekrich, ''L'Utopie au pouvoir'', ''op. cit.'', p. 36.</ref>. Lénine se justifiera le lendemain aux représentants de la garnison de Petrograd en affirmant ''« Ce n’est pas notre faute si les S-R et les mencheviks sont partis. Nous leur avons proposé de partager le pouvoir [...]. Nous avons invité tout le monde à participer au gouvernement. »''<ref>Lénine, Œuvres complètes, tome 35, p. 36</ref> |