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{{Article détaillé|Révolution de Février}}
 
{{Article détaillé|Révolution de Février}}
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Les grèves et manifestations insurrectionnelles à Petrograd de février ont poussé le tsar à abdiquer le 2 mars (n.s 15 mars). Un [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] est alors formé autour du Prince Lvov, membre du [[Parti_constitutionnel_démocratique|parti Constitutionnel Démocratique]] (KD), le principal [[Parti_de_la_bourgeoisie|parti de la bourgeoisie]]. Le 2 mars également, le [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] est formé, et des soviets d'ouvriers et de soldats se forment rapidement dans les grandes villes (et à partir d'avril dans les campagnes). Dans les [[Soviets|soviets]] (''« conseils »'', en russe) les classes populaires se réunissent pour discuter mais aussi pour [[Autogestion|autogérer]] toute une partie de la vie locale. Il y a donc une situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]], même si le soviet de Petrograd, présidé par le [[menchévik|menchévik]] [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], donne sa confiance au gouvernement provisoire. [[Kerensky|Kerensky]] ([[troudovik|troudovik]]), à la fois ministre du gouvernement et vice-président du soviet, assure la liaison.
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Les grèves et manifestations insurrectionnelles à Petrograd de février ont poussé le tsar à abdiquer le 2 mars (n.s 15 mars). Un [[Gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] est alors formé autour du Prince Lvov, membre du [[Parti_constitutionnel_démocratique|parti Constitutionnel Démocratique]] (KD), le principal [[Parti_de_la_bourgeoisie|parti de la bourgeoisie]]. Le 2 mars également, le [[Soviet_de_Petrograd|soviet de Petrograd]] est formé, et des soviets d'ouvriers et de soldats se forment rapidement dans les grandes villes (et à partir d'avril dans les campagnes). Dans les [[Soviets|soviets]] (''« conseils »'', en russe) les classes populaires se réunissent pour discuter mais aussi pour [[Autogestion|autogérer]] toute une partie de la vie locale. Il y a donc une situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]], même si le soviet de Petrograd, présidé par le [[Menchévik|menchévik]] [[Tchkhéidzé|Tchkhéidzé]], donne sa confiance au gouvernement provisoire. [[Kerensky|Kerensky]] ([[Troudovik|troudovik]]), à la fois ministre du gouvernement et vice-président du soviet, assure la liaison.
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Mais le gouvernement provisoire ne veut prendre aucune mesure trop radicale, pas même la proclamation de la République. Il refuse les revendications des soviets ([[pacifisme|la paix]], [[Réforme_agraire|la terre aux paysans]], [[Journée_de_8_heures|la journée de 8 heures]]...), renvoyant la responsabilité à une future Assemblée constituante, tout en affirmant qu'il est impossible de la convoquer tant que des millions d'électeurs [[Guerre_de_1914-1918|sont au front]]. La situation est donc [[Situation_révolutionnaire|toujours révolutionnaire]]. Les forces monarchistes ayant été dissoutes, les [[Parti_KD|KD]] se retrouvent à l'extrême droite, face une opposition entièrement constituée de ''« socialistes »'' (même si le premier parti, le parti [[Socialistes-révolutionnaires|Socialiste-Révolutionnaire]], est davantage une force petite-bourgeoise).
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Mais le gouvernement provisoire ne veut prendre aucune mesure trop radicale, pas même la proclamation de la République. Il refuse les revendications des soviets ([[Pacifisme|la paix]], [[Réforme_agraire|la terre aux paysans]], [[Journée_de_8_heures|la journée de 8 heures]]...), renvoyant la responsabilité à une future Assemblée constituante, tout en affirmant qu'il est impossible de la convoquer tant que des millions d'électeurs [[Guerre_de_1914-1918|sont au front]]. La situation est donc [[Situation_révolutionnaire|toujours révolutionnaire]]. Les forces monarchistes ayant été dissoutes, les [[Parti_KD|KD]] se retrouvent à l'extrême droite, face une opposition entièrement constituée de ''« socialistes »'' (même si le premier parti, le parti [[Socialistes-révolutionnaires|Socialiste-Révolutionnaire]], est davantage une force petite-bourgeoise).
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Les dirigeants [[bolchéviks|bolchéviks]] présents en Russie ([[Kamenev|Kamenev]], [[Staline|Staline]], [[Viatcheslav_Molotov|Molotov]]...) suivent les autres socialistes, considérant que leur ligne de soutien à la [[révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] passe par le soutien au gouvernement provisoire. Ils envisagent même une réunification avec les [[menchéviks|menchéviks]]. La [[Pravda|''Pravda'']] appelle à la reprise du travail et au retour à la normale.
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Les dirigeants [[Bolchéviks|bolchéviks]] présents en Russie ([[Kamenev|Kamenev]], [[Staline|Staline]], [[Viatcheslav_Molotov|Molotov]]...) suivent les autres socialistes, considérant que leur ligne de soutien à la [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] passe par le soutien au gouvernement provisoire. Ils envisagent même une réunification avec les [[Menchéviks|menchéviks]]. La [[Pravda|''Pravda'']] appelle à la reprise du travail et au retour à la normale.
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De retour d'exil, [[Lénine|Lénine]] fait aussitôt paraître ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']]. Il soutient qu'il faut dénoncer le gouvernement provisoire comme incapable de satisfaire les revendications démocratiques, ouvrières et paysannes, et affirme que la situation de [[double_pouvoir|double pouvoir]] doit être tranchée en revendiquant ''« tout le pouvoir aux soviets »'', pour créer un Etat ''« du type de la Commune de Paris »''. Il est d'abord mis en minorité, et le bruit court qu'il est devenu ''« trotskiste »'', voulant un ''« passage immédiat »'' à la [[révolution_socialiste|révolution socialiste]]. En s'appuyant sur la base ouvrière, il parvient à faire changer l'orientation du parti.
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De retour d'exil, [[Lénine|Lénine]] fait aussitôt paraître ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']]. Il soutient qu'il faut dénoncer le gouvernement provisoire comme incapable de satisfaire les revendications démocratiques, ouvrières et paysannes, et affirme que la situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]] doit être tranchée en revendiquant ''« tout le pouvoir aux soviets »'', pour créer un Etat ''« du type de la Commune de Paris »''. Il est d'abord mis en minorité, et le bruit court qu'il est devenu ''« trotskiste »'', voulant un ''« passage immédiat »'' à la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]]. En s'appuyant sur la base ouvrière, il parvient à faire changer l'orientation du parti.
    
