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=== Pendant la Révolution russe ===
 
=== Pendant la Révolution russe ===
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A partir de la révolution de février 1917 et la mise en place du gouvernement provisoire, Lénine ne met plus en avant le défaitisme. Il dira plus tard&nbsp;: ''«&nbsp;Nous étions défaitistes sous le tsar, nous ne l'étions plus sous Tsérétéli et Tchernov&nbsp;»''<ref>Lénine, Discours de cloture sur le rapport concemant la ratification du traité de Brest-Litovsk, 15 mars 1918</ref>.
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La guerre menée depuis 1914 a provoqué beaucoup de remises en question du discours nationaliste, d'autant plus que la Russie apparaît affaiblie face à l'Allemagne. Néanmoins, début 1917 ce sont surtout l’incapacité du commendement militaire et ses mauvais traitements qui sont dénoncés. Les slogans de paix immédiate sont au départ plus fréquents à l’arrière qu’au front, où les soldats considèrent souvent les ouvriers comme des «&nbsp;planqués&nbsp;», et refusent d'admettre l’inutilité des sacrifices qu’ils endurent depuis trois ans. Le «&nbsp;défaitisme révolutionnaire&nbsp;» est très impopulaire, et même au sein des [[bolcheviks|bolcheviks]] il ne passe pas toujours bien.
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Lénine ne devenait pas pour autant partisan de la défense nationale. Contre les bolchéviks qui voulaient aller jusque là, il rappelait&nbsp;:
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Au lendemain de la [[révolution_de_février|révolution de février]], beaucoup espèrent que la paix est proche. Lorsqu'il est découvert que le ministre [[Milioukov|Milioukov]] s'est engagé auprès des Alliés à poursuivre la guerre jusqu'au bout comme le tsar, des manifestations le poussent à la démission. Le [[Parti_socialiste-révolutionnaire|S-R]] [[Kerensky|Kerensky]], devenu ministre de la guerre, prétend incarner le [[patriotisme|patriotisme]] progressiste face à l’Allemagne du Kaiser, comme les [[Jacobins|Jacobins]] français rejetant les envahisseurs suite à la chute du roi. Une large majorité des Russes sont alors favorables à une «&nbsp;paix blanche&nbsp;» (sans annexion ni contributions), mais beaucoup sont prêts à laisser sa chance à une ultime offensive militaire. L'échec de «&nbsp;offensive Kerensky&nbsp;» en juillet fera définitivement basculer les classes populaires dans le pacifisme, d'autant plus que le [[gouvernement_provisoire_russe|gouvernement provisoire]] s'appuie depuis février sur la guerre pour reporter toute réforme sociale ou démocratique.
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A partir de la révolution de février 1917 et la mise en place du gouvernement provisoire, Lénine ne met plus en avant le défaitisme. Il dira plus tard&nbsp;: ''«&nbsp;Nous étions défaitistes sous le tsar, nous ne l'étions plus sous Tsérétéli et Tchernov&nbsp;»''<ref>Lénine, Discours de cloture sur le rapport concemant la ratification du traité de Brest-Litovsk, 15 mars 1918</ref>. Il ne devenait pas pour autant partisan de la défense nationale. Contre les bolchéviks qui voulaient aller jusque là, il rappelait&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;Nous demeurons fidèles, sans réserve, à la déclaration que nous avons faite le 13 octobre 1915, dans le n° 47 de l'organe central de notre Parti, le Social-Démocrate, qui paraissait à Genève. Nous y disions que, si la révolution triomphait en Russie et si un gouvernement républicain désireux de continuer la guerre impérialiste, la guerre en alliance avec la bourgeoisie impérialiste d'Angleterre et de France, la guerre pour la conquête de Constantinople, de l'Arménie, de la Galicie, etc., etc., accédait au pouvoir, nous serions ses adversaires résolus, nous serions contre la «&nbsp;défense de la patrie&nbsp;» dans cette guerre.'''&nbsp;»'''''<b><ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170408.htm Lettre d'adieu aux ouvriers suisses], 26 mars (8 avril) 1917</ref></b></blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Nous demeurons fidèles, sans réserve, à la déclaration que nous avons faite le 13 octobre 1915, dans le n° 47 de l'organe central de notre Parti, le Social-Démocrate, qui paraissait à Genève. Nous y disions que, si la révolution triomphait en Russie et si un gouvernement républicain désireux de continuer la guerre impérialiste, la guerre en alliance avec la bourgeoisie impérialiste d'Angleterre et de France, la guerre pour la conquête de Constantinople, de l'Arménie, de la Galicie, etc., etc., accédait au pouvoir, nous serions ses adversaires résolus, nous serions contre la «&nbsp;défense de la patrie&nbsp;» dans cette guerre.'''&nbsp;»'''''<b><ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170408.htm Lettre d'adieu aux ouvriers suisses], 26 mars (8 avril) 1917</ref></b></blockquote>  
 
C'est dans les [[Lettres_de_loin|''Lettres de loin'']] et les [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']] que Lénine avait défini sa nouvelle orientation. Non seulement il n'était plus question de défaitisme, mais il considérait que, devant la révolution qui se développait, la défense de la patrie et la guerre révolutionnaire étaient à l'ordre du jour. À l'ordre du jour seulement. Il se refuse en effet à apporter le moindre soutien au gouvernement Goutchkov-Milioukov. La guerre reste impérialiste, y compris du côté russe. Et pourtant, Lénine ne souhaite plus «la défaite», ne «contribue» plus à la défaite. Il accuse Goutchkov et Milioukov de contribuer, eux, à désagréger l'armée. Les revers militaires qu'il avait souhaités ont eu lieu et ils ont enfanté la révolution. Février a marqué le début de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, a fait le premier pas vers la fin de la guerre; seul le second, le passage du pouvoir entre les mains du prolétariat, peut y mettre un terme.
 
C'est dans les [[Lettres_de_loin|''Lettres de loin'']] et les [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']] que Lénine avait défini sa nouvelle orientation. Non seulement il n'était plus question de défaitisme, mais il considérait que, devant la révolution qui se développait, la défense de la patrie et la guerre révolutionnaire étaient à l'ordre du jour. À l'ordre du jour seulement. Il se refuse en effet à apporter le moindre soutien au gouvernement Goutchkov-Milioukov. La guerre reste impérialiste, y compris du côté russe. Et pourtant, Lénine ne souhaite plus «la défaite», ne «contribue» plus à la défaite. Il accuse Goutchkov et Milioukov de contribuer, eux, à désagréger l'armée. Les revers militaires qu'il avait souhaités ont eu lieu et ils ont enfanté la révolution. Février a marqué le début de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, a fait le premier pas vers la fin de la guerre; seul le second, le passage du pouvoir entre les mains du prolétariat, peut y mettre un terme.

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