=== La question de la paix et les Journées d'avril ===
 
=== La question de la paix et les Journées d'avril ===
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Depuis 1914 la guerre a provoqué beaucoup de remises en question du discours [[nationaliste|nationaliste]], d'autant plus que la Russie est affaiblie face à l'Allemagne. Néanmoins, début 1917 ce sont surtout l’incapacité du commendement militaire et ses mauvais traitements qui sont dénoncés. Les slogans de paix immédiate sont au départ plus fréquents à l’arrière qu’au front, où les soldats considèrent souvent les ouvriers comme des « planqués », et refusent d'admettre l’inutilité des sacrifices qu’ils endurent depuis trois ans. Le « [[défaitisme_révolutionnaire|défaitisme révolutionnaire]] » est très impopulaire, et même au sein des [http://wikirouge.net/Bolcheviks bolcheviks] il ne passe pas toujours bien.
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Depuis 1914 la guerre a provoqué beaucoup de remises en question du discours [[Nationaliste|nationaliste]], d'autant plus que la Russie est affaiblie face à l'Allemagne. Néanmoins, début 1917 ce sont surtout l’incapacité du commendement militaire et ses mauvais traitements qui sont dénoncés. Les slogans de paix immédiate sont au départ plus fréquents à l’arrière qu’au front, où les soldats considèrent souvent les ouvriers comme des « planqués », et refusent d'admettre l’inutilité des sacrifices qu’ils endurent depuis trois ans. Le « [[Défaitisme_révolutionnaire|défaitisme révolutionnaire]] » est très impopulaire, et même au sein des [http://wikirouge.net/Bolcheviks bolcheviks] il ne passe pas toujours bien.
    
Le 18 avril, le ministre [[Parti_KD|KD]] [[Milioukov|Milioukov]] s'engage dans une note secrète aux Alliés à ne pas remettre en cause les traités tsaristes et à poursuivre la guerre jusqu'au bout. Lorsque cette note fuite dans la presse, des manifestations armées d'ouvriers et de soldats éclatent (20-21 avril) et s'affrontement violemment à des manifestants pro-gouvernement. Ce sont les premiers véritables affrontements armés de la révolution. Le 15 mai, Milioukov démissionne et un remaniement ministériel renforce le poids de [[Kerensky|Kerensky]] et intègre des SR et 2 menchéviks ([[Tsereteli|Tsereteli]] et [[Skobelev|Skobelev]]). Ce gouvernement a le soutien des ouvriers et beaucoup veulent croire que Kerensky (devenu ministre de la guerre) obtiendra une victoire militaire rapide.
 
Le 18 avril, le ministre [[Parti_KD|KD]] [[Milioukov|Milioukov]] s'engage dans une note secrète aux Alliés à ne pas remettre en cause les traités tsaristes et à poursuivre la guerre jusqu'au bout. Lorsque cette note fuite dans la presse, des manifestations armées d'ouvriers et de soldats éclatent (20-21 avril) et s'affrontement violemment à des manifestants pro-gouvernement. Ce sont les premiers véritables affrontements armés de la révolution. Le 15 mai, Milioukov démissionne et un remaniement ministériel renforce le poids de [[Kerensky|Kerensky]] et intègre des SR et 2 menchéviks ([[Tsereteli|Tsereteli]] et [[Skobelev|Skobelev]]). Ce gouvernement a le soutien des ouvriers et beaucoup veulent croire que Kerensky (devenu ministre de la guerre) obtiendra une victoire militaire rapide.
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=== Les journées de juillet ===
 
=== Les journées de juillet ===
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[[File:EmeutesPetrograd1917.jpg|thumb|right|334x226px|Dispersion de la foule sur la perspective Nevski, pendant les journées de juillet.]]Entre février et juillet, l’impopularité de la guerre et la lassitude gagnent du terrain, notamment parmi les ouvriers à qui l'on refuse la [[journée_de_8_heures|journée de 8 heures]] au nom de l'effort de guerre.
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{{Article détaillé|Journées de juillet 1917}}
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Début juin, les bolcheviks sont majoritaires dans le soviet ouvrier de Petrograd.
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[[File:EmeutesPetrograd1917.jpg|thumb|right|334x226px|Dispersion de la foule sur la perspective Nevski, pendant les journées de juillet.]]Entre février et juillet, l’impopularité de la guerre et la lassitude gagnent du terrain, notamment parmi les ouvriers à qui l'on refuse la [[Journée_de_8_heures|journée de 8 heures]] au nom de l'effort de guerre. Début juin, les bolcheviks sont majoritaires dans le soviet ouvrier de Petrograd.
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L’échec militaire de l’« offensive Kerensky » déclenchée début juillet entraîne une déception générale. Après quelques succès initiaux dus au général Broussilov, le meilleur commandant en chef russe de la Grande Guerre, l’échec est patent et les soldats refusent de monter en première ligne. L’armée entre en décomposition, les désertions se multiplient, les protestations de l’arrière enflent, la popularité de Kerensky se dégrade.
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L’échec militaire de l’« offensive Kerensky » de juillet entraîne une déception générale. L’armée entre en décomposition, les soldats refusent de monter en première ligne, les désertions se multiplient. Les 3 et 4 juillet, les soldats stationnés à Petrograd refusent de repartir au front. Rejoints par les ouvriers, ils manifestent pour exiger des dirigeants du soviet de la ville qu’il prenne le pouvoir.
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Les 3 et 4 juillet, l’échec de l’offensive connu, les soldats stationnés dans la capitale Petrograd refusent de repartir au front. Rejoints par les ouvriers, ils manifestent pour exiger des dirigeants du soviet de la ville qu’il prenne le pouvoir. Débordés par la base, les bolcheviks s’opposent à une insurrection prématurée, estimant qu’il est encore trop tôt pour renverser le gouvernement provisoire : les bolcheviks ne sont majoritaires qu’à Petrograd et Moscou, tandis que les partis socialistes modérés conservent une influence importante dans le reste du pays. Ils préfèrent laisser le gouvernement aller au bout de ses possibilités et montrer son incapacité à gérer les problèmes de la révolution : la paix, la journée de 8 heures, la réforme agraire.
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Les bolcheviks s’opposent à une insurrection prématurée car ils ne sont majoritaires que dans le prolétariat de Petrograd et Moscou, mais la base les déborde. Ils décident alors de soutenir néanmoins les manifestants pour ne pas se couper de cette [[Avant-garde|avant-garde]].
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=== Montée en puissance des bolchéviks ===
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=== La réaction et le putsch de Kornilov ===
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Temporairement freinée par les calomnies dont ils ont été l’objet en juillet, l’influence des [[Bolchéviks|bolchéviks]] va de nouveau en s’accroissant à partir de fin août. Le [[Putsch_de_Kornilov|putsch raté de Kornilov]] a radicalisé les masses contre la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] et contre les conciliateurs, qui continuent à prôner la coalition avec elle. L’attitude des bolchéviks en défense de la révolution, comparée à celle des « patriotes » qui les avaient calomniés, met fin aux soupçons de beaucoup. Dans les [[Soviets|soviets]], les bolchéviks prennent de plus en plus d’importance, par le nombre croissant de leurs délégués, mais aussi, dans les régions où ils ne sont pas présents, par le caractère radical des décisions prises : malgré les moyens limités du parti (manque d’imprimerie, et d’orateurs hors des grandes villes), les idées bolchéviques circulent dans l’ensemble du pays. Ils reprennent également leur activité sur le front : le nouveau rapport de forces leur permet enfin de prendre la parole lors des meetings de soldats, ce qui leur était interdit de fait auparavant. Début septembre, les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR de droite]], plombés par leur indéfectible soutien au gouvernement Kérensky haï des masses, doivent abandonner la direction des soviets de Pétrograd et de Moscou aux bolchéviks.
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{{Article détaillé|Affaire Kornilov}}
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Les manifestants sont réprimés et une vague de répression frappe le parti bolchévik, ainsi que des calmonies (accusations d'être à la solde des Allemands pour les faire gagner). [[Trotsky|Trotsky]] est emprisonné, [[Lénine|Lénine]] est obligé de se réfugier en Finlande, le journal bolchevique [[Rabotchi_I_Soldat|''Rabotchi I Soldat'']] est interdit. Les régiments de mitrailleurs qui ont soutenu la révolution sont dissous, envoyés au front par petits détachements, les ouvriers sont désarmés. 90 000 hommes doivent quitter Petrograd, les « agitateurs » sont emprisonnés. La peine de mort abolie en février est rétablie et des pogroms se produisent en province. Au front, la reprise en main est brutale après la liberté laissée par le prikaze n°1 en février. Ainsi le 8 juillet, le général Kornilov, qui commande le front sud-ouest, donne l’ordre d’ouvrir le feu à la mitrailleuse et l’artillerie sur les soldats qui reculeraient. Du 18 juin au 6 juillet, l’offensive sur ce front fait 58 000 morts, sans succès.
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Le gouvernement est en crise et le 15 juillet, les ministres KD démissionnent, y compris le premier ministre Lvov. Ils sont de plus en plus nationalistes et partisans de méthodes encore plus autoritaires. Avec des forces tsaristes ils misent de plus en plus sur Kornilov pour rétablir l'ordre ([[Bonapartisme|bonapartisme]]). Kerensky croit pouvoir s'appuyer sur Kornilov et le 19 juillet, il le nomme commandant en chef de l'armée russe. À la fin du mois de juillet, Kerensky forme un nouveau gouvernement à majorité socialiste. Le soviet de Petrograd, dominé par les socialistes opportunistes, donne sa confiance à ce gouvernement qui cautionne la réaction.
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Mais la réaction relève la tête et fin août 1917, Kornilov envoie 3 régiments de cavalerie par chemin de fer sur Petrograd, dans le but affiché d’écraser dans le sang les soviets et les organisations ouvrières et de remettre la Russie dans la guerre. Kerensky panique et destitue Kornilov, mais son gouvernement est devenu trop faible pour se défendre. Ce sont les soviets qui organisent réellement la défense, et qui mettent en déroute Kornilov.
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=== Ebullition populaire et essor des bolchéviks ===
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La défaite du putsch retourne la situation. La réaction baisse la tête face une vague d'ébullition populaire. Les bolchéviks, qui étaient en première ligne contre Kornilov, sortent grandis par rapport au gouvernement Kerensky.
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Dans les [[Soviets|soviets]], les bolchéviks prennent de plus en plus d’importance, par le nombre croissant de leurs délégués, mais aussi, dans les régions où ils ne sont pas présents, par le caractère radical des décisions prises : malgré les moyens limités du parti (manque d’imprimerie, et d’orateurs hors des grandes villes), les idées bolchéviques circulent dans l’ensemble du pays. Ils reprennent également leur activité sur le front : le nouveau rapport de forces leur permet enfin de prendre la parole lors des meetings de soldats, ce qui leur était interdit de fait auparavant. Début septembre, les [[Menchéviks|menchéviks]] et les [[Socialistes-révolutionnaires|SR de droite]], plombés par leur indéfectible soutien au gouvernement Kérensky haï des masses, doivent abandonner la direction des soviets de Pétrograd et de Moscou aux bolchéviks.
    
S’ouvre une courte période où le parti, Lénine en tête, croit en la possibilité d’une transition pacifique vers un gouvernement des soviets. À la suite des journées de juillet, les bolchéviks avaient renoncé au mot d’ordre de « pouvoir aux soviets », ceux-ci étant dirigés par les conciliateurs dont la seule perspective était clairement de confier ce pouvoir à un gouvernement de coalition avec les bourgeois. Maintenant, il est de nouveau adéquat de réclamer le pouvoir pour les soviets, même si les conciliateurs refusent toujours une union avec les bolchéviks à l’intérieur de ces soviets.
 
S’ouvre une courte période où le parti, Lénine en tête, croit en la possibilité d’une transition pacifique vers un gouvernement des soviets. À la suite des journées de juillet, les bolchéviks avaient renoncé au mot d’ordre de « pouvoir aux soviets », ceux-ci étant dirigés par les conciliateurs dont la seule perspective était clairement de confier ce pouvoir à un gouvernement de coalition avec les bourgeois. Maintenant, il est de nouveau adéquat de réclamer le pouvoir pour les soviets, même si les conciliateurs refusent toujours une union avec les bolchéviks à l’intérieur de ces soviets.

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